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dimanche, mai 31, 2015

Carlos Zanon

Carlos Zanón en su novela No llames a casa (N'appelle pas à la maison) nos presenta por una parte a Max y Meche una pareja de amantes, el primero divorciado que busca por cualquier medio convencerla de iniciar una vida con él y dejarlo todo atrás, mientras ella, indecisa no se atreve a dar el paso. Por otra a Raquel, Bruno y Cristian que llevan su profesion de estorcionistas de parejas infieles con resignacion, es un trabajo fácil y repetitivo hasta que uno de ellos habla con Max. El libro nos lleva de una punta a otra por las angustias de los tres estorcionistas y la necesidad de Max de que Meche sea una mujer libre.


La Barcela que nos muestra Zanón, es la vivida por personas de clase media y fuera de la ley. Un mundo sórdido en el cual todos los personajes deben tomar elecciones en las situaciones más adversas, cada uno va descubriendo hasta qué punto tienen límites sus deseos. Cada uno, a su manera, busca no ceder a lo peor de sí mismos.

Meche va sur le canapé pour prendre son café avec une pointe de lait, qu'elle n'a même pas eu à demander. Un moment d'harmonie du quotidien. Elle pense que c'est peut-être ça qui la tue. Elle l'a clairement ressenti aujourd'hui, mais c'est vrai aussi que, il n'y a pas si logntemps elle pensait tout le contraire. Elle se rèjoussait a l'idée d'intégrer Max dans sa vie, de pouvoir lui raconter toutes les petites choses qui restent dans une sorte de no man's land qu'elle ne peut lui expliquer de peur de le blesser et dont elle ne peut pas non plus parler chez elle car personne ne l'écoute. Max n'a pas laissé passer la contradiction”


Siempre los seres humanos pensarán y desearán hacer más cosas de las que son capaces, y en ocasiones se sorprenderán de lo que pueden llegar a pensar para lograr estar con la persona que aman, luchar contra la soledad o buscar otro lugar para ser felices. N'appelle pas à la maison, nos muestra estas contradicciones y nos confronta también con nuestro límites.

Lisez également l'article d'un autre participant à notre comité de lecture, Marc Ossorguine, sur son blog :
http://www.filsdelectures.net/2015/04/ZANON_n-appelle-pas-a-la-maison.html

Liliana TAVERA
N'appelle pas à la maison, Carlos Zanon, éd. Asphalte, 2014

jeudi, mai 28, 2015

"Chansons d'amour et de pluie" de Sergi Pàmies

Continuons notre découverte des nouvelles de Sergi Pàmies. Son dernier opus en date (Ed. Jacqueline Chambon/Actes Sud, 2014) est donc "Chansons d'amour et de pluie". Comme dans son précédent recueil, Sergi Pàmies nous balade dans son exploration de la vie quotidienne. Celle de ses contemporains et - vues l'acuité et la pertinence de sa vision du monde – de la sienne.


mercredi, mai 27, 2015

"La Ballade des misérables" de Aníbal Malvar

Parmi les auteurs ibériques que nous aurons le plaisir de rencontrer pendant la 30ème édition de la Comédie du Livre, se nichent plusieurs talents méconnus, dont celui d'Aníbal Malvar, journaliste et écrivain de Galice, dont un seul des dix ouvrages qu'il a déjà publiés outre Pyrénées a – brillamment ! - été traduit en français par Hélène Serrano.


lundi, mai 11, 2015

"La Bicyclette statique" de Sergi Pàmies

Dans trois semaines maintenant s'ouvrira à Montpellier la 30ème édition de la Comédie du Livre, rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment lire et rencontrer les auteurs, et qui veulent, par la même occasion, se faire un panier de lecture estivale !
Comme depuis quelques années déjà, le Comité de Lecture de l'AFCM sera au rendez-vous et s'est donc vu confier cette année l'animation de trois rencontres avec des écrivains qui nous sont familiers ou que nous avons découverts pour l'occasion !

L'une de ces rencontres se tiendra le samedi 30 mai à 14h, au tout nouveau Gazette Café, avec Sergi PÀMIES.

mercredi, mai 06, 2015

Nous avons aimé

Nous avons beaucoup aimé le dernier roman de Victor del Arbol, Un millón de gotas (Toutes les vagues de l'océan).

Après les impressions de lecture de Liliana Tavera et de Laurence Holvoet, voici celles de Françoise Jarrousse :


C’est pour moi une lecture déjà lointaine. Cet été pour la version originale et il y a déjà 3 mois pour la version française dont la traduction ne m’a pas toujours convaincue. Mais c’est un autre problème.
Beaucoup de choses ont été dites sur ce roman, sans doute le plus ambitieux de Victor del Arbol, un vrai roman russe, et pas seulement parce qu’une partie du roman se déroule dans la Russie de Staline.
Victor dit que ce roman il l’a pensé comme un voyage, un voyage dans le temps (de 1933 à 2002) et un voyage dans l’espace (il parcourt une grande partie de la géographie européenne, de la Sibérie à Barcelone en passant par la France). Mais c’est aussi un voyage personnel, celui de Gonzalo cet avocat barcelonais d’environ 40 ans qui va découvrir, en enquêtant sur la mort de sa sœur Laura, qui était vraiment son père.
Comme ses autres romans, celui-ci est construit comme un puzzle dont peu à peu les différentes pièces s’assemblent. Mais cela n’a rien de gratuit car il s’agit de dévoiler peu à peu l’histoire des différents protagonistes. Des destins emportés dans la déferlante de l’Histoire. Des destins qui sont autant de gouttes dans l’océan de la vie.
Cela m’a rappelé un vers d’Aragon qui m’a trotté dans la tête pendant toute ma lecture : « C’était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table …Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ». Ces références poétiques ne sont pas gratuites car il y a dans le livre, comme des petits cailloux semés sur une route, ces 2 vers de Maïakovski qui reviennent comme un leitmotiv tout au long du roman :  «  La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre – La première goutte est celle qui commence à être océan ». Il y a aussi l’ombre d’Ana Akhmatova,la poétesse de « Requiem » qui a donné son nom à un personnage clé du livre. Un autre petit caillou, le médaillon qui renferme la photo d’Irina,la mère d’Ana et qui traverse le temps.
C’est étrange, mais j’ai l’impression de voir une œuvre en train de se construire, comme on construit une maison, ou une vie. Je repense au premier livre publié « El peso de los muertos » non traduit et à une phrase qui avait attiré mon attention parce qu’elle me semble essentielle pour comprendre le chemin que suit Victor : « Quien no sabe de donde viene no sabe adonde va » (p380). L’importance et la nécessité de la mémoire. On ne peut se construire que si l’on accepte son passé, de manière individuelle et de manière collective. C’est comme la colonne vertébrale de tous ses livres. Et cela m’a rappelé ce que Juan Gelman disait le 24/04/2008 quand il a reçu le prix Cervantes  : « Hay quienes vilipendian este esfuerzo de memoria. Dicen que no hay que remover el pasado, que no hay que tener ojos en la nuca, que hay que mirar hacia adelante y no encarnizarse en reabrir vieja heridas. Están perfectamente equivocados. Las heridas aún no están cerradas. Laten en el subsuelo de la sociedad como un cáncer sin sosiego. Su único tratamiento es la verdad. Y luego, la justicia.Sólo así es posible el olvido verdadero. »
Et puis, il y a d’autres éléments qui sont liés à ce qu’il est et qui donnent à ses romans leur profondeur. C’est l’épaisseur humaine des personnages. Ce sont des personnages de chair et de sang qui nous sont proches, des relations humaines criantes de vérité et qui nous ramènent sans cesse à nos propres interrogations : Qui somment-nous vraiment ? Est-ce que nous connaissons vraiment nos parents, nos proches ? (Je pense à la dédicace de « Un millón de gotas » : « A mon père et à nos murs de silence ») Comment traversons-nous l’histoire ? Qui sont les véritables héros ? Quelle est la place de l’enfant dans la famille ? Pourquoi ces enfances foudroyées, ces destins brisés ? Pourquoi tant de douleur et tant d’horreur ? C’est dans un voyage au plus profond de l’âme humaine que nous sommes embarqués. Et malgré toute la violence du monde et la violence des hommes, il y a toujours un espoir, la volonté de continuer à avancer.
Ces thèmes sont récurrents dans les 4 romans publiés de Victor del Arbol , et les personnages se ressemblent . Lucía (« El peso de los muertos »), María « La tristeza del samurai »), Eduardo (« Respirar por la herida ») et Gonzalo (« Un millón de gotas ») sont frères et sœurs. Et puis, dans chacun des livres, il y a bien le poids des morts qui pèse sur le présent et sur les vivants.
Une démarche profondément humaine, des romans construits comme des puzzles sans que jamais cette construction soit gratuite et un style précis et nuancé à la fois avec des moments de grâce, des moments où le temps semble s’arrêter.
Ainsi, dès les premières pages: « El joven se acercó a la orilla. El agua tranquilo del lago emitía un destello de latón.Ven, le decía aquella oscuridad. Ven y olvidémoslo todo. El niño flotaba boca abajo, como una estrella de mar, y las gotas de lluvia, millones de ellas, borraban su cuerpo, que, poco a poco, empezó a hundirse ».
Il y aurait, bien-sûr, beaucoup d’autres choses à dire, des pistes à creuser. Je ne parle ici que de ce qui me reste en mémoire. Mais nous aurons l’occasion de reparler de tout cela lors de la Comédie du Livre !
(ne manquez pas la rencontre avec Victor del Arbol et Aro Sainz de la Maza, dimanche 31 mai à 19h au Gazette Café à Montpellier)

samedi, mai 02, 2015

Rencontre autour des Kogis

Samedi 11 avril, dans le cadre de la semaine culturelle de notre association, Amitiés franco-colombiennes de Montpellier, l'auteure Kathy Dauthuille nous a présenté son beau livre, Tisserand du Soleil.



Un conte poétique, philosophique et initiatique ; un hommage vibrant aux Kogis qui règnent encore dans les hauteurs de Santa Marta en Colombie où ce peuple-racine vit en harmonie avec la nature et dans le respect de la Terre-Mère.
Sous la forme de 36 mélopées, l'auteur Kathy Dauthuille imagine la naissance d’une amitié entre le narrateur et un tisserand kogi. Cette rencontre est à l'origine d'un dialogue qui nous introduit au coeur d'une culture méconnue, avec ses rituels, ses paysages montagneux et ses croyances.



En voici un extrait :
Mélopée trois ( Le tissage)

"Le Kogi était assis devant une colonne vibrante, un réseau de fibres de lumière, face à un écran de matière blanche.
À le voir absorbé, je me rendis compte que sa vie était un creuset plein de mystère.
Il était tellement occupé à sa haute tâche qu’il ne prêta pas attention à ma présence. Il demeurait arqué sur une construction, un but… Il matérialisait ses rêves ; en fait il tissait.
L’espace prenait des nuances de voiles ; le mauve du ciel appelait l’or comme si une seconde tenture se dessinait, passant progressivement d’une couleur à l’autre.
Il tissait le fil, tissait la vie, croisait ses pensées dans le cœur oublié du monde.
C’est dans le silence et avec lenteur qu’il exprimait ce lien intense aux choses. Et c’est par cette alchimie primordiale que le tissu deviendrait sagesse, mémoire et vérité.
Comme tant d’autres de sa tribu, il tressait à son tour le temps, sa destinée. Maintes fois il passa par la porte solaire symbolisée sur son métier, pour reprendre le fluide, le courant, l’énergie cosmique.
Chaque fois que le fil blanc, mâle ou femelle, passait entre ses doigts, il clignait des yeux et semblait voir autre chose : sa vie, ou celle d’un autre, en un déroulement d’images, de sons, d’odeurs…
Ainsi refaisait-il les mêmes gestes que ceux de son père, de son grand-père, depuis le jour où leurs ancêtres étaient sortis de l’œuf cosmique.
Avec amour et attention, il reproduisait les arcanes immuables sur ce métier qu’on lui avait transmis comme l’on transmet un objet sacré.
Il était bien là, ce lien magique qui le reliait à toute la lignée depuis la première aube."


Nous vous recommandons la lecture de ce très beau livre !
Pour plus d'informations, n'hésitez surtout pas à consulter le site de Kathy Dauthuille :
http://kathy.dauthuille.free.fr/Tisserand.htm