mercredi, mars 29, 2023

"Nuits de noce" de Violaine Bérot (France)


 Ce petit livre il faut seulement l’effleurer, ne rien dévoiler de l’histoire qu’il raconte. Ne pas dire pourquoi ni pour qui il a été écrit. Simplement se laisser porter par les mots. Par cette histoire d’un amour incandescent et doux à la fois, d’un amour unique, hors du commun, qui se prolonge toute une vie. Cela commence ainsi :

 « Dès le premier moment aperçu et aimé
instantanément
lui
l’homme interdit
le prêtre

devant la foule

Dès le premier moment convaincue
moi
que lui serait
l’homme de ma vie. »

"La Compagnie des spectres" de Lydie Salvayre (France)

Je fais ma cure de Lydie Salvayre. J'ai repris « La Compagnie des spectres », qui met déjà en place certains thèmes récurrents de l’œuvre, et avec quel talent ! La réclusion volontaire (on peut l'opposer à l'enfermement, qu'appellerait peut-être la pathologie mentale de la mère), le pouvoir qu'exerce à tour de rôle un personnage sur l'autre (la fille a de son propre aveu « quelques talents pour le despotisme », mais quid de la mère qui lui confisque par son délire paranoïaque toute vie dite normale ?), le passé qui, sans cesse, fait irruption… le tout avec l'humour ravageur de Lydie Salvayre.


Hélène Honnorat

Et pour en savoir plus sur la cure d'Hélène, rendez-vous sur Babelio, ICI !

lundi, mars 20, 2023

"Le tribunal des oiseaux" d'Agnes Ravatn, traduit par Terje Sinding (Norvège)


"Allis Hagtorn cherche un havre de paix, une nouvelle vie loin des projecteurs. Elle pense les avoir trouvés en acceptant un poste d’aide à domicile dans un petit fjord perdu. Mais l’homme qui l’embauche est loin d’être un vieillard démuni : âgé d’une quarantaine d’années, Sigurd Bagge est un individu taciturne et mystérieux qui dit avoir besoin d’aide pour gérer sa maison pendant l’absence de son épouse. Mais à mesure que les mois passent, Allis commence à douter que sa femme ait l’intention de revenir. A-t- elle seulement existé ? D’une intensité rare, "Le Tribunal des oiseaux" est un huis-clos envoûtant dans lequel le lecteur – à l’instar des personnages – se tient en équilibre fragile entre crainte et obsession."

... nous disent ses éditeurs.

On se demande tout du long de quel côté de la balance ça va pencher... jusqu'à la fin !

vendredi, mars 10, 2023

"Sarah quand même " de Régine Detambel (France)

Lumineuse idée, de faire d'une « Susan » éperdue, indispensable et maltraitée, la narratrice de « Sarah quand même » ! Les grands créateurs – et créatrices – ont souvent besoin d'esclaves utiles, tour à tour amantes (très brièvement, ici), confidentes, interfaces entre leur brio et la vie quotidienne… voir Marguerite Yourcenar et Grace Frick, Beauvoir et Bianca Lamblin…

Grâce à Susan, donc, à qui Régine Detambel prête sa plume étourdissante, nous accompagnons Sarah Bernhardt dans les vingt dernières années de son existence, qui ne sont pas les moins tumultueuses. Ne plus être enveloppée de « la gélatine de la jeunesse » n'empêche Sarah ni de foncer ni de séduire. Cette affamée de succès joue tous les rôles, masculins ou féminins (L'Aiglon, Hamlet, Phèdre, Tosca…) À la scène comme dans la vie, la ligne de démarcation entre les sexes ne sera jamais pour elle un obstacle. La différence d'âge non plus. Bientôt septuagénaire elle parcourt les États-Unis, en tournée avec son jeune amant Lou Tellegen, de presque 40 ans son cadet.