mardi, octobre 20, 2015

Un petit livre précieux : "La lumière et les Cendres, milonga pour Juan Gelman" de Jacques Ancet


 

Il y a presque deux ans mourait un poète pour moi essentiel, Juan Gelman. Il avait voulu que ses cendres soient répandues dans un petit village mexicain, Nepantla, le village même où naquit la première grande voix féminine de la poésie latino américaine, Sor Juana Ines de la Cruz. Peu de temps après le poète Jacques Ancet, qui fut son traducteur, a écrit ce petit recueil qui lui rend hommage : «La lumière et les cendres, milonga pour Juan Gelman ». Ce texte est présenté dans une version bilingue et c’est Rodolfo Alonso, poète et ami de Juan Gelman qui a traduit les poèmes de Jacques Ancet.

samedi, octobre 17, 2015

« Les Enfants de Lilith », de Laurence Biberfeld





Pour lire ce roman, je m'y suis reprise à deux fois… Bon, il faut dire que c'était ma deuxième lecture sur tablette et que je ne suis pas encore parfaitement au point sur la question, en particulier avec les retours en arrière dans ma lecture quand les méandres de l'histoire sont tels que je n'ai pas tout suivi… Or ce roman de Laurence Biberfeld est particulièrement riche en méandres et en tours et détours en tout genre… Finalement, une seule solution : se laisser porter sans chercher à tout engranger ! Le lâcher-prise dans la lecture 'littéraire', voilà un thème qu'il serait intéressant de creuser, non ?!
Bref !

jeudi, octobre 08, 2015

Rencontre avec James Grady (USA) au Gazette Café, animée par Jérôme Dejean

Hier soir, mercredi 7 octobre, au Gazette Café, le café noir animé par Jérôme Dejean de la Librairie Sauramps a reçu l'illustre James Grady. Vous ne savez pas qui c'est ? Si c'est le cas, c'est sûr que vous connaissez quand même au moins l'un de ses succès, le premier même ! « Les six jours du Condor », réduits à trois par Holywood avec les fabuleux Robert Redford et Faye Dunaway, ça vous dit bien quelque chose, n'est-ce pas ?!
Maître du roman d'espionnage de la fin du 20ème siècle aux côtés de John Le Carré, son premier roman est paru en 1974, il avait alors vingt-cinq ans !

mardi, octobre 06, 2015

"Este muerto, no lo cargo yo" de María Clara Rueda (Colombie)

 
 
Il n'y a pas beaucoup d'auteurs colombiens publiés en Europe, et encore moins d'auteures colombiennes ! Alors quand l'une d'entre elle apparaît dans le paysage - en Espagne donc -, on est curieux ! Enfin, moi je suis curieuse…
Voilà donc un autre des romans que j'ai emmenés cet été dans mes bagages à la plage !


L'éditeur Alrevés le présente ainsi :

"El héroe discreto / Le héros discret" de Mario Vargas Llosa (Pérou)

Avec ce dernier livre paru en 2013, Mario Vargas Llosa revient au Pérou et retrouve les paysages qui lui sont chers : Lima « la horrible » qui n’est plus si horrible et Piura « la pobre » qui n’est plus si pauvre. Ces deux villes servent de cadre à un roman construit comme un diptyque où le suspense consiste à savoir non seulement comment progressent chacune des deux histoires qu’il nous raconte mais aussi comment elles vont se rejoindre. Car, nous dit-il, citant Borges, « Nuestro hermoso deber es imaginar que hay un laberinto y un hilo ». (Notre beau devoir est d’imaginer qu’il y a un labyrinthe et un fil).

samedi, octobre 03, 2015

Emma et les choses...



Sophie Divry est née en 1979. Elle a été journaliste, notamment pour le mensuel La Décroissance, avant de se consacrer pleinement à l’écriture de romans. Son premier roman, publié chez Les Allusifs en 2010, a connu un beau petit succès.
La condition pavillonnaire est son troisième roman.




Elle y met en scène M.A, née dans le département de l’Isère dans les années 1950, qui grandit tranquillement dans un milieu modeste, obtient son bac avec mention, fait des études d’économie puis rencontre François, son futur mari, avec qui elle achète une maison dans une zone pavillonnaire.

samedi, septembre 26, 2015

"Le sang des rêves" de Mine G. Kirikkanat (Turquie)

Certains d'entre nous ont eu la chance de la rencontrer au très beau Festival d'Une Mer à l'Autre qui s'est déroulé cette année du 4 au 6 septembre à Collioure.
 Née en 1951 à Ankara (Turquie), Mine G. Kirikkana est journaliste, laïque et démocrate. Elle a été élue, à trois reprises, la journaliste la plus courageuse de Turquie… Sa vision de sociologue des religions et de grande voyageuse, nous apporte un éclairage très lucide sur les événements complexes que nous vivons actuellement. Autant vous dire qu'elle n'est pas particulièrement optimiste…

vendredi, septembre 25, 2015

"Stella Maris" de Frédérique Marthouret, bis !

L'été est la saison des flâneries, et à l'occasion de nos échanges autour des nouvelles de Sergi Pàmies au printemps, Rachel m'avait parlé des nouvelles du recueil Stella Maris qui a déjà fait l'objet d'un article dans ce blog en mars 2012 :Nous avons découvert Stella Mari.
J'ai donc exploré l'ouvrage et je partage l'avis de Michelle : l'écriture de Frédérique Marthouret est vraiment belle, légère et profonde… Alors pour partager et prolonger avec vous cette jolie découverte, voici quelques extraits choisis !

lundi, août 31, 2015

"Empatía" de Víctor Del Árbol (Espagne)

Texte d'actualité traduit et reproduit pour Version Libre avec la très amicale autorisation de l'auteur !

Empathie, de Víctor Del Árbol
28 août 2015
Je ne peux pas éviter une certaine sensation d'imposture en commençant ce billet. Parler de la souffrance d'autrui en écoutant Mozart - Symphonie n°25 -, les pages du journal furieusement froissées et jetées par terre, c'est presque un exercice de trahison.


Je ressens souvent quelque chose comme ça lorsque je rencontre en France ou en Espagne des enfants et petits-enfants de ceux qui furent les protagonistes du grand exode que nous appelons chez nous "la Retirada" [la Retraite] et qui a jeté des centaines de milliers d'Espagnols vers la frontière française à la fin de la Guerre Civile. Ils me montrent des photos en noir et blanc de grands-parents et d'arrières-grands-parents, de pères et d'oncles, de mères et de sœurs aînées ... Aucun d'entre eux n'est plus là, et je me rends compte de l'effort que font leurs descendants pour les maintenir reliés à eux-mêmes en racontant ce qu'ils furent. La mémoire est un film que nous nous passons une fois, puis que nous nous repassons, et auquel nous apportons chaque fois de nouveaux détails pour lui donner forme, elle n'est jamais inaltérable.

mercredi, août 19, 2015

"El Mohán" de Maria Inés McCormick (Colombie)


El Mohán est un personnage un peu loup-garou des bords de fleuves amazoniens. Cette légende colombienne raconte qu'un très vieux chaman vivant sur le bord d'un fleuve, pressentant que l'arrivée des conquistadors bouleverserait son peuple, se serait enfui puis transformé et qu'il errerait depuis ce temps-là sur les rivages, faisant des farces et provoquant des disparitions. Maria Ines McCormick fait de cette légende

vendredi, juillet 24, 2015

« Coupable vous êtes », de Lorenzo Lunar (Cuba)

Contemporain de Padura, Lorenzo Lunar est lui aussi un auteur de polars cubains. Son terrain n'est pas la Havane, mais la ville de Santa Clara – dont il est originaire et où il tient une librairie -, à 300km de la capitale, au centre de l'île. La petite chanson de Lorenzo Lunar est donc assez semblable à celle chantée par Padura.

L'intrigue policière de « Coupable vous êtes » est

mercredi, juillet 22, 2015

« Pasado perfecto », de Leonardo Padura (Cuba)

Écrivain rencontré en mars dernier lors de son passage remarqué à la Librairie du Grain des Mots, c'est avec grande curiosité et envie que je me suis plongée dans « Pasado perfecto » [« Passé parfait » traduit par Caroline Lepage chez Métailié, 2001], le premier opus de la série de romans policiers qui ont fait sa réputation de chroniqueur de la vie quotidienne cubaine d'aujourd'hui.

Ce récit nous fait faire la connaissance de Mario Conde – flic, 35 ans -, au petit jour d'une cuite monumentale prise à l'occasion

jeudi, juillet 09, 2015

Suggestions de lecture pour l'été...

Comme promis , quelques participants du groupe de lecteurs vous invitent à profiter de l'été pour partager leurs coups de cœur !


Marc vous suggère :
Roman « El Dorado » de

mardi, juin 30, 2015

Réunion d'avant l'été !

Nous avons passé un très très  bon moment, samedi 27 juin, pour notre dernière réunion avant l'été.

Ce fut aussi notre dernière réunion en tant que comité de lecture AFCM, mais nous n'arrêtons pas nos activités ! Bien au contraire, nous allons continuer à les développer au sein d'une nouvelle association de lecteurs (mais en gardant toujours des liens très forts avec l'AFCM qui nous a vus naître). Nous vous en dirons plus très bientôt, continuez à nous suivre sur ce blog !


Voici quelques photos de ce bon moment, pour vous inviter à nous rejoindre ;)


dimanche, juin 28, 2015

Auteur et lecteur

Qu'est-ce qu'être auteur ? Qu'est-ce qu'être lecteur ?
Comment auteur et lecteur se rencontrent-ils ?

François Bégaudeau est l'auteur de huit fictions. La plus connue est Entre les murs (prix France Culture-Télérama 2006, adapté au cinéma par Laurent Cantet). La dernière s'intitule La politesse.



Le narrateur y relate de l'intérieur, de façon désabusée, la vie d'auteur : mal payé, pas vraiment lu et

dimanche, juin 14, 2015

Lydie Salvayre

Lydie Salvayre est romancière. Elle a reçu plusieurs prix pour ses nombreux romans traduits en plusieurs langues et le prix Goncourt 2014 pour son dernier roman, Pas pleurer.
Elle était l'invitée et la carte blanche de la Comédie du livre 2015.


Pour écrire ce livre, Pas pleurer, elle a étudié les écrits de Bernanos (qui a vécu les débuts de la guerre civile espagnole) et recueilli le témoignage de sa mère très âgée, Montse. Elle mêle les deux dans ce roman poignant.
Les écrits de Bernanos l'amènent à s'interroger sur ce que représente le témoignage et l'engagement d'une personnalité dans des temps politiquement troublés :
« Au seuil d'écrire son livre et de dénoncer les méfaits de cette Eglise, tant adorée de doña Pura, Bernanos hésite un instant. Qu'a-t-il à gagner à cette entreprise ? Et qu'ai-je moi-même, me dis-je, à gagner à la faire revivre ? A quoi bon touiller cette saloperie dont l'univers s'est écoeuré ? se demandait un autre de mes admirés, Carlo Emilio Gadda, dans les premières pages d'un livre qu'il mena jusqu'au bout sur l'abjection mussolinienne.
Bernanos sait parfaitement que ces vérités ne sont pas bonnes à dire et qu'on va les lui reprocher. Mais il se décide à franchir le pas, non pour convaincre, dit-il, encore moins pour scandaliser, mais pour pouvoir se regarder en face jusqu'à la fin de ses jours et rester fidèle à l'enfant qu'il fut et que l'injustice accablait.
Il s'y décide car il a vu son propre fils Yves déchirer en pleurant la chemise bleue de la Phalange après que deux pauvres diables, deux braves paysans palmesans, eurent été assassinés sous ses yeux. (Yves désertera bientôt la Phalange et s'enfuira loin d'Espagne).
Il s'y décide, car le scandale d'une Eglise qui tapine avec les militaires l'a blessé au centre vif de sa conscience.
Et bien qu'il lui en coûte de le dénoncer, il lui coûte plus encore d'en être le voyeur muet. L'image de ces prêtres, le bas de leur surplis trempant dans le sang et la boue, et donnant leur viatique aux brebis égarées qu'on assassine part troupeaux, le révulse. » 
 
A travers le personnage de Montse, elle nous fait sentir ce que c'est que le combat, la désillusion, la douleur, l'exil... et aussi « penser entre les langues » :

« Montse, Rosita, José et Juan arrivent le soir du 1er août dans la grande ville catalane où les milices libertaires se sont emparées du pouvoir. Et c'est la plus grande émotion de leur vie. Des heures inolvidables (me dit ma mère) et dont le raccord, le souvenir ne pourra jamais m'être retiré, nunca nunca nunca.
Il y a dans les rues une euphorie, une allégresse et quelque chose d'heureux dans l'air qu'ils n'ont jamais connu et ne connaîtront plus. Les cafés sont bondés, les magasins ouverts, les passants qui déambulent semblent saisis d'une sorte d'ivresse, et tout fonctionne formidablement et comme en temps de paix. Seules les quelques barricades encore dressées et les églises détruites avec leurs saints de plâtre jetés devant leur porche viennent leur rappeler que la guerre sévit.
Ils parviennent sur les Ramblas.
Une ambiance impossible à décrire, impossible, ma chérie, de t'en communiquer la sensation vivante pour qu'elle t'aille en plein cœur. Je crois qu'il faut l'avoir vivi pour comprendre la commotion, le choc, el aturdimiento, la revelación que fue para nosotros el descubrimiento de esta ciudad en el mes de agosto 36. Les orphéons, les fanfares guerrières, les fiacres à chevaux, les drapeaux aux fenêtres, les banderoles tendues d'un balcon à l'autre qui déclarent la mort au fascisme, les portraits géants des trois prophètes russes, les miliciens en armes qui roulent des mécaniques avec au bras une fille en pantalon, les autobus à étages décorés des sigles rouge et noir, des camions roulant en trombe chargés de jeunes gens brandissant des fusils et que la foule acclame, une foule qui semble portée par un sentiment de sympathie, d'amitié, de bonté, que personne au monde ne peut imaginer, des orateurs bouillants perchés sur des chaises branlantes, Míralos camarada ! Van a la lucha, tremolando sobre sus cabezas el rojo pabellón ! Qué alegres van ! Acaso la muerte les aguarda, pero ellos prosiguen su camino, sin temer a nada o a nadie, des haut-parleurs annonçant les dernières nouvelles de la guerre, et entre ces nouvelles, des couplets de L'Internationale repris en cœur par les passants, les passants qui se saluent gentiment, qui se parlent gentiment et s'embrassent sans se connaître, comme s'ils avaient compris que rien de beau ne pouvait advenir sans que tous y eussent leur part, comme si toutes les choses imbéciles que les hommes d'ordinaire s'inventent pour s'entretourmenter s'étaient, pffffft, volatilisées. »

C'est aussi un retour sur le passé et le récit de la guerre civile espagnole et de l'exil vus à travers le regard de la génération d'après :

« Elle fut, malgré sa jeunesse, dans une fatigue sans nom, mais elle continua chaque jour à mettre un pied devant l'autre, ADELANTE ! L'esprit uniquement occupé à trouver les moyens de survivre, se jetant à terre ou dans un fossé dès qu'apparaissaient les avions fascistes, le visage écrasé sur le sol et son enfant contre elle, terrifiée de peur et suffocante à force de pleurer, son enfant à qui elle murmurait Ne pleure pas ma chérie, ne pleure pas mon poussin, ne pleure pas mon trésor, se demandant en se relevant couverte de terre si elle avait eu raison de faire subir cette apocalypse à sa fillette.
Mais ma mère avait dix-sept ans et le désir de vivre. Elle marcha donc pendant des jours et des jours vers un horizon qui lui semblait meilleur de l'autre côté de la montagne. Elle marcha pendant des jours et des jours dans un paysage de décombres et atteignit la frontière du Perthus le 23 février 1939. Elle resta quinze jours dans le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer dans les conditions que l'on sait, puis fut dirigée vers le camps d'internement de Mauzac où elle retrouva Diego, mon père.
Après maintes péripéties, elle finit par échouer dans un village du Languedoc, où elle dut apprendre une nouvelle langue (à laquelle elle fit subir un certain nombre d'outrages)et de nouvelles façons de vivre et de se comporter, pas pleurer. »

En bref un roman fort, dont on ne peut que recommander la lecture.
Rachel Mihault
Pas pleurer, Lydie Salvayre, Seuil, 2014

mardi, juin 09, 2015

"Gran Madam's" d'Anne Bourrel

Il y a des livres comme ça qui vous attrapent malgré vous – ou presque ! "Gran Madam's" d'Anne Bourrel, auteure de notre région, est de ceux-là !

lundi, juin 01, 2015

On s'est régalé !

Nous nous sommes vraiment régalés sur cette Comédie du livre 2015 !
Nous avons pu échanger autour de la fonction de l'écrivain, des relations auteur-traducteur, de l'humour dans la littérature,.. et de plein d'autres sujets, avec Aníbal Malvar et Carlos Zanón, Sergi Pàmies, Victor del Arbol et Aro Sáinz de la Maza.

dimanche, mai 31, 2015

Carlos Zanon

Carlos Zanón en su novela No llames a casa (N'appelle pas à la maison) nos presenta por una parte a Max y Meche una pareja de amantes, el primero divorciado que busca por cualquier medio convencerla de iniciar una vida con él y dejarlo todo atrás, mientras ella, indecisa no se atreve a dar el paso. Por otra a Raquel, Bruno y Cristian que llevan su profesion de estorcionistas de parejas infieles con resignacion, es un trabajo fácil y repetitivo hasta que uno de ellos habla con Max. El libro nos lleva de una punta a otra por las angustias de los tres estorcionistas y la necesidad de Max de que Meche sea una mujer libre.


La Barcela que nos muestra Zanón, es la vivida por personas de clase media y fuera de la ley. Un mundo sórdido en el cual todos los personajes deben tomar elecciones en las situaciones más adversas, cada uno va descubriendo hasta qué punto tienen límites sus deseos. Cada uno, a su manera, busca no ceder a lo peor de sí mismos.

Meche va sur le canapé pour prendre son café avec une pointe de lait, qu'elle n'a même pas eu à demander. Un moment d'harmonie du quotidien. Elle pense que c'est peut-être ça qui la tue. Elle l'a clairement ressenti aujourd'hui, mais c'est vrai aussi que, il n'y a pas si logntemps elle pensait tout le contraire. Elle se rèjoussait a l'idée d'intégrer Max dans sa vie, de pouvoir lui raconter toutes les petites choses qui restent dans une sorte de no man's land qu'elle ne peut lui expliquer de peur de le blesser et dont elle ne peut pas non plus parler chez elle car personne ne l'écoute. Max n'a pas laissé passer la contradiction”


Siempre los seres humanos pensarán y desearán hacer más cosas de las que son capaces, y en ocasiones se sorprenderán de lo que pueden llegar a pensar para lograr estar con la persona que aman, luchar contra la soledad o buscar otro lugar para ser felices. N'appelle pas à la maison, nos muestra estas contradicciones y nos confronta también con nuestro límites.

Lisez également l'article d'un autre participant à notre comité de lecture, Marc Ossorguine, sur son blog :
http://www.filsdelectures.net/2015/04/ZANON_n-appelle-pas-a-la-maison.html

Liliana TAVERA
N'appelle pas à la maison, Carlos Zanon, éd. Asphalte, 2014

jeudi, mai 28, 2015

"Chansons d'amour et de pluie" de Sergi Pàmies

Continuons notre découverte des nouvelles de Sergi Pàmies. Son dernier opus en date (Ed. Jacqueline Chambon/Actes Sud, 2014) est donc "Chansons d'amour et de pluie". Comme dans son précédent recueil, Sergi Pàmies nous balade dans son exploration de la vie quotidienne. Celle de ses contemporains et - vues l'acuité et la pertinence de sa vision du monde – de la sienne.


mercredi, mai 27, 2015

"La Ballade des misérables" de Aníbal Malvar

Parmi les auteurs ibériques que nous aurons le plaisir de rencontrer pendant la 30ème édition de la Comédie du Livre, se nichent plusieurs talents méconnus, dont celui d'Aníbal Malvar, journaliste et écrivain de Galice, dont un seul des dix ouvrages qu'il a déjà publiés outre Pyrénées a – brillamment ! - été traduit en français par Hélène Serrano.


lundi, mai 11, 2015

"La Bicyclette statique" de Sergi Pàmies

Dans trois semaines maintenant s'ouvrira à Montpellier la 30ème édition de la Comédie du Livre, rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment lire et rencontrer les auteurs, et qui veulent, par la même occasion, se faire un panier de lecture estivale !
Comme depuis quelques années déjà, le Comité de Lecture de l'AFCM sera au rendez-vous et s'est donc vu confier cette année l'animation de trois rencontres avec des écrivains qui nous sont familiers ou que nous avons découverts pour l'occasion !

L'une de ces rencontres se tiendra le samedi 30 mai à 14h, au tout nouveau Gazette Café, avec Sergi PÀMIES.

mercredi, mai 06, 2015

Nous avons aimé

Nous avons beaucoup aimé le dernier roman de Victor del Arbol, Un millón de gotas (Toutes les vagues de l'océan).

Après les impressions de lecture de Liliana Tavera et de Laurence Holvoet, voici celles de Françoise Jarrousse :


C’est pour moi une lecture déjà lointaine. Cet été pour la version originale et il y a déjà 3 mois pour la version française dont la traduction ne m’a pas toujours convaincue. Mais c’est un autre problème.
Beaucoup de choses ont été dites sur ce roman, sans doute le plus ambitieux de Victor del Arbol, un vrai roman russe, et pas seulement parce qu’une partie du roman se déroule dans la Russie de Staline.
Victor dit que ce roman il l’a pensé comme un voyage, un voyage dans le temps (de 1933 à 2002) et un voyage dans l’espace (il parcourt une grande partie de la géographie européenne, de la Sibérie à Barcelone en passant par la France). Mais c’est aussi un voyage personnel, celui de Gonzalo cet avocat barcelonais d’environ 40 ans qui va découvrir, en enquêtant sur la mort de sa sœur Laura, qui était vraiment son père.
Comme ses autres romans, celui-ci est construit comme un puzzle dont peu à peu les différentes pièces s’assemblent. Mais cela n’a rien de gratuit car il s’agit de dévoiler peu à peu l’histoire des différents protagonistes. Des destins emportés dans la déferlante de l’Histoire. Des destins qui sont autant de gouttes dans l’océan de la vie.
Cela m’a rappelé un vers d’Aragon qui m’a trotté dans la tête pendant toute ma lecture : « C’était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table …Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ». Ces références poétiques ne sont pas gratuites car il y a dans le livre, comme des petits cailloux semés sur une route, ces 2 vers de Maïakovski qui reviennent comme un leitmotiv tout au long du roman :  «  La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser la pierre – La première goutte est celle qui commence à être océan ». Il y a aussi l’ombre d’Ana Akhmatova,la poétesse de « Requiem » qui a donné son nom à un personnage clé du livre. Un autre petit caillou, le médaillon qui renferme la photo d’Irina,la mère d’Ana et qui traverse le temps.
C’est étrange, mais j’ai l’impression de voir une œuvre en train de se construire, comme on construit une maison, ou une vie. Je repense au premier livre publié « El peso de los muertos » non traduit et à une phrase qui avait attiré mon attention parce qu’elle me semble essentielle pour comprendre le chemin que suit Victor : « Quien no sabe de donde viene no sabe adonde va » (p380). L’importance et la nécessité de la mémoire. On ne peut se construire que si l’on accepte son passé, de manière individuelle et de manière collective. C’est comme la colonne vertébrale de tous ses livres. Et cela m’a rappelé ce que Juan Gelman disait le 24/04/2008 quand il a reçu le prix Cervantes  : « Hay quienes vilipendian este esfuerzo de memoria. Dicen que no hay que remover el pasado, que no hay que tener ojos en la nuca, que hay que mirar hacia adelante y no encarnizarse en reabrir vieja heridas. Están perfectamente equivocados. Las heridas aún no están cerradas. Laten en el subsuelo de la sociedad como un cáncer sin sosiego. Su único tratamiento es la verdad. Y luego, la justicia.Sólo así es posible el olvido verdadero. »
Et puis, il y a d’autres éléments qui sont liés à ce qu’il est et qui donnent à ses romans leur profondeur. C’est l’épaisseur humaine des personnages. Ce sont des personnages de chair et de sang qui nous sont proches, des relations humaines criantes de vérité et qui nous ramènent sans cesse à nos propres interrogations : Qui somment-nous vraiment ? Est-ce que nous connaissons vraiment nos parents, nos proches ? (Je pense à la dédicace de « Un millón de gotas » : « A mon père et à nos murs de silence ») Comment traversons-nous l’histoire ? Qui sont les véritables héros ? Quelle est la place de l’enfant dans la famille ? Pourquoi ces enfances foudroyées, ces destins brisés ? Pourquoi tant de douleur et tant d’horreur ? C’est dans un voyage au plus profond de l’âme humaine que nous sommes embarqués. Et malgré toute la violence du monde et la violence des hommes, il y a toujours un espoir, la volonté de continuer à avancer.
Ces thèmes sont récurrents dans les 4 romans publiés de Victor del Arbol , et les personnages se ressemblent . Lucía (« El peso de los muertos »), María « La tristeza del samurai »), Eduardo (« Respirar por la herida ») et Gonzalo (« Un millón de gotas ») sont frères et sœurs. Et puis, dans chacun des livres, il y a bien le poids des morts qui pèse sur le présent et sur les vivants.
Une démarche profondément humaine, des romans construits comme des puzzles sans que jamais cette construction soit gratuite et un style précis et nuancé à la fois avec des moments de grâce, des moments où le temps semble s’arrêter.
Ainsi, dès les premières pages: « El joven se acercó a la orilla. El agua tranquilo del lago emitía un destello de latón.Ven, le decía aquella oscuridad. Ven y olvidémoslo todo. El niño flotaba boca abajo, como una estrella de mar, y las gotas de lluvia, millones de ellas, borraban su cuerpo, que, poco a poco, empezó a hundirse ».
Il y aurait, bien-sûr, beaucoup d’autres choses à dire, des pistes à creuser. Je ne parle ici que de ce qui me reste en mémoire. Mais nous aurons l’occasion de reparler de tout cela lors de la Comédie du Livre !
(ne manquez pas la rencontre avec Victor del Arbol et Aro Sainz de la Maza, dimanche 31 mai à 19h au Gazette Café à Montpellier)

samedi, mai 02, 2015

Rencontre autour des Kogis

Samedi 11 avril, dans le cadre de la semaine culturelle de notre association, Amitiés franco-colombiennes de Montpellier, l'auteure Kathy Dauthuille nous a présenté son beau livre, Tisserand du Soleil.



Un conte poétique, philosophique et initiatique ; un hommage vibrant aux Kogis qui règnent encore dans les hauteurs de Santa Marta en Colombie où ce peuple-racine vit en harmonie avec la nature et dans le respect de la Terre-Mère.
Sous la forme de 36 mélopées, l'auteur Kathy Dauthuille imagine la naissance d’une amitié entre le narrateur et un tisserand kogi. Cette rencontre est à l'origine d'un dialogue qui nous introduit au coeur d'une culture méconnue, avec ses rituels, ses paysages montagneux et ses croyances.



En voici un extrait :
Mélopée trois ( Le tissage)

"Le Kogi était assis devant une colonne vibrante, un réseau de fibres de lumière, face à un écran de matière blanche.
À le voir absorbé, je me rendis compte que sa vie était un creuset plein de mystère.
Il était tellement occupé à sa haute tâche qu’il ne prêta pas attention à ma présence. Il demeurait arqué sur une construction, un but… Il matérialisait ses rêves ; en fait il tissait.
L’espace prenait des nuances de voiles ; le mauve du ciel appelait l’or comme si une seconde tenture se dessinait, passant progressivement d’une couleur à l’autre.
Il tissait le fil, tissait la vie, croisait ses pensées dans le cœur oublié du monde.
C’est dans le silence et avec lenteur qu’il exprimait ce lien intense aux choses. Et c’est par cette alchimie primordiale que le tissu deviendrait sagesse, mémoire et vérité.
Comme tant d’autres de sa tribu, il tressait à son tour le temps, sa destinée. Maintes fois il passa par la porte solaire symbolisée sur son métier, pour reprendre le fluide, le courant, l’énergie cosmique.
Chaque fois que le fil blanc, mâle ou femelle, passait entre ses doigts, il clignait des yeux et semblait voir autre chose : sa vie, ou celle d’un autre, en un déroulement d’images, de sons, d’odeurs…
Ainsi refaisait-il les mêmes gestes que ceux de son père, de son grand-père, depuis le jour où leurs ancêtres étaient sortis de l’œuf cosmique.
Avec amour et attention, il reproduisait les arcanes immuables sur ce métier qu’on lui avait transmis comme l’on transmet un objet sacré.
Il était bien là, ce lien magique qui le reliait à toute la lignée depuis la première aube."


Nous vous recommandons la lecture de ce très beau livre !
Pour plus d'informations, n'hésitez surtout pas à consulter le site de Kathy Dauthuille :
http://kathy.dauthuille.free.fr/Tisserand.htm