jeudi, août 11, 2016

"Retratos cubanos" d’Alicia Yánez Cossío (Équateur)

Allez, un petit article dans la torpeur de l'été !

Il s'agit d'un recueil de nouvelles courtes, de « choses vues » à Cuba entre les années 1956 et 1961, période cruciale dans l'histoire de la grande île, avec la guerrilla et la révolution menées par Fidel Castro. Les textes écrits sur le moment ayant été confisqués au départ de Cuba, l'auteur a dû les réécrire bien plus tard pour ne les publier qu'en 1998, après plusieurs romans et œuvres poétiques qui lui ont permis de se placer parmi les écrivains équatoriens les plus reconnus de sa génération.
Alicia Yànez Cossío, équatorienne, est née à Quito en 1928 et a fait preuve très jeune de sa vocation littéraire. Étudiante en Espagne au début des années 1950, elle y épouse un jeune cubain étudiant en droit. Le ménage séjourne ensuite en Équateur par moments, et à Cuba. D'abord favorable à la révolution et voulant y prendre part, le couple sera bientôt déçu par la rapide dérive dictatoriale et devra s'exiler avec ses enfants en abandonnant tout sur place...

vendredi, juillet 01, 2016

"Mal de pierres" de Milena Agus (Sardaigne)

Aujourd'hui, on remonte dans le temps... Un livre de 2007... Milena Agus est venue à la Comédie du Livre cette année, l'occasion de découvrir/redécouvrir ses livres... Françoise et Claire ont lu Mal de Pierres !
"Milena Agus dit d’elle-même qu’elle n’est pas un écrivain. Elle nous permettra d’en douter ! Elle dit aussi qu’elle écrit « sur des gens qui n’avaient ni chance ni amour dans leur vie » et « ce que je raconte est en partie vrai et en partie inventé. Les deux se mélangent si bien que je ne me rappelle plus ce que j’ai inventé et ce qui est réel ». Ce qu’elle dit ici de son écriture s’applique parfaitement à « Mal de pierres ».
« Mal de pierres » c’est l’histoire d’une terre difficile et magnifique, la Sardaigne. C’est aussi celle de ses femmes, dures à la peine et souvent sacrifiées. C’est surtout celle d’une belle jeune fille à la magnifique chevelure brune qui souffre du « mal des pierres », des calculs rénaux qui la font horriblement souffrir et sont le signe d’un mal plus profond, qui la ronge de l’intérieur, celui de ne pouvoir réaliser son rêve d’un amour idéal, rêve qui la poursuivra toute sa vie durant. Mais elle n’a rien d’une Emma Bovary. Elle va de l’avant, affronte la réalité avec vaillance en épousant un homme qu’elle estime mais qu’elle n’aime pas.

vendredi, juin 24, 2016

"La Solitude du Quetzal" de Jacky Essirard

 Avec les beaux jours, on ne lit pas moins, mais on passe moins de temps devant un écran ;o) ! Bon, on va quand même essayer de se rattraper avant la trêve estivale !

Voici donc le sympathique petit deuxième* des toutes jeunes Éditions Yovana, un carnet de voyage. La Solitude du Quetzal nous emmène sur les routes du Guatemala où celui qui tient le stylo tente d'oublier une grosse déconvenue amoureuse... Il est venu chercher le dépaysement et l'oubli, mais - c'était prévisible ! - on ne se débarrasse pas si facilement des choses qui nous blessent, ça se saurait !
Alors, d'étape en étape, on découvre avec lui des bribes de paysage, de ville, de village, de rivage, etc. On rencontre des chauffeurs, des vendeurs - toujours beaucoup de vendeurs quand on est touriste ! -, des homologues, et aussi quelques habitants - si si ! quand on en a envie, on réussit toujours à en rencontrer... Mais invariablement, dans le récit de chaque étape, la raison du voyage, ce que le voyageur cherche à tout prix à oublier, s'invite en impromptu, en boucle, en leitmotiv...

mardi, mai 31, 2016

"Sálvame, Joe Louis d'Andrés Felipe Solano (Colombie)



Andrés Felipe Solano est un jeune écrivain colombien (Bogotá, 1977) distingué par la revue Granta en 2010, qui commence à être connu aussi bien pour ses chroniques journalistiques que pour ses romans. María Inés McCormick l'avait interviewé pour nous !


Sálvame, Joe Louis est son premier roman paru en 2007. Il a été suivi de Los hermanos Cuervo en 2012 (auquel nous avons déjà consacré un article) et par Corea : Apuntes desde la cuerda floja en 2015 (qui a reçu le Premio Biblioteca de Narrativa Colombiana de la Universidad EAFIT).

lundi, mai 30, 2016

Trois 'petits' romans italiens lus par François Szabó !


Après l'énorme 'Gli increati', voici trois 'petits' romans italiens que François Szabó a lus pour préparer sa Comédie ! Il a aimé ! Fois, Bajani et Murgia étaient tous les trois invités ce week-end à Montpellier.



“L’importanza dei luoghi comuni

Marcelo Fois

Einaudi, 2013. 152 p.


Marcelo Fois con L’Importanza dei luoghi comuni, presenta la difficoltà da vivere insieme, quello che possono dire o no, quello dove se sbaglia qualcuno nella vita, una meditazione da lettura leggera e facile ma con una forza incredibile.



Publié en français sous le titre Cris, murmures et rugissements, trad. Nathalie Bauer. Paris, Seuil, 2015

lundi, mai 23, 2016

Soyez HUMEURS NOIRES !

Une fois n'est pas coutume, nous avions envie de partager avec vous une demande de soutien d'un tout jeune libraire qui doit faire face à l'adversité !

Le Corbac (alias Olivier Vanderbecq) est pourtant un libraire qui officie bien loin de chez nous puisqu'il a ouvert boutique dans le quartier de Wazemmes, à Lille ! Mais, bon, il a bon goût puisque parmi ses premiers invités il y avait Anne Bourrel ;o) !

Pour le découvrir, rendez-vous sur sa page facebook : pour faire des économies, il a dû fermer son site internet...

Bref ! Nous vous invitons à lui donner un coup de main via Ulule... Pour en savoir plus, rendez-vous sur le projet de soutien !

Voilà ce qu'il y dit :
Maître Corbac sur son rêve perché tenait dans son bec un livre. Par le projet alléchés nombreux ils furent à l'accompagner et ainsi la Librairie Humeurs Noires fut créée et une employée pour le seconder embauchée.
Or il advint qu'un individu malintentionné fit on ne peut plus mal l'exercice de son métier et ainsi Maître Corbac faillit voir son rêve se consumer. Ne baissant point les ailes, de ses petites griffes il compta bien s'accrocher et misa sur l'accompagnement de son banquier.
Ce dernier ne se sentant déjà plus concerné menace déjà de l'abandonner alors qu'un trou imprévu de 16 000€ il y a à combler.
Actuellement les comptes sont gelés et le Corbeau tous ses moyens propres a déjà utilisé; c'est donc vers vous qu'il a décidé de se tourner.

Alors si vous pouvez........

"Guerres d'une vie ordinaire" de Lamia Berrada-Berca (France-Maroc)


Après Kant et la petite robe rouge, je ne pouvais que lire Guerres d'une vie ordinaire, chaudement recommandé par Christine Parrant (cf. article du 18 avril dernier). C'est chose faite et, oui, je me suis régalée. C'est un petit livre qui fait environ 150 p. Tout comme dans Kant etc, son écriture est légère, sautillante presque, poétique certainement, même si elle raconte une réalité pas vraiment gaie.
Nous sommes dans la vie d'un jeune homme qui habite un faubourg déshérité, dans un pays dont on rêve souvent de partir. Et ce jeune homme cherche sa place, souvent terrassé par le mauvais sort qui s'accroche à vos basques quand vous vivez dans ce genre d'endroit. Il cherche sa place et, pour gagner et garder sa dignité, il en vient à livrer bataille à tout un tas de petits détails de la vie quotidienne. Un boulot, une femme, c'est ce à quoi il aspire….. comme presque tout le monde en fait. Et c'est sans doute pourquoi on le suit avec intérêt, porté par la belle écriture de Lamia Berrada-Berca…

"Gli increati" d'Antonio Moresco (Italie)

Pour continuer à préparer la Comédie du Livre dédiée à l'Italie, voici quelques mots de François qui a lu un monument !
"Gli increati è un romanzo gigante dove il lettore sta fra vita e morte perché sta nel tempo che viene dopo e che viene prima, perché ha dimenticato su realtà… Meditazione sopra la creazione letteraria anche sopra lo vivo che perdura nella morte, senza sapere che viene prima, riflessione sopra dove siamo, perché l’immagine de infanzia è strutturante, e al finale la permanenza degli increati nel mondo.

jeudi, mai 19, 2016

Anthologie « Soyons le changement… Nouvelles tendances dans la littérature italienne » dirigée par Angela Biancofiore

Notre rencontre du 10 mai dernier au Gazette Café, animée admirablement par la co-lectice Josiane Gourinchas, a été une fois encore très riche. En voici un petit compte-rendu rédigé par la co-lectrice Françoise Jarrousse assistée de la co-lectrice Laurence Holvoet !
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L’idée conductrice du travail dirigé par Angela Biancofiore, professeur en Études Italiennes à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, et réalisé par ses doctorants, Romano Summa et Sondes Ben Abdallah, et par Manon Rentz, étudiante en Master traduction spécialisée, tous désireux, dans la perspective de la Comédie du Livre, de faire connaître de jeunes auteurs italiens, leur a été inspirée par une phrase de Gandhi : « Soyons le changement que nous voulons dans le monde ».

mercredi, mai 04, 2016

Notre 4ème rencontre publique : Un avant-goût d'Italie, pays invité de la Comédie du Livre 2016 !

Quelle écriture pour la langue italienne aujourd’hui ?
Autour de l’anthologie à paraître Soyons le changement…Nouvelles tendances dans la littérature italienne contemporaine (éditions Levant et Euromédia, 2016), Les Collecteurs ont le plaisir de vous inviter à rencontrer Angela Biancofiore, Professeur de Langue Italienne à l’Université Paul-Valéry, Montpellier, ses doctorants, Sondes Ben Abdallah et Romano Summa, et Manon Rentz, étudiante en Master traduction spécialisée.
Cette rencontre se tiendra le mardi 10 mai 2016 à 18h au Gazette Café , 6 rue Levat à Montpellier !

Edit : vous trouverez le compte-rendu de cette belle rencontre ICI !

mardi, avril 19, 2016

« Théodose le Petit » de Răzvan Rădulescu (Roumanie)

« Théodose le Petit » de Răzvan Rădulescu
traduit du roumain
par Philippe Loubière
Zulma


Un roman bien singulier que ce « Théodose le Petit » : Fable ou conte autour des luttes intestines du pouvoir avec toujours un humour acéré et des personnages hauts en couleur usant de stratégie et en quêtes machiavéliques virant à l’absurde, non d’un « jeu de massacre » à la Eugène Ionesco, mais tout de même cruel bien que l’auteur prenne le parti plutôt de rire de ce monde burlesque.

« Sept hiboux » de Gyula Krúdy (Hongrie)

« Sept hiboux » de Gyula Krúdy (Hongrie)
Roman traduit du hongrois
Par Gabrielle Waltrin
Editions des Syrtes

Direction Budapest où deux auteurs de deux générations différentes tentent de naviguer dans le monde littéraire avec ses codes et ce charme parfois suranné.
Gyula Krúdy est un magicien : prolifique romancier, il a l’art de nous faire vivre les heurs et malheurs d’hommes exaltés, de femmes parfois sentimentales, mais des personnages non monolithiques, avec qui on partage toute une atmosphère de Mitteleuropa, d’histoires personnelles avec une présence de femmes écrivaines bien réelle, car Krúdy fait référence à un monde qui a bel et bien existé et il leur donne une place importante ; elles ne sont pas que muses, tous les noms cités sont réels.

lundi, avril 11, 2016

« Tout est halluciné » de Hyam Yared (Liban)


Dans "Tout est Halluciné", dernier roman de Hyam Yared, nous sommes confrontés à l’énigme que subit l’héroïne du roman Justine, « née à cinq ans » suite à un coma et une amnésie. Entre quête initiatique d’une réalité voilée d’Egypte au Liban, dans l’étrangeté d’un père et d’une tante protecteurs, dans une vie semée de dangers et de non-dits, dans l’alcôve de secrets bien gardés, nous sommes, Justine et nous, lecteurs, toujours en retard, toujours dupes. Emportés que nous sommes par la quête de Justine de sa réalité mystérieuse, nous demeurons fétus de paille emportés par la violence de la réalité entre histoire personnelle et histoire collective de ce Moyen-Orient que nous avons, nous occidentaux, du mal à appréhender.
Avec brio et le talent de nous tenir en haleine, Hyam Yared signe, dans ce quatrième roman, une histoire singulière avec en toile de fond des réalités du Machrek, des nostalgies du règne du Byzance du père, et les espoirs déçus de la jeunesse quant aux printemps arabes.

mercredi, mars 23, 2016

L'année Cervantes

Miguel de Cervantes Saavedra est né à Alcala de Henares le 29 septembre 1547 et mort à Madrid le 23 avril 1616.
En cette année 2016, nous célébrons donc le 400ème anniversaire de sa disparition.
J'ai saisi cette occasion pour me replonger dans le Quichotte...

J'ai retrouvé ces deux personnages attachants que sont don Quijote et Sancho Panza et les ai accompagnés avec bonheur dans leurs pérégrinations.
Car à travers leurs aventures, ils nous aident à lutter contre le désenchantement du monde. Ils vont de rencontre en rencontre, s'interrogent sur eux-mêmes et sur le monde qui les entoure. Animés par les lectures de don Quichotte, ils y croient. Ainsi ils nous rassurent et nous aident à avoir moins peur, en ces temps incertains.