samedi, janvier 28, 2017

« Le Papillon », « L’Homme qui savait la langue des serpents », et « Les Groseilles de novembre » de Andrus Kivirähk (Estonie)

Aujourd’hui, François nous parle de trois romans venus du nord ! Et voici ce que l’éditeur français, Le Tripode, dit de cet auteur estonien :
« Andrus Kivirähk est un écrivain estonien né en 1970 à Tallinn. Phénomène littéraire dans son pays, journaliste et essayiste, son œuvre importante suscite l’enthousiasme d’un très large public qui raffole de ses histoires. Il écrit des romans et des nouvelles, des pièces de théâtres, des textes et des scénarios de films d’animation pour enfants. »

samedi, janvier 14, 2017

"Chronique transylvaine" de Miklós Bánffy (Hongrie)

Chronique transylvaine (3 tomes) de Miklós Bánffy. Traduit du hongrois par Jean-Luc Moreau. Editions Libretto :
1, Vos jours sont comptés (758 p), 2002

2, Vous étiez trop légers (600p), 2004

3, Que le vent vous emporte (421 p), 2006

Magnifique fresque d’un monde disparu (1905-1914), cette trilogie sur cet univers dépaysant de Transylvanie, peuplée de Magyars, de Sicules et de Roumains, province de Hongrie puis de Roumanie désormais, qui ne connût que très brièvement une indépendance, nous fait vivre ici avec une passion désarmante, les événements de l’Histoire et des histoires intimes d’artistes désespérés, de députés bretteurs ou pleins d’idéaux de justice , de femmes aimantes et de mères possessives, de majordome tyran ou d’adolescente rêveuse…

jeudi, janvier 05, 2017

"La lengua de los ahogados", de Fernando Clemot (Espagne)

Comme Rimbaud, cité en exergue, qui souhaitait rapporter de l’or de ses voyages dans les profondeurs, Fernando Clemot, dans ce très beau petit livre, fait émerger des histoires oubliées qui s’entrecroisent et se répondent. Ces histoires, elles ressemblent aux vagues qui indéfiniment viennent mourir sur la grève, histoires humaines, venues d’un passé enfoui et qui refont surface : « Mi imagen de la memoria siempre ha sido la de unas olas batiendo en una playa….olas y memoria vienen de lejos. Ambas nacen de un impreso movimiento mar adentro y traen sedimentos y metralla del fondo » (p63) (ma vision de la mémoire a toujours été celle de vagues s’abattant sur la plage…. Les vagues viennent de loin. Elles naissent d’un mouvement initié en eaux profondes et rapportent des profondeurs des sédiments et des déchets). Et apparaissent, comme autant de vagues venues de loin, des lieux qui semblent avoir oublié le passé mais que le récit fait revivre : un barrage où un beau jeune homme aux yeux verts s’est noyé ; un appartement vide où le narrateur cherche à retrouver la trace des anciens locataires ; un train où il avait entendu un chanteur des rues à la voix d’ange ; une petite ville frontalière en Amérique du sud liée à un souvenir d’enfance douloureux ; un village en Bolivie qu’une compagnie minière a dépossédé de sa culture, le golfe de Finlande où une jeune femme triste croit voir à la surface de la mer un homme qui appelle au secours ; une maison où les armoires vides et le bruit des cintres qui bougent renvoient le narrateur à sa solitude….

dimanche, janvier 01, 2017

Meilleurs voeux !

En ce début d'année 2017, souhaitons à tous les amoureux de la lecture une très belle année, riche en découvertes et en partages. Car les livres sont l'une des plus belles ouvertures sur le monde !
Je veux remercier ici, chaleureusement, notre petit groupe de lecteurs, toujours et de plus en plus passionné, enthousiaste, créatif, enrichissant. Continuez comme ça ;)


Pour les personnes qui vous ne nous connaissent pas encore, nous vous invitons à venir nous rendre une petite visite ! 

vendredi, décembre 23, 2016

"Le nuage d'obsidienne", de Eric McCormack (Ecosse)

Né en Ecosse en 1938, Eric McCormack a émigré au Canada en 1966. Spécialiste du XIXe siècle et de littérature contemporaine, il enseigne à l'université Saint-Jérôme dans l'Ontario. Il est l'auteur de quatre autres romans parus chez Christian Bourgois. Le nuage d'obsidienne est paru en anglais en 2014. Et dans sa traduction française en 2016. A noter que le nom du traducteur n'apparaît pas dans la publication ...

Le titre de ce livre m'a attirée car j'ai chez moi plusieurs objets en obsidienne, souvenirs du Mexique que j'aime beaucoup !

vendredi, décembre 16, 2016

« Au Finisterre de l’imagination » de François Szabó (France)

François Szabó est l’un des Collecteurs. Voici sa présentation :
« Poète vivant à Montpellier ayant fait le pari de vivre sa poésie dans une existence littéraire quotidienne, dans son rapport au monde. Sa démarche est d'entretenir une harmonie entre mélodie de l'existence et de la parole poétique. Organisant des cycles de lectures poétiques polyglottes et ne renonçant pas à être même poète public dans la rue, c'est en militant de la poésie qu'il se trouve une place dans la cité.

jeudi, décembre 15, 2016

"La Migration des murs" de James Noël (Haïti)

En mai dernier à la Comédie du Livre, James Noël, poète haïtien, était venu nous parler de René Depestre, son aîné qui fêtait son quatre-vingt dixième anniversaire et la sortie d’un roman chez Zulma. La rencontre, ponctuée par des lectures faite par Natyot, avait été vraiment passionnante pour qui s’intéresse à la poésie antillaise à la fois foisonnante et paradoxalement méconnue.
Cette semaine, invité par la Maison de la Poésie, l’université Paul Valéry et la Boutique d'écriture, James Noël était de retour à Montpellier pour cette fois nous parler de son travail à lui. 

vendredi, novembre 25, 2016

Anne Bourrel, ça bouillonne !

Vous le savez depuis un petit moment déjà, Anne Bourrel, on l'aime bien chez les Collecteurs !

De Gualicho à L'invention de la neige en passant par Gran Madam's et Le roman de Laïd, on la suit !

Alors quand l'actualité autour de ses livres bouillonne, on ne peut que vous en parler...

"L'invention de la neige", donc, vient de remporter deux prix ! Le Prix des Lecteurs du Salon de Lect(o)ure de Polars d'abord, et puis le Prix du Cabri d'Or de l'académie cévenole !

Et puis avec Grand Madam's, Anne a participé à une émission sur France Culture aussi...

Et si vous cherchez à mieux la connaître, le bon blog "Milieu Hostile" lui a consacré deux articles-interviews : et !

jeudi, novembre 24, 2016

"La triología involuntaria : El lugar", de Mario Levrero (Uruguay)


El Lugar

Un seul roman de Mario Levrero, mais plutôt parmi les mineurs, a été publié en France, c'est “Dejen todo en mis mano” (1996) / “J'en fais mon affaire", 2012 (l'Arbre Vengeur). C'est un texte sympathique mais qui me semble anecdotique par rapport à la puissance de la Trilogie Involontaire et aussi par rapport à la “Novela Luminosa, roman paru de façon posthume en 2004 et qui semble être en projet de traduction chez Noir sur Blanc si l'on en croit la page de l'agent ! J'ai celui-ci en cours de lecture et il joue énormément avec le lecteur en prenant des airs de journal intime, c'est plus imposant que les romans de la trilogie (567 pages !), mais tout aussi passionnant...

"La triología involuntaria : París", de Mario Levrero (Uruguay)


Paris
Mario Levrero, 1940-2004, né et mort à Montevideo, est devenu un auteur-culte pour toute une génération de lecteurs et d'auteurs uruguayens. Classé parmi les « bizarres » de la littérature de son pays, c'était un « touche à tout » qui s'est essayé à divers genres.
Il y a débat parmi les lecteurs passionnés de Levrero pour savoir dans quel ordre devrait être lue la « Trilogie involontaire » et surtout « Paris » et « El Lugar ». Nous nous conformons ici à l'ordre de l'édition « Debolsillo » car l'indépendance totale des trois intrigues rend le débat un peu inutile. S'il y a trilogie c'est parce que chaque fois l'histoire commence par l'arrivée (ou l'éveil) d'un homme dont on ne sait rien (ou presque) dans un lieu étrange aux règles incompréhensibles, où il va vivre diverses tribulations dans une angoisse de mauvais rêve. 

"La triología involuntaria : La Ciudad", de Mario Levrero (Uruguay)

La-Ciudad
Voici quelques mois, lors de l'une de nos réunions mensuelles, Antoine nous a présenté Mario Levrero, une sorte d'ovni littéraire qui a eu un mal fou à sortir d'Amérique du Sud ! Du coup, il nous a donné envie de le lire, bien entendu... Et puis comme un seul de ses romans est traduit en français, on a lu en espagnol... Et entretemps, le blog Les Lettres de mon Trapiche est né et son objectif est de parler en français de livres latino-américains pas [encore] traduits pour en faire la promotion ! Voici donc trois articles à suivre qui nous parlent des trois opus de "La trilogie involontaire" de Mario Levrero... Merci le Trapiche de nous les prêter !

1er article par Antonio Borrell !


La Ciudad
Mario Levrero, 1940-2004, né et mort à Montevideo, est devenu un auteur-culte pour toute une génération de lecteurs et d'auteurs uruguayens. Classé parmi les « bizarres » de la littérature de son pays, c'était un « touche à tout » qui s'est essayé à divers genres, mais son œuvre abondante n'est presque pas traduite en français : un état de fait incompréhensible pour qui la découvre tardivement et ne peut que reconnaître son caractère extraordinaire. Mais que font nos éditeurs, bordel ??? Ah, oui, ils traduisent tout ce qu'écrit Paolo Coelho !

vendredi, novembre 04, 2016

 "La longue nuit de Francisco Sanctis", de Humberto Costantini (Argentine)

La petite maison d’édition L’Atinoir a eu la merveilleuse idée de publier en 2010 ce très beau récit d’un grand auteur argentin malheureusement très peu connu ici et oublié dans son propre pays. « Un écrivain maudit, oublié par le système » disent ceux qui tentent de maintenir sa mémoire vivante. Ce porteño, né en 1924, fils d’immigrés juifs italiens, qui a passé son enfance dans le quartier de Villa Pueyrredón était tellement attaché à sa ville qu’il aurait souhaité ne jamais la quitter. Mais les années noires de la dictature en décidèrent autrement. Après la disparition de son grand ami Haroldo Conti, il fut contraint de fuir au Mexique. Pendant ses années d’exil il publia « De dioses, hombrecitos y policias » qui obtint le prix Casa de las Américas, ce qui fit dire à Cortázar : « Pour moi il est un écrivain important ». C’était un homme grand et robuste qui fut tour à tour, vétérinaire, vendeur, céramiste, enquêteur, passionné de tango qu’il dansait et chantait mais avant tout un écrivain, poète, homme de théâtre, auteur de contes et de romans.

dimanche, octobre 30, 2016

"The Night", de Rodrigo Blanco Calderon (Venezuela)


Tout commence avec une chanson du groupe Morphine, « The Night », à l’ambiance crépusculaire : « You’re the night Lilah, a little girl lost in the woods. You’re a folk tale, the unexplainable. You’re a bedroom story, the one that keeps the curtains closed ».(Tu es la nuit Lilah, une petite fille perdue dans les bois. Tu es un conte ancien, tu es l’inexplicable. Tu es un conte pour s’endormir le soir, celui qu’on raconte quand les rideaux sont tirés). Tout commence à Caracas en 2010 avec les coupures d’électricité décrétées par le gouvernement qui plongent la ville dans le noir et la transforment en un lieu étrange et inquiétant où l’on perd tout repère. Une jeune fille, Lila, (la Lilah de la chanson ?) a été assassinée. Un psychiatre, Miguel Ardiles, expert auprès des tribunaux, s’occupe de cette affaire. Mais il s’occupe également d’un écrivain en devenir, Mathias Rye et d’un publiciste amoureux des palindromes, Pedro Alamo. Ces trois personnages se retrouvent à l’atelier d’écriture qu’anime Mathias. Mathias qui veut en finir avec le réalisme magique et créer le réalisme gothique, un réalisme qui côtoie le fantastique et l’horreur, qui soit digne de Philip K. Dick et de James Ellroy. Mathias qui vient de commencer à écrire « La Nuit » !

mardi, octobre 25, 2016

"Le monde est mon langage", de Alain Mabanckou (France)


C’est parfois par son seul titre qu’un livre vous attire et suscite en vous le besoin impérieux de le lire. Bien-sûr on peut s’exposer ainsi à de cruelles désillusions mais quel bonheur quand le livre répond à votre attente ! C’est ce qui s’est passé avec « le monde est mon langage » d’Alain Mabanckou paru début septembre. Je dois avouer que je ne connaissais jusque là de cet écrivain chaleureux que son « look » résolument coloré et délibérément optimiste. Et je sais maintenant que ce « look » rayon de soleil est dû au « styliste congolais connu à Château-Rouge sous le nom de « Jocelyn le Bachelor »…. figure emblématique du milieu de la Sape, capable de convoquer Montesquieu et Lamartine entre deux essayages ». Au-delà de ce détail anecdotique, ce livre est un voyage, un voyage autour du monde et un voyage en littérature. C’est que son auteur, né à Pointe-Noire, au Congo, vivant en Californie et écrivant en français, est une sorte d’oiseau migrateur.

mardi, octobre 18, 2016

"Propagande" de Frigyes Karinthy (Hongrie)


Ce recueil de cinq textes atypiques publiés dans les années trente démonte la monstruosité des thèses fascistes et nazies et l’horreur de la folie de la haine qui s’abat sur l’Europe. D’une terrible actualité avec les phobies nationalistes et les rêves totalitaires qui sont de nouveau virulents. Lire Propagande nous alerte sur des possibles états racistes qui s’établiraient sournoisement si nous ne réagissions pas à temps pour faire échouer dans leur désir d’appliquer leur haine et intolérance à tout va des partis d’extrêmes droite qui renaissent et tentent de renouveler les bien insupportables expériences menées par Hitler et Mussolini.
Il faut faire face et ne pas craindre que le bruit de bottes mais aussi le silence des pantoufles. Car l’ennemi n’est pas le migrant ou l’émigré ou le communiste ou l’homosexuel… Mais bien celui qui exclue et qui est indéniablement destructeur.  
François Szabó 
Propagande, de Frigyes Karinthy, traduit du hongrois par Cécile A. Hodban, éd. La Part commune, 2016, 64 pages