« Le dormeur éveillé »,
c’est Robert Desnos, c’est ainsi que le nommait André Breton.
Gaëlle Nohant dans ce gros roman de 520 pages nous raconte sa vie,
son parcours, sa fin tragique et, à travers lui, ressuscite toute
une époque, une époque riche, passionnante et douloureuse, des
années folles à la fin de la deuxième guerre mondiale. C’est
toute la vie littéraire et politique, de 1928 à 1945, qui défile
sous nos yeux, toute une génération d’artistes, d’écrivains,
de peintres que nous connaissons et qui deviennent les acteurs de
cette « légende ». Ce livre, nous dit l’auteure, est
né de sa passion pour l’œuvre de Robert Desnos et est le fruit
d’un long travail de recherches qui lui a pris plus de deux ans.
Tout ce qu’elle dit est intéressant, tout semble exact et des
extraits de poèmes de Desnos ponctuent son récit pour rendre la
présence du poète plus évidente.
jeudi, janvier 11, 2018
Que 2018 soit aussi passionnante que les années passées !
mercredi, décembre 06, 2017
"Le corps des ruines", de Juan Gabriel Vasquez (Colombie)
Ou
bien, s’il ne l’a pas lu, il s’est intéressé aux récits
enchâssés.
Car
sinon pourquoi embarquer le lecteur sur des chemins de traverse,
abandonner le narrateur à ses angoisses de paternité, au moment de
la naissance de ses deux jumelles prématurées, délaisser le
sympathique Docteur Benavides, retrouvé justement au moment de
l’accouchement, et interrompre même le premier récit historique
pour un autre récit historique plutôt fumeux, et y consacrer plus
d’une centaine de pages de ce « Corps des ruines » ?
Tout
commence en effet par le retour du narrateur dans son pays
natal, la Colombie, et par une interrogation concernant le « récit
national » officiel enseigné dans les écoles.
Et
si le brillant Jorge Eliecer Gaitan n’avait pas été assassiné le
09 Avril 1948 ? Etait-ce vraiment l’affaire d’un seul homme,
lynché peu après ? Ou bien la mystérieuse vertèbre datant de
son autopsie révélerait-elle un autre meurtrier ?
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, novembre 25, 2017
"Les yeux dans les arbres", de Barbara Kingsolver (États-Unis)
J'ai
trouvé ce roman passionnant.
On
y traverse l'histoire du Congo (Belge) depuis 1959 et son évolution
politique, de l'indépendance et du mirage de démocratie effleuré
lors de l'élection de Lumumba à la tête de la république
démocratique du Congo, à la dictature de Mobutu, le collectionneur
de palais qui a saigné le Zaïre de ses richesses naturelles pour
financer son train de vie de tyran milliardaire, laissant son peuple
exsangue et affamé.
Dans
ce décor un pasteur baptiste américain fanatique s'installe avec
femme et filles dans une mission désertée, résolu à sauver par le
baptême ces êtres pour lui primitifs et promis à la damnation,
qu'il ne cherche même pas à connaître.
Trois poètes danois, Ursula Andkjær Olsen, Morten Søndergaard et Naja Marie Aidt
Cette
collection
« trois poètes… » aux éditions du murmure permet
de faire connaissance avec la poésie contemporaine en bilingue avec
des traductions soignées et des auteurs particulièrement
intéressants.
Dans
« Trois poètes danois » sont présentes trois voix
importantes et singulières parmi les poètes danois, traduites par
Christine
Berlioz et Laila
Flink Thullesen.
Ursula
Andkjær Olsen ouvre le livre avec des poèmes où il s’y révèle
à la fois de l’audace et un peu de provocation. « je suis
délicieuse » avec une construction un peu particulière comme
si il y avait poésie orale avec adresse au lecteur et en même temps
en bas de page un poème sur une ligne qui se poursuit sur toutes les
pages qui suit son cours tel un cours d’eau vers la mer sujet de
son recueil. Ce contraste entre un discours familier et accrocheur
avec cette immensité marine si envoûtante du courant maritime rend
une atmosphère très surprenante et dépaysante.
mercredi, novembre 22, 2017
Darío Jaramillo Agudelo, Prix national de poésie de Colombie 2017 pour "El cuerpo y otra cosa"
La rencontre que nous avons consacrée à Darío et à sa "Mécanique d'un homme heureux" (Ed. Yovana) vendredi dernier, s'est donc déroulée sur fond de remise de prix pour son écriture poétique ! Afin de vous permettre d'encore mieux faire connaissance avec cette œuvre, nous vous proposons ci-après un très bel article paru lundi dernier, le 13 novembre, sur le site de presse colombien El Tiempo.
samedi, novembre 18, 2017
"Dictionnaire amoureux de l'Amérique Latine", de Mario Vargas Llosa (Pérou, Espagne)
J'aime
beaucoup la collection des dictionnaires amoureux des Editions Plon.
Celui consacré à l'Amérique Latine a été écrit par Mario Vargas
Llosa, célèbre écrivain péruvien et espagnol.
Il
est à lire dans son intégralité bien sûr, mais j'ai envie de vous
en donner un petit aperçu à travers deux entrées : « Langue
espagnole » et « Littérature ».
Pour
vous mettre un peu l'eau à la bouche et peut-être pour vous inviter
à la réflexion et à la discussion.
Rachel
Mihault
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, octobre 28, 2017
Soirée "Darío Jaramillo" le 17 novembre 2017 au Gazette Café
Chers
amis,
Nous
vous invitons à nous retrouver pour la prochaine rencontre publique
que nous organiserons, la première de la Saison 3 des Collecteurs !
Elle
aura lieu le vendredi 17 novembre à 18h
au
Gazette Café
6
rue Levat à Montpellier (tram station Gare)
et
vous permettra de faire connaissance avec les Editions Yovana,
et
avec Laurence Holvoet, traductrice,
dimanche, octobre 08, 2017
« L’homme de miel » d’Olivier Martinelli (France)
Jeudi
dernier, chez
Sauramps, une rencontre était organisée avec Olivier Martinelli
à l’occasion de la sortie de son nouveau livre paru chez
Christophe Lucquin
Éditeur. D’ordinaire, Olivier, fan de Salinger et de Fante,
est un auteur de romans et de nouvelles. Là, c’est plutôt un
petit ovni qu’il est venu nous offrir…
"Un privé à Tanger" d’Emmanuel Hocquard (France)
Toujours
autant de plaisir à relire cet ensemble de texte qui font de la
poésie un genre de la modernité, de la curiosité, de
l’appréhension du vécu, de la vie avec toutes ses variantes et
ses aspects déroutants ou familiers. Belle initiative d’avoir
réimprimé en poche en point Seuil il y a trois ans ce livre
mythique qui concilie les lectorats les plus divers des chercheurs
d’histoires et des adeptes de l’érudition tout en étant face à
une écriture généreuse et intime, face à la mémoire et à
l’amitié et à la vie en poésie. Textes courts, de formes
diverses, mêlant réflexion et mémoire, ce livre est un monument
dans l’histoire poétique contemporaine. Il y a un indéniable
style et art de conter les anecdotes aussi bien que le plus vital de
l’existence. Un privé à Tanger est une enquête sur soi et
la poésie et sur ce qui est le plus marquant dans une vie, des
souvenirs à la construction d’une personnalité. Emmanuel
Hocquard a par sa démarche eu une influence déterminante pour
la poésie française notamment avec sa maison d’édition Orange
Export LTD. Nombre de ses livres sont à conseiller, chez P.O.
L., tel Ma Haie (2001).
"Sentiments au cœur" de Balla Ngom (France / Sénégal)
Le
titre pourrait paraître naïf, mais pas du tout en fait, car ce que
l’on reprochait à Ivan Bounine, poète et nouvelliste russe prix
Nobel de littérature, c'était de s’attacher aux passions qui
faisaient sens à toutes vies. Car rien n'est plus essentiel que notre
vie intime si difficile à décrire et à exprimer.
Balla
Ngom réussit une œuvre fort réussie, ne tombant pas dans la
facilité, toujours en nuance et sous tension.
mercredi, octobre 04, 2017
"Abigaël" de Magda Szabó (Hongrie)
Très
troublant roman de Magda Szabó écrit en 1970, publié en français
à l’occasion du centenaire de la romancière.
Avec
un style si particulier faisant contraster la vie Budapestoise avec
la vie recluse de Matula, institution calviniste très rude. C’est
ici l’art du secret, du courage, de la résistance, de la
solidarité en cette période abominable de la deuxième guerre
mondiale et du nazisme. Les vrais héros sont discrets, attentifs,
prévoyants, imaginatifs et dans ces dures épreuves, des êtres
justes veillent à la justice et à la sauvegarde des personnes.
lundi, septembre 25, 2017
"Après l’hiver" de Guadalupe Nettel (Mexique)
J’en
ai parlé hier samedi, lors de la première réunion des Collecteurs
saison 3 ! Je ne l’avais pas encore terminé, mais c’est
désormais chose faite…
Alors,
voilà ce
qu’en dit l’éditeur :
"Claudio, exilé cubain de New York, a une seule passion : éviter les passions. Cecilia est une jeune Mexicaine mélancolique installée à Paris, vaguement étudiante, vaguement éprise de son voisin, mais complètement solitaire. Chapitre après chapitre, leurs voix singulières s’entremêlent et invitent le lecteur à les saisir dans tout ce qui fait leur être au monde : goûts, petites névroses, passé obsédant. Chacun d’eux traîne des deuils, des blessures, des ruptures. Lorsque le hasard les fait se rencontrer à Paris, nous attendons, haletants, de savoir si ces êtres de mots et de douleurs parviendront à s’aimer au-delà de leurs contradictions.
jeudi, septembre 21, 2017
"La distance qui nous sépare" de Renato Cisneros (Pérou)
4ème
roman de ce jeune auteur péruvien de 41 ans, également journaliste
et poète, qui vit à Madrid. C’est un livre qu’il portait en lui
depuis une dizaine d’années et c’est sans doute la lecture,
notamment, de « Lettre au père » de Kafka et de
« L’invention de la solitude » de Paul Auster qui en
ont été l’élément déclencheur.
Cette
passionnante et douloureuse enquête est née de blessures intimes :
la perte de son père alors qu’il n’avait que 18 ans. Un père
qui voulait tout contrôler, façonner ses enfants à son image, qui
entretenait deux familles, un père qui n’était pas n’importe
quel père mais le tout puissant général Cisneros Vizquerra, « El
Gaucho Cisneros ». Il lui fallait savoir qui était vraiment ce
père, tenter de le comprendre pour pouvoir avancer.
P 232 : « je ne parviendrai jamais à résoudre le
grand paradoxe que fut mon père, à me débarrasser de ce boulet
dont le poids n’a cessé d’augmenter sur mes épaules jusqu’à
les déformer »
Raconter
l’histoire de cet homme c’est d’abord parler de ce jeune
péruvien exilé avec sa famille à Buenos Aires dans les années 30,
introverti, passionné par la danse et la musique, qui est envoyé à
l’école militaire où il est le condisciple de Videla et d’autres
futurs génocidaires.
"Le livre que je ne voulais pas écrire" d'Erwan Larher (France)
Il ne voulait pas
l’écrire, ce livre mais il ne pouvait pas ne pas l’écrire. Et
il nous arrive comme un coup de poing dans la figure qui vous laisse
K.O. C’est que lui, Erwan Larher, fan de rock depuis toujours,
était au Bataclan le 13 novembre 2015. Écrivain, auteur notamment
de « Marguerite n’aime pas ses fesses » (2016) et de
« L’abandon du mâle en milieu hostile » (2013) il a
vécu ces heures d’enfer et en est sorti vivant, sérieusement
blessé mais vivant. Poussé par ses amis qui lui disaient que son
« devoir » était de témoigner, il a beaucoup hésité
puis, sans doute parce que c’était une nécessité profonde,
viscérale, il a fini par se dire qu’il ne pouvait se dérober.
Mais comment
trouver le ton juste, sans tomber dans le larmoyant ou le voyeurisme
(et pourtant…) Comment traduire ce qui est de l’ordre de
l’indicible. Il dit qu’il court après ce livre, qu’il doit
« le dompter. L’apprivoiser. » Et que « sans
cesse il se dérobe. » En fait, il va « écrire autour »
de ce drame, « Écrire parce que tu n’as pas le choix, porté
par une force qui te dépasse ; autour parce que tu es romancier
et non chroniqueur, parce que tu ne peux façonner un texte qu’en
appétant faire littérature. Ni témoignage ni récit, donc.
Inventer autre chose. Forme. Langue. »
dimanche, août 06, 2017
"L'homme qui plantait des arbres", de Jean Giono (France)
Vous
connaissez certainement l'histoire du colibri qui participe
activement à éteindre un feu de forêt en amenant quelques gouttes
d'eau dans son bec, popularisée par Pierre Rabhi...
mais
connaissez-vous celle de l'homme qui plantait des arbres ?
Si
ce n'est pas le cas, je vous invite très sincèrement à la lire
mercredi, juillet 26, 2017
"Femme du monde", de Didier Goupil (France)
C’est
un livre que peut-être on ne trouve plus dans les librairies que je
viens de retrouver dans ma bibliothèque. Un de ces livres qu’on
découvre par hasard, et qu’on oublie plus, et qui vous obsède.
105 petites pages racontent l’histoire de Madame, une vieille dame
qui vit au Ritz à Paris, aime le thé et les bains brûlants, se
promène dans Paris sur les traces de Proust et de Racine, reçoit
tous les jours un coup de fil de sa petite nièce.
Madame
est diaphane, elle a traversé le vingtième siècle légère comme
une ombre, femme du monde et femme du Monde et elle porte en elle les
ombres du passé, d’un passé terrible qui nous est révélé peu à
peu et qui est aussi le nôtre.
vendredi, juillet 07, 2017
"In Utero" de Julien Blanc-Gras (France)
Dans
« La
Femme Brouillon » publié en septembre 2016 à la Contre
Allée Amandine Dhée parlait avec beaucoup de force et de justesse
associées à une belle pointe d’humour de la grossesse, de la
difficulté d’être à la fois femme et mère, de « la
violence d’être habitée par un autre », de la peur d’être
dépossédée de son identité, de celle aussi de ne pas être une
bonne mère et de son refus de n’être que cela. C’est un livre
qui nous avait beaucoup plus ici et dont Laurence avait parlé avec
enthousiasme.
Si
je rappelle cela c’est que je viens de lire « In
Utero » de Julien Blanc-Gras publié en 2015 au Diable
Vauvert et réédité en Livre de Poche. Si le titre n’est pas
génial, ...
samedi, juin 24, 2017
"Mon citronnier" de Samantha Barendson (France)
Samantha
Barendson est née en 1976 en Espagne, de père italien et de mère
argentine. Elle écrit en français, en espagnol et en italien. Elle
est poète mais aussi romancière depuis peu, puisqu'elle vient de
publier son premier roman en janvier 2017, Mon citronnier.
Après
avoir lu l'anthologie poétique Los cuerpos del delito, de
Alfons Cervera, elle est tellement fascinée qu'elle décide de lui
répondre et publie son premier recueil, en édition bilingue
espagnol-français, Los delitos del cuerpo-Les délits du corps
(en 2011, chez Christophe Chomant Editeur).
En
2015 elle reçoit le prix René Leynaud pour son recueil Le
citronnier : il s'agit d'une enquête poétique où elle
part sur les traces de son père, Francisco Barendson, décédé
lorsqu'elle avait deux ans.
Mon
citronnier est l'histoire romancée de cette même enquête-quête
identitaire : à travers les témoignages de membres de sa
famille, d'amis, d'anciennes connaissances... elle dessine peu à peu
un portrait de son papa disparu.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
jeudi, juin 08, 2017
"Les disparus" de Patricio Sanchez Rojas (France-Chili)
Patricio
Sanchez Rojas est poète, enseignant et traducteur franco-chilien.
Son
dernier recueil, Les
disparus,
est un hommage aux victimes de la dictature de Pinochet.
Il
évoque la nostalgie du bonheur des jeunes années, le temps qui
passe, la douleur de l'exil. Il s'élève contre les injustices et
dénonce l'impunité dont bénéficient les bourreaux.
mardi, mai 30, 2017
« Celui qui doute » d’Emmanuelle Bessot (France)
Ce
roman est le nouvel objet littéraire non identifié des Éditions Yovana dont on peut désormais penser que c’est la marque de
fabrique !
Après
la poésie autobiographique de
«Et ton absence se fera chair » de la
marocaine Siham Bouhlal, le
carnet de voyage intérieur de « La Solitude du Quetzal » du
français Jacky Essirard et
le curieux petit
livre de bord d’« Empreintes » de la québecoise
Christine Gilliet (dont je vous parlerai très bientôt), nous
voici, avec « Celui qui doute » d’Emmanuelle
Bessot, face à un
roman anthropologique !
« Hommage
à la culture lakota et troublante enquête anthropologique sur nos
origines, Celui-qui-Doute
nous entraîne dans une épopée haletante à travers les continents
et les âges. » nous
éclaire
l’éditeur.
mardi, mai 09, 2017
« La nuit je mens » de Cathy Galliègue (France – Guyane)
Avec
un style simple et direct, Cathy
Galliègue nous entraîne à la vitesse de la lumière à travers une
double histoire d’amour. De
ces sortes d’amour
qui entraînent tellement
loin à l’intérieur de soi et de l’autre que la vie quotidienne
passe très vite au
second plan.
Mathilde
vit une très belle histoire avec Gaspard, un
garçon parfait, parfaitement amoureux d’elle.
Cette histoire serait complètement
parfaite selon Mathilde si
elle se délocalisait en Italie où vit la famille de Gaspard. Mais
Mathilde a connu un autre
grand amour.
jeudi, mars 30, 2017
"Contestaciones" de Rafael Cadenas (Vénézuela)
Si
vous nous lisez depuis quelques temps déjà, vous savez sans doute
que Rafael Cadenas est un poète
vénézuélien
dont l’œuvre
a été saluée par l’attribution de nombreux prix
de poésie au fil des ans -
parmi lesquels le
Prix international de poésie
Federico García Lorca en
2015 -
et que Les Collecteurs ont déjà
eu l’immense plaisir de recevoir à Montpellier à plusieurs
reprises.
Depuis
des années,
Rafael nous
interpelle grâce à ses vers fulgurants, percutants. Dans ce dernier
opus, il va encore plus loin. Il pose sur le papier les répliques
que lui inspire la lecture des vers et phrases de quelques
un de ses pairs, illustres pour
la plupart d’entre eux.
« Contestaciones », ce sont des réponses donc. Mais ce
sont aussi des contestations ! Rafael
n’hésite pas à polémiquer et à contredire pour notre plus grand
plaisir...
"Jésus et Tito" de Velibor Čolić (Bosnie / France)
Jésus
et Tito,
est en sous-titre un «roman inventaire», passionnant
témoin de la Yougoslavie Titiste vue depuis l’enfance de l’auteur
(né en 1964). Ce roman nous fait partager avec la verve et l’humour
d’un Perec ou d’un Hašek ces moments de vie avec beaucoup de
saveur d’autant plus captivante que le découpage maintient le
rythme et soutient l’envie de poursuivre sa lecture à travers ce
livre qui avec une bonne dose d’ironie et de dérision nous plonge
avec délice dans son univers.
Ce
livre désormais en poche, publié en France précédemment en 2010,
Velibor Čolić l’a écrit en français, c’est une très belle
réussite où l’ambitieuse création instruit avec humour.
A
lire absolument si vous n’avez pas de temps à perdre !
François
Szabó
samedi, mars 25, 2017
"Ce que je disais aux morts", de Wladyslaw Szlengel (Pologne)
Ces
poèmes du ghetto de Varsovie composés en 1942-1943 sont saisissants
et sont parvenus jusqu’à nous par le miracle de personnes
héroïques. Nous voyons bien ici que dans les pires situations, les
créations artistiques et leur partage sont les seules issues et
seuls éléments pouvant et devant être transmis afin, on l’espère,
que l’Histoire ne bégaie pas.
Il
y a à la fois le vertige de la lucidité et la capacité de dire
avec une efficace et douloureuse économie de moyens la béance de
chaque vie disparue.
mardi, mars 21, 2017
"Contre-jour", de Sara Rosenberg (Argentine)
Une
silhouette à contre-jour sur la couverture d’un livre. C’est un
cerf. Pourquoi est-il là ?
C’est
en premier lieu ce qui attire, le graphisme, et puis la qualité du
papier si agréable au toucher, le choix de la mise en page et des
caractères et le désir d’en savoir plus. C’est toujours ce qui
se passe avec les Editions de la Contre Allée et c’est ce qui
s’est passé avec ce roman de Sara Rosenberg qui vient de paraître.
Ce livre, c’est « Contre-Jour » et ce cerf, c’est
celui qui hante les nuits de Griselda Koltan comédienne argentine
exilée à Madrid depuis de nombreuses années avec son compagnon
metteur en scène engagé, Jerónimo Larrea.
vendredi, mars 17, 2017
"Les ténèbres diurnes", de Sergueï Stratanovski (Russie)
Les
éditions Circé nous font découvrir avec cette édition bilingue un
poète bien trop méconnu mais qui se révèle un témoin de l’agonie
de l’Union Soviétique et de la permanence tragique de la Russie
post soviétique. Cet immense empire n’est pas homogène loin de là
et les tensions idéologiques ou cultuelles existent depuis toujours
et se poursuivent dans une cavalcade effrénée.
Mais
c’est bien l’humanité dans sa chair souffrante qui est sujet et
non l’Histoire,
lundi, mars 06, 2017
"Liquidations à la grecque" de Petros Markaris (Grèce)
Les
Collecteurs préparent leur Comédie ! Voici une nouvelle
chronique de Françoise… Au delà de celle-ci, n’hésitez pas à
aller lire tous nos derniers articles, tous se rapportent à des
livres et des auteurs que vous aurez l’occasion de croiser en mai !
« Petros
Markaris, né en 1937 et qui sera présent à la
prochaine Comédie du Livre est auteur de romans policiers qui
sont en Grèce des best sellers. Economiste de formation il a aussi
écrit pour le théâtre, le cinéma et est le traducteur en grec de
Goethe et de Brecht.
"Frictions" de Pablo Martín Sánchez (Espagne)
Les
Collecteurs se préparent à la
32è
Comédie du Livre
qui invite notamment La
Contre Allée. Alors Marc nous réinvite à lire Frictions dont
il avait parlé sur son très bon blog !
« Les
humains sont épris d'ordre. Les humains passent le plus souvent leur
temps - quoi qu'ils en disent ou pensent par ailleurs - à mettre le
monde et les choses en ordre, à les ranger, les classer, les
catégoriser... à les nommer et les renommer sans cesse. Le langage
lui-même n'est-il pas autre chose qu'une activité de classement, de
mise en ordre des sons qui font des signes ou des mots, que l'on
arrange pour faire des phrases? Je ne sais plus quel linguiste ou
sémiologue disait que c'est de la combinaison que naît le sens. Que
se passe-t-il alors quand vient le désordre? Quand les mots
n'obéissent plus aux phrases? Quand les évènements brouillent les
récits, quand les idées et les images vagabondent sans avoir cure
du sujet ou du thème? C'est une des choses que nous fait explorer et
expérimenter Pablo Martín Sánchez, en bon OuLiPien et dans un
certain désordre.
vendredi, mars 03, 2017
"Témoin" de Sophie G. Lucas (France)
Étrange
petit livre que celui-ci, publié l’année dernière par les
éditions de la Contre Allée invitées à la prochaine Comédie du
Livre de Montpellier. Pour l’écrire, Sophie G. Lucas, qui y sera
également présente, a assisté pendant plusieurs mois aux audiences
du tribunal de grande instance de Nantes et ce sont comme les minutes
de ces audiences qu’elle nous livre là. Des textes courts au style
incisif, rugueux, dépouillé, comme des coups de poing qui
réveillent les consciences. Plusieurs voix racontent, ce qui donne
de la profondeur à chaque petit texte. Et à travers ces paroles
c’est tout un pan de notre société malade qui nous saute à la
figure, celle des laissés pour compte, de ceux qui n’ont pas eu de
chance et qui souvent reproduisent la violence qu’ils ont eux-mêmes
subie. :
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