jeudi, mai 30, 2019

"Juegos de villanos", de Julia Guzmán Wattine (Chili)


Julia Guzmán Wattine est née en 1975 à Viña del Mar au Chili.
Elle est diplômée en littérature latino-américaine et professeure d’espagnol

Juegos de villanos est son premier roman, non encore traduit en français (avis aux amateurs !).

Il s’agit d’un roman que l’on classerait en France dans la catégorie « polar » : un homme a disparu après avoir été agressé avec sa jeune épouse le soir de ses noces. Un enquêteur va tenter de savoir ce qui lui est arrivé et par qui il a été tué.
Son enquête va nous amener à le suivre dans différents milieux, de la haute société chilienne aux milieux d’affaires et aux bandes de narcotrafiquants (qui semblent former un seul et même petit groupe, qui contrôle la vie politique et économique de la province de Talca).
Le personnage du détective, Miguel Cancino, est bien construit et attachant. Le récit est bien mené et l’auteure tient son lecteur en haleine tout au long du roman.

jeudi, mai 23, 2019

"L'infini livre", de Noëlle Revaz (Suisse)


Dans l’infini livre Noëlle Revaz nous amène dans la vie de Jenna Fortuni romancière à succès mariée à un autre auteur à succès Eden Fels qui n’ont d’enfants que virtuels et des amis sur catalogue consultés pour des apparitions médiatiques en fonction des nouveautés éditoriales. Dans cet univers somme toute superficiel, qui relève plutôt du cosmétique où les livres se limitent à être des produits marketing dont le contenu est souvent une compilation à partir de bases de données que les éditeurs se disputent et désirent par le biais d’algorithmes créer une littérature dans une mise en scène par écrans interposés des apparitions relevant de l’emballage délaissant le texte lui même hors de la curiosité de l’éventuel lecteur.
Radelpha éditeure ambitieuse qui veut régner sans partage avec ces deux auteures Jenna et Joanna en créant une supra auteure Joenna Fortuggi capable de remettre du sens, et l’humain au centre de tout.

mercredi, mai 22, 2019

"Les billes du pachinko", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)


Tout d’abord, une précision concernant le titre du livre : au Japon, le Pachinko est une sorte de flipper vertical ; le joueur regarde les billes tomber sans vraiment pouvoir intervenir. Plus il récupère de billes, plus il a de points.
La salle de jeux où sont rassemblés ces flippers s’appelle également un Pachinko.
Le grand-père de la narratrice tient un Pachinko à Tokyo.

Claire, la narratrice, est une jeune femme franco-coréenne qui vit en Suisse (double de l’auteur, de manière encore plus marquée que dans Hiver à Sokcho).
Les grands-parents de Claire ont quitté leur Corée natale, il y a une cinquantaine d’année ( Guerre de Corée) pour trouver refuge à Tokyo.

Un été, la jeune femme vient leur rendre visite ; avec le projet de les convaincre de revenir en pèlerinage dans leur ville natale de Corée.

mardi, mai 21, 2019

"Hiver à Sokcho", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)



Elisa Shua Dusapin, née en France en 1992, est une auteure franco-coréenne vivant en Suisse romande.

Ce court roman fait partie des meilleurs textes romanesques que j’ai lus en 2017.

Une intrigue simple (la rencontre entre la narratrice, une jeune femme franco-coréenne et un auteur français de bande dessinée, plus âgé, venu rechercher l’inspiration à Sokcho, une station balnéaire de Corée du Sud proche de la frontière avec le Nord.)
L’intrigue est menée avec beaucoup de subtilité et un vrai sens de l’ellipse qui permet à l’auteur d’éviter les conventions du genre (roman à l’eau de rose)

lundi, mai 20, 2019

"Une famille", de Pascale Kramer (France-Suisse)


Une famille bordelaise classique : bourgeoise et catholique.
Un couple traditionnel, Danielle et Olivier, et leurs enfants.
Une naissance qui fait d’eux pour la deuxième fois des grands-parents.
Une façade qui devrait annoncer une famille parfaite : bienveillante, attentive, chaleureuse.
Mais le vernis cache mal une réalité bien différente : Romain, l’un de leurs fils, se détruit petit à petit.
Peut-on empêcher quelqu’un de se détruire ? C’est le thème auquel s’est attaqué Pascale Kramer, une auteure suisse vivant en France, qui déroule en cinq chapitres un drame familial. Car la situation de Romain, qui a passé huit ans dans la rue, gentil et passif, fragilise l’ensemble de la famille.
« Romain était un doux, un paisible, un attendri. Rien, jamais, ne transparaissait du mal-être qui le poussait à engranger certains soirs de quoi s’abrutir quasiment jusqu’au coma en seulement quelques heures. »
En cinq chapitres, chacun dédié à l’un des membres de la famille, Pascale Kramer les met en scène deux à deux ; comme ce duo entre Mathilde l’étudiante et Lou sa sœur qui vient d’accoucher. Les relations fraternelles et filiales y sont disséquées avec beaucoup de perspicacité.

jeudi, mai 16, 2019

Comédie du Livre 2019 et réunion mensuelle des Collecteurs

La fête du livre de Montpellier, la 34e Comédie du Livre,  ouvre ses portes demain matin, vendredi 17 mai à 10h, et ce jusqu'à dimanche 19 mai à 19h !

Hasard - ou pas ! -, notre réunion mensuelle "tombe" justement ce samedi 18... Nous avons donc décidé d'ouvrir au public notre séance de partage de lecture et elle sera consacrée à "La suisse au féminin"...

Des précisions sur l'affiche !

vendredi, avril 19, 2019

"Dernier train et autres nouvelles" de Jean-Louis Terrade (France)


Jean-Louis Terrade republie une série de neuf nouvelles, initialement publiées par les Editions Calmann-Lévy, chez un éditeur biterrois, les « Editions du Mont ».
Dans ces neuf nouvelles, le narrateur, qui est toujours un homme placé dans des contextes variés, vit des situations parfois étranges, parfois inattendues, relevant de l’univers professionnel ou de la vie quotidienne, bouclées par des chutes inopinées.
Si toutes les nouvelles puisent leur inspiration peu ou prou dans l’univers littéraire, rendant hommage à de grands auteurs du XXème siècle, deux d’entre elles sont très nettement placées sous l’égide de Jorge Luis Borges, le fameux écrivain et poète argentin qui a marqué son siècle.
Il y a souvent dans ces nouvelles une mise en abyme de la fonction d’écriture, comme dans la première,  « Dernier train », qui a donné son titre au recueil : sommes-nous dans un rêve (ou plutôt un cauchemar) lorsque le personnage principal, coincé dans une micheline qui l’emporte du côté de Limoges finit par chuter, dans un récit réel, ou bien sommes-nous dans la tête de l’écrivain en train d’écrire sa nouvelle ? De même dans la nouvelle « le Disparu », on sent dès les premières lignes l’influence borgésienne : une petite annonce attire l’attention du narrateur : un particulier cherche un livre introuvable – l’occasion pour le narrateur de marcher, de Bellac à Avignon, sur les pas de l’auteur prétendu disparu.

samedi, avril 06, 2019

"Une longue nuit mexicaine", de Isabelle Mayault (France)

Premier roman de la journaliste Isabelle Mayault, ce très beau récit nous fait voyager dans l’espace et dans le temps.
S’inspirant de faits réels (une valise contenant des négatifs d’un grand nombre de photos prises durant la guerre d’Espagne par Robert Capa, Gerda Taro et David Seymour, fut retrouvée au Mexique en 2007), l’auteure nous emmène rencontrer les personnages qui, entre Madrid, Lisbonne et le Mexique, ont tour à tour pris soin de cette valise aux trésors.
Son écriture fluide, élégante et sensible, nous porte et nous transporte dans des lieux et des époques connus ou moins connus et nous vivons avec force les événements évoqués, dont beaucoup ont eu ou ont des répercussions dans nos vies.

dimanche, mars 31, 2019

"Arcadie", de Emmanuelle Bayamack-Tam (France)


Jouissif. Ce livre est vraiment jouissif.
Bienvenue à Liberty House, un lieu où vit Farah, une fille de 6 ans quand l’histoire commence, jeune adulte quand le livre se referme, à la fois héroïne et narratrice.
Comme sa mère souffre d’électro sensibilité, ses parents et sa grand-mère décident de rejoindre une communauté  quelque part dans l’extrême sud est de la France (on devinera la ville de Menton au fait qu’on est proches de la frontière italienne, ce qui va d’ailleurs être un des ressorts de l’histoire aux deux tiers du récit, mais il est trop tôt pour en parler).
Menée de main de maître par l’animateur de cette communauté (que d’aucuns prendront pour un gourou) nommé Arcady, qui donne son titre à l’ouvrage d’Emmanuelle Bayack Tam, cette communauté réunit une panoplie d’énergumènes – de « freaks » dira Farah - avec toute sorte de handicaps : «  les obèses, les dépigmentés, les ­bipolaires, les électro­sensibles, les grands dépressifs, les cancéreux, les poly­toxicomanes et les déments séniles ».

jeudi, mars 21, 2019

"Le mythe national mexicain à travers les manuels scolaires d'histoire" de Rachel Mihault (France)

Clin d’œil à notre Présidente préférée !
J'ai lu LE MYTHE NATIONAL MEXICAIN À TRAVERS LES MANUELS SCOLAIRES D'HISTOIRE, issu de la thèse de Rachel Mihault, dès sa publication. Lorsque, dans une vie antérieure, je parcourais, sac au dos, le pays, je m'étais passionnée pour sa culture et ses traditions. Cet essai possède un intérêt intrinsèque, car il nous plonge ou nous replonge dans la chronique flamboyante d'une nation dont les habitants sont nés du maïs (cosmogonie maya du Popol Vuh), nation à géométrie variable (les affrontements avec les États-Unis, en 1846-48, ont entraîné la perte de presque la moitié du territoire mexicain), nation métisse qui se revendique comme telle (au moins dans ses manuels scolaires) et qui fraie régulièrement avec la mort, entre conquête espagnole, guerres, massacres, violence quotidienne et catastrophes naturelles (10 000 victimes lors du séisme de 1985), ce qui ne parvient pas à l'abattre.

jeudi, mars 07, 2019

"Fuki-no-tô" de Aki Shimazaki (Japon)


Aki Shimazaki est une auteure japonaise qui écrit en français. Elle est née en 1954 et depuis 1991 elle vit à Montréal, où elle a appris le français tard, à l’âge de 40 ans. C’est sans doute pourquoi elle écrit dans une langue assez épurée.
Elle nous emmène dans son univers et nous offre la finesse de la culture japonaise et une langue française épurée, délicate, poétique. Elle a un vrai talent de conteuse, ne vous en privez pas ! J’ai tellement aimé ce roman que j’ai ensuite dévoré tous les romans de cette auteure.

jeudi, février 07, 2019

« Par delà la pluie » de Victor del Arbol (Espagne)




On aime bien Victor Del Arbol chez les Collecteurs ! En fouillant dans ce blog, vous trouverez d'autres articles sur ses précédents romans ! 
 

Parler de ce roman très particulier de Victor del Arbol a, pour quelqu’un qui a l’âge des protagonistes, un goût singulier. Car c’est la vieillesse qui est au cœur de l’histoire.
Miguel et Helena se rencontrent à Tarifa, dans une maison de retraite qui porte un nom prémonitoire, « Paraíso », un « monde entre les vivants et les morts ».

mercredi, janvier 23, 2019

"Cortázar" de Jésus Marchamalo et Marc Torices (France)

Bien qu’assez peu sensible à la BD et au roman graphique j’ai lu et regardé celui-là avec grand plaisir. D’abord bien-sûr à cause de Cortázar, mais pas que. Car c’est un bel objet, une belle réussite éditoriale et esthétique, avec un travail graphique très nuancé, très beau, avec des ambiances différentes en fonction des moments du récit.
Il y a ainsi les ombres vertes du théâtre qui inspirent à Cortázar le nom des Cronopios, les couleurs vives de la révolution cubaine, le noir et jaune des images liées à sa mort, les volutes de ses éternelles cigarettes.

mardi, janvier 22, 2019

"De sang et de lumière" de Laurent Gaudé (France)

« Je veux une poésie du monde, qui voyage… Je veux une poésie qui s’écrive à hauteur d’homme…une poésie qui n’oublie pas la vieille valeur sacrée de l’écrit : faire que des vies soient sauvées du néant parce qu’on les aura racontées »
C’est ainsi que commence « De sang et de lumière » par une déclaration forte qui met l’homme au cœur de la parole poétique. Cette parole est profondément humaine, douloureuse et lumineuse à la fois. Laurent Gaudé a rassemblé là huit poèmes qui ont une force incantatoire et qui racontent notre histoire. Ils sont nés de voyages en différents lieux du monde où s’exerce la violence,
Du Kurdistan irakien « Nous étions des milliers/Avec nos valises ventrues,/nos affaires empilées,/Nos corps encombrés de tout,/Soulagés d’être passés/Hors de portée, pour la première fois depuis des mois/de la voracité du malheur »

dimanche, janvier 06, 2019

"N'oublie pas Irma" d'Hélène Honnorat (France)

Pour commencer l’année, c’est Pierre qui ouvre le bal avec ‘N’oublie pas Irma’ d’Hélène Honnorat, la dernière parution d’une petite maison d’édition qu’on aime bien chez Les Collecteurs ! Voici ce qu’il en dit


« Hélène Honnorat, l’auteur, pourrait être une romancière américaine, elle a tout pratiqué, parachutisme sportif, chute libre, plus de 600 sauts, l’écriture d’une série télévisée, des séjours d’une dizaine d’années au Sri Lanka, Indonésie ou Malaisie. Elle publie aujourd’hui ce livre qu’aimeront tous ceux qui s’intéressent à l’Asie et à l’histoire contemporaine.
Le personnage central est Léo, un Français qui travaille en Indonésie, au centre culturel français de Jakarta. Il a deux amours, cette ville justement et puis ses habitants, tout particulièrement une Indonésienne d’origine chinoise, Irma.