C’est
parfois par son seul titre qu’un livre vous attire et suscite en
vous le besoin impérieux de le lire. Bien-sûr on peut s’exposer
ainsi à de cruelles désillusions mais quel bonheur quand le livre
répond à votre attente ! C’est ce qui s’est passé avec
« le monde est mon langage » d’Alain Mabanckou paru
début septembre.
Je dois
avouer que je ne connaissais jusque là de cet écrivain chaleureux
que son « look » résolument coloré et délibérément
optimiste. Et je sais maintenant que ce « look » rayon de
soleil est dû au « styliste congolais connu à Château-Rouge
sous le nom de « Jocelyn le Bachelor »…. figure
emblématique du milieu de la Sape, capable de convoquer Montesquieu
et Lamartine entre deux essayages ».
Au-delà
de ce détail anecdotique, ce livre est un voyage, un voyage autour
du monde et un voyage en littérature. C’est que son auteur, né à
Pointe-Noire, au Congo, vivant en Californie et écrivant en
français, est une sorte d’oiseau migrateur.
Il se définit ainsi : « Le Congo est le lieu du cordon ombilical, la France la patrie d’adoption de mes rêves et l’Amérique un coin depuis lequel je regarde les empreintes de mon errance. Ces trois espaces géographiques sont si soudés qu’il m’arrive d’oublier dans quel continent je me couche et dans lequel j’écris mes livres ». (p12) Son pays, c’est la langue française mais une langue qui n’a rien oublié des langues africaines qui viennent l’irriguer. « Nous sommes des voleurs de langue…nous nous sommes emparés d’elle, nous nous la sommes appropriée au point de la revendiquer nôtre au même titre que ses détenteurs de droit divin ». (p222) Au cours de ce qui est une sorte de livre-promenade, Alain Mabanckou nous parle de ses rencontres avec les écrivains qu’il aime ou qu’il admire, Le Clezio, Dany Lafferrière par exemple et de tous ceux qui l’ont nourri. Nous allons ainsi à la découverte de sa bibliothèque intérieure et ce faisant nous (en tout cas je) découvrons de grandes voix de la littérature africaine, celles qui ont succédé à Césaire, Senghor et Damas, que ce soient le guinéen Camara Laye, le congolais Sony Labou Tansi ou le poète malgache Jacques Rabemananjara. C’est un livre à la fois joyeux et mélancolique, un livre foisonnant qui approfondit le rapport de l’écrivain au langage, une belle rencontre humaine et une belle découverte. Comme quoi on peut parfois répondre à cette envie impérieuse que suscite le seul titre d’un livre !
Il se définit ainsi : « Le Congo est le lieu du cordon ombilical, la France la patrie d’adoption de mes rêves et l’Amérique un coin depuis lequel je regarde les empreintes de mon errance. Ces trois espaces géographiques sont si soudés qu’il m’arrive d’oublier dans quel continent je me couche et dans lequel j’écris mes livres ». (p12) Son pays, c’est la langue française mais une langue qui n’a rien oublié des langues africaines qui viennent l’irriguer. « Nous sommes des voleurs de langue…nous nous sommes emparés d’elle, nous nous la sommes appropriée au point de la revendiquer nôtre au même titre que ses détenteurs de droit divin ». (p222) Au cours de ce qui est une sorte de livre-promenade, Alain Mabanckou nous parle de ses rencontres avec les écrivains qu’il aime ou qu’il admire, Le Clezio, Dany Lafferrière par exemple et de tous ceux qui l’ont nourri. Nous allons ainsi à la découverte de sa bibliothèque intérieure et ce faisant nous (en tout cas je) découvrons de grandes voix de la littérature africaine, celles qui ont succédé à Césaire, Senghor et Damas, que ce soient le guinéen Camara Laye, le congolais Sony Labou Tansi ou le poète malgache Jacques Rabemananjara. C’est un livre à la fois joyeux et mélancolique, un livre foisonnant qui approfondit le rapport de l’écrivain au langage, une belle rencontre humaine et une belle découverte. Comme quoi on peut parfois répondre à cette envie impérieuse que suscite le seul titre d’un livre !
Françoise Jarrousse
Le monde est mon langage, Alain Mabanckou, éd. Grasset, 2016
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