Le dernier récit de Catarina Quia, notes d’un internement
effroyable où « Il devrait y avoir un code qui empêche le psychiatre ou
les infirmiers d’abus si faciles sur le corps. On peut rendre fou et interner à
vie absolument quiconque. Et cela sans même que les proches, hors de toute
information, s’en rendent compte. »
Voie entre enfermement infernal et
salvation, à Mezza, entre deux extrêmes, laissons-la parler :
« Le langage s’absentait.
Elle craignait comme un stylet, et inventait, les métamorphoses de son corps.
Un écran de déjà vécu l’éblouissait par instants, la contraignant à une
gymnastique respiratoire du rêve. A corps perdu. Je pense à toi. Allaient-ils
rentrer sans heurts au port ? pour l’instant ils étaient au creux de la
crête des vagues. »
« La logique oscille dans la
tristesse.
Le
récit risque de s’achever sur une note étrange d’absence. Un rêve :
l’accomplissement de la nomenclature- la fin des nourritures précises, et des
fleurs épiées au lever. Pour Catarina Quia le risque de ne pas se voir
comprendre. Le Risque. Sous les arcanes de ce Risque, elle s’affaire jusqu’à la
nuit aux compositions d’un éveil, sans cesse remis en question- jusqu’à
l’épuisement. »
Singulier récit, La Mezzanine se
révèle témoignage précieux de la création dans les moments les moins favorables
à celle-là comme si écrire éloignerait les bornes du dicible.
François
Szabó
La
Mezzanine, Anne-Marie Albiach, Seuil, 2019, 272 p
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