À l’aube de ses 80 ans, J.M.G. Le Clézio, cet éternel voyageur,
ce citoyen du monde, retourne sur les terres de son enfance et nous
raconte deux histoires qui se répondent. Ce ne sont ni des
confessions, ni un album de souvenirs, c’est comme un air qui
revient, comme une chanson douce qui par petites touches parle de
l’enfance. Le Clézio dit qu’il se méfie de la mémoire parce
qu’elle est incertaine, qu’elle est faite de beaucoup
d’imagination.
Ses souvenirs sont faits d’émotions, de sensations d’abord liées
à la Bretagne dont il dit que c’est elle qui lui a apporté le
plus d’émotions et de souvenirs. Il évoque ses vacances d’été,
le Sainte Marine des années 50, la mer, la lande, les fêtes au
château de madame de Mortemar, la fête de la moisson où « nous
ressentions quelque chose, il me semble, qu’aucune leçon
d’histoire ou de géographie ne pouvait nous enseigner, quelque
chose qui nous reliait à notre passé lointain (puisque avant
de partir pour l’île Maurice, notre famille avait appartenu
totalement au monde fermier) et même au-delà, nous reliait au passé
de l’humanité » (p. 51).