Philippe Vinard est un transfuge des étonnantes éditions Yovana qui ont publié trois de ses livres.
Avec Mistigris (aux éditions des Quatre Seigneurs), il nous plonge tout vifs dans sa propre parentèle. Quelle famille n'est pas déjantée, bancale, phobique, schizo, parano (ou particulièrement cachottière) ?! Celle-ci ne fait pas exception à la règle : un grand-père issu de la bourgeoisie protestante du Midi, prof en Khâgne, une mère qui, refusant d'être professeur, s'inscrit à Femme Sec (La Femme Secrétaire) ! Trois enfants qui, chaque automne, la regardent partir pour l'hôpital, conduite par le père, car au moment où les feuilles tombent, elle tombe elle aussi en dépression, jusqu'à ce qu'elle refile ce mistigri, cette mauvaise carte, à son mari.
Lui, donc, le père, qui en vertu de la règle des vases communicants, se trouve mal quand son épouse va mieux, et dont le corps devient « un hall de gare de maladies diverses » pendant trente ans… Sa cécité disparaît après son entrée en maison de retraite, mais à quoi bon revenir en arrière, il y reste.