dimanche, mai 05, 2024

"La colère et l’envie" de Alice Renard (France)


Qu’est-ce que le langage ? Et comment communiquer avec ses proches, quand on n’a pas accès aux mots pour dire ce qu’on ressent ? Peut-on développer une langue qui vous soit propre et fidèle à votre sensibilité, et la partager avec ceux qu’on aime ?

C’est l’histoire que raconte Alice Renard avec Isor, qui naît dans une famille d’apparence normale, mais qui n’est pas comme les autres. Elle ne parle pas, très petite déjà manifeste de grandes colères, fugue régulièrement du domicile familial où ses parents s’organisent pour la garder.

Autisme ? Schizophrénie ? Surdité ? Prostration ? Toutes les hypothèses sont étudiées mais aucune n’est retenue par les médecins qui se succèdent pour tenter de qualifier son mutisme apparent.
Ce sont ses parents qui parlent d’elle, tour à tour. En quelques fragments successifs, ils parlent de leur désarroi devant cette fille qui grandit, et qui ne fait rien comme les autres enfants. Elle ne prononce aucun mot en français, mais est capable bizarrement de reproduire à l’oreille de nombreuses langues étrangères.

mercredi, janvier 17, 2024

"Tes pas dans l’escalier" de Antonio Muñoz Molina, traduit par Isabelle Gugnon (Espagne)


 Un homme attend sa femme Cécilia dans la ville de Lisbonne.

Et l’attente est l’un des thèmes principaux de « Tes pas dans l’escalier », l’histoire de ce narrateur qui attend sa femme, restée de l’autre côté de l’Atlantique à New York, tandis qu’il prépare l’appartement qui sera désormais leur foyer.

Ce narrateur vient de se faire licencier de son entreprise, un travail bêtifiant qui servait à enrichir quelques actionnaires inconnus. Il ne travaillera plus, c’est décidé. Et se consacrera uniquement à sa femme.

Elle est une brillante scientifique, spécialisée dans des travaux sur la mémoire. Elle mène des expériences avec tout un tas d’animaux, pour mieux comprendre le mécanisme de la mémoire humaine. Pour l’instant elle se remet d’un fort traumatisme : son appartement à Manhattan était situé non loin des fameuses Tours, et pendant plusieurs semaines après le 11 Septembre 2001, elle n’a pu accéder chez elle. Elle a donc cohabité avec notre narrateur qui était ravi de l’héberger.