Vous
avez la nostalgie des années 70/80 ? Vous avez été bercés
par les ritournelles latino-américaines et les soubresauts de ces
années politiquement complexes ? Vous aimez les jolies
histoires d'amour contrariées ? Vous aimez vous perdre dans les
méandres et les ambiguïtés de la raison et des sentiments ?
Ce roman est fait pour vous !
Ah !
Un détail, il est fait pour vous seulement si vous lisez
l'espagnol ! L'auteur, français, a semble-t-il eu une furieuse
envie de l'écrire en espagnol, langue de son adolescence qu'il a en
partie passé à Quito, Équateur.
Ces
deux-cent soixante pages se lisent d'un trait ou presque !
Écrite sous forme de mémoires posées pour tenter de comprendre
l'incompréhensible, cette histoire a un fort goût de vécu bien que
l'auteur s'en défende ! Alors on le lit un peu comme on lirait
un journal intime qui nous serait tombé sous la main… Et parfois,
paf !, on se retrouve à lire des choses qu'on regrette un peu
d'avoir lues : le narrateur ne nous cache rien, pas même sa vie
sexuelle ni ses fantasmes ! Tant pis ma pauvre Lucette, tu t'en
remettras !
Voilà
ce que nous dit la quatrième de couverture :
« La dernière fois que je
t'ai vue, c'est le jour où tu m'as demandé de te prostituer à un
chauffeur routier sur une aire de repos d'autoroute. C'est le jour où
je t'ai demandé ta main et où je suis resté sans réponse. »
Adolescents, ils se sont rencontrés à
Quito. Elle est équatorienne, il est français : élèves dans
le même lycée. Un amour platonique est né à la sortie de
l'enfance entre deux êtres fascinés par la langue et la culture de
l'autre. La vie les a séparés, les a réunis, puis les a à nouveau
séparés. Trente ans plus tard, ils se retrouvent à Barcelone avec
de vieux comptes à régler…
Une histoire d'amour clandestin et
vagabond : de Barcelone à Paris et Nairobi, de Bilbao à Quito
et Varsovie, entre Forum social mondial et Sommet sur le changement
climatique. L'illusion d'une deuxième adolescence, jusqu'à ce que…
Un roman plein de romance, de passion,
de sexe, de domination et de soumission, de trahison et de vengeance…
Voilà !
Vous savez tout ce qu'il faut savoir pour commencer votre lecture !
Ah, non, un autre détail de taille : le narrateur nous offre
tout au long de son récit une bande son et la magie d'internet la
fait résonner à la demande, moyen moderne de renforçant l'effet de
la lecture dont il ne faut surtout pas se priver ! Cela commence
avec le titre, Todo el bien, todo el mal... qui nous envoie d'office
sur ce très beau boléro opportunément intitulé "Historia de un amor" !
Quelques
passages pour la route ?
p. 103
« - Fue duro estar tanto tiempo
sin hablarte, hoy me estás sacando de un pozo muy profundo, poquito
a poco…
- No podía hablar contigo. Lo siento.
- Lo entiendo. Me gustaría trabajar
para tí, apoyarte de algún modo…
- Mándame canciones de amor, así me
apoyas, me siento querida y estoy contenta todo el día haciendo
cosas.
- Me gustaría vivir a tu lado,
escribir, viajar contigo, ir a África…
No existe un momento del día
En que pueda apartarte de mí
El mundo parece distinto
Cuando no estás junto a mí
- Sí, la conozco.
- ¿Algún día podré bailar un
bolero contigo?
- Seguro que sí. Hay que ver cuando.
- Tener algo de tiempo, que no sea a
escondidas y entre dos aviones.
Siempre que te pregunto
Que cuándo, cómo y dónde
Tu siempre me respondes
Quizás, quizás, quizás
Y así pasan los días
Y yo desesperado
Y tú contestando
Quizás, quizás, quizás
- Quizás…
- Ahora te mando una canción
brasileña. Sabes, yo sueño con escribir nuestra historia…
- Hazlo, yo te ayudo: no sé escribir
puedo ir a verte por período y darte masajes en la espalda.
- ¡Eso sí! Pero hay un problema:
¿Cómo contar una historia que dura más de treinta años y no hace
más que empezar? »
p. 117
« Desgraciadamente, llegó la
hora de despedirnos. Un taxi te llevó al aeropuerto: te esperaba un
largo viaje para volver a Lima, con un cambio en Londres. No había
bailado mi romántico bolero contigo, y no podía deshacerme de la
nostalgia de este sueño que nunca llegaría a ser realidad: el de un
almanecer edénico sobre una cabaña en los árboles, con vista a las
nieves del Kilimanjaro, rodeados de animales. Me quedé solo un día
más en Nairobi, antes de tomar mi vuelo de regreso, con escala en
Entebbe, sin saber dónde ni cuándo te volvería a ver, pero
sabiendo que sí estaba decidido a vivir contigo. Quince mil
kilómetros en avión por una mamada: ¿Qué es esto, sino puro
amor? »
p. 161
« En la segunda mitad de los
setenta, Jaime era un veinteañero que apenas empezaba su vida de
cantante y activista político, y yo un adolescente ensimismado, por
lo que nunca supe de él, aunque viviéramos ambos en la misma
ciudad. Sin embargo, aún recuerdo en el 78, una gran huelga que hubo
en protesta contra el alza de los precios de transportes. La llamaron
« La guerra de los cuatros reales », y fue el momento en
que empezó a hacerse famoso « El Chamo Guevara » como
les decían entonces. Treinta años más tarde, el hombre con quien
conversaba se había convertido en una conciencia para toda una
generación, una persona muy apreciada, que siempre apoyaba a los
movimientos sociales, ecologistas e indígenas.
- La mayoría de los cantautores de
los setenta eran marxistas ortodoxos, muy serios y con barbas, desde
los Quilapayún hasta el mismonAli Primera… ¿Y tú, siendo
anarquista y satirista, cómo ves esta izquierda autoritaria, cómo
ves a un Chávez?
- Desgraciadamente, la izquierda
latinoamericana es una mujer a la que le gustan los uniformes.
Me reí, y pensé fugazmente en tu
fantasía de ser abusada por vigilantes uniformados, pero me quedé
callado mientra Jaime proseguía:
- No se debe confundir a los
dirigentes con los pueblos. Cuba es un régimen autoritario, pero les
doy las gracias a sus médicos que me salvaron la vida cuando estuve
muy enfermo hace poco. También en Venezuela el pueblo construye algo
nuevo, aunque los dirigentes sean autoritarios. Sabes, hace pocos
meses fui invitado a cantar por libertarios venezolanos: finalemente
el ministro de la cultura de Chávez me declaró « persona
non grata » y me expulsaron. »
Cette
jolie histoire mériterait sans aucun doute de trouver un éditeur !
Peut-être celui-ci aiderait l'auteur à épurer encore un peu le
texte, car il y a parfois un peu trop de détails qui confèrent au
texte un petit air de compilateur de souvenirs didactiques, souvenirs
qui ne sont pas tous nécessaires à l'histoire et qui la font
parfois, un peu inutilement, passer au second plan. Enfin, en l'état,
ce fut pour moi une belle lecture de fin d'année, légère à
souhait sans être du tout dénuée de profondeur sur ce qui fait et
défait les couples ! A découvrir...
PS : Pour l'acheter, c'est par ici : http://www.lulu.com/shop/antonio-borrell/todo-el-bien-todo-el-mal/paperback/product-22376582.html !
PS : Pour l'acheter, c'est par ici : http://www.lulu.com/shop/antonio-borrell/todo-el-bien-todo-el-mal/paperback/product-22376582.html !
"Todo
el bien, todo el mal..." de Antonio Borrell (Auto-édité,
2015)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à nous faire part de votre avis !