Pages

vendredi, juillet 01, 2016

"Mal de pierres" de Milena Agus (Sardaigne)

Aujourd'hui, on remonte dans le temps... Un livre de 2007... Milena Agus est venue à la Comédie du Livre cette année, l'occasion de découvrir/redécouvrir ses livres... Françoise et Claire ont lu Mal de Pierres !
"Milena Agus dit d’elle-même qu’elle n’est pas un écrivain. Elle nous permettra d’en douter ! Elle dit aussi qu’elle écrit « sur des gens qui n’avaient ni chance ni amour dans leur vie » et « ce que je raconte est en partie vrai et en partie inventé. Les deux se mélangent si bien que je ne me rappelle plus ce que j’ai inventé et ce qui est réel ». Ce qu’elle dit ici de son écriture s’applique parfaitement à « Mal de pierres ».
« Mal de pierres » c’est l’histoire d’une terre difficile et magnifique, la Sardaigne. C’est aussi celle de ses femmes, dures à la peine et souvent sacrifiées. C’est surtout celle d’une belle jeune fille à la magnifique chevelure brune qui souffre du « mal des pierres », des calculs rénaux qui la font horriblement souffrir et sont le signe d’un mal plus profond, qui la ronge de l’intérieur, celui de ne pouvoir réaliser son rêve d’un amour idéal, rêve qui la poursuivra toute sa vie durant. Mais elle n’a rien d’une Emma Bovary. Elle va de l’avant, affronte la réalité avec vaillance en épousant un homme qu’elle estime mais qu’elle n’aime pas.

C’est aussi l’histoire d’une filiation. C’est en effet sa petite fille, sur le point de se marier et s’installant dans la maison de Cagliari où sa grand-mère a passé sa vie, qui raconte son histoire, après avoir découvert par hasard « le fameux cahier noir à tranche rouge » qui contient bien des secrets. C’est enfin l’histoire d’une époque, car Milena Agus évoque de façon allusive certes mais précise l’évolution de la société italienne après la seconde guerre mondiale, l’émigration obligée des sardes vers Milan, leur difficulté d’intégration et leurs conditions de vie difficiles.
Un bref récit tout en finesse avec des moments d’intense poésie mais aussi quelques scènes presque rabelaisiennes fort savoureuses, une écriture limpide qui donne envie d’apprendre l’italien. Un bonheur de lecture !"

Françoise Jarrousse

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à nous faire part de votre avis !