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jeudi, décembre 15, 2016

"La Migration des murs" de James Noël (Haïti)

En mai dernier à la Comédie du Livre, James Noël, poète haïtien, était venu nous parler de René Depestre, son aîné qui fêtait son quatre-vingt dixième anniversaire et la sortie d’un roman chez Zulma. La rencontre, ponctuée par des lectures faite par Natyot, avait été vraiment passionnante pour qui s’intéresse à la poésie antillaise à la fois foisonnante et paradoxalement méconnue.
Cette semaine, invité par la Maison de la Poésie, l’université Paul Valéry et la Boutique d'écriture, James Noël était de retour à Montpellier pour cette fois nous parler de son travail à lui. 

Son travail d’écriture qu’il ne peut envisager qu’en résonance avec celui des autres ce qui l’a amené à créer et diriger la magnifique revue Intranqu’îllités dont Marc Ossorguine nous a parlé lors de l’une de nos réunions mensuelles et dans l’un des articles de son blog !

 

 Je suis donc allée à la rencontre à l’université. Je n’ai pas pris beaucoup de notes. Le plaisir d’écouter gratuitement, c’est bon ! Mais quand même, c’est un poète tellement percutant que certaines formules méritent qu’on les retiennent…


Alors, j’en ai au moins noté une au sujet de son recueil « La migration des murs » (tout un programme déjà rien que l’idée d’un recueil de poésie avec ce titre….. avec l’actualité). Donc, il a dit :


« Les ruines : des murs en fin de carrière ! »


Alors après, une fois la note commencée, j’en ai saisi deux autres !

« Je suis un poète de l'enragement »


et puis :

« Écrire c'est se libérer d'un poids, c'est une forme de dépouillement, ça te rend heureux ou ça t'inquiète. Tu te découvres. J'écris pour avoir de mes nouvelles, j'écris pour m'alléger. »



Alors pour finir de vous donner envie de le découvrir vous aussi, voici un des poèmes de la Migration des murs :

« La civilisation des murs est
arrivée à sa fin Pour que les murs
redeviennent viables, ils doivent tomber»

Allez, et un autre…
« Dernière nouvelle Une catégorie
de murs entre dans une forme de
radicalisation Et dire que c’était trop
dur d’aborder le problème, même
d’un point de vue superficiel Mettre
des cœurs en cage depuis des siècles
pour mieux les sauter à la dynamite
La mort en pleine ceinture pour
une explosion qui génère cassure
après cassure »

Laurence Holvoet


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