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lundi, juin 24, 2019

"Le Meurtre du Commandeur", de Haruki Murakami (Japon)


Haruki Murakami est un écrivain japonais, né en 1949 à Kyoto. Auteur de romans, de nouvelles et d'essais, il a été traduit en une cinquantaine de langues et est lui-même traducteur de l'anglais vers le japonais.

Le meurtre du Commandeur, roman en deux tomes découpés chacun en 32 chapitres, est construit comme un feuilleton à épisodes. 

Le narrateur, qui est peintre, vient d'être quitté par sa femme et a trouvé refuge dans la maison du père d’un de ses amis, un célèbre artiste peintre.
L’un de ses voisins, un homme très riche nommé Menshiki, qui écoute de l’opéra et vit de ses actions en Bourse, va lui proposer une grosse somme d’argent  pour faire son portrait.
Parallèlement, le narrateur découvre dans le grenier de la maison où il vit un hibou et un tableau peint par le vieil artiste qui l’héberge, intitulé Le meurtre du commandeur (qui semble s’inspirer de l’opéra Don Giovanni de Mozart).
D’autre part, une clochette qui tinte la nuit à heure fixe empêche le narrateur de dormir : il va alors demander son aide à Menshiki pour découvrir d’où vient ce bruit étrange.

A partir de là, nous basculons dans l’irréel tout en continuant à progresser dans le réel…. Et de nombreux thèmes sont abordés dans ce roman, notamment la mémoire, la paternité, la filiation, la séduction, le repentir, …
Les passages les plus frappants sont ceux où l’auteur décrit l’art du peintre et les mystères de l’acte de création :
« Il ne s’agit pas simplement d’un caprice. Quelque chose a voulu que je fasse cette peinture. L’a voulu très fortement. Et c’est cette volonté elle-même qui a joué en moi un rôle de déclencheur et m’a poussé à réaliser cette toile et à l’achever en un rien de temps. Ou peut-être était-ce la fosse elle-même qui avait acquis une volonté propre et qui s’était servie de moi pour être représentée sous forme de peinture – mue par je ne sais quel dessein. Exactement comme Menshiki qui (à ce que je suppose), habité par un objectif quelconque, m’avait poussé à ce que je fasse son portrait. »
J’ai beaucoup aimé retrouver l’univers de Murakami et évoluer parmi ce petit groupe d’amateurs d’art. Je recommande ce roman, une très bonne lecture pour l’été !
Rachel Mihault
Le Meurtre du Commandeur, livre 1 et Le Meurtre du Commandeur, livre 2, de Haruki Murakami, éd. Belfond, 2018

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