Lucian Blaga
(1895-1961) est un des plus grands poètes de tous les temps, porteur d’une
langue roumaine marquée par le Dor qui exprime un sentiment
complexe qui mêle la nostalgie et la mélancolie, la douleur et la joie, Blaga
trouve un ton proche des Doïnas orales tout en créant une langue
ambitieuse et métaphysique intemporelle fidèle au peuple solaire roumain.
Ce peuple,
qui nous a offert les francophones géniaux Tristan Tzara, Ghérasim
Luca et Eugène Ionesco, peuple francophile et doté d’une langue
riche en nuances mérite à être connu plus amplement et à redécouvrir ses
auteurs de langue roumaine.
L’ombre que nous
portons sur le chemin,
faite de soleil,
faite de lune,
nous est aussi
obscure qu’une rune
écrite sur la
pierre de lagune.
Pour escorter
dans le monde l’être
marche à ses
côtés le non être.
L’ombre que nous
portons sur le chemin
serait-elle une
fumée ? Oh, elle n’est pas fumée.
Tout ce qui
l’entoure veut dire :
l’ombre est aussi
incarnation
du rien solaire,
du rien lunaire
François Szabó
La Lumière
d’hier, de Lucian
Blaga, traduit du roumain par Andrea-Maria
Lemnaru-Carrez, Edition bilingue, Editions Po&psy, 2019, 80 pages
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