samedi, mars 22, 2025

"Mrs Dalloway" de Virginia Woolf (1925), traduit de l’anglais par Marie-Claire Pasquier (1994)

Ce roman a un siècle tout rond. Whaouh ! Je ne l’avais jamais lu. De Virginia Woolf, à part des extraits, j’avais déjà lu Une chambre à soi … et je viens de réaliser que j’avais aussi lu To the lighthouse in english dans le texte et qu’il est bien encore dans ma bibliothèque… sans doute depuis l’Écosse, c’est à dire depuis 1988 !

Sans trop savoir pourquoi, j’avais pour projet de lire Mrs Dalloway depuis quelques semaines déjà. Je savais que je le trouverai dans les bouquins des enfants parce que R***** a eu à le lire comme lecture imposée pour les concours… scientifiques il y a dix ans. Je comprends que cette lecture lui soit passé à 10 000 mètres au dessus. La langue – du début XXe donc – n’est pas simple, la structure du texte assez déroutante et, surtout, ni le milieu ni les thèmes abordés peuvent être de ceux qui retiennent l’intérêt et l’attention de gamins de vingt ans un siècle plus tard !

lundi, mars 10, 2025

"Bristol" de Jean Echenoz (France)

C’est un nanar. C’est un four. C’est un navet. Et pourtant c’est un film de série B, et c’est surtout le sujet du dernier livre de Jean Echenoz !

L’histoire commence lorsque le personnage principal, Bristol, sort de chez lui, et qu’il remarque à peine qu’un homme tombe du 5ème étage de l’immeuble où il vit. Il ne le voit pas, il est pressé, il a des rendez-vous importants pour la production de son futur film, et cet évènement, passé sous ses radars, aura des conséquences plus tard, dans la suite de l’histoire.

Le film qu’il prépare, c’est une adaptation de « Nos cœurs au purgatoire », une œuvre de Marjorie des Marais (double de Barbara Cartland) – ça ne s’invente pas. L’actrice principale, habilement suggérée par l’autrice à l’origine de l’œuvre (moyennant un coup de pouce financier qui tombe à pic pour l’équipe de production de Bristol) s’appelle Céleste Oppen – ça ne s’invente pas non plus. Il faudra ajouter un improbable commandant Parker, rencontré au cœur de l’Afrique noire, mais qui saura trouver le chemin jusqu’à l’appartement de Bristol pour s’offrir des vacances dorées à Paris, et enfin un improbable Inspecteur qui termineront rapidement dans le lit de la belle Marjorie des Marais, dans un vaudeville qui ne dira pas son nom, n’ayant pas pu résoudre le mystère de cet homme tombé de l’immeuble où vit notre anti-héros Bristol.

lundi, mars 03, 2025

"Thérèse en mille morceaux" de Lyonel Trouillot (Haïti)

Ce court roman aborde un sujet qui m’est familier : la multiplicité des voix intérieures… qui compliquent un peu la vie de ceux qui en sont pourvus !

À vingt-six ans, Thérèse la narratrice qui menait jusqu’ici une vie très conformiste (ça se passe dans les années soixante dans une province haïtienne loin de Port-au-Prince) se retrouve tout à coup en prise avec une autre version d’elle-même. Elle se met à observer sa vie et la vie de ses proches sous des angles nouveaux et exprime tout à coup des tas de choses qui jusque là étaient tues et donc n’existaient pas.

Le style de Lyonel Trouillot est vraiment très efficace, il est à la fois très fluide et poétique, ce qui n’est pas une combinaison toujours très évidente à obtenir. On retrouve une manière de raconter très haïtienne et l’intrigue m’a rappelé un roman formidable lu il y a trois ou quatre ans : « Amour, Colère et Folie » de Marie Vieux-Chauvet.