lundi, août 09, 2021

"Les lois de l’ascension" de Céline CURIOL (France)

Quartier de Belleville à Paris, année 2015.

Une jeune femme célibataire, journaliste, travaillant pour un site web d’actu.

Un ex migrant noir désormais intégré à Paris qui aidera un migrant tunisien débarqué fraîchement sur le palier de la porte de la première.

Une professeure d’université spécialisée dans les questions d’environnement, sœur de la première.

Un psychanalyste parisien d’une cinquantaine d’années et sa fille bachelière.

Un jeune des quartiers sensibles et sa mère femme de ménage.

Une jeune femme désaxée, partie un temps à Orléans et revenant chez sa mère à Paris.

Une année, quatre saisons à Paris, des personnages qui découvrent les lois de « l’ascension » (mais quelle ascension ?) : c’est le pari réussi de Céline Curiol.

Le roman s’ouvre sur le personnage d’Orna, la journaliste. Celle-ci rentre de son travail et trouve presque devant sa porte un homme blessé. Que faire. Passer par-dessus l’homme à terre sans rien dire et rentrer chez elle. Et se sentir coupable. Ou bien tenter de lui parler. L’emmener chez elle ? Trop dangereux. Rentrer chez soi, c’est plus prudent. Mais ne pas pouvoir s’endormir. Et ressortir au bout d’un moment en appelant les secours. Ne pas savoir quoi faire si ce n’est recueillir son nom. Et retourner à sa vie quotidienne.

Commence alors ce grand roman choral de 850 pages, donnant la parole tour à tour aux six personnages clés sur lesquels se penche Céline Curiol, telle une entomologiste sur son carré d’herbes plein d’insectes. Ici le carré d’herbe, c’est le quartier de Belleville et il s’en passe des choses au lendemain des attentats du Bataclan sur cette place désormais vidée des témoignages déposés là par les Parisiens.

On poursuit avec Sélène, la sœur d’Orna, qui a quitté Paris pour Dubaï où elle postule pour un emploi de chercheuse en environnement, dans un lieu où justement rien n’est naturel. Et dans le taxi qui la ramène à son hôtel, une manifestation d’ouvriers immigrés et exploités la ramène à la dure réalité. Restera-t-elle dans cet univers artificiel ?

On poursuit avec Pénélope, qui se fait désormais appeler « Hope », une jeune femme en train de travailler comme préparatrice dans l’enfer d’un entrepôt géant (Amazon peut-être ?). L’univers y est impitoyable et un jeune athlète est en train de battre les recors de rendement. De quoi énerver Hope qui va se frotter au super héros… et se faire virer proprement. Elle qui quelques temps plus tôt avait commencé Sciences Po … mais qui ne voulait plus de ce système impitoyable.

Et puis il y a Modé. Modé l’Africain, arrivé des années auparavant, bien inséré socialement, travaillant dans une association utile, et écrivant des vers de poésie le matin avant d’aller au bureau. Il y a le troquet où il se rend tous les jours, le Bilboquet. Mais l’association va bientôt embaucher un jeune diplômé à son poste…

Pavel lui est psychanalyste. Tout irait bien dans sa vie s’il n’était doté d’une fille lycéenne qu’il doit partager avec son ex-femme Ingrid laquelle a demandé le divorce depuis peu. Dans son cabinet, c’est un peu comme la série « En thérapie » d’ARTE : les patients se succèdent, tandis que Sylvie, sa secrétaire, veille au grain et que Dounia, la femme de ménage, va lui demander un service pour son fils Mehdi…

Leurs itinéraires vont se croiser bien sûr. Deux par deux. Une même scène vécut de deux points de vue – les deux sœurs par exemple – mais aussi Hope sollicitant Orna pour un conseil, Modé croisant la route d’Orna et ne la quittant plus, Pavel confronté indirectement à Sélène par l’intermédiaire de sa fille, jusqu’à l’évènement final où plusieurs d’entre eux vont être bousculés dans leurs certitudes.

« Les lois de l’ascension » est un roman d’aujourd’hui. Qui pose les questions d’aujourd’hui sur la société, sur l’engagement, sur le système économique et capitaliste, et la façon de s’en sortir, malgré tout.

On pense à Paul Auster, bien sûr, et notamment « 4 3 2 1 » et ses tranches de vie de personnages fétiches. Mais ici, placés à Paris après le Bataclan et avant la pandémie, on s’attache à des personnages auxquels on n’a aucune peine à s’identifier.

Je suis le travail de Céline Curiol depuis « Voix sans issue », qui m’avait beaucoup plu. Elle pose ici les questions qui nous concernent : que faut-il faire face au dérèglement climatique et aux risques qui pèsent sur la planète et que peut-on faire ? Faut-il faire quelque chose d’ailleurs ? Et que dire de ces migrants qui échouent aux pieds de nos immeubles : peut-on les accueillir ? Si oui comment ? Et qu’en est-il de cette nouvelle peur de l’attentat, celui qui nous guette jusque dans nos habitudes du quotidien ?

Comment résister au système capitaliste d’aujourd’hui ? Peut-on travailler sans être asservi au système ? Faut-il renoncer à toute compromission comme le personnage de Hope le laisse entendre ou prendre un « bullshit job » et s’investir par ailleurs ?

Et puis bien sûr elle pose encore la question du couple : comment vivre de façon épanouie en 2015 les rapports hommes/femmes : faut-il sacrifier sa carrière pour l’autre ? Ou bien suivre sa voix quitte à perdre l’autre ?

Céline Curiol a réussi son pari. Le pari de nous tenir attachés tout au long de ces 840 pages avec le sentiment d’avoir vécu une tranche de vie dans le quartier de Belleville à Paris avec ses personnages. Une très belle réussite qui confirme le talent de cette autrice qui donne envie de se plonger dans ses autres romans.

Florence Balestas



Céline CURIOL « Les lois de l’ascension »,. Actes Sud, 2021. 848p.


Des extraits pour vous mettre l'eau à la bouche !

P. 112 : « HOPE

Elle s’approche du tas de grues dont la taille lui semble bien chétive. Les quelques centaines d’origamis sont loin de suffire à rendre ce qu’elle a imaginé. Un monceau de fragiles petites grues en papier accumulées dans l’angle d’une pièce. C’est une image qu’elle avait d’abord vue, peut-être en rêve, elle n’en est plus certaine, mais dès lors elle avait été saisie par l’envie de la matérialiser. Elle voulait faire en sorte qu’existe, quelque part, cette apparition. Ce fut cette seule envie qui la guida lorsqu’elle se mit à chercher sur internet des indications sur le pliage des origamis dont la fascinait la simplicité suggestive. Elle en rata beaucoup, au début, forcée de ralentir ses gestes avant d’acquérir plus d’agilité, forcée d’admettre que le moindre décalage, la moindre approximation sapaient toujours le résultat final, irrattrapable a posteriori.

Pourquoi s’était-elle lancée dans ce projet ? Se le demandant, elle en perdit l’envie, son incapacité à formuler une réponse claire à sa propre question lui donnant l’impression de s’être engagée dans une entreprise absurde. Plier des bouts de papier, quoi de plus dérisoire, de plus inutile, de plus infantile ; il lui fallut sitôt arrêter.


P. 113

«  HOPE

 Je voudrais connaître des autres ce dont eux ne parlent jamais. Leur profession, leur vie de famille, leur emploi du temps m’indiffèrent. Je voudrais savoir en revanche non pas comment ils gagnent leur vie et en compagnie de qui, mais comment ils cohabitent avec les pensées tout à trac qui fusent et fusionnent en permanence dans leur esprit. Comment démêlent-ils le vrai du faux dans ce fatras de suppositions ? Ont-ils une méthode, un truc ? Suivent-ils une intuition, une logique, un avis ? Mais analyser ce processus semble révéler de ma part une curiosité incorrecte …Quand je pense pourtant à la labilité des critères que nous donnons pour évaluer notre réalité, j’en ai le vertige … Comme au théâtre, comme au cinéma, l’évènement marque quand il est porté au-devant de la scène. L’araignée tisse un cocon digestif autour de sa proie ; l’esprit isole l’acte inattendu ou inhabituel pour déployer, autour de lui, un réseau de significations dans l’espoir de l’admettre. Mais l’acte quel qu’il soit n’est que mouvement éphémère dans la succession des gesticulations du monde. »


P. 155

« MODE

Comment avait-il pu attendre ainsi, de jour en jour plus piégé par le cercle vicieux de la culpabilité et du doute ? Il avait attendu comme l’on attend que passe l’orage, les mains plaquées contre les oreilles pour dévier la foudre, l’esprit réfugié dans l’après déluge, quand les choses, rincées, épurées, brilleraient d’un nouvel éclat. Cet orage-là, pourtant était particulier. Il lessivait les certitudes et abattait les espoirs et ne cesserait qu’une fois foudroyée celle qui le défiait, debout au milieu des bourrasques, qui résistait encore après que tout lui eut été arraché. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, se laisse emporter par le désespoir.

Quand Mously avait appelé, il regardait les images striées noir et blanc du petit poste du cousin. Et dès que sa mère l’eut dit, il pensa : elle n’avait qu’à pas tant m’aimer. Il ne le dit pas mais le pensa et le crut et refusa dès lors de savoir comment elle s’était suicidée, même lorsque Mously insista. Un petit coq arrogant, repu de l’amertume de toute sa mauvaise foi, qui devinait déjà qu’il ne pourrait jamais retourner, la tête haute, là où il était né. Le père d’Houria l’avait promis à Mously : si ton fils revient, je le tue. Même avec précautions, il serait repéré. Les voisins avaient prévenu sa mère : ils dénonceraient le criminel. »



P. 238 : 

« ORNA

C’est l’odeur de nourriture qui la force à se retourner, celle de petits fours chauds posés sur une table à nappe blanche, à quelques pas, au moment où un garçon s’approche d’elle avec un plateau chargé de coupes de champagne. Elle refuse d’un geste vif, envahie par la certitude brutale qu’entre ce que ses yeux viennent d’absorber et ce liquide ç bulles, symbole de la bonne fortune, il n’existe pas de compatibilité. Et plus elle éprouve l’indécence de cette juxtaposition, plus le contraste malsain entre ces invités volubiles, réunis au nom d’une cause honorable, buvant et mangeant, et ces images du dénuement, du saccage arbitraire de la guerre, lui explose aux yeux. Ces gens, comme elles, sont bourrés de bonnes intentions comme on le serait de cachetons, et ne perçoivent plus leur arrogant privilège, celui de pouvoir prendre pour distraction la souffrance d’autrui. La scène résume ce qui, depuis des mois, ronge sa joie, accentue son mal-être, la sensation d’un écart grandissant entre la description médiatique des choses et les mêmes choses même, l’idée seule de ces choses, plus légère et volatile, en venant à gouverner le point de vue de chacun. C’était ce même écart vertigineux qui avait causé son insensibilité aux images du massacre de la Ghouta. Douleurs et sévices montés en séries tournaient à la propagation d’une représentation macabre. »



P. 452 :

« ORNA

De temps en temps, il arrivait à Vincent de s’absenter en milieu de matinée ou d’après-midi pour de mystérieux rendez-vous sans que personne n’y trouve à redire. Les chefs font ce qu’ils veulent, c’est là leur privilège. Jusqu’alors, Orna s’en est accommodée, s’estimant plus tranquille pour travailler sans devoir obéir à ses sollicitations. Dans ce microcosme qu’est l’entreprise, la plupart, dont elle est, optent pour la politique du désagrément minimal. Dans ces moments de pessimisme aigu, Orna se dit qu’un chef, c’est cela : quelqu’un que l’on voit peu, payé, et même très bien, pour ne jamais s’opposer à ses propres supérieurs et chapeauter des services qui fonctionnent très bien sans lui …

Elle imagine parfois les cellules de sa mémoire comme autant de minuscules reporters qui s’efforcent d’enregistrer de la façon la plus exacte possible sur une information afin que, sollicitées de concert, ces informations puissent représenter une situation donnée. Mais ainsi qu’il est impossible à un journaliste de tout dire, de ne pas oblitérer ce que parfois il ignore, de ne pas omettre un élément dont l’importance lui échappe, la remémoration intégrale n’existe pas. Dans les deux cas, ces collectes d’informations suivent un processus de sélection à la solde d’un récit, intime ou public. Ce qui intrigue Orna est la raison d’être de ce processus de sélection : Pourquoi ne peut-il existe de cohérence mnésique hors d’une narration ? Pourquoi la mémoire, au cours de l’évolution, s’est-elle retrouvée annexée à l’émotion ? »


P. 522 :

« SELENE

Au lieu de songer à ce qu’elle devrait être en train de faire, elle pourrait profiter de sa paralysie temporaire pour se remémorer des souvenirs heureux entre Porter et elle afin d’être dans des dispositions plus favorables lorsqu’elle le rejoindra. Que soient ressuscités ces temps où chacun s’émerveillait de l’existence de l’autre, de sa disponibilité, de ses sinuosités de corps et de caractère qui semblaient coïncider avec les siennes, de la folle possibilité d’en orchestrer les coïncidences, du moins certaines expressions, des mots éclatants ! Ce qui lui revient en mémoire néanmoins se disloque : des bribes ou des flashs qui palpitent sans vraiment s’enchaîner aussi évanescents que l’émotion. Un rendez-vous surprise à la gare de Bercy – mais où allaient-ils ; une marche main dans la main sur la rive – mais de quel cours d’eau ; un petit-déjeuner faramineux sur une terrasse ensoleillée – mais de quelle lointaine ville ; une soirée d’anniversaire dans un relais et château – mais de qui ; une bataille de boue sur les berges d’une île – mais en quelle année ; une intense session de baise sur canapé, jets d’habites et emportements labiaux comme plus jamais il n’en éclate entre eux.

Quelques tirades en vrac : des poignantes et des discordante, des mensongères et des sans pitié, des ingrates, des ferventes, des éternelles. Surtout c’est son regard, celui d’alors, celui qui lui inondait l’âme par effraction, c’est ce regard dont elle conserve la trace intacte, l’empreinte à vif, comme s’il ne fallait jamais l’oublier pour qu’il eût existé. »

P. 628 :

« PAVEL

Depuis combien de temps est-il assis devant cet ordinateur sans l’avoir même allumé … A cette vitesse, il n’est pas près de répondre à son courrier avant l’arrivée de Chloé qui aura une avalanche de questions à lui soumettre, incapable encore, malgré ses progrès, de gérer les choses de façon autonome.

Il presse sur le bouton de mise en marche, attend qu’apparaissent à l’écran les icônes. Il le sait pourtant ; à l’âge de Léa, c’est à coups de certitudes que l’on tranche les amarres avec le vaisseau parental, que l’on forge son indépendance, son identité propre. Pourtant, il était tombé dans le panneau ; il s’était laissé entraîner par l’obstination de sa fille, devenant au fil de leur échange encore plus obstiné, plus hargneux qu’elle, aboyant, gueulant pour la remettre à sa place. La remettre à sa place …Est-ce avec cette persistance rigidité qu’il aborde encore les rapports affectifs ? Lui qui croyait avoir tant progressé ! Sa place de quoi d’ailleurs, de fille ou de femme ?

Ce n’est pas faute de l’avoir compris, de l’avoir même écrit : la colère dérive des il faut et des on doit dont chacun ponctue le monde. Ces ancrages d’héritage familial à partir desquels chacun tire des filets de sécurité afin de borner le monde, afin de ne pas s’éprouver impuissant, à la merci de cette imprévisibilité menaçante mettant en péril sa propre stabilité.

Se river à ces règles implicites, plutôt que privilégier l’adaptation, déclenche une frustration qui vire aisément à la colère. Tout cela, il l’a écrit. Il le sait. Et cependant il avait jugé que Léa ne devait pas lui parler de cette façon, qu’il ne fallait pas qu’elle se comporte de manière arrogante au vu de son ignorance ... Où était passé son savoir à ce moment ? »



P ; 792 :

« MODE

D’abord il voulut faire ce tri comme l’on procède à tout tri, en se basant sur ces critères. Sauf qu’il n’avait pas idée des critères à appliquer, ceux dont se servaient les éditeurs. Quand il songeait à certains, il doutait très vite de leur pertinence. D’autant que lorsqu’un poème ne répondait pas au critère énoncé, Modé trouvait à ce fait une explication tout à fait valable qui le dissuadait de le disqualifier.

Ses poèmes lui déplaisaient par leur amateurisme mais il les aimait tous parce qu’il formait un tout, une suite, à travers leurs formes, une espèce d’histoire syncopée de ses confrontations et démêlés avec le langage. Il finit par recourir au plus élémentaire des modes de tri : le tirage au sort. Faisant défiler les pages des cahiers sous son pouce, il s’arrêtait au hasard pour recopier chaque poème ainsi élu. Il en choisit une trentaine puis se rendit chez les Pakistanais de la rue de Belleville, dans l’une des boutiques où l’on pouvait encore louer, au quart d’heure, une bonne vieille bécane volumineuse et ronflante sur laquelle il tapa les poèmes qu’il fit ensuite imprimer en plusieurs exemplaires. Il sélectionna une dizaine de maisons d’édition de poésie auxquelles il envoya les enveloppes kraft remplies. Dès lors qu’il les eut glissées dans la boîte, il se promit d’oublier tout aussi vite le dangereux hameçon qu’il venait de lancer vers le large. Si tous refusaient sa camelote, il s’en remettrait difficilement. « 



P. 36

ORNA

Est-il possible de retrouver, à des années d’intervalle, le même lieu visité en rêve comme si ce lieu avait laissé des empreintes mnésiques aussi nettes que la réalité ? Se posant la question, Orna sent qu’elle est heureuse d’avoir retrouvé l’étrange cinéma dans lequel sa vie onirique l’a déjà conduite. Elle ignore si son apparition correspond à la répétition de certains sentiments, s’il faut ou non lui accorder une signification. Quand elle voyait encore Pavel, elle s’était convaincue que le psychanalyste n’aimait pas qu’elle lui raconte ses rêves. A présent, elle ne se souvient pas qu’il l’ait jamais dit. Il se taisait et le sens qu’elle donnait à ce silence trahissait sa crainte de s’y diluer.

Les yeux grands ouverts, elle essaie de revoir l’image du stade-cinéma. Quant à celui qui l’accompagnait, à qui ressemble-t-il ? Sa présence était celle d’un homme aimé, Oscar peut-être. Ou l’homme idéal, celui qu’elle n’avait jamais réussi à trouver ! Qui incitait les jeunes filles à croire à de pareilles foutaises ? C’était criminel. Elle avait cru à cet amour fou que prodiguerait l’homme idéal mais l’homme se révélant décevant, l’amour n’avait plus paru si vrai. Vingt ans plus tard, elle se réveille allongée seule dans son lit, en vieux tee-shirt et caleçon long, même les samedis matin, mêmes les plus ensoleillés, se demandant en quoi elle porte la responsabilité de son célibat. À son âge, sa mère vivait avec un mari et deux filles.

Elle voudrait un homme aimé, avec elle, en elle, dont les soupirs scanderaient sa jouissance. Être libre et forte, effrontée et femme, tout à la fois et infiniment. Est-ce qu’elle est aussi primaire que cela ? Le sexe est surfait, avait décrété la jeune héroïne d’une série télé quelle regardait parfois le soir. L’affirmation l’avait rassurée. »

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