Nous aimons beaucoup l’écrivain colombien Juan Gabriel Vásquez chez les
Collecteurs !
Nous avions passé un beau moment avec lui, et lu des extraits de ses livres, sur la Comédie du livre 2013.
J’avais
lu son dernier roman en espagnol dès sa sortie
Volver
la vista atrás, paru chez Afaguara en
2021.
Je
viens de le relire dans sa traduction française
Une
rétrospective, traduit par Isabelle
Gugnon, aux éditions du Seuil, sorti le 19 août 2022.
Ce
roman, c’est l’histoire vraie du célèbre réalisateur et homme de cinéma
colombien Sergio Cabrera.
Tout
commence avec la guerre d’Espagne qu’a vécu ou subi le père de Sergio Cabrera
dans sa jeunesse. Son père s’est retrouvé émigré en Amérique Latine avec une
partie de sa famille, après avoir fui l’Espagne franquiste. Il a toujours
défendu des idées de gauche et a transmis à son fils et à sa fille des idées de
lutte sociale. Il les a envoyés tous les deux dans la Chine de Mao pour être
formés comme soldats, puis les a poussés à s’enrôler dans la guérilla colombienne.
Juan
Gabriel Vásquez raconte l’histoire de Sergio Cabrera comme une rétrospective :
il part du moment où Sergio est invité à Barcelone, alors que son père vient de
mourir en Colombie, pour présenter une rétrospective de ses films. C’est
l’occasion pour lui de retrouver son fils aîné qui vit en Espagne et qu’il voit
donc très peu. Et de transmettre. Mais il a beaucoup changé depuis son expérience
de jeune guerrillero et il veut transmettre d’autres valeurs à son fils. Des
valeurs de paix, de partage, de tolérance.
Nous
suivons alors l’histoire de Sergio adolescent parti en Chine et intégré dans le
groupe des gardes rouges (dont la mission était de contribuer à implanter
l’idéologie prolétarienne).
Après
quelques années passées en Chine, leurs parents les font revenir en Colombie, car
une fois formés ils vont pouvoir poursuivre la lutte et intégrer la guérilla en
Colombie. Là ils vivent une longue période difficile, puis ils seront amenés,
peu à peu, à prendre du recul…
Nous
comprenons qu’au départ, le père et la mère de Sergio ont décidé de se
sacrifier et de sacrifier leur famille pour la lutte, parce que la lutte armée
était là pour défendre des idées humanistes, créer une société plus juste, plus
égalitaire, où les gens souffriraient moins, … mais à cause de la violence,
tout cela a peu à peu perdu son sens…
Je
vous parle de ce magnifique roman dans une courte vidéo sur ma chaîneYoutube : c’est par ici !
Rachel
Mihault
Une
rétrospective, de Juan Gabriel
Vasquez, traduit en français par Isabelle Gugnon, éditions du Seuil, 2022