lundi, octobre 22, 2012

35 morts

35 morts
de Sergio Alvarez
(traduction de Claude Bleton)
Fayard, 2012
(éd. originale : 35 muertos, Alfaguara, 2011)


Sergio Alvarez est un écrivain colombien, né en 1965 à Bogota. Après avoir travaillé comme scénariste pour la télévision, le cinéma et la publicité, il publie son premier roman, La lectora, qui sera primé et traduit en plusieurs langues. Pour écrire 35 morts, il a consacré une dizaine d'années à une recherche conséquente sur l'histoire et le milieu de la drogue en Colombie.

A travers l'histoire d'un personnage à la dérive, qui tour à tour mène des combats politiques, tombe amoureux, affronte des narcotrafiquants, lutte avec un groupe de paramilitaires... il dresse un panorama pessimiste de la Colombie de ces dernières quarante années.

« De nouveau je pressentis que je n'étais pas là où je devais être, mais comme toujours je n'avais pas d'endroit où aller et je ne voulais pas décevoir la personne qui m'aidait.»

Confrontés à une extrême violence, révolutionnaires, guerrilleros, narcotrafiquants, paramilitaires, policiers, tous semblent désenchantés, perdus et sans espoir pour eux-mêmes ou pour leur pays. Pourtant, tous portent en eux une forte volonté de vivre et de se battre.

«Des fois, au petit matin, quand je reviens d'un massacre, je ne me sens pas bien. J'ai des malaises, comme si le monde devenait triste, et je chope un truc, les riches appellent ça une dépression et nous le cafard. C'est ahurissant de se laver d'un sang qui vient d'on ne sait qui, d'un homme, d'un enfant, d'un vieux ou d'une de ces femmes enceintes qu'il faut liquider pour qu'elles arrêtent de pondre des ennemis. C'est dur et, comme le dit le commandant Castro Castaño, ça demande du courage, de l'héroïsme. On tue, et les cris des assassins et des victimes se mélangent. On tire en tremblant, car on sait qu'on tue la mort pour empêcher la mort de vous tuer. On se laisse porter, on vise, on touche dans le mille et on est rassuré. Mais derrière la mort viennent les traces de sang par terre, les supplications des blessés, les coups de grâce et un silence qui confirme que le boulot a été rondement mené. C'est alors que les morts commencent à peser lourd. »

J'ai lu ce livre dans sa traduction française car il était disponible en espagnol uniquement sur ebook. Non que j'aie quoi que ce soit contre les nouvelles technologies, mais je préfère encore lire un roman imprimé sur papier...
Je vais m'y mettre !

Rachel Mihault


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à nous faire part de votre avis !