35
morts
de
Sergio Alvarez
(traduction
de Claude Bleton)
Fayard,
2012
(éd. originale : 35 muertos, Alfaguara, 2011)
Sergio
Alvarez est un écrivain colombien, né en 1965 à Bogota. Après
avoir travaillé comme scénariste pour la télévision, le cinéma
et la publicité, il publie son premier roman, La lectora, qui
sera primé et traduit en plusieurs langues. Pour écrire 35
morts, il a consacré une dizaine d'années à une recherche
conséquente sur l'histoire et le milieu de la drogue en Colombie.
A
travers l'histoire d'un personnage à la dérive, qui tour à tour
mène des combats politiques, tombe amoureux, affronte des
narcotrafiquants, lutte avec un groupe de paramilitaires... il dresse
un panorama pessimiste de la Colombie de ces dernières quarante
années.
« De
nouveau je pressentis que je n'étais pas là où je devais être,
mais comme toujours je n'avais pas d'endroit où aller et je ne
voulais pas décevoir la personne qui m'aidait.»
Confrontés à une extrême violence, révolutionnaires,
guerrilleros, narcotrafiquants, paramilitaires, policiers, tous
semblent désenchantés, perdus et sans espoir pour eux-mêmes ou
pour leur pays. Pourtant, tous portent en eux
une forte volonté de vivre et de se battre.
«Des
fois, au petit matin, quand je reviens d'un massacre, je ne me sens
pas bien. J'ai des malaises, comme si le monde devenait triste, et je
chope un truc, les riches appellent ça une dépression et nous le
cafard. C'est ahurissant de se laver d'un sang qui vient d'on ne sait
qui, d'un homme, d'un enfant, d'un vieux ou d'une de ces femmes
enceintes qu'il faut liquider pour qu'elles arrêtent de pondre des
ennemis. C'est dur et, comme le dit le commandant Castro Castaño, ça
demande du courage, de l'héroïsme. On tue, et les cris des
assassins et des victimes se mélangent. On tire en tremblant, car on
sait qu'on tue la mort pour empêcher la mort de vous tuer. On se
laisse porter, on vise, on touche dans le mille et on est rassuré.
Mais derrière la mort viennent les traces de sang par terre, les
supplications des blessés, les coups de grâce et un silence qui
confirme que le boulot a été rondement mené. C'est alors que les
morts commencent à peser lourd. »
J'ai
lu ce livre dans sa traduction française car il était disponible en
espagnol uniquement sur ebook. Non que j'aie quoi que ce soit contre
les nouvelles technologies, mais je préfère encore lire un roman
imprimé sur papier...
Je vais m'y mettre !
Je vais m'y mettre !
Rachel Mihault
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