mercredi, novembre 20, 2024

"En attendant la montée des eaux" de Maryse Condé (Guadeloupe)


Grâce à la proposition de lire de façon commune la grande autrice Maryse Condé, je me suis plongée pour la première fois dans l’univers des Caraïbes sous cette plume au style inimitable.

« En attendant la montée des eaux » a été publié en 2010. Il raconte l’histoire de Babakar, un médecin obstétricien au Mali. L’histoire commence en Guadeloupe alors qu’il est en train d’aider à l’accouchement une femme qui va mourir en couche. Elle met au monde une ravissante petite fille qui fascine Babakar au point que, sur un coup de tête, il décide de l’emmener avec lui en vue de l’adopter. Il faut dire que la famille dans laquelle elle est née est bien défavorisée et ne voit pas d’un mauvais œil qu’on lui retire une bouche à nourrir.

Commence alors une véritable épopée qui va mener Babakar et la petite Anaïs de Guadeloupe en Haïti, terre de ses ancêtres maternels. Un long flash-back va nous raconter en effet la vie de Babakar quarante ans plus tôt, et nous dépeindre sa mère, Thécla, une mère trop tôt disparue à laquelle le fils et le père Babakar étaient très attachés, mais qui apparaît régulièrement en songe à son fils pour le conseiller sur ces choix notamment en matière conjugale.

mardi, novembre 19, 2024

Compte-rendu de la réunion du samedi 19 octobre dédiée à Maryse Condé

Nos réunions mensuelles font le plus souvent l'objet d'un bref compte-rendu reprenant essentiellement les titres des livres évoqués (eh oui ! pour profiter de la richesse de nos discussions, il faut venir sur place !). Ces comptes-rendus sont diffusés par mail en interne.

Alors, une fois n'est pas coutume, voici celui de notre réunion du mois d'octobre. En effet, contrairement à nos habitudes, nous avions décidé de consacrer cette séance à nos lectures de la grande autrice guadeloupéenne décédée en avril dernier, Maryse Condé.


"Hello tout le monde,

Voilà ci-après le compte-rendu que je vous propose.

vendredi, septembre 27, 2024

Rencontre poésie au Gazette café : Danielle Helme, le 19 novembre


Sur son site, Danielle Helme se présente ainsi :

"Marquée par le goût des mots puisés à leur source, et dans toutes les matières possibles, ainsi que dans les neurosciences, poète, romancière, Danielle Helme explore des formes différentes, en suivant son chemin d’écriture : une poésie du dedans, aphorisme, Oulipo, poésie jeunesse et le roman réaliste.

Elle vit aujourd’hui à Montpellier, après avoir vécu dans plusieurs régions, mais ancrée à Grenoble. Elle est dominée par un puissant sentiment de liberté, où la nature, la nature humaine et le livre sont sacrés."

mercredi, septembre 25, 2024

"Vallée du silicium" de Alain Damasio (France)


Voilà un essai tout ce qu’il y a de plus utile en cette période d’arrivée de la fameuse « intelligence artificielle » dans nos vies.

On connaît Alain Damasio pour ces romans bien sûr, comme pour « La Horde du Hordevent » par exemple. Mais lorsqu’il est venu à Montpellier pour la « Comédie du Livre », je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter cet essai, dans lequel il relate son séjour du printemps 2022 dans la Silicon Vallée, la précieuse « Vallée du Silicium » comme il la dénomme dans son titre.

Commençons par la fin, pour évoquer immédiatement ce qui est la partie la plus fictionnelle du recueil (car « Vallée du silicium » n’est pas tout fait qu’un essai) : une nouvelle d’anticipation qui n’est pas sans rappeler « les Furtifs » : le narrateur, père d’une petite fille et ayant pour compagne une femme ayant dessiné, se retrouve dans un appartement américain alors que des évènements climatiques cataclysmiques se déclenchent autour de Los Angeles. Nous sommes dans un futur où l’intelligence artificielle régit notre quotidien, et notamment le fonctionnement des immeubles américains. Mais ici l’intelligence artificielle est confrontée à une situation improbable : des cloisons étanches se sont imposées entre les trois protagonistes, par mesure de sécurité, et il n’y a pas moyen de les ouvrir.

lundi, juillet 01, 2024

Les dates de nos réunions du samedi matin pour 2024-2025 !

 

La nouvelle saison – la 10e ! – est déjà sur la rampe de lancement : à vos agendas !

Pour votre adhésion 2024/2025, c'est par ici !

Et voilà les dates à retenir dès maintenant...


Premier rendez-vous, le samedi 21 septembre 2024 !
Et d'ici là, bel été à tou.te.s...

"Le château des insensés" de Paola Pigani (France)


À la lecture de la chronique précédente sur "Et ils dansent le dimanche", Françoise Jarrousse a rebondi et écrit ceci :

"Belle chronique. Il semble que Paola Pigani s'intéresse à notre histoire sociale et donne la parole à ceux qui sont dans l'ombre. Je viens de lire d'elle "Le château des insensés", publié cette année :

Été 1939, Saint Alban-sur-Limagnole en Lozère. Un château devenu hôpital psychiatrique qui accueille ceux qu'on appelait les fous. Et où arrive, venue de Ville- Evrard, Jeanne qui a perdu pied après la mort de son nouveau-né. Un lieu où elle va se reconstruire. Un lieu aux pratiques thérapeutiques novatrices initiées par François Tosquelles, psychiatre catalan exilé et Lucien Bonnafé. Un lieu qui également soigne et met à l'abri les résistants qui fuient la Gestapo.

C'est à la fois l'histoire d'un lieu et celle d'une renaissance qui est racontée dans une langue à la fois sobre et poétique. C'est un livre lumineux."

Françoise Jarrousse

 "Le château des insensés" de Paola Pigani. Éditions Liana Levi, 2014. 256p.

"Et ils dansaient le dimanche" de Paola Pigani (France)

 « Et ils dansaient le dimanche » brosse le portrait de cette population ouvrière de l’est de Lyon dans les années 1930, juste avant l’arrivée du Front Populaire en 1936.
C’est Szonja qui va incarner ce récit : d’origine hongroise on la découvre alors qu’elle s’apprête à quitter son pays natal pour Lyon Perrache, attirée par les offres d’emploi industriels qui viennent drainer toutes sortes de nationalités : italiens, polonais, Arméniens … tous rêvent d’un logement indépendant dans l’une des cités de Vaulx-en-Velin. Il faut dire que « La SASE (Soie Artificielle du Sud-Est) est attirée par la ligne ferroviaire de l'est lyonnais, le canal, la proximité de l'usine hydroélectrique de Cusset, la présence d'une nappe phréatique abondante et pure et le relatif éloignement de Lyon » comme nous l’apprend Wikipédia à propos de l’industrialisation de Vaulx-en-Velin et de son usine TASE.
Pour l’instant il n’y a encore ni congés payés, ni comité d’hygiène et de sécurité dans les usines, les syndicats commencent à se former, et bien sûr pas de sécurité sociale. Un brevet a été déposé pour fabriquer des fils de viscose par un procédé chimique, afin de détrôner le fil de soie bien connu (c’est pourquoi on l’appelle aussi « soie artificielle »), et peu importe les émanations qui peuvent très rapidement dégrader la santé des ouvriers : la main d’œuvre est bon marché, elle est souvent d’origine étrangère, et c’est encore mieux quand ce sont des femmes puisqu’on peut les payer encore un peu moins.

mardi, mai 07, 2024

« Border la bête » de Lune Vuillemin (France / Amérique du nord)


 Roman poétique et sensible.

C’est le récit d’une saison dans un refuge de vie sauvage au Canada, par les yeux et l’âme d’une voyageuse en (dé)route qui, accueillie par les deux responsables du site, fait une pause.

C’est une ode à la vie foisonnante loin des villes et au milieu des arbres. Une tentative d’inventer de nouveaux langages pour évoquer des perceptions subtiles et primordiales.

À lire !

Laurence Holvoet 


"Border la bête" de Lune Vuillemin. La Contre Allée, 2024. 192 p.

Extraits :

(page 54)

"— Toi, à quoi es-tu attentive quand tu es seule en forêt ?

dimanche, mai 05, 2024

"La colère et l’envie" d'Alice Renard (France)


Qu’est-ce que le langage ? Et comment communiquer avec ses proches, quand on n’a pas accès aux mots pour dire ce qu’on ressent ? Peut-on développer une langue qui vous soit propre et fidèle à votre sensibilité, et la partager avec ceux qu’on aime ?

C’est l’histoire que raconte Alice Renard avec Isor, qui naît dans une famille d’apparence normale, mais qui n’est pas comme les autres. Elle ne parle pas, très petite déjà manifeste de grandes colères, fugue régulièrement du domicile familial où ses parents s’organisent pour la garder.

Autisme ? Schizophrénie ? Surdité ? Prostration ? Toutes les hypothèses sont étudiées mais aucune n’est retenue par les médecins qui se succèdent pour tenter de qualifier son mutisme apparent.
Ce sont ses parents qui parlent d’elle, tour à tour. En quelques fragments successifs, ils parlent de leur désarroi devant cette fille qui grandit, et qui ne fait rien comme les autres enfants. Elle ne prononce aucun mot en français, mais est capable bizarrement de reproduire à l’oreille de nombreuses langues étrangères.

mercredi, janvier 17, 2024

"Tes pas dans l’escalier" de Antonio Muñoz Molina, traduit par Isabelle Gugnon (Espagne)


 Un homme attend sa femme Cécilia dans la ville de Lisbonne.

Et l’attente est l’un des thèmes principaux de « Tes pas dans l’escalier », l’histoire de ce narrateur qui attend sa femme, restée de l’autre côté de l’Atlantique à New York, tandis qu’il prépare l’appartement qui sera désormais leur foyer.

Ce narrateur vient de se faire licencier de son entreprise, un travail bêtifiant qui servait à enrichir quelques actionnaires inconnus. Il ne travaillera plus, c’est décidé. Et se consacrera uniquement à sa femme.

Elle est une brillante scientifique, spécialisée dans des travaux sur la mémoire. Elle mène des expériences avec tout un tas d’animaux, pour mieux comprendre le mécanisme de la mémoire humaine. Pour l’instant elle se remet d’un fort traumatisme : son appartement à Manhattan était situé non loin des fameuses Tours, et pendant plusieurs semaines après le 11 Septembre 2001, elle n’a pu accéder chez elle. Elle a donc cohabité avec notre narrateur qui était ravi de l’héberger.