Publié pour la première fois en 1950, le roman univers « La
Famille Moskat » fait renaître par la littérature un monde révolu. Cinq
ans après la mort de sa deuxième épouse Reb Meshulam Moskat se marie pour la
troisième fois et retourne à Varsovie où il règne sur une immense fortune
; mais le patriarche va bientôt mourir et tout un univers bien réglé bien
ordonné va sombrer en quelques années. Les juifs de Pologne sont les premiers
visés par l’antisémitisme et les nouvelles générations ont du mal à concilier
tradition et modernité.
Construit en dix parties, cet immense roman nous amène aux
réalités de personnages souvent attachants qui tentent de trouver du sens à la
vie et de faire de leur mieux pour un univers réconcilié. Mais leurs tentatives
sont souvent vaines et les horizons dégagés ne demeurent que la Palestine ou
l’Amérique.
Hadassah, Adèle et Barbara les trois femmes de Asa Heshel (homme
plus enclin aux études qu’à fonder un foyer), trois portraits bien distincts
mais qui ne pourront pas vivre sereinement leur passion. Surtout par son
inconstance Asa Heshel fait souffrir ses femmes, certes il ne maitrise pas tout
entre guerres révolutions arrestations déjà demeurer vivant est une gageure et
même s’il parvient à revenir vers Hadassah, fragile et instable comme il est,
il a du mal à savoir qu’elles sont les priorités dans ce chaos.
Très beau roman grouillant d’humanité, ce testament yiddish de
Isaac Bashevis Singer prix Nobel de littérature 1978 immortalise tout un monde
avec un bel élan.
François Szabó
La famille Moskat, de Isaac Bashevis Singer, J'ai lu, 2014, 858 p
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