Où la poésie permet d’alerter, informer et agir pour sauver des vies. Si il y a bien une fonction du langage de partager, c’est bien un élan vers la vie qui importe et ce salutaire élan de s’accomplir.
Six autres voix :
La mer était une bande en travers, caresse des pieds,
le plus aimable barrage de frontière.
Ce n’était plus à nous, mais au bateau d’aller,
le bagage déchargé des épaules, la mer était un soulagement.
Ce n’était plus aux jambes de monter,
pour nous, marcheurs, la mer est un chariot.
La mer pousse, confuse, un jour elle court vers l’est,
un autre elle veut le nord avec ses giclées de lait sur les vagues.
La mer est une girouette, les hommes marins sont des enfants féroces et amers, d’un orphelinat.
La mer n’est pas un fleuve qui connaît le voyage, mais une eau sauvage,
au-dessous c’est un vide déchaîné, un précipice.
Une poésie de la conscience et de l’action !
Merci Erri de Luca !
François Szabó
Aller simple, Erri de Luca, traduit de l’italien par Danièle Valin, Edition bilingue Poésie Gallimard, 2021, 300 pages
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à nous faire part de votre avis !