dimanche, octobre 06, 2013

Los minutos negros de Martín Solares


Traduction française par Christilla Vasserot,

Les minutes noires, Martín Solares, Editions Christian Bourgois Paris, 2009




Né en 1970 à Tampico au Mexique, Martín Solares est écrivain, éditeur et critique littéraire.

Les minutes noires est son premier roman.


A partir de la mort d'un jeune journaliste, l'enquête du policier Ramón Cabrera fait ressurgir d'anciennes histoires cachées et notre héros se lance dans une dangereuse quête de la vérité, comprenant que de nombreuses personnes, notamment certains de ses collègues, font tout pour entraver ses recherches.

Martín Solares nous propose, dans ce roman noir où il infuse quelques éléments de fantastique, la peinture d'une société ravagée par la corruption et le crime.

Ce jeune journaliste qui a été tué est donc « remplacé » par un flic intègre qui va à son tour mener l'enquête et découvrir comment certains de ses collègues ont, dans les années 1970, caché le nom du coupable d'une série de meurtres de fillettes.

Nous savons que dans certains pays, aujourd'hui, les journalistes ont d'énormes difficultés à réaliser un vrai travail d'enquête, et surtout à révéler au grand jour des vérités cachées. La fiction devient alors le moyen de décrire des situations pour donner à comprendre ces sociétés. Et le roman se présente comme un reflet de la dure réalité, car il est peut-être le seul lieu où il est possible de la mettre en scène.

Ici la littérature reflète ce sentiment de désarroi et même de désespoir qui touche la société mexicaine contemporaine, sachant que tous les puissants sont corrompus. La fiction devient un exutoire nécessaire pour des sociétés confrontées à une violence destructrice.

Voici l'un de mes passages préférés de ce roman :

« Il avait pris l'habitude de passer ses après-midi dans la cour de sa maison, assis dans un fauteuil, face à la lagune, à boire des bières tout en goûtant au spectacle des joncs en mouvement, des ratons laveurs, des loutres ou des poissons qui de temps en temps faisaient une apparition, ou des barques qui avançaient au fil de l'eau ; mais ce qui l'intéressait par-dessus tout, c'était cette route droite et interminable,juste sur la ligne d'horizon, sur laquelle se déplaçaient de minuscules camions sillonnant inlassablement un paysage planté de palmiers et de cassiers. Au lieu de boucler son rapport, Bernardo passait son temps à observer les serpents d'eau onduler sur quelques rues blanches et désertes, bâties sur des terrains qui, il y a de cela vingt ans, semblaient encore indomptables. »

Je vous en recommande la lecture !

Rachel Mihault














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