samedi, octobre 03, 2015

Emma et les choses...



Sophie Divry est née en 1979. Elle a été journaliste, notamment pour le mensuel La Décroissance, avant de se consacrer pleinement à l’écriture de romans. Son premier roman, publié chez Les Allusifs en 2010, a connu un beau petit succès.
La condition pavillonnaire est son troisième roman.




Elle y met en scène M.A, née dans le département de l’Isère dans les années 1950, qui grandit tranquillement dans un milieu modeste, obtient son bac avec mention, fait des études d’économie puis rencontre François, son futur mari, avec qui elle achète une maison dans une zone pavillonnaire.
Elle trouve un travail. Elle a un premier enfant, un garçon, puis le deuxième, une fille. Et sa vie s’écoule, dans le train-train quotidien. Elle s’ennuie un peu. Elle essaie le yoga. Elle prend un amant. Mais quelque chose lui manque, elle ne sait pas bien quoi…  M.A, oui, nous rappelle Emma Bovary. Beaucoup de choses les rapprochent, à part peut-être qu’M.A n’a pas le côté romantique d’Emma qui cherchait à retrouver dans sa vie quotidienne les sensations qu’elle avait pu ressentir dans ses lectures.
M.A est une femme d’aujourd’hui, qui vit dans la société de consommation. Elle et son mari cherchent le bonheur dans les choses qu’ils achètent. Ils nous font penser aux « héros » du roman de Georges Pérec, Les choses



"Vous louiez des bungalows, des appartements avec exigence de calme, cuisine équipée et accès facile à des restaurants typiques. Tu aimais la mer, la montagne c'était le truc de François, le côté vie saine, manger du fromage affiné dans des caves et revenir avec des bouteilles de vins régionaux dans le coffre. Il avait été décidé d'alterner, mais en pratique, comme c'était toi qui t'occupais des réservations, vous alliez plus souvent à la mer qu'à la montagne. Vous partiez un samedi matin, au plus tard à sept heures, la voiture chargée de valises. 
- Attends, je vérifie que le portail est bien fermé. Il ne s'agirait pas qu'on se fasse cambrioler..."
 
J’ai beaucoup aimé ce roman.
Je me suis donc précipitée pour acheter le quatrième roman de Sophie Divry, Quand le diable sortit de la salle de bains (éd. Noir sur blanc, 2015). Le registre est vraiment différent. Il s’agit d’une femme trentenaire qui tente de vivre de l’écriture et survit grâce à de petits boulots. Une situation difficile traitée sur le mode humoristique.
J’ai moins accroché. Même si la recherche est intéressante au niveau littéraire.

Avis aux Collecteurs : je peux vous prêter La condition pavillonnaire et/ou Quand le diable sortit de la salle de bains. Et on échangera nos impressions ?
Si ça vous dit… dîtes-moi ;)

Rachel Mihault
Sophie Divry, La condition pavillonnaire, Noir sur blanc, 2014

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à nous faire part de votre avis !