Ce
roman est le nouvel objet littéraire non identifié des Éditions Yovana dont on peut désormais penser que c’est la marque de
fabrique !
Après
la poésie autobiographique de
«Et ton absence se fera chair » de la
marocaine Siham Bouhlal, le
carnet de voyage intérieur de « La Solitude du Quetzal » du
français Jacky Essirard et
le curieux petit
livre de bord d’« Empreintes » de la québecoise
Christine Gilliet (dont je vous parlerai très bientôt), nous
voici, avec « Celui qui doute » d’Emmanuelle
Bessot, face à un
roman anthropologique !
« Hommage
à la culture lakota et troublante enquête anthropologique sur nos
origines, Celui-qui-Doute
nous entraîne dans une épopée haletante à travers les continents
et les âges. » nous
éclaire
l’éditeur.
Et
en effet, Emmanuelle Bessot nous
invite à découvrir ce qu’est
le peuple lakota au
21e
siècle. Pour cela, elle nous
entraîne sur les pas d’un jeune américain, Lakota par son père
et anglo-américain par sa mère.
« Oui, pourquoi suis-je ici,
concrètement ?
Je suis ici, disons, pour une quête
personnelle. Un requête, plus exactement. Je suis là pour
rencontrer Wakháŋ Tháŋka,
le Grand Esprit, et lui
demander de me rendre la foi. La tradition m’en donne la
possibilité, grâce à une pratique ancestrale que nous appelons
haŋbléčheya et que les
Américains traduisent par « quête des visions ». La
traduction n’est pas fausse, mais terriblement réductrice ! »
Pour
tenter d’y voir plus clair en lui même et de répondre à une
question quasi-métaphysique sur l’origine de l’Homme, sur le
chaînon manquant, ce jeune homme se lance donc dans cette quête des
visions. Et le récit qu’Emmanuelle Bessot nous en fait est tout à
la fois très poétique, onirique, et didactique… C’est là toute
l’originalité de ce roman. Une fois que le lecteur a compris qu’il
va voyager au pays de la connaissance tout en traversant le pays des
récits de vie, il se laisse porter par la feuille de sauge,
magnifique tapis volant de cette histoire !
« J’ai par instants le
sentiment de m’adonner à une psychothérapie dans le cabinet de
l’analyste. J’imagine un psy éclairé troquant son canapé
contre un lit de sauge, sans doute moins confortable qu’un divan,
mais davantage propice aux confidences, et je me prends à rire, par
bouffées soutenues qui éclatent et se brisent en un tonitruant
festival, me vidant de mes dernières réserves. »
Cette
quête des visions s’avère alors être un long voyage immobile qui
nous emmène dans tous les coins de la planète, à tous les âges de
l’humanité.
« Pourtant, quelque part,
c’est rassurant de savoir que je peux faillir sans que ma vie en
soit bouleversée.
Tu m’encourages d’un sourire :
- A présent, arrache les doutes de
ton cœur et laisse-les sur le bas-côté. Ils sont les œillères
qui masquent ta vue et tu ne pourras pas vivre totalement cette
expérience si tu ne parviens pas à t’en débarrasser. Ne garde
que tes espoirs contre toi, précieusement. Ils allégeront ta route.
Maintenant, va. Laisse-toi aller.
Ta voix s’éteint et je me sens
comme happé par une force invisible qui me projette sans ménagement
dans la couche odorante. J’ai la gorge nouée. Ce moment que
j’attends et que j’espère si intensément est enfin arrivé.
Bientôt mes certitudes d’homme moderne s’évanouiront
définitivement ou au contraire seront à jamais confortées. »
Au
delà de la quête initiatique, Emmanuelle Bessot tricote patiemment
une théorie. Une théorie sur l’origine de l’Homme qui, tout
bien réfléchi, n’est pas absurde du tout et même très
intéressante !
A
lire donc !
Et
si vous voulez en savoir un peu plus sur « Celui qui doute »
avant de vous lancer, allez donc visiter le petit blog qui lui a été consacré !
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