J'ai
trouvé ce roman passionnant.
On
y traverse l'histoire du Congo (Belge) depuis 1959 et son évolution
politique, de l'indépendance et du mirage de démocratie effleuré
lors de l'élection de Lumumba à la tête de la république
démocratique du Congo, à la dictature de Mobutu, le collectionneur
de palais qui a saigné le Zaïre de ses richesses naturelles pour
financer son train de vie de tyran milliardaire, laissant son peuple
exsangue et affamé.
Dans
ce décor un pasteur baptiste américain fanatique s'installe avec
femme et filles dans une mission désertée, résolu à sauver par le
baptême ces êtres pour lui primitifs et promis à la damnation,
qu'il ne cherche même pas à connaître.
Le
roman est écrit comme un journal à cinq voix tenu par son épouse
et ses quatre filles, prisonnières d'un destin qu'il leur inflige
avec froideur et violence et dont on ressent dès les premières
pages l'inexorabilité d'une douloureuse issue.
L'écriture
de Barbara Kingsolver, intelligente et sensible (je salue également
au passage le travail de la traductrice Guillemette Belleteste), m'a
emportée tout au long des 659 pages. A chaque voix de narratrice
elle attribue un ton différent et reconnaissable, et passe d'un
style d'écriture à l'autre avec une virtuosité qui force
l'admiration.
C'est
le genre de roman où l'on aimerait presque à chaque page avoir
quelqu'un à qui en citer quelques lignes, pour en partager la
richesse.
Laure
Schneider
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