Les
attachantes éditions L’atinoir nous emmènent cette fois au
Guatemala en nous faisant découvrir un recueil de nouvelles de celui
qui a gagné, entre autres, le 2e
Prix centro-américain Carátula
des nouvelles courtes en 2014, Rodrigo
Fuente.
Rodrigo Fuentes nous entraîne
essentiellement dans la ruralité du Guatemala, dans un univers qui
fait sérieusement penser au far west de l'époque de la conquête de
l’ouest.
On y parle rudesse et beauté de la vie dans la nature. On
y parle rudesse et beauté des relations humaines, de l’amour
sensuel, filial, familial, de la violence des règlements de comptes,
des intimidations des bandits en tout genre, des difficultés
économiques qui n’épargnent ni les plus pauvres ni les
« nantis »... Une lecture en clair-obscur.
Laurence Holvoet
« Tu as raison, m’a-t-il dit, il faut fêter ça, ce n’est pas tous les jours qu’on va sur une terrasse à la montagne. Henrick avait construit sa terrasse avec le peu d’argent qui lui était resté après avoir réglé d’anciennes dettes. Il avait fait des voyages pendant un jour ou deux pour transporter des planches en bois, un sac de ciment, construisant la terrasse en quelques semaines. Tu vas voir comme elle est jolie, a-t-il dit. Il a levé le menton vers le haut de la montagne : bon, il manque encore quelques petits détails, mais dès qu’elle sera complètement terminée, on emmènera ta mère.Il a servi deux nouveaux verres. On est resté là un moment à boire à côté du fossé. J’ai mis de la terre grasse devant la terrasse pour le jardin de ta mère, m’a-t-il dit. Comme elle aime bien s’occuper de ses plantes, elle sera toute contente de venir là-haut. Henrick a longuement respiré l’air qui montait de la vallée. Il nous a resservi et il a refermé la malle. Il n’a plus rien dit pendant un moment, il avait l’air d’hésiter. Elle a coûté cher cette terrasse. Mais elle aura fière allure, j’en suis sûr, elle aura fière allure. » in « La Terrasse », p.88
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