Déjà
dans son premier roman dont nous vous avons déjà parlé, La Solitude du Quetzal, Jacky Essirard nous invitait à parcourir avec lui les méandres des
souvenirs, de la mémoire, et en particulier des impacts toujours
très curieux qu’ont, sur chacun d’entre nous, nos aventures
sentimentales. Peu importe leur durée, l’âge à laquelle on les a
vécues, le nombre d’heures, de jours, de mois ou d’années
passés avec l’alter ego réel ou fantasmé. Peu importe aussi sans
doute ce que nous sommes devenus à la suite de ces aventures et
l’endroit de notre vie duquel nous les contemplons, duquel nous
tentons de rassembler leurs maigres bribes : nous avons juste
l’impression d’avoir été tatoués à vie par une relation dont
les ressorts nous ont souvent échappés. Ces aventures sentimentales
nous poursuivent, nous hantent.
Alors,
dans ce deuxième roman, toujours aux Éditions Yovana, Jacky Essirard nous embarque dans sa 2CV pour une virée en Hollande
qui a eu lieu l’été de ses vingt ans, l’Été 70 ! Souvenirs souvenirs encore une fois donc !
Vincent, son héros, a soixante ans passés et vient de subir une
opération chirurgicale sans gravité mais qui l’oblige au repos.
Il glisse alors dans une période d’introspection : un
souvenir mal digéré le taraude : il y a quarante ans, il a
vécu un été particulier, inoubliable, pendant lequel il a la
sensation d’être passé à côté de quelque chose d’essentiel à
sa vie, sans jamais avoir bien compris quoi. Il décide donc, une
bonne fois pour toutes, de poser ces souvenirs sur le papier et de
tenter d’y découvrir ce qui aurait bien pu lui échapper. Il en
résulte un récit qui mêle le passé à son présent. Dans le
présent, il nous raconte sa convalescence et sa vie amoureuse
épanouie avec une jeune femme de vingt-cinq ans sa cadette. Dans le
passé, il nous raconte comment - après une relation épistolaire de
deux ans qui a fait naître un amour forcément platonique avec une
Hollandaise croisée seulement trente secondes lors d’un voyage
scolaire - il est allé passer un mois dans la famille de celle-ci
qui, entre-temps, avait rencontré l’amour de sa vie (un autre,
forcément !).
Je
vous le dis de suite : j’ai lu ce roman presque d’une seule
traite. Et quand la fin est arrivée, j’en aurais bien repris un
morceau ! L’auteur manie l’art de l’introspection avec
honnêteté, sincérité et humour. Il explore tous les angles de vue
possibles et il construit un récit qui ne laisse que très peu de
temps morts. La chute, la conclusion, est – bien entendu ? -
ouverte ! J’ai super envie de lui dire : « Et
après ? Que s’est-il passé ? Raconte ! ».
Cerise sur le gâteau, le récit est émaillé de clins d’œil et
de références aux incontournables des années soixante-dix :
pour ceux qui les ont connues, c’est un sacré coup de jeune, et
pour ceux qui ne les ont pas connues, c’est un tableau très
joliment brossé ! Bref ! Roman vivifiant et optimiste, une
excellente lecture pour l’été, mais pas que…
Laurence
Holvoet
Quelques
extraits (super difficile de choisir !)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N'hésitez pas à nous faire part de votre avis !