« Trencadis est le mot qu’elle retient. Une mosaïque de céramique et de verre, lui explique-t-on. De la vaisselle cassée, recyclée, pour faire simple. Si je comprends bien, le trencadis est un chemin bref de la dislocation vers la reconstruction. »
Et c’est bien cela la vie de Niki de Saint-Phalle, une enfance disloquée, une enfant délaissée par sa mère, violée par son père, qui se marie à 18 ans, est très vite mère et qui bientôt quitte mari et enfants pour aller à Paris pour enfin tenter d’être elle-même.
Et c’est à une construction-reconstruction que nous assistons à travers des choix de vie et à l’élaboration progressive d’une œuvre, d’abord une peinture qui saigne ou souffre (« Grand tir, tir à volonté » ou « Les Mariées »). Viennent ensuite les fameuses Nanas, « des femmes massues », joyeuses, opulentes, puis l’extraordinaire manifeste féministe qu’est « Le Hon », femme énorme dans laquelle on entre par le sexe ; et enfin cette œuvre ultime, « Le jardin des Tarots », créé en Toscane, véritable accomplissement : « Je montrerai tout , dit-elle, de mon cœur, mes émotions,vert-rouge-jaune-bleu-violet. Haine-Amour-rire-peur-tendresse. »
C’est un livre à l’écriture juste et précise qui restitue, au-delà de la personne de Niki de Saint-Phalle, l’ambiance artistique de toute une époque. Une belle découverte.
Françoise Jarrousse
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