Parcourir
ce catalogue d’exposition est un véritable plaisir. Cela prolonge et amplifie
la visite au M.O.C.O. Montpellier Contemporain, s’y retrouve ce qui interpelle,
ce qui désigne, ce qui est créé, le tout avec l’ardente volonté de présenter en
Afrique même les œuvres des créateurs du continent. En ces jours, à
Montpellier, Angélique Kidjo chante au Peyrou et à l’Opéra Comédie tandis que,
à la Halle Tropisme, un îlot de United States of Africa présente des
expositions photographiques, des artisanats, des spécialités africaines et une
monnaie, l’Afro, convertie à l’occasion.
La
capacité à réinventer le monde est merveilleuse et même la progéniture à foison
est ici faite d’argile et même si une certaine inquiétude s’y recèle, la vie
surmonte les obstacles.
Le
poème du bien-aîmé est une œuvre délicate et sensible,
sonore et habitée, une sorte de saudade universelle.
Les
despotes qui vendent leurs peuples aux colons sont les éléments les plus
décriés et il est à se demander si le lot de la monarchie est donc fatalement
cruel surtout quand il se justifie de droit divin. L’Afrique aurait-elle moins
souffert si ses reines avaient eu ce tel pouvoir des femmes de préservation et
de protection ? Elles sont ici représentées, recousues sur des portraits,
de femmes puissantes garantes de la paix, de la justice et de la prospérité.
Les
photographies splendides fixent l’histoire et se révèlent effectivement au sens
propre et figuré.
Pour
appréhender la réalité l’invention d’un alphabet est le premier pas vers la
réconciliation et le sentiment d’unité africaine.
François
Szabó
Cosmogonies. Zinsou, une
collection africaine, par le Collectif MOCO Montpellier Contemporain (France), Silvana Editoriale,
2021, 192 pages