dimanche, septembre 09, 2018

"Le Nord du monde" de Nathalie Yot (France)

La rentrée de La Contre Allée est prometteuse. On vous parlera bientôt très probablement du nouveau titre d’Alfons Cervera. Mais là, c’est le premier roman de NaTYot, oups, pardon ! de Nathalie Yot qui est à l’honneur.
NaTYot est poète et performeuse, elle vit à Montpellier. Je l’ai rencontrée avec son recueil « Je n’ai jamais été mais il est encore temps ». Et aujourd’hui, Nathalie Yot a écrit son premier roman, dans la même veine que sa poésie. D’ailleurs, il y a des clins d’œil comme « Je ne sais pas danser », l’un de ses poèmes électros qui est repris par bribes dans l’un des chapitres...

Son écriture est du genre coup de poing. Non. Percutante. Du genre qui frappe l’esprit, qui réveille, mais qui ne fait pas nécessairement mal. Au contraire presque. C’est un peu chirurgical. Sans aucune fioriture, elle réussit le tour de force de décrire les sensations, les émotions, d’une manière très très précise. C’est très fort ça. Cette économie de mots pour un résultat si foisonnant.
Dans « Le Nord du monde », la narratrice est sur le départ. Dans une urgence interne absolue, elle doit partir alors elle part. On comprend que c’est sa façon de trancher dans le vif de sa vie pour cesser de souffrir d’une rupture amoureuse. Pour elle, une question de vie ou de mort. Elle nous raconte son voyage. Son récit m’a parfois rappelé celui du Molloy de Samuel Beckett. Sans doute à cause de cette manière d’aller au bout de ses capacités physiques et d’en faire une description tellement réaliste que l’on ressent ça dans nos os.
Donc, une histoire de fuite, oui. Et d’amour aussi, bien sûr. Sinon on meurt. Et l’amour parfois, ça prend des tours inattendus. Et quand, autour et dedans, tout est débordant, ça peut aussi déraper. Et quand ça dérape grave, on peut être tenté de fuir encore. Mais souvent, et là c’est le cas, on peut aussi choisir de ne pas le trahir cet amour, de ne pas se trahir. Alors on reste, on rentre, on assume…
Tout ça en 145 pages. Que j’ai lues presque d’une seule traite. Outch !

Laurence Holvoet





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