mardi, mars 21, 2017
"Contre-jour", de Sara Rosenberg (Argentine)
dimanche, septembre 09, 2018
"Le Nord du monde" de Nathalie Yot (France)
dimanche, septembre 16, 2018
"Un autre monde - Otro mundo", Alfons Cervera (Espagne)
mardi, décembre 08, 2020
"Freshkills" de Lucie Taïeb (France)
La lecture du livre de Lucie Taïeb, Freshkills, recycler la terre, a fait remonter à ma mémoire une lecture ancienne, celle d’une nouvelle d’Alejo Carpentier, Vuelta a la semilla (Retour à la source ou à la semence), que je n’ai jamais oubliée : un vieil homme, assis sur un banc, regarde des ouvriers qui démolissent une grande maison et, au fur et à mesure que la maison s’écroule, lui la reconstruit mentalement et fait revivre son histoire.
Il me semble qu’on peut relier cette nouvelle au travail de Lucie Taïeb commencé avec sa thèse, Territoires de mémoire, l’écriture poétique à l’épreuve de la violence historique, (Garnier 2012), ouvrage passionnant qui est, au-delà d’un travail universitaire rigoureux, le fruit d’une démarche intime et profonde.
Cette même démarche, on la retrouve dans Freshkills publié en 2019 au Canada et qui vient de sortir à La Contre Allée dans la collection bien nommée, Un Singulier Pluriel.
vendredi, octobre 16, 2020
"L'Arrachée belle" de Lou Darsan (France)
Une fois encore, La Contre Allée délaisse les grands axes et nous emmène sur des chemins de traverse, à la découverte d’un univers singulier. Cet univers c’est celui de Lou Darsan, blogueuse, voyageuse, dont le premier ouvrage, « L’Arrachée belle », est paru il y a peu.
C’est un livre dans lequel on peut refuser d’entrer ; mais si on se laisse porter par le flot des mots, on est embarqué dans un voyage inoubliable et qui nous interroge.
Au centre du récit, il y a une jeune femme au mal-être profond. La ville où elle vit l’oppresse. Dans l’appartement qui est le sien elle étouffe. L’homme qui est son compagnon est devenu un étranger. Tout vacille autour d’elle et en elle. Elle a même peur de disparaître par la bonde de la baignoire.
Alors, dans un ultime sursaut, elle s’arrache à cette vie mortifère et elle part :
mercredi, mars 29, 2023
"Nuits de noce" de Violaine Bérot (France)
Ce petit livre il faut seulement l’effleurer, ne rien dévoiler de l’histoire qu’il raconte. Ne pas dire pourquoi ni pour qui il a été écrit. Simplement se laisser porter par les mots. Par cette histoire d’un amour incandescent et doux à la fois, d’un amour unique, hors du commun, qui se prolonge toute une vie. Cela commence ainsi :
« Dès le premier moment aperçu et aimé
instantanément
lui
l’homme interdit
le prêtre
là
devant la foule
Dès le premier moment convaincue
moi
que lui serait
l’homme de ma vie. »
vendredi, mars 03, 2017
"Témoin" de Sophie G. Lucas (France)
lundi, septembre 19, 2022
"Le Pion" de Paco Cerdà (Espagne)
Après « Les Quichottes », voyage dans les territoires désertés de la Laponie espagnole, Paco Cerdà revient, toujours à la Contre Allée, avec « Le Pion » (« El Peón »), un livre qui, au vu des ouvrages cités en référence, est le fruit d’un extraordinaire travail d’investigation. Et le résultat est passionnant.
À partir des 77 mouvements de la partie d’échecs qui vit s’affronter en janvier 1962, à Stockholm, deux génies de la discipline, Arturo Pomar « le petit facteur espagnol » et Bobby Fisher, l’américain ambitieux et mégalomane, à partir de cette partie donc, Paco Cerdà tisse une histoire politique et humaine qui nous ramène au temps du franquisme et à celui de la guerre froide.
lundi, mars 06, 2017
"Frictions" de Pablo Martín Sánchez (Espagne)
mardi, mars 10, 2020
"Rouge Pute", Perrine Le Querrec (France)
mercredi, mai 19, 2021
"Les Quichottes. Voix de la Laponie espagnole" de Paco Cerdà (Espagne)
La petite maison d’édition « Pepitas de calabaza » (Graines de courge, un bien joli nom pour une maison d’édition), qui elle aussi emprunte les chemins de traverse, a publié en 2017 Los últimos. Voces de la Laponia española, œuvre d’un jeune journaliste trentenaire originaire de la région de Valencia, Paco Cerdà. La Contre Allée nous fait un bien beau cadeau en en publiant la traduction sous le titre Les Quichottes. Voix de la Laponie espagnole.
La Laponie espagnole ou Serranía Ibéríca, c’est un territoire de montagnes aux hivers rigoureux qui s’étend sur les provinces de Guadalajara, Teruel, La Rioja, Burgos, Valencia, Cuenca, Zaragoza, Soria, Segovia et Castelló. Un territoire qui compte 1355 villages mais au total pas plus de 500 000 habitants, soit une densité d’à peine huit habitants au kilomètre carré. Le territoire le moins peuplé d’Europe « cette tache désertée et agonisante qu’on appelle serranía ibérica » (p.50)
Paco Cerdà a entrepris un voyage hivernal de 2500 km au cœur de cette Espagne dépeuplée, cette « Tierra de los Pocos », ce « País de los Nadie » (la Terre des Peu Nombreux, le Pays des Personne).
vendredi, août 22, 2014
"Tant de larmes ont coulé depuis, tantas lagrimas han corrido desde entonces" d'Alfons Cervera
Marc Ossorguine, qui a animé cette rencontre à Montpellier, a déjà très bien dit ce que l'on peut en dire ! Voici donc l'article qu'il a publié sur son blog "Fil de lectures" et qu'il a accepté de republier ici, sur Version Libre... A la suite de son article, j'ai ajouté quelques extraits pour vous donner une idée et envie de partir en exploration !
Des voix exilées
jeudi, avril 22, 2021
"Tea rooms – Femmes ouvrières" de Luisa Carnés (Espagne)
Luisa Carnés (1905-1964) m’était complètement inconnue et il faut vraiment remercier la petite maison d’édition espagnole Hoja de lata établie à Gijón qui, en 2016, a décidé de republier l’un de ses romans, « Tea-rooms-Mujeres obreras » initialement paru en 1934. Il faut également remercier La Contre Allée, qui nous emmène toujours plus loin sur ses chemins de traverse, de nous en donner maintenant la version française.
Ce roman est une perle rare et Luisa Carnés une femme au parcours exceptionnel. Contemporaine de la fameuse Génération de 27 qui comptait en ses rangs, FG Lorca, Rafael Alberti, Luis Cernuda, Dámaso Alonso, Vicente Aleixandre, Jorge Guillen,… elle aurait dû être sur la fameuse photo des Sin sombrero, ces artistes féministes qui ont accompagné ces grands poètes. Elle aurait dû, mais elle n’était pas de leur monde et on l’a oubliée. Née dans une famille pauvre, elle a travaillé dès l’âge de onze ans et notamment, à un moment de sa vie, dans un salon de thé. Autodidacte, militante communiste et féministe, elle doit s’exiler quand éclate la guerre civile. Passée par l‘un des camps de réfugiés du sud de la France, elle embarque avec d’autres intellectuels républicains sur le fameux transatlantique Veendam, affrété par le président mexicain Lázaro Cardenas. Elle vivra et écrira au Mexique jusqu’à sa mort, accidentelle, en 1964.
samedi, février 06, 2021
"Un père étranger" de Eduardo Berti, traduction J.-M. Saint-Lu (Argentine)
Ce « Père étranger »
qui vient de paraître à la Contre Allée est un étonnant jeu de
miroirs qui met en scène un fils écrivain, l’auteur lui-même,
qui cherche à comprendre son père qui vient de mourir et lui a
laissé en héritage un roman inachevé, « La Dé
route ».
Dans le même temps le fils écrit ou tente d’écrire une
biographie romancée de Joseph Conrad et pour ce faire se rend dans
le Kent, à Pent Farm, où ce grand écrivain a vécu à une période
de sa vie avec sa femme Jessie et son fils Borys.
jeudi, avril 08, 2021
« Entre les rives » de Diane Meur (France)
En octobre dernier, je partageais avec vous quelques lignes du livre de la traductrice Corinna Gepner, « Traduire ou perdre pied » paru aux éditions La Contre-allée. Avec celui dont je vais vous parler maintenant, ce livre inaugurait la création d’une nouvelle collection baptisée « Contrebande » et consacré à la traduction : « Contrebande fait entendre la parole d’un traducteur ou d’une traductrice, un parcours, une réflexion, le bruit de la traduction » nous disent-ils.
Donc, « Entre les rives » est le témoignage de Diana Meur, traductrice de l’allemand et de l’anglais qui a la particularité supplémentaire d’être également auteure reconnue de romans.
Si l’on doit comparer les deux ouvrages, je dirais que celui de Corinna est une collection de sentiments, d’impressions, une peinture intime de ce qui l'a amenée et la mène à la traduction littéraire, tandis que celui de Diane est plutôt une somme de réflexions autour du travail d’écriture qui passe autant par ses expériences de traduction que celles d’écriture « pure ».
mardi, juin 24, 2014
"La Isla Celeste" de Sara Rosenberg
Les plus jeunes hispanophones, en esprit ou en âge, peuvent quant à eux découvrir "La Isla Celeste", une histoire poétique et militante illustrée de dessins de l'auteure elle-même.
"La Isla Celeste" s'appelle ainsi car elle est toute bleue. Entièrement bleue. Comme le ciel, avec toutes les nuances de bleu. Bleus sont les arbres qui y poussent et les animaux qui y vivent. Au delà de sa couleur, l'île n'est pas ordinaire, car elle éprouve des émotions et peut être triste ou joyeuse. Toute petite et délaissée par les navires qui passent au large elle est un refuge pour les animaux qui y vivent et avec lesquels elle parle.
Céleste ne connaît pas les couleurs. Elle les voit de loin en loin, sur les navires qui n'abordent jamais ses côtes. Mais elle voudrait tant connaître les couleurs qu'elle en devient triste. Son désir envahissant pour ce qu'elle n'a pas la rend si triste que sa tristesse devient contagieuse.
Les animaux vont alors décider de chercher pour elle les couleurs et lui en font a surprise. Petit à petit Céleste prend des couleurs, fleurs et plumages se parent de toute la gamme de l'arc-en-ciel Iris. Heureusement, un petit coin de l'île a été conservé tout bleu et cela sauvera la baleine Ismael.
Mais tant de couleur finit par attirer l'attention... et une jour débarque un humain plein de projetspour l'île de toutes les couleurs... pleins de projets menaçants... les habitants de l'île auront plusd'un tour à jouer aux promoteur séduit par les couleurs, mais cela suffira-t-il à conjurer le danger ?
Une fable qui parle de désir et d'ambition, d'écologie et de solidarité, dont la clarté de la langue est fort bien adaptée à de jeunes lecteurs ou auditeurs (à partir de 8 ans pour l'éditeur) mais qui peut aussi enrichir bien des plus grands. Des bien plus grands même.
Vous aurez sans doute du mal à trouver "La Isla Celeste" dans les librairies hexagonales, mais il suffit d'un voyage en terres hispaniques, réel ou virtuel, pour prendre la mer dans ces eaux où vous croiserez peut-être aussi Maurice Sendak et Max et ses maximonstres...
vendredi, juillet 07, 2017
"In Utero" de Julien Blanc-Gras (France)
mardi, octobre 06, 2020
« Traduire ou perdre pied » de Corinna Gepner (France)
Dans ce texte fragmenté, elle nous livre ce qui l’anime, ce qui la pousse, ce qui la fait douter… en permanence ! Cela se lit d’une seule traite, c’est un pur régal.
Morceaux choisis :
« Plus je traduis, moins je sais. Plus j’ai d’habileté, plus le sol se dérobe sous moi, plus les mots, les phrases révèlent leur double, leur triple fond et bien plus encore. Je ne cesse de composer avec le vertige. Le texte, foncièrement, m’échappe, et pour travailler je dois faire comme si je savais, juste comme si. »
« La traduction est pour moi une lente et systématique destruction de ce que je croyais savoir. Car il y avait la croyance en un savoir possible et le désir de bâtir sur du solide. Cette croyance-là s’effrite de jour en jour. »
lundi, juin 14, 2021
"Ils" de Natyot (France)
« Ils », c’est un titre par défaut, par défaut de notre langue qui n’englobe pas, comme le fait le « they » anglais, le masculin et le féminin. Parce que « Ils », c’est « eux », c’est « elles », c’est « nous ». Parce que c’est de notre vie qu’il s’agit, de choses qu’elle observe, qui nous relient les uns aux autres. Elle dit : « J’écris sur ce que j’observe des autres,… sur ce qui se passe entre nous, les autres, nous, quels autres sommes-nous ? ».
mardi, mai 07, 2024
« Border la bête » de Lune Vuillemin (France / Amérique du nord)
Roman poétique et sensible.
C’est le récit d’une saison dans un refuge de vie sauvage au Canada, par les yeux et l’âme d’une voyageuse en (dé)route qui, accueillie par les deux responsables du site, fait une pause.
C’est une ode à la vie foisonnante loin des villes et au milieu des arbres. Une tentative d’inventer de nouveaux langages pour évoquer des perceptions subtiles et primordiales.
À lire !
Laurence Holvoet
"Border la bête" de Lune Vuillemin. La Contre Allée, 2024. 192 p.
Extraits :
(page 54)
"— Toi, à quoi es-tu attentive quand tu es seule en forêt ?