mercredi, mars 11, 2015

Isabel Alba

Isabel Alba est romancière, scénariste et photographe. 
La verdadera historia de Matias Bran (La véritable histoire de Matias Bran) est son deuxième roman.
Elle sera présente pour la prochaine Comédie du livre de Montpellier. Profitons-en !

Nous sommes à Madrid en 2010. Matías Bran, 65 ans, se trouve seul dans une chambre. Il est sur le point de se suicider. Il positionne son revolver dans sa bouche... Près de lui se trouvent des carnets de notes, des photos, et une valise confiée par son grand-père, qu'il n'a jamais ouverte, et qui contient toute une histoire. Si Matías Bran appuie sur la gâchette, cette histoire tombera dans l'oubli.



Le livre 1, intitulé El recinto Weiser (Les usines Weiser) revient sur l'histoire de cette famille. Elle se situe en Hongrie, au début du 20e siècle. Nous faisons connaissance avec une jeune fille, nommée Örzse, issue d'un milieu très défavorisé, et de son jeune frère, Miklós Brasz. Tous deux vont aller travailler dans l'usine d'armement Weiser. Va arriver la première guerre mondiale, et alors que certains ouvriers cherchent à convaincre leurs camarades d'aller combattre pour leur patrie, Örzse pour sa part milite pour la révolution, afin d'en finir avec le système capitaliste et renverser les dirigeants qui exploitent les ouvriers. 
Miklós, lui, va s'engager et partir faire la guerre, mais devant les horreurs qu'il voit, il décide de déserter.

« Miklós Brasz había enterrado a hombres con los que se había emborrachado la noche anterior en la trinchera o con los que había jugado a las cartas.
Miklós Brasz había visto caer a su lado a muchachos a los que había leído las cartas de sus novias o de sus madres.
Miklós Brasz había saltado en el campo de batalla por encima de los cadáveres de quienes le daban las órdenes.
Miklós Brasz había pisoteado en su huida a quienes había odiado y a quienes había amado. »

En 1919, c'est la révolution communiste, qui apporte de grandes avancées sociales, mais qui sera rapidement réprimée et suivie d'une dictature très dure.
Miklós va alors fuir et il se retrouvera en Espagne, sous le nom de Miguel Bran...
Nous attendons avec impatience le livre 2 pour connaître la suite de cette saga familiale. La valise en question ici a-t-elle une lointaine parenté avec celle de Walter Benjamin ? Il nous faudra patienter pour tenter de le savoir...
Même si ce récit est un peu trop didactique à mon goût, je l'ai trouvé très agréable à lire. L'écriture d'Isabel Alba est intéressante car très visuelle et poétique, inspirée par le théâtre et le cinéma.
J'ai bien aimé les réflexions d'Emma Fräter, amie de Örzse, qui nous explique ce que signifia pour elle l'apprentissage de la lecture :
« No he hecho otra cosa que trabajar, año tras año, día tras día, doce horas diarias ; de las máquinas al jergón, del jergón a las máquinas. […] Fue cuando Ilona Mennyei me enseñó a leer, ¿te acuerdas ?, cuando todos, uno tras otro, aprendimos a leer. La idea partió de Akos Zeléndy y creo que también de Örzse Brasz. Y fue una idea provechosa, al menos para mí, porque leer es la primeras cosa buena que me ha pasado en la vida. De pronto, después de muchos días de perder horas de sueño intentando juntar las letras, éstas formaron palabras y las palabras representaban ideas, y aunque aún no había cumplido doce años, nunca podré olvidarlo, empecé a darles vueltas y vueltas a esas ideas hasta que las entendí y entonces se abrió un mundo, nuevo y enorme, ante mis ojos. […] Y entonces, al fijarme en ellas por primera vez, comprendí para qué veníamos al mundo, que era algo que nunca me había entrado en la cabeza, no estábamos aquí para trabajar como mulas, no estábamos aquí para sufrir como dicen los curas, sino para ser felices. […] Frank, tú lo sabes, son solo algunos hombres los que han hecho el reparto de todas las cosas naturales y buenas que tiene el mundo, esas que están ahí para aportarnos la pequeña dosis de felicidad que nos corresponde a cada uno de nosotros. Esos hombres egoístas y malos se han quedado con todas ellas y para justificar su robo, porque en realidad son de todos y ellos se las han apropiado, nos enseñan con patrañas divinas, con cielos lejanos y bendicen su hurto llamándolo propiedad privada y haciéndolo, encima, hereditario para que pase de generación en generación. »

Rachel Mihault

La verdadera historia de Matias Bran, Libro 1: El recinto Weiser, Isabel Alba, Montesinos, 2011
Le roman a été traduit en français par Michelle Ortuno et publié par les éditions la Contre Allée sous le titre La véritable histoire de Matias Bran












































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