Extractos
de
34
cuentos cortos y un gatopájaro
de Evelio
Rosero
Destiempo
Libros SAS (Bogotá,Colombia), 2013
traducidos por Laurence Holvoet
"34 cuentos cortos y un gatopájaro, comme son titre
l'indique, est un recueil de contes très courts - quelques lignes -
très récréatif, jouant beaucoup avec les mots et les images. Ce sont des
quasi-instantanés, des scénettes cinématographiques et parfois
surréalistes... Cette lecture est susceptible de plaire autant aux
adultes qu'aux enfants ! La version française n'existant pas, c'est pour
partager cette lecture avec mes enfants que l'envie de traduire
quelques-uns de ces contes m'a saisie et que je ne lui ai pas résisté !"
Laurence Holvoet
Página 39
A la deriva
"Encontró en el bosque a
un niño de once años que le dijo que en la realidad no era un niño
de once años y tampoco un niño sino una niña de quince años y que
no estaban en un bosque sino en un valle y que ella nunca había sido
encontrada por él sino que ella lo había encontrado a él con el
único deseo de explicarle que no era un niño de once años en el
bosque y que aquello no era un bosque sino un valle y que lo mejor
que podían hacer era caminar tomados de la mano hasta un bosque para
entonces acabar de comprenderse o comprender que a lo mejor él
tampoco era él sino era otro y que bien pudiera suceder que ninguno
de los dos supiera a qué atenerse frente a un autor que huye inmobíl
en la calle bajo esta lluvia dura y permanente."
A la dérive
"Il rencontra dans la forêt un enfant
de onze ans qui lui dit qu'en réalité il n'était pas un enfant de
onze ans et pas non plus un enfant mais une enfant de quinze ans et
qu'ils n'étaient pas dans une forêt mais dans une vallée et
qu'elle n'avait jamais été rencontrée par lui mais qu'elle l'avait
rencontré elle dans l'unique but de lui dire qu'elle n'était pas un
enfant de onze ans dans une forêt et que ce n'était pas une forêt
mais une vallée et que le mieux qu'ils pouvaient faire c'était de
se prendre par la main pour marcher jusqu'à une forêt pour alors
enfin se comprendre ou au moins comprendre que lui non plus n'était
pas lui et qu'il était un autre et qu'il pourrait bien arriver
qu'aucun des deux ne sache à quoi s'en tenir face à un auteur qui
fuit immobile dans la rue sous cette pluie dure et permanente."
Página 43
Una muerte
"Se sentó a escribir
frente a la mesa cuando, de súbito, alguien abrió la puerta del
aposento. Miró un personaje inverosimíl, que vestía un largo
abrigo de piel, un anciano de mirada brillante y sonrisa desdentada,
apuntándolo a él con un arma de fuego, luminosa y fría. Se trataba
de un personaje inédito. Lo miró apuntar cuidadosamente y lo
escuchó decir: “Abre bien los ojos, esto no es un cuento".
Une mort
"Il s'assit devant la table pour écrire
lorsque, tout à coup, quelqu'un ouvrit la porte de l'appartement. Il
vit un personnage extravagant, vêtu d'un grand manteau de cuir, un
vieux au regard brillant et au sourire édenté, qui le tenait en
joue avec une arme à feu luisante et froide. C'était un personnage
inédit. Il le regarda le viser soigneusement et il l'entendit lui
dire : « Ouvre bien les yeux, ceci n'est pas une
histoire".
Página 45
Otra muerte
Cada noche lo escuchábamos
hablar en la cocina. La última noche detuvo intempestivo un relato
de duendes para preguntarnos qué sucedería si al despertar no nos
encontráramos en el mismo sitio de siempre.
-Sería
extraño, o risible -dijo-, despertar en algún paraje remoto, donde
solamente nos rodeara lo inesperado. Pero puede ocurrir -añadió
bostezando, resignado o indiferente-, que despertáramos como todas
las mañanas: un idéntico rincón entre cuatro paredes, los mismos
rostros saludándonos. Ambas situaciones son deplorables -finalizó,
despidiéndose.
Al día siguiente no
despertó.
Une autre mort
Chaque soir nous l'écoutions parler
dans la cuisine. Le dernier soir, il interrompit sans prévenir une
histoire de lutins pour nous demander ce qui arriverait si à notre
réveil nous n'étions pas là où nous sommes toujours.
- Ce serait étrange ou amusant, dit-il, de se réveiller dans un endroit reculé, où nous ne serions entourés que de choses étranges. Mais il peut arriver, ajouta-t-il en baillant, résigné et indifférent, que nous nous réveillions comme chaque matin : au même endroit entre quatre murs, avec les mêmes têtes pour nous saluer. Ces deux alternatives sont désolantes, conclut-il en nous saluant.
Le jour suivant, il ne se réveilla
pas.
NB : Nos tentatives d'entrée en contact avec l'éditeur Destiempo Libros afin
d'obtenir l'autorisation formelle de la traduction des extraits en
français de ces trois contes ayant échoué, nous les publions en nous
engageant à les retirer si le détenteur des droits se manifestait en ce
sens.
Pour en savoir plus sur le travail de traduction de Laurence Holvoet, consultez son site :
http://laurencehtrad.canalblog.com/
Pour en savoir plus sur le travail de traduction de Laurence Holvoet, consultez son site :
http://laurencehtrad.canalblog.com/