Comme chaque année, des auteurs venus du monde entier s'y sont retrouvés et parmi eux Ricardo Piglia, Rosa Montero, Joe Sacco, Laura Restrepo, Gael García Bernal, Melania G. Mazzucco, John Boyne, Virginie Despentes, Irvine Welsh, David Foenkinos, Beatriz Preciado, Emmanuel Carrère, Yoani Sanchez, Juan Campanella, Cees Nooteboom, Víctor del Árbol, et beaucoup d'autres encore.
Víctor del Árbol étant venu à Montpellier à quelques reprises ces dernières années, les liens d'amitié se sont noués entre lui et quelques membres de l'AFCM. Sachant qu'il partait à Cartagena, il a promis à Paula Cadenas de nous envoyer quelques lignes décrivant ses impressions de voyage... Voici donc ce joli cadeau spécialement rédigé pour nos lecteurs !
Merci Victor !
El escritor, este escritor que habita en mí, tiene vocación de pájaro, no sé qué clase de pájaro, de los que vuelan al menos. Vocación errante, de aire, en busca de destinos y tiempos en los que posar la mirada. No una mirada en lontananza, no la mirada pasiva del testigo. Yo viajo para quedarme antes de continuar, viajo para aprender y desaprender lo sabido. Viajo porque, como quien sueña, el mundo y los Hombres son mi camino. Con esta declaración de intenciones que se van de mis ojos a mis dedos, de mi corazón a mis palabras escritas, me presento en Colombia, llevando a Álvaro Mutis en mi bolsillo. Con esa vocación de aire que me enseñaron de chico, acaricio infantilmente el muro de la casa de Márquez, como quien acaricia el lomo de un gran ser durmiente.
La palabra escrita nunca es suficiente, cierto, no puede explicar el aceleramiento del pulso cuando, sentado en el baluarte de San Lorenzo, siento que la noche me envuelve como una capa de horizontes por descubrir. Y aun así, solo me queda escribirlo, antes de sentir en las alas la llamada, otra vez, del viento.
Que lo disfruten conmigo.
Víctor del Árbol
Et pour nos lecteurs non-hispanophones, voici une version française...
L'écrivain, cet écrivain qui m'habite, a la vocation de l'oiseau, je ne sais pas de quel genre d'oiseau, de ceux qui volent en tout cas. Vocation errante, poussée par le vent, à la recherche de destins et d'époques sur lesquels poser le regard. Pas un regard dans le lointain, pas le regard passif du témoin. Je voyage pour m'arrêter avant de continuer, je voyage pour apprendre et désapprendre ce que je sais. Je voyage parce que, comme dans les rêves, le monde et les Hommes sont mon chemin. Avec cette déclaration d'intention qui va de mes yeux à mes doigts, de mon cœur aux mots que j'écris, j'arrive en Colombie, Álvaro Mutis dans ma poche. Et, avec cet air de ne pas y toucher qui vient de mon enfance, tel un gosse, je caresse le mur de la maison de Márquez, comme on caresse le flanc d'un géant endormi.
Les mots écrits ne suffisent jamais, c'est certain, ils ne peuvent pas expliquer l'accélération de mon pouls lorsque, assis dans la citadelle de San Lorenzo, je sens que la nuit m'enveloppe telle une cape d'horizons encore à découvrir. Et, pourtant, je ne peux que les écrire, avant de sentir dans mes ailes, une fois encore, l'appel du vent.
Venez donc vous régaler avec moi.
Víctor del Árbol
(Traduction de Laurence Holvoet)
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