(Pour le récit du début de cette soirée, voir là : Semana Cultural de l'AFCM : Soirée poésie du 4 avril 2014 #1 et là : Semana Cultural de l'AFCM : Soirée poésie du 4 avril #2 )
La
place de la poésie en Colombie et le Festival International de la Poésie de
Medellín
L'un
des objectifs de notre association, c'est de nouer des liens entre la
Colombie et la région Languedoc Roussillon. La poésie
en Colombie a une place dans la vie quotidienne et culturelle qui n'est pas la même
que celle qu'elle occupe en France. C'est pourquoi nous avons
souhaité la présence de trois poètes languedociens, François
Szabó, Michel Arbatz et Christian Malaplate, qui sont tous les trois
très actifs dans la diffusion et le partage de la poésie dans notre
région et en France.
Mais
d'abord, quelle est la place de la poésie dans la vie des
Colombiens ?
Les
poésies de Rafael
Pombo par exemple est dans l'esprit de tous les enfants et
ex-enfants colombiens ! Tous sont capables d'en déclamer
quelques unes... Comme dans la plupart des pays d'Amérique Latine,
la poésie - et la nouvelle - occupe une place plus importante que le
roman et les poètes sont nombreux. Dans la Colombie contemporaine,
les poètes ont même réussi à se grouper et à former une entité
culturelle qui compte : la
vidéo que nous avons projetée a été enregistrée à Medellín
dans le cadre du très célèbre
Festival
Internacional de Poesía de Medellín. En
2014, ce sera la 24ème édition !
Ce
festival unique en son genre a été créé en 1991 par un groupe de
poètes colombiens décidés à apporter de la lumière au pays en
faisant vivre la poésie, en dépit des violences extrêmes qui
touchaient la Colombie de ces années-là (et qui n'ont
malheureusement pas franchement disparues). Ils avaient déjà
commencé à s'organiser via la création d'anthologies et de revues
de poésie telles que Prometeo et Puntoseguido. Ces poètes
fondateurs du festival sont Ángela García, Gabriel Jaime Franco, Javier Naranjo, Carlos Enrique
Ortiz, Alberto Vélez, Gabriel Jaime Caro, Jota Arturo Sánchez,
Sarah Beatriz Posada, Jairo Guzmán et, surtout, Fernando Rendón,
directeur du projet.
En
avril 1991, ils ont réussi à organiser « Un día con la
poesía », et ce sera donc la première édition de ce qui
s'appellera ensuite le Festival International de la Poésie de
Medellin : 16 poètes ont réussi à attirer 1500 personnes dès
cette première édition !
Sur
le site internet du festival on peut lire ces explications :
« C'était,
pour ces poètes, la façon de répondre à la détérioration
constante de l'esprit dans la ville et dans l'obscurité qui régnait.
Des lectures de poèmes tout au long de la journée, des mises en
scène de poèmes à travers la danse, le théâtre et des
monologues, des vidéos sur la vie et l’œuvre de quelques poètes
colombiens et des ateliers de création poétique furent la formule
du succès qui a rendu possible la mise en place de nouveaux
symboles, d'une dimension plus habitable et d'un imaginaire collectif
peuplé des visions que la sensibilité poétique réveille..
Voici
un extrait de la déclaration du comité d'organisation d'alors :
''
Il se produit dans la ville un développement très fort de
l'expression poétique ; de l'anonyme à celui qui est identifié par
le cœur, une instance collective rend tangible l'appel de Saint-John
Perse lors de la remise de son prix Nobel : “Et
c'est ainsi que le poète se trouve aussi lié, malgré lui, à
l'événement historique. Et rien du drame de son temps ne lui est
étranger. Qu'à tous il dise clairement le goût de vivre ce temps
fort !” Notre initiative est née du signal qui nous
relie et elle se pose en rite et en fête.”
On
a vu que le public convié s'identifiait profondément à la poésie.
Et on a perçu son rôle de catharsis et que s'insinuait la
possibilité de faire revivre l'être liturgique qui survit dans nos
existences les plus intimes. Toute la ville, dans ses diverses
classes, s'est rendu compte du caractère transcendantal de cette
manifestation et depuis cela fait partie de sa vie spirituelle et
culturelle.”
La
seconde édition, un an plus tard, se déroula cette fois sur une
semaine entière ; elle réunit 37 poètes venus de huit pays
hispanophones. La dimension internationale est ce qui a le plus
conquis le public qui s'est alors pressé par milliers puisqu'au
total ce furent 20000 personnes qui ont assisté aux différentes
manifestations : Les auditoriums débordaient, il a fallu organiser
les lectures de poème au mégaphone dans les rues !
Les
organisateurs, dans la déclaration inaugurale, ont déclaré que
s'ouvrait alors un temps fort pendant lequel, “de manière
inespérée, la poésie grandit dans nos vies, se met en travers du
chemin sanglant et attend la jeunesse dans son propre corps. Elle
s'échappe des livres et des musées, du dédain aristocratique des
érudits et elle s'immisce dans la sensibilité torturée des rues en
assaillant les cœurs et les sens.”
Le
poète mexicain, Adolfo Castañón, a fait cette constatation qui
résume une belle partie de ce qu'apporte ce festival : “En
Amérique Latine, nous sommes plus occupés à parler qu'à écouter,
plus occupés à écrire qu'à lire, plus occupés à paraître sur
scène qu'à observer. Et un Festival comme celui-ci est une espèce
de grand pari fait sur l'attention. Le courage de tout cela c'est de
mettre en suspens le monde pendant un moment et de nous permettre de
l'écouter dans toutes ses formes innocentes, originales. Et ces
formes sont celles de l'attention. Nous ne vivons pas seulement trop
vite, mais aussi sans savoir ce que nous voulons. Nous manquons
d'attention... Et le plus important dans ce Festival, même si cela
semble paradoxal, c'est qu'il porte l'attention sur le silence.”
On
peut lire aussi sur le site du Festival : “L'expérience a
confirmé que le Festival est un geste, un mouvement, plus que
littéraire ; il se situe dans les dimensions d'une catharsis, qui
réussit sa liturgie dans son plus grand silence, pour que la voix
ressuscite les images. On perçoit ici que, face à la violence, il
est possible de se fabriquer une membrane protectrice d'imagination.”
Le
Festival International de la Poésie de Medellín était lancé. Son
succès ne s'est pas démenti et il a traversé tous les aléas de
violence politique et sociale qu'a vécu la Colombie au cours de ces
dernières décennies, s'affirmant toujours plus comme un moyen de se
libérer de ce climat délétère.
Depuis
la fin des années quatre-vingt-dix, le Festival s'est étendu à
d'autres villes de Colombie, d'abord dans la région d'Antioquia,
puis dans tous le pays, y compris à Bogotá.
En
2006, il a reçu le Prix Nobel Alternatif, ce qui lui a encore
conféré une plus grande renommée internationale !
En
2013, la 23ème édition a encore réuni 65 poètes venant de 45 pays
du monde entier. La France y a été représentée par le
Martiniquais Ernest Pépin et par le Parisien Gérard Noiret. Le
thème du Festival a été « Por
mil años de paz para Colombia » et en 2014, cela sera
« Celebración de la Tierra con los pueblos originarios »
En
2011, alors qu'ils avaient invité 37 directeurs de festivals de
poésie venant du monde entier, le Festival de Medellin a cofondé
avec eux le World Poetry Movement
dont le président est aujourd'hui un Irlandais. Leur but est de
renforcer, par la coopération et l'échange, la vie et la visibilité
de la poésie à travers le monde. Cette organisation regroupe aussi
bien des festivals que des projets et des poètes à titre
personnel !
Pour
la France, Le
Printemps des Poètes
s'est joint au mouvement, ainsi que 11 poètes, dont..... François
Szabó qui doit pouvoir nous en dire plus !!!
François
nous explique donc que ce Mouvement est avant tout un lieu
d'échanges, un outil de partage. On perçoit souvent les poètes
comme des êtres solitaires et repliés sur leur émotion, mais ce
n'est qu'une facette de leur personnalité ! Ils sont aussi et
surtout gourmands de communication, d'échanges, et la poésie, bien
moins encore que bien des choses, n'a pas de frontière : elle
parle à l'âme, aux émotions, et ça c'est universel. D'où
finalement l'évidence de cette communauté internationale qui, grâce
aux moyens de communication moderne, a trouvé une nouvelle manière
de coopérer...
François
nous parle aussi du Printemps
des Poètes dont l'édition 2014 est en train de se terminer et
qui est organisé à Montpellier par La
Maison de la Poésie Montpellier Languedoc dont il est le
vice-président. Et il évoque pour nous son expérience de poète public
qui a fait le pari de dire des poèmes dans la rue : ses
anecdotes sont éloquentes !
Michel
Arbatz, lui, prend la parole pour nous dire qu'à son sens, ce
sont les enfants qu'il faut éveiller à la poésie. Il explique que
ce langage particulier, le plaisir qu'il procure, c'est une chose qui
prend racine dans l'enfance. Il insiste aussi sur l'oralité :
la poésie, et en particulier la poésie très rythmée et très
rimée, a permis pendant des siècles de partager des récits sans
le secours de la chose écrite et il est important de conserver cette
forme de partage. Il nous parle des interventions organisées dans le
cadre de la BIP,
Brigade d'Intervention poétique et ses commandos poétiques, en
particulier dans les écoles, mais aussi par le biais d'émissions de
radio...
Christian
Malaplate, quant à lui, nous explique que la poésie est avant
tout un engagement humain. Ses premières expériences de partage de,
dans et avec la poésie sont des aventures humaines. Dès 1977, dans
la région de Marseille, il fait parti des courageux précurseurs des
radios libres, qui alors étaient qualifiées de « pirates » !
Depuis 1981, il produit et réalise une émission hebdomadaire de
poésie sur des ondes locales, d'abord à Marseille puis à
Montpellier : « Traces
de lumière » est un bel exemple de longévité pour une
émission de radio ! De plus, en
tant que délégué régional Languedoc-Roussillon de la Société
des Poètes Français il organise et anime depuis décembre 2008
chaque mois des
soirées de poésie à la salle Pétrarque à Montpellier...
Je
pensais terminer le récit de cette soirée avec ce troisième
épisode, mais, non ! Pas possible ! Il me reste encore à
vous raconter une belle tranche de soirée ! Alors......
La
place de la poésie en Colombie et le Festival International de la Poésie de
Medellín
L'un
des objectifs de notre association, c'est de nouer des liens entre la
Colombie et la région Languedoc Roussillon. La poésie
en Colombie a une place dans la vie quotidienne et culturelle qui n'est pas la même
que celle qu'elle occupe en France. C'est pourquoi nous avons
souhaité la présence de trois poètes languedociens, François
Szabó, Michel Arbatz et Christian Malaplate, qui sont tous les trois
très actifs dans la diffusion et le partage de la poésie dans notre
région et en France.
Mais
d'abord, quelle est la place de la poésie dans la vie des
Colombiens ?
Les
poésies de Rafael
Pombo par exemple est dans l'esprit de tous les enfants et
ex-enfants colombiens ! Tous sont capables d'en déclamer
quelques unes... Comme dans la plupart des pays d'Amérique Latine,
la poésie - et la nouvelle - occupe une place plus importante que le
roman et les poètes sont nombreux. Dans la Colombie contemporaine,
les poètes ont même réussi à se grouper et à former une entité
culturelle qui compte : la
vidéo que nous avons projetée a été enregistrée à Medellín
dans le cadre du très célèbre
Festival
Internacional de Poesía de Medellín. En
2014, ce sera la 24ème édition !
Ce
festival unique en son genre a été créé en 1991 par un groupe de
poètes colombiens décidés à apporter de la lumière au pays en
faisant vivre la poésie, en dépit des violences extrêmes qui
touchaient la Colombie de ces années-là (et qui n'ont
malheureusement pas franchement disparues). Ils avaient déjà
commencé à s'organiser via la création d'anthologies et de revues
de poésie telles que Prometeo et Puntoseguido. Ces poètes
fondateurs du festival sont Ángela García, Gabriel Jaime Franco, Javier Naranjo, Carlos Enrique
Ortiz, Alberto Vélez, Gabriel Jaime Caro, Jota Arturo Sánchez,
Sarah Beatriz Posada, Jairo Guzmán et, surtout, Fernando Rendón,
directeur du projet.
En
avril 1991, ils ont réussi à organiser « Un día con la
poesía », et ce sera donc la première édition de ce qui
s'appellera ensuite le Festival International de la Poésie de
Medellin : 16 poètes ont réussi à attirer 1500 personnes dès
cette première édition !
Sur
le site internet du festival on peut lire ces explications :
« C'était,
pour ces poètes, la façon de répondre à la détérioration
constante de l'esprit dans la ville et dans l'obscurité qui régnait.
Des lectures de poèmes tout au long de la journée, des mises en
scène de poèmes à travers la danse, le théâtre et des
monologues, des vidéos sur la vie et l’œuvre de quelques poètes
colombiens et des ateliers de création poétique furent la formule
du succès qui a rendu possible la mise en place de nouveaux
symboles, d'une dimension plus habitable et d'un imaginaire collectif
peuplé des visions que la sensibilité poétique réveille..
Voici
un extrait de la déclaration du comité d'organisation d'alors :
''
Il se produit dans la ville un développement très fort de
l'expression poétique ; de l'anonyme à celui qui est identifié par
le cœur, une instance collective rend tangible l'appel de Saint-John
Perse lors de la remise de son prix Nobel : “Et
c'est ainsi que le poète se trouve aussi lié, malgré lui, à
l'événement historique. Et rien du drame de son temps ne lui est
étranger. Qu'à tous il dise clairement le goût de vivre ce temps
fort !” Notre initiative est née du signal qui nous
relie et elle se pose en rite et en fête.”
On
a vu que le public convié s'identifiait profondément à la poésie.
Et on a perçu son rôle de catharsis et que s'insinuait la
possibilité de faire revivre l'être liturgique qui survit dans nos
existences les plus intimes. Toute la ville, dans ses diverses
classes, s'est rendu compte du caractère transcendantal de cette
manifestation et depuis cela fait partie de sa vie spirituelle et
culturelle.”
La
seconde édition, un an plus tard, se déroula cette fois sur une
semaine entière ; elle réunit 37 poètes venus de huit pays
hispanophones. La dimension internationale est ce qui a le plus
conquis le public qui s'est alors pressé par milliers puisqu'au
total ce furent 20000 personnes qui ont assisté aux différentes
manifestations : Les auditoriums débordaient, il a fallu organiser
les lectures de poème au mégaphone dans les rues !
Les
organisateurs, dans la déclaration inaugurale, ont déclaré que
s'ouvrait alors un temps fort pendant lequel, “de manière
inespérée, la poésie grandit dans nos vies, se met en travers du
chemin sanglant et attend la jeunesse dans son propre corps. Elle
s'échappe des livres et des musées, du dédain aristocratique des
érudits et elle s'immisce dans la sensibilité torturée des rues en
assaillant les cœurs et les sens.”
Le
poète mexicain, Adolfo Castañón, a fait cette constatation qui
résume une belle partie de ce qu'apporte ce festival : “En
Amérique Latine, nous sommes plus occupés à parler qu'à écouter,
plus occupés à écrire qu'à lire, plus occupés à paraître sur
scène qu'à observer. Et un Festival comme celui-ci est une espèce
de grand pari fait sur l'attention. Le courage de tout cela c'est de
mettre en suspens le monde pendant un moment et de nous permettre de
l'écouter dans toutes ses formes innocentes, originales. Et ces
formes sont celles de l'attention. Nous ne vivons pas seulement trop
vite, mais aussi sans savoir ce que nous voulons. Nous manquons
d'attention... Et le plus important dans ce Festival, même si cela
semble paradoxal, c'est qu'il porte l'attention sur le silence.”
On
peut lire aussi sur le site du Festival : “L'expérience a
confirmé que le Festival est un geste, un mouvement, plus que
littéraire ; il se situe dans les dimensions d'une catharsis, qui
réussit sa liturgie dans son plus grand silence, pour que la voix
ressuscite les images. On perçoit ici que, face à la violence, il
est possible de se fabriquer une membrane protectrice d'imagination.”
Le
Festival International de la Poésie de Medellín était lancé. Son
succès ne s'est pas démenti et il a traversé tous les aléas de
violence politique et sociale qu'a vécu la Colombie au cours de ces
dernières décennies, s'affirmant toujours plus comme un moyen de se
libérer de ce climat délétère.
Depuis
la fin des années quatre-vingt-dix, le Festival s'est étendu à
d'autres villes de Colombie, d'abord dans la région d'Antioquia,
puis dans tous le pays, y compris à Bogotá.
En
2006, il a reçu le Prix Nobel Alternatif, ce qui lui a encore
conféré une plus grande renommée internationale !
En
2013, la 23ème édition a encore réuni 65 poètes venant de 45 pays
du monde entier. La France y a été représentée par le
Martiniquais Ernest Pépin et par le Parisien Gérard Noiret. Le
thème du Festival a été « Por
mil años de paz para Colombia » et en 2014, cela sera
« Celebración de la Tierra con los pueblos originarios »
En
2011, alors qu'ils avaient invité 37 directeurs de festivals de
poésie venant du monde entier, le Festival de Medellin a cofondé
avec eux le World Poetry Movement
dont le président est aujourd'hui un Irlandais. Leur but est de
renforcer, par la coopération et l'échange, la vie et la visibilité
de la poésie à travers le monde. Cette organisation regroupe aussi
bien des festivals que des projets et des poètes à titre
personnel !
Pour
la France, Le
Printemps des Poètes
s'est joint au mouvement, ainsi que 11 poètes, dont..... François
Szabó qui doit pouvoir nous en dire plus !!!
François
nous explique donc que ce Mouvement est avant tout un lieu
d'échanges, un outil de partage. On perçoit souvent les poètes
comme des êtres solitaires et repliés sur leur émotion, mais ce
n'est qu'une facette de leur personnalité ! Ils sont aussi et
surtout gourmands de communication, d'échanges, et la poésie, bien
moins encore que bien des choses, n'a pas de frontière : elle
parle à l'âme, aux émotions, et ça c'est universel. D'où
finalement l'évidence de cette communauté internationale qui, grâce
aux moyens de communication moderne, a trouvé une nouvelle manière
de coopérer...
François
nous parle aussi du Printemps
des Poètes dont l'édition 2014 est en train de se terminer et
qui est organisé à Montpellier par La
Maison de la Poésie Montpellier Languedoc dont il est le
vice-président. Et il évoque pour nous son expérience de poète public
qui a fait le pari de dire des poèmes dans la rue : ses
anecdotes sont éloquentes !
Michel
Arbatz, lui, prend la parole pour nous dire qu'à son sens, ce
sont les enfants qu'il faut éveiller à la poésie. Il explique que
ce langage particulier, le plaisir qu'il procure, c'est une chose qui
prend racine dans l'enfance. Il insiste aussi sur l'oralité :
la poésie, et en particulier la poésie très rythmée et très
rimée, a permis pendant des siècles de partager des récits sans
le secours de la chose écrite et il est important de conserver cette
forme de partage. Il nous parle des interventions organisées dans le
cadre de la BIP,
Brigade d'Intervention poétique et ses commandos poétiques, en
particulier dans les écoles, mais aussi par le biais d'émissions de
radio...
Christian
Malaplate, quant à lui, nous explique que la poésie est avant
tout un engagement humain. Ses premières expériences de partage de,
dans et avec la poésie sont des aventures humaines. Dès 1977, dans
la région de Marseille, il fait parti des courageux précurseurs des
radios libres, qui alors étaient qualifiées de « pirates » !
Depuis 1981, il produit et réalise une émission hebdomadaire de
poésie sur des ondes locales, d'abord à Marseille puis à
Montpellier : « Traces
de lumière » est un bel exemple de longévité pour une
émission de radio ! De plus, en
tant que délégué régional Languedoc-Roussillon de la Société
des Poètes Français il organise et anime depuis décembre 2008
chaque mois des
soirées de poésie à la salle Pétrarque à Montpellier...
Je
pensais terminer le récit de cette soirée avec ce troisième
épisode, mais, non ! Pas possible ! Il me reste encore à
vous raconter une belle tranche de soirée ! Alors......