À bien noter pour 2021/2022 !
Nos matinées d’échanges conviviaux autour de nos lectures et de boissons chaudes et fraîches se tiendront de 10h à 13h, salle Delacroix (1er étage), les :
À bien noter pour 2021/2022 !
Nos matinées d’échanges conviviaux autour de nos lectures et de boissons chaudes et fraîches se tiendront de 10h à 13h, salle Delacroix (1er étage), les :
La capacité à réinventer le monde est merveilleuse et même la progéniture à foison est ici faite d’argile et même si une certaine inquiétude s’y recèle, la vie surmonte les obstacles.
Le poème du bien-aîmé est une œuvre délicate et sensible, sonore et habitée, une sorte de saudade universelle.
Les despotes qui vendent leurs peuples aux colons sont les éléments les plus décriés et il est à se demander si le lot de la monarchie est donc fatalement cruel surtout quand il se justifie de droit divin. L’Afrique aurait-elle moins souffert si ses reines avaient eu ce tel pouvoir des femmes de préservation et de protection ? Elles sont ici représentées, recousues sur des portraits, de femmes puissantes garantes de la paix, de la justice et de la prospérité.
Les photographies splendides fixent l’histoire et se révèlent effectivement au sens propre et figuré.
Pour appréhender la réalité l’invention d’un alphabet est le premier pas vers la réconciliation et le sentiment d’unité africaine.
François Szabó
Cosmogonies. Zinsou, une collection africaine, par le Collectif MOCO Montpellier Contemporain (France), Silvana Editoriale, 2021, 192 pages
Ahmed Tiab est un auteur franco-algérien. Il a publié plusieurs polars aux éditions de l’Aube.
Ce nouveau roman n’est pas un polar, mais un douloureux voyage géographique et historique :
Au départ, on ne sait pas dans quelle ville on se trouve. Un narrateur un peu désabusé nous décrit les personnes présentes autour de lui dans le tramway : le chauffeur dans sa bulle qui semble selon lui désireux de ne surtout pas être abordé, puis les passagers (un vieil homme à qui il ne rend pas son salut, un écolier encore à moitié assoupi, une femme dont les vêtements sentent fort les épices mélangées, une jeune fille qui sent le parfum de prix,…).
Puis nous comprenons que nous ne sommes pas dans une ville occidentale, mais dans une ville de l’Algérie d’aujourd’hui. Au fil des stations, le narrateur continue d’observer les gens et les paysages et donne à voir différentes facettes de son pays. Il pose un regard critique sur le nouvel urbanisme d’une ville qui, selon lui, a perdu son âme :
« Toujours ce bruit métallique ponctué par la sonnerie nasillarde de la commande des portières. Le tram longe une large avenue tracée au cordeau dans les nouveaux quartiers, à l’est. Les urbanistes ont abattu les grands eucalyptus, les platanes centenaires, et rasé la garrigue odorante pour ouvrir de grandes voies et dessiner une nouvelle ville de béton. Une protubérance sans âme, sans aucun lien avec ce que fut son illustre point d’origine. Une succession de barres d’immeubles chargées de contenir l’affolement démographique, entrecoupées de mosquées somptueuses, offertes, dit-on par des régimes étrangers amis. »
« Ils », c’est un titre par défaut, par défaut de notre langue qui n’englobe pas, comme le fait le « they » anglais, le masculin et le féminin. Parce que « Ils », c’est « eux », c’est « elles », c’est « nous ». Parce que c’est de notre vie qu’il s’agit, de choses qu’elle observe, qui nous relient les uns aux autres. Elle dit : « J’écris sur ce que j’observe des autres,… sur ce qui se passe entre nous, les autres, nous, quels autres sommes-nous ? ».
Lucero, c’est un nom qui va bien à Federico García Lorca qui traversa son époque comme une étoile lumineuse. Lucero, c’est le nom que lui donne Aníbal Malvar dans ce livre étonnant, foisonnant qui restitue, en même temps que la trajectoire fulgurante du poète, l’histoire de toute une époque, celle qui précède la guerre civile, et celle d’un lieu, la Vega de Grenade. Une histoire qui nous est contée dans un style souvent baroque que la traduction d’Hélène Serrano rend à merveille.
Nous suivons Federico pas à pas, de 1916 (il a 18 ans) à 1936, d’Asquerosa à Viznar en passant par Grenade, Madrid, Buenos Aires, Cuba, New-York, du Riconcillo de ces jeunes poètes de Grenade, un peu potaches, à la résidence universitaire de Madrid où l’on retrouve entre autres Dalí et Buñuel, à La Barraca, expérience de théâtre itinérant extraordinaire. Et enfin Viznar où il fut assassiné parce que « socialiste, maçon et homosexuel ».
Tomislav Dretar
Duško Babić
Lana Derkač
Danja Đokić
Petar Gudelj
Salamon Jazbec
Božica Jelušić
Dražen Katunarić
Mirko Kovač
Žarko Milenić
Davor Šalat
Méconnue en occident mais toujours vivace, la poésie croate a toujours renouvelé son propos grâce à l'émergence puis la confirmation de poètes offrant une beauté dans la langue, une générosité envers l'autre et une volonté de paix. Cette expression remarquable illustrée par les poèmes des poètes cités ci-dessus.
À commander chez votre libraire.
François Szabó
Sublimisme balkanique, Tome 1 Poètes de Croatie,Choix et introduction de Tomislav Dretar, Éditions M.E.O., 2013
Aubin est un jeune homme très attachant.
Son Grand Oncle, Anchise, était un apiculteur installé sur les hauts de Nice, tout comme toute la famille d’Aubin. Celui-ci garde un souvenir mémorable de la fois où les abeilles de son rucher avaient attaqué sa mère et lui, par un soir d’orage, sans que le Grand Oncle se décide à leur prêter main forte : il riait à gorge déployée devant le spectacle et ne voyait pas l’intérêt de lever le moindre petit doigt pour éviter l’attaque. De ce souvenir douloureux, dont Aubin conservera quelques jours un œil gonflé par une piqure d’abeille, sa mère gardera l’idée que son oncle est quelqu’un d’infréquentable, et il ne sera plus question de le revoir. Pourtant cet Anchise n’était qu’un original qui, quelques temps plus tard se suicidera en s’immolant par le feu, inconsolable de la mort de sa femme 60 ans plus tôt, une femme portant un prénom un peu désuet mais adorable : « Blanche » ….
Aubin grandit.
Entre une mère caissière et un père ripeur – on aurait pu dire aussi « agent de collecte des déchets » ou bien encore éboueur, mais le père préférait ripeur, plus chic – qui les quitta tous deux du jour au lendemain, sans coup férir, et remplacé un an plus tard par un dénommé Maxence dit Maxou, avec qui Aubin ne veut rien à voir à faire.
Ça tombe bien : Maxou joue aux jeux vidéo, tandis qu’Aubin grimpe dans la colline derrière chez lui. Il habite à proximité de son oncle et de sa tante : Tante Stefi est maître-chien et le beauceron loge dans sa niche à côté de la maison, tandis que leurs deux jumeaux passent leur temps à se goinfrer et que l’oncle regarde des films pornos. Un cadre charmant, quoi …
Il y a peu la maison d’Anchise a été rasée. Mais juste avant Aubin trainait souvent dans la maison désaffectée, une maison tout en fouillis et dans laquelle il a déniché une trompette. L’instrument trône maintenant sur une étagère au-dessus de son lit : trouvera-t-il une occasion de l’utiliser un jour ?
La maison d’Anchise rasée, la commune décide d’y installer une déchetterie. Des déchets, il en sera question tout au long de ce récit, et c’est un des thèmes de ce récit qui révèle plein de surprises
A l’image de cet Abdel, jeune gardien de la déchetterie, qu’Aubin va rencontrer : « Adel je ne sais pas le décrire, il a des yeux jaunes, et tout est dit ». Aubin est plein d’un sentiment nouveau pour cet Adel, un sentiment qu’il ne saurait nommer (trop dangereux) mais il cherche toutes les occasions de se rapprocher de lui, trainant autour de la déchetterie pour apercevoir son « ami ».
Adel va faire découvrir une musique à Aubin, une musique dont il n’a jamais entendu parler – chez lui on écoute « Chériefem » - une musique qu’il appelle Jazz. Alors Aubin fouille sur Internet et découvre l’histoire triste et belle de Chet Baker – très beau chapitre sur la vie de ce trompettiste hors norme et sur sa fin dramatique. Ce musicien lui donne envie de s’essayer à la trompette d’Anchise : « La trompette pourrait-elle être un leurre pour attraper Adel ? »
Je connaissais Maryline Desbiolles pour avoir lu plusieurs de ses livres, notamment « la Seiche » que je vous recommande si vous ne l’avez pas encore lu. Elle avait déjà brossé le portrait d’Anchise dans un livre qui avait pour titre ce seul nom, « Anchise ». Ici l’autrice poursuit et fouille encore la question de la mémoire, de la transmission, des restes que nous laissons derrière nous et de cette civilisation du déchet recyclé que nous connaissons aujourd’hui.
La petite maison d’édition « Pepitas de calabaza » (Graines de courge, un bien joli nom pour une maison d’édition), qui elle aussi emprunte les chemins de traverse, a publié en 2017 Los últimos. Voces de la Laponia española, œuvre d’un jeune journaliste trentenaire originaire de la région de Valencia, Paco Cerdà. La Contre Allée nous fait un bien beau cadeau en en publiant la traduction sous le titre Les Quichottes. Voix de la Laponie espagnole.
La Laponie espagnole ou Serranía Ibéríca, c’est un territoire de montagnes aux hivers rigoureux qui s’étend sur les provinces de Guadalajara, Teruel, La Rioja, Burgos, Valencia, Cuenca, Zaragoza, Soria, Segovia et Castelló. Un territoire qui compte 1355 villages mais au total pas plus de 500 000 habitants, soit une densité d’à peine huit habitants au kilomètre carré. Le territoire le moins peuplé d’Europe « cette tache désertée et agonisante qu’on appelle serranía ibérica » (p.50)
Paco Cerdà a entrepris un voyage hivernal de 2500 km au cœur de cette Espagne dépeuplée, cette « Tierra de los Pocos », ce « País de los Nadie » (la Terre des Peu Nombreux, le Pays des Personne).
Aujourd’hui la fiction mexicaine est très bien représentée : plusieurs auteurs et autrices sont très prometteurs et beaucoup sont traduits en français.
J’aimerais donner aux lecteurs et aux lectrices qui ont envie de découvrir ou de mieux comprendre le Mexique un petit aperçu de la fiction (roman, conte, nouvelle) contemporaine mexicaine en vidéo.
Sans viser l’exhaustivité bien sûr !
J’espère que cette vidéo pourra vous intéresser.
Rachel Mihault