lundi, avril 11, 2016

« Tout est halluciné » de Hyam Yared (Liban)


Dans "Tout est Halluciné", dernier roman de Hyam Yared, nous sommes confrontés à l’énigme que subit l’héroïne du roman Justine, « née à cinq ans » suite à un coma et une amnésie. Entre quête initiatique d’une réalité voilée d’Egypte au Liban, dans l’étrangeté d’un père et d’une tante protecteurs, dans une vie semée de dangers et de non-dits, dans l’alcôve de secrets bien gardés, nous sommes, Justine et nous, lecteurs, toujours en retard, toujours dupes. Emportés que nous sommes par la quête de Justine de sa réalité mystérieuse, nous demeurons fétus de paille emportés par la violence de la réalité entre histoire personnelle et histoire collective de ce Moyen-Orient que nous avons, nous occidentaux, du mal à appréhender.
Avec brio et le talent de nous tenir en haleine, Hyam Yared signe, dans ce quatrième roman, une histoire singulière avec en toile de fond des réalités du Machrek, des nostalgies du règne du Byzance du père, et les espoirs déçus de la jeunesse quant aux printemps arabes.

Apprentissage du langage, de la littérature, comme grille d’interprétation du réel, quête d’identité et de capacité à vivre dans la contradiction d’un tissu de mensonges et de réalité, ce n’est qu’au bout du roman, qu’en cascade les révélations se font et que toute cette vie vécue est réellement Hallucinée. Vertige impressionnant, à lire ardemment que ce nouveau roman en abîme, comme sait Hyam Yared construire ses romans. À lire absolument.

Pour en savoir plus sur Hyam Yared, voici ce qu'en dit l'une de ses éditrices :
"Hyam Yared est née en 1975 à Beyrouth où elle a étudié la sociologie à l’USJ (Université
Saint-Joseph de Beyrouth). Elle est aujourd’hui présidente de l’association culturelle « Centre PEN Liban », qui défend la liberté d’expression, lutte contre toute forme de censure et promeut la littérature libanaise.
Poète et nouvelliste, elle a publié trois recueils de poésie dont
Reflets de lune (Dar An-Nahar, Beyrouth, 2001), Blessures de l’eau (Dar An-Nahar, Beyrouth, 2004) et Naître si mourir (L’idée bleue, 2008), qui lui ont valu une reconnaissance critique et de nombreuses invitations dans des festivals de poésie, notamment au Canada, au Portugal, au Mexique et en Suède. 

En 2006, son premier roman,
L'Armoire des ombres, paraît chez Sabine Wespieser éditeur. Hyam Yared y explore une thématique qui lui est chère et qui imprègne toute son œuvre, celle de la condition de la femme et de son identité dans les sociétés orientales. Dans Sous la tonnelle (Sabine Wespieser éditeur, 2009), elle évoque de façon saisissante, à travers le souvenir de sa grand-mère disparue, la guerre du Liban. Son œuvre romanesque a été distinguée par plusieurs prix (sélection du prix Ulysse 2007 et prix France-Liban 2007 pour L’Armoire des ombres ; prix Phénix 2009 et prix Richelieu de la Francophonie 2011 pour Sous la tonnelle). Son troisième roman, La Malédiction, a été publié en 2012 aux Éditions de l’Équateur."

Vous pouvez aussi l'entendre dans l'émission Cosmopolitaine (FranceInter) du 31 janvier dernier !……. Elle partage l'antenne avec……… César Acevedo, le jeune cinéaste colombien, talentueux réalisateur de « La Terre et l'ombre », film projeté en avant-première pour l'ouverture du Festival de cinéma colombien de l'AFCM à l'automne dernier ! => le hasard n'existe pas !

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