Pourquoi
donner envie de lire « Aux Cinq Rues, Lima » dont
Gallimard vient de publier la version française ? Parce Mario
Vargas Llosa est prix Nobel de littérature ? Parce qu’il est
entré l’an dernier, de son vivant, dans la Pléiade ? Un peu
court comme raisons !
Alors,
pourquoi ? Parce que, à quatre-vingt un ans,cet homme ne lâche
rien et nous entraîne dans un roman jubilatoire. Mené sur un rythme
haletant, avec l’habileté et le talent de conteur qui est le sien,
il nous plonge au cœur de Lima, dans un quartier très vivant,
autrefois mal famé, Cinco Esquinas. Nous nous retrouvons au cœur
d’une comédie de mœurs et d’un scandale politico-médiatique
avec des photos compromettantes, un maître-chanteur, un crime
crapuleux, de quoi alimenter la presse à scandale.
Les plus hautes
instances du pouvoir et des hommes importants sont éclaboussés. Une
journaliste courageuse va essayer de démêler le vrai du faux dans
une enquête où l’on croise de nombreux personnages hauts en
couleurs et même le chef de la police du dictateur Fujimori ce qui
permet au passage à Vargas Llosa de régler ses comptes tant avec ce
dernier qui l’avait battu aux élections présidentielles de 1990,
qu’avec la presse people. De plus, derrière cette affaire, une
autre est peu à peu dévoilée, une affaire qui elle, sans aucun
doute ne sortira jamais sur la place publique.
Tout
Vargas Llosa est là, son humour, son goût pour l’érotisme, son
sens de l’intrigue, son talent de conteur, son écriture riche et
incisive et ce livre est à la fois une comédie de mœurs, un
thriller et une critique acerbe des arcanes du pouvoir. Voilà de
belles et bonnes raisons de se plonger dans « Aux Cinq Rues,
Lima ».
Françoise Jarrousse
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