C’est
parfois par son seul titre qu’un livre vous attire et suscite en
vous le besoin impérieux de le lire. Bien-sûr on peut s’exposer
ainsi à de cruelles désillusions mais quel bonheur quand le livre
répond à votre attente ! C’est ce qui s’est passé avec
« le monde est mon langage » d’Alain Mabanckou paru
début septembre.
Je dois
avouer que je ne connaissais jusque là de cet écrivain chaleureux
que son « look » résolument coloré et délibérément
optimiste. Et je sais maintenant que ce « look » rayon de
soleil est dû au « styliste congolais connu à Château-Rouge
sous le nom de « Jocelyn le Bachelor »…. figure
emblématique du milieu de la Sape, capable de convoquer Montesquieu
et Lamartine entre deux essayages ».
Au-delà
de ce détail anecdotique, ce livre est un voyage, un voyage autour
du monde et un voyage en littérature. C’est que son auteur, né à
Pointe-Noire, au Congo, vivant en Californie et écrivant en
français, est une sorte d’oiseau migrateur.
mardi, octobre 25, 2016
mardi, octobre 18, 2016
"Propagande" de Frigyes Karinthy (Hongrie)
Ce
recueil de cinq textes atypiques publiés dans les années trente
démonte la monstruosité des thèses fascistes et nazies et
l’horreur de la folie de la haine qui s’abat sur l’Europe.
D’une terrible actualité avec les phobies nationalistes et les
rêves totalitaires qui sont de nouveau virulents. Lire Propagande
nous alerte sur des possibles états racistes qui s’établiraient
sournoisement si nous ne réagissions pas à temps pour faire échouer
dans leur désir d’appliquer leur haine et intolérance à tout va
des partis d’extrêmes droite qui renaissent et tentent de
renouveler les bien insupportables expériences menées par Hitler et
Mussolini.
Il
faut faire face et ne pas craindre que le bruit de bottes mais aussi
le silence des pantoufles. Car l’ennemi n’est pas le migrant ou
l’émigré ou le communiste ou l’homosexuel… Mais bien celui
qui exclue et qui est indéniablement destructeur.
François
Szabó
Propagande, de Frigyes Karinthy, traduit du hongrois par Cécile A. Hodban, éd. La Part commune, 2016, 64 pages
"Katarina, le paon et le jésuite" de Drago Jančar (Slovénie)
Pour
qui aime les romans où la quête des personnages principaux et aux
tempéraments bien trempés sont moteurs. Ce roman est pour vous.
Dans un dix-huitième siècle bien loin des lumières, dans l’Europe
centrale méconnue à travers la Slovénie, la Bohème et la Bavière,
l’on découvre Katarina partie de son village slovène à travers
un pèlerinage vers Cologne et Aix la Chapelle. Entre cette femme et
ses deux amours, entre deux pouvoirs, le sabre et le goupillon, nous
retrouvons toute l’hypocrisie d’une société avec ses « vertus »
et surtout ses peurs.
Le
moyen âge n’est pas loin et l’émancipation des personnes n’est
pas du tout d’actualité, fresque historique et intime « Katarina,
le paon et le jésuite » est un plaidoyer pour une liberté
qu’il faut toujours chérir, défendre et toujours réinventer car
jamais acquise.
Un
roman salvateur d’un romancier brillant et reconnu qui nous
entraîne dans un voyage initiatique avec un grand message d’amour
pour l’humanité.
François
Szabó
Katarina, le paon et le jésuite, de Drago Jancar, traduit du slovène par Antonia Bernard, Libretto, 2016, 564 pages
samedi, octobre 15, 2016
"El silencio de los pájaros" d’Horacio Cavallo (Uruguay)
Recueil
de nouvelles d'Urugay ! Lecture recommandée par Antonio Borrell alias Antoine Barral, donc article publié également sur le blog Les Lettres de mon Trapiche !
Un
jeune homme et son père reviennent au village en 2CV. Le voyage est
l’occasion pour le jeune homme de faire réémerger plein de
souvenirs...
Nelly,
une couturière obèse travaille chez elle, vit dans une grande
solitude, jusqu’au jour où elle se met à recevoir des lettres
d’un mystérieux voisin qui se (sur?)nomme Botero…
Des
musiciens en tournée, un aveugle, deux enfants sur son chemin…
Un
grand-père emmène son petit fils à la plage, ils font une étrange
pêche…
mardi, octobre 11, 2016
"Up in the old hotel and other stories" de Joseph Mitchell (USA)
These
collected stories by Joseph Mitchell are the best way for us to try
to understand the American myth, the American dream and disillusion.
Life is a little crazy thing and Mitchell’s art is to make with
words pictures of women and men like they live with all the strength
and kindness for them.
Authors
like Paul Auster, Henry Roth and Philipp Roth have, maybe not maybe
yes, it depends, the same feeling about Big Apple but like him a huge
imagination and art to make us wonder.
Mitchell
works on short stories like an entomologist or like a surgeon, he
cuts when it’s most efficient to cut, he tells us a sensational
truth and lead us in the labyrinth near of the limits of madness or
strange very strange world. It’s a cult book! And it’s more than
interesting to read it, it’s a travel on the human consciousness
and a goal of the life with at the end of the book Joe Gould’s
secret we find truly like a Borges’ story!
"Ce qui nous sépare" d'Anne Collongues (France)
J'ai
découvert le premier roman d'Anne Collongues, une jeune femme
photographe de 30 ans. Paru chez Actes Sud en 2016.
Il
s'agit d'une galerie de portraits de personnages qui ont en commun de
tous se trouver, un soir d'hiver, dans le même RER.
Ce
sont sept personnages ordinaires, trois femmes et quatre hommes, qui
n'ont a priori pas grand-chose en commun si ce n'est le fait de se
trouver au même moment dans un RER qui va de Paris vers la banlieue
nord-ouest. Chacun-e se perd dans ses pensées et mène ses
réflexions au rythme des mouvements du RER.
Ils
semblent distants les uns des autres, chacun-e dans sa bulle :
mardi, septembre 20, 2016
Une nouvelle rencontre avec Aro Sáinz de la Maza le 4 octobre !
Les Collecteurs, saison 2, les affaires reprennent !
Edit du 27/12/16 : Vous pouvez retrouver Aro dans cette belle émission des Amis du Grain des Mots sur Radio Clapas !Notre première réunion mensuelle de la saison se tiendra ce samedi 24 septembre, vous trouverez toutes les infos nécessaires : là !
Et notre première rencontre littéraire publique se tiendra, elle, le mardi 4 octobre 2016 à la Brasserie Le Dôme, à Montpellier (détails là !). Et nous aurons pour cette occasion l'immense plaisir de revoir Aro Sáinz de la Maza, l'auteur de polars talentueux du Bourreau de Gaudí, qui viendra nous présenter la suite des aventures de Milo Malart et de Rebecca Mercader, qui sont à nouveau en mission dans une Barcelone cette fois-ci pluvieuse et froide...
mardi, septembre 06, 2016
« Villedéogramme » de Jean-Claude Awono (Cameroun)...
... une
ville à déchiffrer...
François
nous offre un petit article qu’il vient de publier sur son propre blog dédié à la poésie
(à découvrir en flânant !)
Ce
recueil, Villedéogramme, pourrait être un manifeste
poétique avec son lot de politique et d’ontologie.
C’est
avant tout une forte manifestation d’images et un désir de montrer
sans détours une réalité à appréhender. C’est la modernité
faite parole et racines repères de l’être humain.
« Sur
la paraphrase matinale / Et la parabole rectiligne du poème / Je
plante l’étendard de la nouveauté pluréelle / Et je solde la
sourde traction des thèses tribales / Avec les tractations du large
/ Dans le campus du poème / J’érige et j’exige / Le label de la
liberté […] »
Pouvoir
poétique, croisée des destinées dans l’âge numérique,
connexions humaines déchiffrées dans la libération de
l’expression. Cyberécriture comme réponse à un
futur mâtiné d’inconnues issues, c’est en rendant à la poésie
aussi sa forme orale que se déchaîne Jean-Claude Awono par sa
fougue pleine de secret et de précision autant dans la forme que
dans l’imagination en néologismes indispensables pour accueillir
le monde en constant mouvement.
mercredi, août 24, 2016
"En cherchant Majorana. Le physicien absolu" d'Etienne Klein (France)
Parce
que Les Collecteurs sont des lecteurs invétérés, même lorsqu’ils
ne se parlent pas le temps des vacances, ils restent branchés sur les
mêmes ondes !
Voici
donc la « réponse » de François à Françoise !
Elle nous parlait de « La deuxième disparition de Majorana » de Jordi Bonells, et voilà François qui nous par de « En
cherchant Majorana » !
"Dans
En cherchant Majorana : le physicien absolu,
Étienne Klein donne sa version parmi les hypothèses émises
au sujet de la disparition du génie Ettore Majorana, qu’il
faudrait comparer au livre de Leonardo Sciascia et également
à celui de Jordi Bonells que Françoise vient de nous
présenter.
mardi, août 23, 2016
"La deuxième disparition de Majorana" de Jordi Bonells (France)
Rouvrant
une enquête initiée par d’autres et notamment par Leonardo
Sciascia (« la scomparsa de Majorana » 1975), Jordi
Bonells – catalan français - s’interroge sur la disparition, en
1938, du brillant physicien italien, Ettore Majorana, dans un petit
livre passionnant.
Majorana
s’est-il noyé en mer comme cela a été officiellement annoncé à
l’époque ? S’est-il réfugié dans un monastère comme le
suggère Sciascia ? Ou a-t-il « disparu » en
Argentine comme d’autres le pensent, dont un ami de Jordi Bonnels
qui lui demande d’enquêter sur le sujet, à l’occasion d’un
voyage qu’il doit faire à Buenos Aires. Cette recherche est
d’abord anecdotique, il trouve quelques pistes, obtient à peu près
la preuve que Majorana s’est bien réfugié en Argentine, à
Buenos Aires mais tout reste très flou.
jeudi, août 11, 2016
"Retratos cubanos" d’Alicia Yánez Cossío (Équateur)
Allez, un petit article dans la torpeur de l'été !
Il s'agit d'un recueil de nouvelles courtes, de « choses vues » à Cuba entre les années 1956 et 1961, période cruciale dans l'histoire de la grande île, avec la guerrilla et la révolution menées par Fidel Castro. Les textes écrits sur le moment ayant été confisqués au départ de Cuba, l'auteur a dû les réécrire bien plus tard pour ne les publier qu'en 1998, après plusieurs romans et œuvres poétiques qui lui ont permis de se placer parmi les écrivains équatoriens les plus reconnus de sa génération.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles courtes, de « choses vues » à Cuba entre les années 1956 et 1961, période cruciale dans l'histoire de la grande île, avec la guerrilla et la révolution menées par Fidel Castro. Les textes écrits sur le moment ayant été confisqués au départ de Cuba, l'auteur a dû les réécrire bien plus tard pour ne les publier qu'en 1998, après plusieurs romans et œuvres poétiques qui lui ont permis de se placer parmi les écrivains équatoriens les plus reconnus de sa génération.
Alicia
Yànez Cossío, équatorienne, est née à Quito en 1928 et a fait
preuve très jeune de sa vocation littéraire. Étudiante en Espagne
au début des années 1950, elle y épouse un jeune cubain étudiant
en droit. Le ménage séjourne ensuite en Équateur par moments, et à
Cuba. D'abord favorable à la révolution et voulant y prendre part,
le couple sera bientôt déçu par la rapide dérive dictatoriale et
devra s'exiler avec ses enfants en abandonnant tout sur place...
vendredi, juillet 01, 2016
"Mal de pierres" de Milena Agus (Sardaigne)
Aujourd'hui, on remonte dans le temps... Un livre de 2007... Milena Agus est venue à la Comédie du Livre cette année, l'occasion de découvrir/redécouvrir ses livres... Françoise et Claire ont lu Mal de Pierres !
"Milena
Agus dit d’elle-même qu’elle n’est pas un écrivain. Elle nous
permettra d’en douter ! Elle dit aussi qu’elle écrit « sur
des gens qui n’avaient ni chance ni amour dans leur vie » et
« ce que je raconte est en partie vrai et en partie inventé.
Les deux se mélangent si bien que je ne me rappelle plus ce que j’ai
inventé et ce qui est réel ». Ce qu’elle dit ici de son
écriture s’applique parfaitement à « Mal de pierres ».
« Mal
de pierres » c’est l’histoire d’une terre difficile et
magnifique, la Sardaigne. C’est aussi celle de ses femmes, dures à
la peine et souvent sacrifiées. C’est surtout celle d’une belle
jeune fille à la magnifique chevelure brune qui souffre du « mal
des pierres », des calculs rénaux qui la font horriblement
souffrir et sont le signe d’un mal plus profond, qui la ronge de
l’intérieur, celui de ne pouvoir réaliser son rêve d’un amour
idéal, rêve qui la poursuivra toute sa vie durant. Mais elle n’a
rien d’une Emma Bovary. Elle va de l’avant, affronte la réalité
avec vaillance en épousant un homme qu’elle estime mais qu’elle
n’aime pas.
vendredi, juin 24, 2016
"La Solitude du Quetzal" de Jacky Essirard
Avec les beaux jours, on ne lit pas moins, mais on passe moins de temps devant un écran ;o) ! Bon, on va quand même essayer de se rattraper avant la trêve estivale !
Voici donc le sympathique
petit deuxième* des toutes jeunes Éditions Yovana, un carnet de voyage. La Solitude du Quetzal nous emmène sur les routes du Guatemala où celui qui
tient le stylo tente d'oublier une grosse déconvenue amoureuse... Il
est venu chercher le dépaysement et l'oubli, mais - c'était
prévisible ! - on ne se débarrasse pas si facilement des choses qui
nous blessent, ça se saurait !
Alors, d'étape en étape, on découvre avec lui des bribes de paysage, de ville, de village, de rivage, etc. On rencontre des chauffeurs, des vendeurs - toujours beaucoup de vendeurs quand on est touriste ! -, des homologues, et aussi quelques habitants - si si ! quand on en a envie, on réussit toujours à en rencontrer... Mais invariablement, dans le récit de chaque étape, la raison du voyage, ce que le voyageur cherche à tout prix à oublier, s'invite en impromptu, en boucle, en leitmotiv...
Alors, d'étape en étape, on découvre avec lui des bribes de paysage, de ville, de village, de rivage, etc. On rencontre des chauffeurs, des vendeurs - toujours beaucoup de vendeurs quand on est touriste ! -, des homologues, et aussi quelques habitants - si si ! quand on en a envie, on réussit toujours à en rencontrer... Mais invariablement, dans le récit de chaque étape, la raison du voyage, ce que le voyageur cherche à tout prix à oublier, s'invite en impromptu, en boucle, en leitmotiv...
mardi, mai 31, 2016
"Sálvame, Joe Louis d'Andrés Felipe Solano (Colombie)
Andrés Felipe Solano est un jeune écrivain colombien (Bogotá, 1977) distingué par la revue Granta en 2010, qui commence à être connu aussi bien pour ses chroniques journalistiques que pour ses romans. María Inés McCormick l'avait interviewé pour nous !
Sálvame, Joe Louis est son premier roman paru en 2007. Il a été suivi de Los hermanos Cuervo en 2012 (auquel nous avons déjà consacré un article) et par Corea : Apuntes desde la cuerda floja en 2015 (qui a reçu le Premio Biblioteca de Narrativa Colombiana de la Universidad EAFIT).
lundi, mai 30, 2016
Trois 'petits' romans italiens lus par François Szabó !
Après l'énorme 'Gli increati', voici trois 'petits' romans italiens que François Szabó a lus pour préparer sa Comédie ! Il a aimé ! Fois, Bajani et Murgia étaient tous les trois invités ce week-end à Montpellier.
“L’importanza dei luoghi comuni
Marcelo Fois
Einaudi, 2013. 152 p.
Marcelo Fois con L’Importanza dei luoghi comuni, presenta la difficoltà da vivere insieme, quello che possono dire o no, quello dove se sbaglia qualcuno nella vita, una meditazione da lettura leggera e facile ma con una forza incredibile.
Publié en français sous le titre Cris, murmures et rugissements, trad. Nathalie Bauer. Paris, Seuil, 2015
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