4ème
roman de ce jeune auteur péruvien de 41 ans, également journaliste
et poète, qui vit à Madrid. C’est un livre qu’il portait en lui
depuis une dizaine d’années et c’est sans doute la lecture,
notamment, de « Lettre au père » de Kafka et de
« L’invention de la solitude » de Paul Auster qui en
ont été l’élément déclencheur.
Cette
passionnante et douloureuse enquête est née de blessures intimes :
la perte de son père alors qu’il n’avait que 18 ans. Un père
qui voulait tout contrôler, façonner ses enfants à son image, qui
entretenait deux familles, un père qui n’était pas n’importe
quel père mais le tout puissant général Cisneros Vizquerra, « El
Gaucho Cisneros ». Il lui fallait savoir qui était vraiment ce
père, tenter de le comprendre pour pouvoir avancer.
P 232 : « je ne parviendrai jamais à résoudre le
grand paradoxe que fut mon père, à me débarrasser de ce boulet
dont le poids n’a cessé d’augmenter sur mes épaules jusqu’à
les déformer »
Raconter
l’histoire de cet homme c’est d’abord parler de ce jeune
péruvien exilé avec sa famille à Buenos Aires dans les années 30,
introverti, passionné par la danse et la musique, qui est envoyé à
l’école militaire où il est le condisciple de Videla et d’autres
futurs génocidaires.