Isabel
Alba est romancière, scénariste et photographe.
La verdadera
historia de Matias Bran (La véritable histoire de Matias
Bran) est son deuxième roman.
Elle
sera présente pour la prochaine Comédie du livre de Montpellier.
Profitons-en !
Nous
sommes à Madrid en 2010. Matías Bran, 65 ans, se trouve seul dans
une chambre. Il est sur le point de se suicider. Il
positionne son revolver dans sa bouche... Près de lui se trouvent
des carnets de notes, des photos, et une valise confiée par son
grand-père, qu'il n'a jamais ouverte, et qui contient toute une
histoire. Si Matías Bran appuie sur la gâchette, cette histoire
tombera dans l'oubli.
Le
livre 1, intitulé El recinto Weiser (Les
usines Weiser) revient sur
l'histoire de cette famille. Elle se situe en Hongrie, au début du
20e siècle. Nous faisons connaissance avec une jeune fille, nommée
Örzse, issue d'un milieu très défavorisé, et de son
jeune frère, Miklós Brasz. Tous deux vont aller travailler dans
l'usine d'armement Weiser. Va arriver la première guerre mondiale,
et alors que certains ouvriers cherchent à convaincre leurs
camarades d'aller combattre pour leur patrie, Örzse pour sa part
milite pour la révolution, afin d'en finir avec le système
capitaliste et renverser les dirigeants qui exploitent les ouvriers.
Miklós, lui, va s'engager et partir faire la guerre, mais devant les
horreurs qu'il voit, il décide de déserter.
« Miklós
Brasz había enterrado a hombres con los que se había emborrachado
la noche anterior en la trinchera o con los que había jugado a las
cartas.
Miklós
Brasz había visto caer a su lado a muchachos a los que había leído
las cartas de sus novias o de sus madres.
Miklós
Brasz había saltado en el campo de batalla por encima de los
cadáveres de quienes le daban las órdenes.
Miklós
Brasz había pisoteado en su huida a quienes había odiado y a
quienes había amado. »
En
1919, c'est la révolution communiste, qui apporte de grandes
avancées sociales, mais qui sera rapidement réprimée et suivie
d'une dictature très dure.
Miklós
va alors fuir et il se retrouvera en Espagne, sous le nom de Miguel
Bran...
Nous
attendons avec impatience le livre 2 pour connaître la suite de
cette saga familiale. La valise en question ici a-t-elle une
lointaine parenté avec celle de Walter Benjamin ? Il nous
faudra patienter pour tenter de le savoir...
Même
si ce récit est un peu trop didactique à mon goût, je l'ai trouvé
très agréable à lire. L'écriture d'Isabel Alba est intéressante
car très visuelle et poétique, inspirée par le théâtre et le
cinéma.
J'ai
bien aimé les réflexions d'Emma Fräter, amie de Örzse, qui nous
explique ce que signifia pour elle l'apprentissage de la lecture :
« No
he hecho otra cosa que trabajar, año tras año, día tras día, doce
horas diarias ; de las máquinas al jergón, del jergón a las
máquinas. […] Fue cuando Ilona Mennyei me enseñó a leer, ¿te
acuerdas ?, cuando todos, uno tras otro, aprendimos a leer. La
idea partió de Akos Zeléndy y creo que también de Örzse Brasz. Y
fue una idea provechosa, al menos para mí, porque leer es la
primeras cosa buena que me ha pasado en la vida. De pronto, después
de muchos días de perder horas de sueño intentando juntar las
letras, éstas formaron palabras y las palabras representaban ideas,
y aunque aún no había cumplido doce años, nunca podré olvidarlo,
empecé a darles vueltas y vueltas a esas ideas hasta que las entendí
y entonces se abrió un mundo, nuevo y enorme, ante mis ojos. […] Y
entonces, al fijarme en ellas por primera vez, comprendí para qué
veníamos al mundo, que era algo que nunca me había entrado en la
cabeza, no estábamos aquí para trabajar como mulas, no estábamos
aquí para sufrir como dicen los curas, sino para ser felices. […]
Frank, tú lo sabes, son solo algunos hombres los que han hecho el
reparto de todas las cosas naturales y buenas que tiene el mundo,
esas que están ahí para aportarnos la pequeña dosis de felicidad
que nos corresponde a cada uno de nosotros. Esos hombres egoístas y
malos se han quedado con todas ellas y para justificar su robo,
porque en realidad son de todos y ellos se las han apropiado, nos
enseñan con patrañas divinas, con cielos lejanos y bendicen su
hurto llamándolo propiedad privada y haciéndolo, encima,
hereditario para que pase de generación en generación. »
Rachel Mihault
La verdadera
historia de Matias Bran, Libro 1: El recinto Weiser, Isabel Alba, Montesinos, 2011
Le roman a été traduit en français par Michelle Ortuno et publié par les éditions la Contre Allée sous le titre La véritable histoire de Matias Bran