Hier
soir, mercredi 7 octobre, au Gazette Café, le café noir animé par
Jérôme Dejean de la Librairie Sauramps a reçu l'illustre James
Grady. Vous ne savez pas qui c'est ? Si c'est le cas, c'est sûr
que vous connaissez quand même au moins l'un de ses succès, le
premier même ! « Les six jours du Condor »,
réduits à trois par Holywood avec les fabuleux Robert Redford et
Faye Dunaway, ça vous dit bien quelque chose, n'est-ce pas ?!
Maître du roman d'espionnage de la fin du 20ème siècle aux côtés de John Le Carré, son
premier roman est paru en 1974, il avait alors vingt-cinq ans !
Son personnage fétiche, le Condor, voit le jour et va le suivre
comme son ombre tout au long de sa vie.
Pourquoi
donc « Les Derniers jours du Condor » ? Il nous a
expliqué hier qu'il y avait pour lui la nécessité d'expliquer le
monde d'après la chute du mur de Berlin et d'après le 11 septembre.
Le plus simple et le plus évident pour lui a été de réactiver son
premier personnage, le Condor !
James
Grady est un écrivain avant tout. Il écrit pour le cinéma, les
journaux, mais surtout de la fiction, des romans, des nouvelles.....
Il aime raconter ce qui pourrait ou aurait pu se passer ! Le
personnage de son livre est un lecteur et ça, ça lui plaisait.
Il
nous a raconté une anecdote des années soixante-dix : En URSS,
ils ont cru que ce qu'il avait écrit était la réalité, alors ils
ont créé une brigade de 2000 personnes chargée de lire toutes
les fictions du monde pour obtenir de l'information !
Aujourd'hui,
l'espionnage sur internet est très intense et John le Carré dit
bien que c'est un problème que tant d'enquêteurs soient devant un
écran plutôt que sur le terrain, dans la rue... Et c'est pareil
pour les écrivains qui sont bien trop souvent face à google plutôt
que face aux vrais gens.... Pour survivre, le Condor, qui a pris de
l'âge et qui a donc maintenant l'âge de Grady (environ
soixante-cinq ans), rejette cela et revient à ses bases. Le
personnage féminin, qui se prénomme Faye, est bien entendu un
hommage à Faye Dunaway ! Et elle nous permet de passer
humainement à la génération suivante. « Les derniers
jours du Condor » sont vraiment post-onze septembre...
En
ce qui concerne son écriture, James Grady nous dit que chaque livre
crée son style, ses règles... Ici, le changement est intervenu
après avoir écrit environ 1/5ème du roman... Il a plus approfondi
que ce qu'il avait prévu au départ, le style est devenu plus rapide
aussi. Plus trépidant ! C'est peut-être aussi venu avec
l'âge...
L'aventure
de son premier livre a été incroyable ! En quatre mois tout
s'est joué ! Il explique qu'il aurait pu couler et se noyer sous le
choc de cet immense succès, mais qu'il a réussi à voir ce que cela
allait lui permettre ensuite… et donc à garder le cap.
Aujourd'hui,
il change de registre : il écrit un script sur une jeune fille
au Texas parce que le statut des femmes en dit long sur l'état de la
société... « Tonight in Jungleland » ! C'est le titre
qu'il a chipé à Springsteen… Il n'écoute pas de musique pendant
qu'il écrit mais la littérature, le cinéma, la musique font partie
de sa vie et de nos vies...
La
tristesse et le pessimisme actuels sont dus à nos politiques et au
côté superficiel de nos vies, il ne tient qu'à nous d'accrocher un
sourire sur nos visages ! Il dit que l'écriture fait partie de
lui et que sa voix politique est dans son écriture. Mais il ne fait
pas de prêche, ni de sermon ! Il montre le monde tel que je le vois,
il illustre et démontre, en espérant que le lecteur adhère à ses
vues !
Enfin,
il a souligné l'importance d'avoir un bon éditeur ! Ce qui est le
cas pour lui en France – c'est Rivages ! Et en tout état de cause,
sa première éditrice, c'est sa femme !
A
noter le nouveau décor éphémère du Gazette Café qui accueille
une exposition de très belles toiles et totems de l'artiste
montpelliérain Jean-Paul Bocaj !
Les
Derniers Jours du Condor , Paris, Rivages, coll. Thriller, 2015
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