"Ce livre, « Antes de los años terribles » est sans aucun
doute Le Livre que son auteur portait en lui depuis longtemps, une
sorte d’accomplissement. Mais du temps était nécessaire, huit ans
environ et six autres livres pour pouvoir écrire cette histoire-là.
« He escrito la novela. Sé que dije que nunca podría, pero
nunca es demasiado tiempo » (J’ai écrit le roman. Je sais
que j’ai dit que jamais je ne pourrais, mais il n’est jamais trop
tard).
jeudi, juin 13, 2019
"Antes de los años terribles", de Victor del Arbol (Espagne)
Les Collecteurs aiment beaucoup les livres de Victor del Arbol qui a la particularité d'avoir rencontré du succès auprès du public français avant d'en rencontrer auprès du public espagnol... Nous attendrons donc impatiemment la version française de ce nouveau roman que Françoise a lu pour nous !
jeudi, juin 06, 2019
"La Mezzanine", de Anne-Marie Albiach (France)
Le dernier récit de Catarina Quia, notes d’un internement
effroyable où « Il devrait y avoir un code qui empêche le psychiatre ou
les infirmiers d’abus si faciles sur le corps. On peut rendre fou et interner à
vie absolument quiconque. Et cela sans même que les proches, hors de toute
information, s’en rendent compte. »
Voie entre enfermement infernal et
salvation, à Mezza, entre deux extrêmes, laissons-la parler :
« Le langage s’absentait.
Elle craignait comme un stylet, et inventait, les métamorphoses de son corps.
Un écran de déjà vécu l’éblouissait par instants, la contraignant à une
gymnastique respiratoire du rêve. A corps perdu. Je pense à toi. Allaient-ils
rentrer sans heurts au port ? pour l’instant ils étaient au creux de la
crête des vagues. »
mardi, juin 04, 2019
"La famille Moskat", de Isaac Bashevis Singer (Etats-Unis)
Publié pour la première fois en 1950, le roman univers « La
Famille Moskat » fait renaître par la littérature un monde révolu. Cinq
ans après la mort de sa deuxième épouse Reb Meshulam Moskat se marie pour la
troisième fois et retourne à Varsovie où il règne sur une immense fortune
; mais le patriarche va bientôt mourir et tout un univers bien réglé bien
ordonné va sombrer en quelques années. Les juifs de Pologne sont les premiers
visés par l’antisémitisme et les nouvelles générations ont du mal à concilier
tradition et modernité.
Construit en dix parties, cet immense roman nous amène aux
réalités de personnages souvent attachants qui tentent de trouver du sens à la
vie et de faire de leur mieux pour un univers réconcilié. Mais leurs tentatives
sont souvent vaines et les horizons dégagés ne demeurent que la Palestine ou
l’Amérique.
lundi, juin 03, 2019
"Oeuvres", Sylvia Plath (Etats-Unis)
Remarquable ensemble, ce Quarto Gallimard révèle la quasi-totalité
de la production littéraire de la poète emblématique Sylvia Plath. On y trouve
ses poèmes, son roman, ses nouvelles, ses contes, ses journaux, ses essais et
un entretien quelques mois avant son décès.
Beaucoup d’encre a coulé concernant Sylvia Plath et sur son
tempérament indépendant et sur son mari Ted Hugues.
Ici la parole est donnée à la femme poète américaine, orpheline de
père à 9 ans son monde a ainsi basculé avec cette absence qu’elle n’a jamais pu
vraiment surmonter.
Généreuse Sylvia Plath l’est véritablement et son courage est du
domaine de l’impossible, la soif d’amour ne la quittera pas mais sa volonté de
tout savoir, jusqu’à assister camouflée parmi les médecins à des accouchements,
à des dissections etc., la met en danger, en péril dans son équilibre, elle ne
ménage pas ses efforts pour connaître même ce qui peut traumatiser.
jeudi, mai 30, 2019
"Juegos de villanos", de Julia Guzmán Wattine (Chili)
Julia Guzmán Wattine est née en 1975 à Viña
del Mar au Chili.
Elle est diplômée en littérature latino-américaine et professeure d’espagnol.
Juegos
de villanos est son premier roman, non encore traduit en français (avis aux
amateurs !).
Il s’agit d’un roman que l’on classerait en France dans la
catégorie « polar » : un homme a disparu après avoir été agressé
avec sa jeune épouse le soir de ses noces. Un enquêteur va tenter de savoir ce
qui lui est arrivé et par qui il a été tué.
Son enquête va nous amener à le suivre dans différents milieux, de
la haute société chilienne aux milieux d’affaires et aux bandes de narcotrafiquants
(qui semblent former un seul et même petit groupe, qui contrôle la vie
politique et économique de la province de Talca).
Le personnage du détective, Miguel Cancino, est bien construit et
attachant. Le récit est bien mené et l’auteure tient son lecteur en haleine
tout au long du roman.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
jeudi, mai 23, 2019
"L'infini livre", de Noëlle Revaz (Suisse)
Dans l’infini
livre Noëlle Revaz nous amène dans la vie de Jenna Fortuni romancière à
succès mariée à un autre auteur à succès Eden Fels qui n’ont d’enfants que
virtuels et des amis sur catalogue consultés pour des apparitions médiatiques
en fonction des nouveautés éditoriales. Dans cet univers somme toute
superficiel, qui relève plutôt du cosmétique où les livres se limitent à être
des produits marketing dont le contenu est souvent une compilation à partir de
bases de données que les éditeurs se disputent et désirent par le biais
d’algorithmes créer une littérature dans une mise en scène par écrans
interposés des apparitions relevant de l’emballage délaissant le texte lui même
hors de la curiosité de l’éventuel lecteur.
Radelpha
éditeure ambitieuse qui veut régner sans partage avec ces deux auteures Jenna
et Joanna en créant une supra auteure Joenna Fortuggi capable de remettre du
sens, et l’humain au centre de tout.
mercredi, mai 22, 2019
"Les billes du pachinko", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)
Tout d’abord, une précision concernant le titre du livre : au
Japon, le Pachinko est une sorte de flipper vertical ; le joueur regarde
les billes tomber sans vraiment pouvoir intervenir. Plus il récupère de billes,
plus il a de points.
La salle de jeux où sont rassemblés ces flippers s’appelle également un Pachinko.
Le grand-père de la narratrice tient un Pachinko à Tokyo.
La salle de jeux où sont rassemblés ces flippers s’appelle également un Pachinko.
Le grand-père de la narratrice tient un Pachinko à Tokyo.
Claire, la narratrice, est une jeune femme franco-coréenne qui vit
en Suisse (double de l’auteur, de manière encore plus marquée que dans Hiver à
Sokcho).
Les grands-parents de Claire ont quitté leur Corée natale, il y a une cinquantaine d’année ( Guerre de Corée) pour trouver refuge à Tokyo.
Les grands-parents de Claire ont quitté leur Corée natale, il y a une cinquantaine d’année ( Guerre de Corée) pour trouver refuge à Tokyo.
Un été, la jeune femme vient leur rendre visite ; avec le projet de les convaincre de revenir en pèlerinage dans leur ville natale de Corée.
mardi, mai 21, 2019
"Hiver à Sokcho", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)
Elisa Shua
Dusapin, née en France en 1992, est une auteure franco-coréenne
vivant en Suisse romande.
Ce
court roman fait partie des meilleurs textes romanesques que j’ai lus en 2017.
Une
intrigue simple (la rencontre entre la narratrice, une jeune femme franco-coréenne
et un auteur français de bande dessinée, plus âgé, venu rechercher
l’inspiration à Sokcho, une station balnéaire de Corée du Sud proche de la
frontière avec le Nord.)
L’intrigue est menée avec beaucoup de subtilité et un vrai sens de l’ellipse qui permet à l’auteur d’éviter les conventions du genre (roman à l’eau de rose)
L’intrigue est menée avec beaucoup de subtilité et un vrai sens de l’ellipse qui permet à l’auteur d’éviter les conventions du genre (roman à l’eau de rose)
lundi, mai 20, 2019
"Une famille", de Pascale Kramer (France-Suisse)
Une famille
bordelaise classique : bourgeoise et catholique.
Un couple
traditionnel, Danielle et Olivier, et leurs enfants.
Une
naissance qui fait d’eux pour la deuxième fois des grands-parents.
Une façade
qui devrait annoncer une famille parfaite : bienveillante, attentive,
chaleureuse.
Mais le
vernis cache mal une réalité bien différente : Romain, l’un de leurs fils,
se détruit petit à petit.
Peut-on
empêcher quelqu’un de se détruire ? C’est le thème auquel s’est attaqué
Pascale Kramer, une auteure suisse vivant en France, qui déroule en cinq
chapitres un drame familial. Car la situation de Romain, qui a passé huit ans
dans la rue, gentil et passif, fragilise l’ensemble de la famille.
« Romain
était un doux, un paisible, un attendri. Rien, jamais, ne transparaissait du
mal-être qui le poussait à engranger certains soirs de quoi s’abrutir quasiment
jusqu’au coma en seulement quelques heures. »
En cinq
chapitres, chacun dédié à l’un des membres de la famille, Pascale Kramer les
met en scène deux à deux ; comme ce duo entre Mathilde l’étudiante et Lou
sa sœur qui vient d’accoucher. Les relations fraternelles et filiales y sont
disséquées avec beaucoup de perspicacité.
jeudi, mai 16, 2019
Comédie du Livre 2019 et réunion mensuelle des Collecteurs
La fête du livre de Montpellier, la 34e Comédie du Livre, ouvre ses portes demain matin, vendredi 17 mai à 10h, et ce jusqu'à dimanche 19 mai à 19h !
Hasard - ou pas ! -, notre réunion mensuelle "tombe" justement ce samedi 18... Nous avons donc décidé d'ouvrir au public notre séance de partage de lecture et elle sera consacrée à "La suisse au féminin"...
Des précisions sur l'affiche !
Hasard - ou pas ! -, notre réunion mensuelle "tombe" justement ce samedi 18... Nous avons donc décidé d'ouvrir au public notre séance de partage de lecture et elle sera consacrée à "La suisse au féminin"...
Des précisions sur l'affiche !
vendredi, avril 19, 2019
"Dernier train et autres nouvelles" de Jean-Louis Terrade (France)
Jean-Louis
Terrade republie une série de neuf nouvelles, initialement publiées par les
Editions Calmann-Lévy, chez un éditeur biterrois, les « Editions du
Mont ».
Dans
ces neuf nouvelles, le narrateur, qui est toujours un homme placé dans des
contextes variés, vit des situations parfois étranges, parfois inattendues,
relevant de l’univers professionnel ou de la vie quotidienne, bouclées par des
chutes inopinées.
Si
toutes les nouvelles puisent leur inspiration peu ou prou dans l’univers
littéraire, rendant hommage à de grands auteurs du XXème siècle, deux d’entre
elles sont très nettement placées sous l’égide de Jorge Luis Borges, le fameux
écrivain et poète argentin qui a marqué son siècle.
Il y
a souvent dans ces nouvelles une mise en abyme de la fonction d’écriture, comme
dans la première, « Dernier train », qui a donné son
titre au recueil : sommes-nous dans un rêve (ou plutôt un cauchemar)
lorsque le personnage principal, coincé dans une micheline qui l’emporte du
côté de Limoges finit par chuter, dans un récit réel, ou bien sommes-nous dans
la tête de l’écrivain en train d’écrire sa nouvelle ? De même dans la
nouvelle « le Disparu », on
sent dès les premières lignes l’influence borgésienne : une petite annonce
attire l’attention du narrateur : un particulier cherche un livre
introuvable – l’occasion pour le narrateur de marcher, de Bellac à Avignon, sur
les pas de l’auteur prétendu disparu.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, avril 06, 2019
"Une longue nuit mexicaine", de Isabelle Mayault (France)
Premier
roman de la journaliste Isabelle Mayault, ce très beau récit nous
fait voyager dans l’espace et dans le temps.
S’inspirant
de faits réels (une valise contenant des négatifs d’un grand
nombre de photos prises durant la guerre d’Espagne par Robert Capa,
Gerda Taro et David Seymour, fut retrouvée au Mexique en 2007),
l’auteure nous emmène rencontrer les personnages qui, entre
Madrid, Lisbonne et le Mexique, ont tour à tour pris soin de cette
valise aux trésors.
Son écriture
fluide, élégante et sensible, nous porte et nous transporte dans
des lieux et des époques connus ou moins connus et nous vivons avec
force les événements évoqués, dont beaucoup ont eu ou ont des
répercussions dans nos vies.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
dimanche, mars 31, 2019
"Arcadie", de Emmanuelle Bayamack-Tam (France)
Jouissif. Ce livre est vraiment jouissif.
Bienvenue à Liberty House, un lieu où vit Farah, une fille de
6 ans quand l’histoire commence, jeune adulte quand le livre se referme, à la
fois héroïne et narratrice.
Comme sa mère souffre d’électro sensibilité, ses parents et
sa grand-mère décident de rejoindre une communauté quelque part dans l’extrême sud est de la
France (on devinera la ville de Menton au fait qu’on est proches de la
frontière italienne, ce qui va d’ailleurs être un des ressorts de l’histoire
aux deux tiers du récit, mais il est trop tôt pour en parler).
Menée de main de maître par l’animateur de cette communauté (que
d’aucuns prendront pour un gourou) nommé Arcady, qui donne son titre à l’ouvrage
d’Emmanuelle Bayack Tam, cette communauté réunit une panoplie d’énergumènes –
de « freaks » dira Farah - avec toute sorte de handicaps :
« les obèses, les dépigmentés, les bipolaires,
les électrosensibles, les grands dépressifs, les cancéreux, les polytoxicomanes
et les déments séniles ».
jeudi, mars 21, 2019
"Le mythe national mexicain à travers les manuels scolaires d'histoire" de Rachel Mihault (France)
Clin d’œil à notre Présidente préférée !
J'ai
lu LE MYTHE NATIONAL MEXICAIN À TRAVERS LES MANUELS SCOLAIRES
D'HISTOIRE, issu de la thèse de Rachel Mihault, dès sa publication.
Lorsque, dans une vie antérieure, je parcourais, sac au dos, le
pays, je m'étais passionnée pour sa culture et ses traditions. Cet
essai possède un intérêt intrinsèque, car il nous plonge ou nous
replonge dans la chronique flamboyante d'une nation dont les
habitants sont nés du maïs (cosmogonie maya du Popol Vuh), nation à
géométrie variable (les affrontements avec les États-Unis, en
1846-48, ont entraîné la perte de presque la moitié du territoire
mexicain), nation métisse qui se revendique comme telle (au moins
dans ses manuels scolaires) et qui fraie régulièrement avec la
mort, entre conquête espagnole, guerres, massacres, violence
quotidienne et catastrophes naturelles (10 000 victimes lors du
séisme de 1985), ce qui ne parvient pas à l'abattre.
jeudi, mars 07, 2019
"Fuki-no-tô" de Aki Shimazaki (Japon)
Aki Shimazaki est une
auteure japonaise qui écrit en français. Elle est née en 1954 et depuis 1991
elle vit à Montréal, où elle a appris le français tard, à l’âge de 40 ans. C’est
sans doute pourquoi elle écrit dans une langue assez épurée.
Elle nous emmène dans son
univers et nous offre la finesse de la culture japonaise et une langue
française épurée, délicate, poétique. Elle a un vrai talent de conteuse, ne
vous en privez pas ! J’ai tellement aimé ce roman que j’ai ensuite dévoré
tous les romans de cette auteure.
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