Une
lecture à ne pas manquer. Le style est fluide et percutant. Les
personnages juste ébauchés au départ deviennent de plus en plus
nets. Ils ont leur part d’ombre mais ils sont essentiellement
lumineux, touchants. Ce roman décrit à merveille les errances d’un
âge où l’on sent, où l’on sait qu’il faut enfin décider sur
quel chemin partir dans la vie et où, en même temps, les doutes et
les ‘pourquoi donc’ empêchent souvent le mouvement. Un roman
d’initiation à conseiller vivement aux adultes qui disent ne pas
comprendre « les jeunes »...
mardi, mai 15, 2018
lundi, mai 14, 2018
"Cette putain si distinguée" de Juan Marsé (Espagne)
Un
écrivain – double de l’auteur ? – est sollicité pour
écrire, sur commande le scénario d’ «un film inspiré d’un
fait réel qui s’était produit des années plus tôt à Barcelone,
un crime horrible qui avait en son temps suscité des conjonctures
nombreuses et très diverses, et dont le mobile, apparemment
passionnel, n’avait jamais été entièrement éclairci ».
Nous
sommes en 1982. Le narrateur, en panne d’inspiration, accepte bon
gré mal gré de revenir sur cette histoire, même s’il mesure bien
la différence entre écriture de scénario et littérature. Ce crime
s’est déroulé en 1949, en pleine période franquiste, et le
meurtrier, un certain Fermin Sicart, travaillait alors comme
projectionniste dans un cinéma de quartier, le cinéma Delicias.
Régulièrement une prostituée venait lui rendre visite dans sa
cabine de projection, et le protagoniste semblait apprécier sa
compagnie, et pourtant on l’a retrouvée un jour morte, étranglée
avec de la pellicule de cinéma, et Sicart a avoué aussitôt en être
le meurtrier.
mercredi, avril 18, 2018
"C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir du Blanc" de Lilian Bathelot (France)
Alors
que, lors de l’une de nos réunions mensuelles, nous parlions de
« Simple mortelle », le dernier roman paru de Lilian Bathelot,
Catherine nous a fait passer quelques uns de ses titres plus anciens.
C’est comme cela que C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir
du Blanc m’est arrivé dans les mains et que je me suis régalée
de ce roman d’anticipation très réussi, écrit - nous dit-on - à
l’attention des adolescents…
Nous
sommes projetés au printemps 2089, et les antagonismes du monde
actuel se sont cristallisés. Dans les pays du G16, il y a désormais
deux types de territoires : les zones sécurisées où les
citoyens bien intégrés sont tous implantés, c’est
à dire qu’ils ont sous la peau une puce qui leur permet l’accès
à tous les services vitaux et qui permet donc aussi de les pister ;
et les zones franches où vivent ceux qui ne rentrent pas dans le
moule, donc globalement plutôt tous les déshérités. Et puis il y
a tous les pays membres de la Confédération des Nations Premières
qui sont encore habités par leurs peuples indigènes…
dimanche, avril 15, 2018
"El murmullo de las abejas", de Sofía Segovia (Mexique)
Sofía
Segovia est une écrivaine mexicaine, née en 1965 à Monterrey. El
murmullo de las abejas est son deuxième roman, paru chez Vintage
Español en 2015.
Nous
sommes au début du 20e siècle dans le nord du Mexique, dans la
petite ville de Linares. Le contexte est important : c'est celui
de la Révolution puis de la réforme agraire.
« Olvidó
el hambre. Olvidó el frío.
Y
así, fuera de la vista del patrón, que no se había detenido a
esperar la llegada de su obediente peón, padre e hijo observaron al
otro padre y al otro hijo batallar para hacer cinco pozos mal hechos,
y al verlos, campesinos torpes, altos, blancos y elegantes, corroboró
lo que siempre había creído : el campo le pertenecía al que
lo trabajaba, al que sabía hacer las cosas, al que sabía sembrar, y
no al que lo supervisa todo desde arriba de un caballo sin ensuciarse
las manos.
-
Esta tierra es mía. »
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
mercredi, avril 11, 2018
"Le dernier invité" de Anne Bourrel (France)
Anne
Bourrel est une écrivaine montpelliéraine. Elle écrit des
nouvelles, des romans noirs, de la poésie et des pièces de théâtre.
Son
dernier roman, Le dernier invité, vient de paraître chez La
manufacture de livres.
« Elle
devrait se détendre un peu. La rivière court vers la mer. Il fait
beau. Tout à l'heure, elle épousera l'homme qu'elle aime. Vivre
pourrait être envisageable. Avec le retour de ce sale type, pile la
semaine de mon mariage, me détendre ? C'est normal d'y
repenser. Je pense, mais je ne parle pas. Plus jamais. Plus jamais je
ne parlerai. Pas de mots. Il n'y a pas de mots pour dire ce que
personne ne veut entendre. Il faut se taire. Pas un mot. Ce qui
n'est pas dit n'existe pas. L'eau fraîche de la rivière parviendra
à chasser les images. Il faudrait pouvoir tourner la page, je le
sais bien. Tourne la page, tourne, tourne. Ne la laisse pas se
déchirer, la page. C'est toi qui la tournes, encore, essaye,
tourne-la. Tourne-la. La page de pierre et de plomb. Ou bien plonge,
plonge dans l'oxbow toute habillée. »
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
dimanche, mars 25, 2018
Livres libres ! Un dispositif Les Collecteurs - Mpt Frédéric Chopin...
Comme vous le savez sûrement,
depuis quelques mois déjà, les Collecteurs ont le privilège de se
réunir un samedi par mois à la Maison pour tous Frédéric Chopin (Montpellier). C’est donc en collaboration avec son responsable,
Thomas Roudet, que nous avons le plaisir de mettre en œuvre un
partage de livres ouverts aux « tous » de la Maison pour
tous !
« Des animaux très sensibles » de Rodrigo Fuentes (Guatemala)
Les
attachantes éditions L’atinoir nous emmènent cette fois au
Guatemala en nous faisant découvrir un recueil de nouvelles de celui
qui a gagné, entre autres, le 2e
Prix centro-américain Carátula
des nouvelles courtes en 2014, Rodrigo
Fuente.
Rodrigo Fuentes nous entraîne
essentiellement dans la ruralité du Guatemala, dans un univers qui
fait sérieusement penser au far west de l'époque de la conquête de
l’ouest.
mercredi, mars 21, 2018
"Ce que tu es" de Herman Gorter (Pays Bas)
« Ce que tu es »
présente la poésie du géant des lettres néerlandaises Herman
Gorter (1864-1927), s’ouvrant par une Ouverture
donnant des éléments bio-bibliographiques de façon très sensée
et sensible. Puis suivi par Mai, le magnifique poème
emblématique connu de tous dans une magnifique traduction qui permet
ici de rendre en langue française toute la splendeur d’une langue
et d’une civilisation. Un autre printemps, un autre son :
"Trois poètes néerlandais", Nachoem M. Wijnberg, Esther Jansma et K. Michel (Pays Bas)
Trois
magnifiques poètes néerlandais sont présents dans cette anthologie
avec des personnalités bien différentes. Ouvrant le livre, Nachoem
M. Wijnberg, né le 13 avril 1961 à Amsterdam, trouve toute son
ampleur dans ses derniers poèmes de La vie de avec toute une
ressource onirique autour des livres, de l’amour et de la vie, ces
poèmes de maturité viennent dépasser tous les précédents à un
point tel qu’il aurait fallu ne publier que des poèmes du recueil
La vie de (2008) cette beauté et cette bonté réunies exaltent
vraiment. Esther Jansma, née le 24 décembre 1958 à Amsterdam,
occupe le milieu de l’anthologie, toute à ses fantômes et à une
poésie extrêmement sensible, elle nous emporte dans un univers
dépaysant avec des cellules de poèmes indépendants parfois
rattachés en série, cette composition complexe mais efficiente nous
offre une poésie d’excellente qualité.
"Du perdant & de la source lumineuse" de Kees Ouwens (Pays-Bas)
Recueil
construit en système clos comme un système sanguin, "Du
perdant & de la source lumineuse" est l’œuvre d’une
poésie objective, où les éléments réels côtoient des métaphores
à caractère réaliste, et dans la construction tout au long du
recueil en italique apparaît des citations de Théorème de Pasolini
qui renforce cet aspect-là. Ce sont aussi bien des éléments de
paysages façonnés par l’homme (voitures) que des réflexions sur
la vie elle-même dans la modernité de l’existence. Il y a aussi
le révélateur de la lumière qui permet de percevoir une certaine
philosophie de la vie, une vraie ontologie et parfois se développant
vers une métaphysique très personnelle.
lundi, février 05, 2018
"Simple mortelle" de Lilian Bathelot (France)
Bon,
c’est une chose entendue pour nous, on aime bien La Manufacture de Livres. On en pinçait déjà pour Anne Bourrel et Franck Bouysse… et aujourd’hui j'en pince pour Lilian Bathelot, et surtout pour Nicole et Louis !
Il
est étonnant ce roman noir qui réussit le tour de force d’allier
une histoire d’amour lumineuse avec une sordide conspiration
politico-mafieuse d’état ! Difficile d’en dire beaucoup
plus sans risquer de casser quelques uns des ressorts que nous
réserve ce récit très construit et dans la première moitié
duquel les scènes se suivent sans qu’on n’en saisisse
franchement toutes les articulations… Les personnages principaux
sont dépeints de manière très sensible, et la richesse des
personnages secondaires laisse facilement imaginer que Lilian Bathelot a encore
plein d’histoires à nous raconter ! Bref, le genre de lecture
un brin addictive, de celles qui oppressent autant qu’elles font du
bien…
vendredi, janvier 19, 2018
"Les âmes errantes", de Tobie Nathan (France)
Tobie
Nathan est professeur de psychologie à Paris 8 et ethnopsychiatre.
Il a beaucoup travaillé sur les migrants.
Pendant
trois ans, il a reçu des jeunes en voie de radicalisation qui lui
ont raconté leurs histoires familiales et personnelles. Il a tenté
de comprendre leurs parcours de vie et nous explique dans ce livre
leur façon de penser.
Il
se sent proche de ces jeunes, car comme eux il est issu d'une famille
de migrants, arrivé en France à l'âge de 8 ans.
Il
déplore le manque de racines culturelles de certains d'entre eux et
c'est la raison pour laquelle ils les qualifient d'«âmes
errantes » :
« Je
qualifie d' « âme errante » cette fille non pas
détachée, puisqu'elle n'a jamais été liée ; non pas égarée,
puisqu'elle n'a pas de lieu à retrouver, d'Ithaque à rejoindre ;
mais flottante, angoissée, animée d'absence. Cet être est bon à
prendre, à soumettre – c'est une proie pour les chasseurs d'âmes.
Voilà
donc une formule majeure, le sésame des « âmes errantes »,
devenues proies faciles d'une radicalité religieuse montante. La
formule se décline sur deux générations : perte du lien
fonctionnel avec l'appartenance culturelle (la source) à la
première, problèmes de filiation à la seconde.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
vendredi, janvier 12, 2018
"Aux Cinq Rues, Lima" de Mario Vargas Llosa (Pérou)
Pourquoi
donner envie de lire « Aux Cinq Rues, Lima » dont
Gallimard vient de publier la version française ? Parce Mario
Vargas Llosa est prix Nobel de littérature ? Parce qu’il est
entré l’an dernier, de son vivant, dans la Pléiade ? Un peu
court comme raisons !
Alors,
pourquoi ? Parce que, à quatre-vingt un ans,cet homme ne lâche
rien et nous entraîne dans un roman jubilatoire. Mené sur un rythme
haletant, avec l’habileté et le talent de conteur qui est le sien,
il nous plonge au cœur de Lima, dans un quartier très vivant,
autrefois mal famé, Cinco Esquinas. Nous nous retrouvons au cœur
d’une comédie de mœurs et d’un scandale politico-médiatique
avec des photos compromettantes, un maître-chanteur, un crime
crapuleux, de quoi alimenter la presse à scandale.
jeudi, janvier 11, 2018
"Légende d’un dormeur éveillé" de Gaëlle Nohant (France)
« Le dormeur éveillé »,
c’est Robert Desnos, c’est ainsi que le nommait André Breton.
Gaëlle Nohant dans ce gros roman de 520 pages nous raconte sa vie,
son parcours, sa fin tragique et, à travers lui, ressuscite toute
une époque, une époque riche, passionnante et douloureuse, des
années folles à la fin de la deuxième guerre mondiale. C’est
toute la vie littéraire et politique, de 1928 à 1945, qui défile
sous nos yeux, toute une génération d’artistes, d’écrivains,
de peintres que nous connaissons et qui deviennent les acteurs de
cette « légende ». Ce livre, nous dit l’auteure, est
né de sa passion pour l’œuvre de Robert Desnos et est le fruit
d’un long travail de recherches qui lui a pris plus de deux ans.
Tout ce qu’elle dit est intéressant, tout semble exact et des
extraits de poèmes de Desnos ponctuent son récit pour rendre la
présence du poète plus évidente.
Que 2018 soit aussi passionnante que les années passées !
mercredi, décembre 06, 2017
"Le corps des ruines", de Juan Gabriel Vasquez (Colombie)
Ou
bien, s’il ne l’a pas lu, il s’est intéressé aux récits
enchâssés.
Car
sinon pourquoi embarquer le lecteur sur des chemins de traverse,
abandonner le narrateur à ses angoisses de paternité, au moment de
la naissance de ses deux jumelles prématurées, délaisser le
sympathique Docteur Benavides, retrouvé justement au moment de
l’accouchement, et interrompre même le premier récit historique
pour un autre récit historique plutôt fumeux, et y consacrer plus
d’une centaine de pages de ce « Corps des ruines » ?
Tout
commence en effet par le retour du narrateur dans son pays
natal, la Colombie, et par une interrogation concernant le « récit
national » officiel enseigné dans les écoles.
Et
si le brillant Jorge Eliecer Gaitan n’avait pas été assassiné le
09 Avril 1948 ? Etait-ce vraiment l’affaire d’un seul homme,
lynché peu après ? Ou bien la mystérieuse vertèbre datant de
son autopsie révélerait-elle un autre meurtrier ?
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, novembre 25, 2017
"Les yeux dans les arbres", de Barbara Kingsolver (États-Unis)
J'ai
trouvé ce roman passionnant.
On
y traverse l'histoire du Congo (Belge) depuis 1959 et son évolution
politique, de l'indépendance et du mirage de démocratie effleuré
lors de l'élection de Lumumba à la tête de la république
démocratique du Congo, à la dictature de Mobutu, le collectionneur
de palais qui a saigné le Zaïre de ses richesses naturelles pour
financer son train de vie de tyran milliardaire, laissant son peuple
exsangue et affamé.
Dans
ce décor un pasteur baptiste américain fanatique s'installe avec
femme et filles dans une mission désertée, résolu à sauver par le
baptême ces êtres pour lui primitifs et promis à la damnation,
qu'il ne cherche même pas à connaître.
Trois poètes danois, Ursula Andkjær Olsen, Morten Søndergaard et Naja Marie Aidt
Cette
collection
« trois poètes… » aux éditions du murmure permet
de faire connaissance avec la poésie contemporaine en bilingue avec
des traductions soignées et des auteurs particulièrement
intéressants.
Dans
« Trois poètes danois » sont présentes trois voix
importantes et singulières parmi les poètes danois, traduites par
Christine
Berlioz et Laila
Flink Thullesen.
Ursula
Andkjær Olsen ouvre le livre avec des poèmes où il s’y révèle
à la fois de l’audace et un peu de provocation. « je suis
délicieuse » avec une construction un peu particulière comme
si il y avait poésie orale avec adresse au lecteur et en même temps
en bas de page un poème sur une ligne qui se poursuit sur toutes les
pages qui suit son cours tel un cours d’eau vers la mer sujet de
son recueil. Ce contraste entre un discours familier et accrocheur
avec cette immensité marine si envoûtante du courant maritime rend
une atmosphère très surprenante et dépaysante.
mercredi, novembre 22, 2017
Darío Jaramillo Agudelo, Prix national de poésie de Colombie 2017 pour "El cuerpo y otra cosa"
La rencontre que nous avons consacrée à Darío et à sa "Mécanique d'un homme heureux" (Ed. Yovana) vendredi dernier, s'est donc déroulée sur fond de remise de prix pour son écriture poétique ! Afin de vous permettre d'encore mieux faire connaissance avec cette œuvre, nous vous proposons ci-après un très bel article paru lundi dernier, le 13 novembre, sur le site de presse colombien El Tiempo.
samedi, novembre 18, 2017
"Dictionnaire amoureux de l'Amérique Latine", de Mario Vargas Llosa (Pérou, Espagne)
J'aime
beaucoup la collection des dictionnaires amoureux des Editions Plon.
Celui consacré à l'Amérique Latine a été écrit par Mario Vargas
Llosa, célèbre écrivain péruvien et espagnol.
Il
est à lire dans son intégralité bien sûr, mais j'ai envie de vous
en donner un petit aperçu à travers deux entrées : « Langue
espagnole » et « Littérature ».
Pour
vous mettre un peu l'eau à la bouche et peut-être pour vous inviter
à la réflexion et à la discussion.
Rachel
Mihault
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, octobre 28, 2017
Soirée "Darío Jaramillo" le 17 novembre 2017 au Gazette Café
Chers
amis,
Nous
vous invitons à nous retrouver pour la prochaine rencontre publique
que nous organiserons, la première de la Saison 3 des Collecteurs !
Elle
aura lieu le vendredi 17 novembre à 18h
au
Gazette Café
6
rue Levat à Montpellier (tram station Gare)
et
vous permettra de faire connaissance avec les Editions Yovana,
et
avec Laurence Holvoet, traductrice,
dimanche, octobre 08, 2017
« L’homme de miel » d’Olivier Martinelli (France)
Jeudi
dernier, chez
Sauramps, une rencontre était organisée avec Olivier Martinelli
à l’occasion de la sortie de son nouveau livre paru chez
Christophe Lucquin
Éditeur. D’ordinaire, Olivier, fan de Salinger et de Fante,
est un auteur de romans et de nouvelles. Là, c’est plutôt un
petit ovni qu’il est venu nous offrir…
"Un privé à Tanger" d’Emmanuel Hocquard (France)
Toujours
autant de plaisir à relire cet ensemble de texte qui font de la
poésie un genre de la modernité, de la curiosité, de
l’appréhension du vécu, de la vie avec toutes ses variantes et
ses aspects déroutants ou familiers. Belle initiative d’avoir
réimprimé en poche en point Seuil il y a trois ans ce livre
mythique qui concilie les lectorats les plus divers des chercheurs
d’histoires et des adeptes de l’érudition tout en étant face à
une écriture généreuse et intime, face à la mémoire et à
l’amitié et à la vie en poésie. Textes courts, de formes
diverses, mêlant réflexion et mémoire, ce livre est un monument
dans l’histoire poétique contemporaine. Il y a un indéniable
style et art de conter les anecdotes aussi bien que le plus vital de
l’existence. Un privé à Tanger est une enquête sur soi et
la poésie et sur ce qui est le plus marquant dans une vie, des
souvenirs à la construction d’une personnalité. Emmanuel
Hocquard a par sa démarche eu une influence déterminante pour
la poésie française notamment avec sa maison d’édition Orange
Export LTD. Nombre de ses livres sont à conseiller, chez P.O.
L., tel Ma Haie (2001).
"Sentiments au cœur" de Balla Ngom (France / Sénégal)
Le
titre pourrait paraître naïf, mais pas du tout en fait, car ce que
l’on reprochait à Ivan Bounine, poète et nouvelliste russe prix
Nobel de littérature, c'était de s’attacher aux passions qui
faisaient sens à toutes vies. Car rien n'est plus essentiel que notre
vie intime si difficile à décrire et à exprimer.
Balla
Ngom réussit une œuvre fort réussie, ne tombant pas dans la
facilité, toujours en nuance et sous tension.
mercredi, octobre 04, 2017
"Abigaël" de Magda Szabó (Hongrie)
Très
troublant roman de Magda Szabó écrit en 1970, publié en français
à l’occasion du centenaire de la romancière.
Avec
un style si particulier faisant contraster la vie Budapestoise avec
la vie recluse de Matula, institution calviniste très rude. C’est
ici l’art du secret, du courage, de la résistance, de la
solidarité en cette période abominable de la deuxième guerre
mondiale et du nazisme. Les vrais héros sont discrets, attentifs,
prévoyants, imaginatifs et dans ces dures épreuves, des êtres
justes veillent à la justice et à la sauvegarde des personnes.
lundi, septembre 25, 2017
"Après l’hiver" de Guadalupe Nettel (Mexique)
J’en
ai parlé hier samedi, lors de la première réunion des Collecteurs
saison 3 ! Je ne l’avais pas encore terminé, mais c’est
désormais chose faite…
Alors,
voilà ce
qu’en dit l’éditeur :
"Claudio, exilé cubain de New York, a une seule passion : éviter les passions. Cecilia est une jeune Mexicaine mélancolique installée à Paris, vaguement étudiante, vaguement éprise de son voisin, mais complètement solitaire. Chapitre après chapitre, leurs voix singulières s’entremêlent et invitent le lecteur à les saisir dans tout ce qui fait leur être au monde : goûts, petites névroses, passé obsédant. Chacun d’eux traîne des deuils, des blessures, des ruptures. Lorsque le hasard les fait se rencontrer à Paris, nous attendons, haletants, de savoir si ces êtres de mots et de douleurs parviendront à s’aimer au-delà de leurs contradictions.
jeudi, septembre 21, 2017
"La distance qui nous sépare" de Renato Cisneros (Pérou)
4ème
roman de ce jeune auteur péruvien de 41 ans, également journaliste
et poète, qui vit à Madrid. C’est un livre qu’il portait en lui
depuis une dizaine d’années et c’est sans doute la lecture,
notamment, de « Lettre au père » de Kafka et de
« L’invention de la solitude » de Paul Auster qui en
ont été l’élément déclencheur.
Cette
passionnante et douloureuse enquête est née de blessures intimes :
la perte de son père alors qu’il n’avait que 18 ans. Un père
qui voulait tout contrôler, façonner ses enfants à son image, qui
entretenait deux familles, un père qui n’était pas n’importe
quel père mais le tout puissant général Cisneros Vizquerra, « El
Gaucho Cisneros ». Il lui fallait savoir qui était vraiment ce
père, tenter de le comprendre pour pouvoir avancer.
P 232 : « je ne parviendrai jamais à résoudre le
grand paradoxe que fut mon père, à me débarrasser de ce boulet
dont le poids n’a cessé d’augmenter sur mes épaules jusqu’à
les déformer »
Raconter
l’histoire de cet homme c’est d’abord parler de ce jeune
péruvien exilé avec sa famille à Buenos Aires dans les années 30,
introverti, passionné par la danse et la musique, qui est envoyé à
l’école militaire où il est le condisciple de Videla et d’autres
futurs génocidaires.
"Le livre que je ne voulais pas écrire" d'Erwan Larher (France)
Il ne voulait pas
l’écrire, ce livre mais il ne pouvait pas ne pas l’écrire. Et
il nous arrive comme un coup de poing dans la figure qui vous laisse
K.O. C’est que lui, Erwan Larher, fan de rock depuis toujours,
était au Bataclan le 13 novembre 2015. Écrivain, auteur notamment
de « Marguerite n’aime pas ses fesses » (2016) et de
« L’abandon du mâle en milieu hostile » (2013) il a
vécu ces heures d’enfer et en est sorti vivant, sérieusement
blessé mais vivant. Poussé par ses amis qui lui disaient que son
« devoir » était de témoigner, il a beaucoup hésité
puis, sans doute parce que c’était une nécessité profonde,
viscérale, il a fini par se dire qu’il ne pouvait se dérober.
Mais comment
trouver le ton juste, sans tomber dans le larmoyant ou le voyeurisme
(et pourtant…) Comment traduire ce qui est de l’ordre de
l’indicible. Il dit qu’il court après ce livre, qu’il doit
« le dompter. L’apprivoiser. » Et que « sans
cesse il se dérobe. » En fait, il va « écrire autour »
de ce drame, « Écrire parce que tu n’as pas le choix, porté
par une force qui te dépasse ; autour parce que tu es romancier
et non chroniqueur, parce que tu ne peux façonner un texte qu’en
appétant faire littérature. Ni témoignage ni récit, donc.
Inventer autre chose. Forme. Langue. »
dimanche, août 06, 2017
"L'homme qui plantait des arbres", de Jean Giono (France)
Vous
connaissez certainement l'histoire du colibri qui participe
activement à éteindre un feu de forêt en amenant quelques gouttes
d'eau dans son bec, popularisée par Pierre Rabhi...
mais
connaissez-vous celle de l'homme qui plantait des arbres ?
Si
ce n'est pas le cas, je vous invite très sincèrement à la lire
mercredi, juillet 26, 2017
"Femme du monde", de Didier Goupil (France)
C’est
un livre que peut-être on ne trouve plus dans les librairies que je
viens de retrouver dans ma bibliothèque. Un de ces livres qu’on
découvre par hasard, et qu’on oublie plus, et qui vous obsède.
105 petites pages racontent l’histoire de Madame, une vieille dame
qui vit au Ritz à Paris, aime le thé et les bains brûlants, se
promène dans Paris sur les traces de Proust et de Racine, reçoit
tous les jours un coup de fil de sa petite nièce.
Madame
est diaphane, elle a traversé le vingtième siècle légère comme
une ombre, femme du monde et femme du Monde et elle porte en elle les
ombres du passé, d’un passé terrible qui nous est révélé peu à
peu et qui est aussi le nôtre.
vendredi, juillet 07, 2017
"In Utero" de Julien Blanc-Gras (France)
Dans
« La
Femme Brouillon » publié en septembre 2016 à la Contre
Allée Amandine Dhée parlait avec beaucoup de force et de justesse
associées à une belle pointe d’humour de la grossesse, de la
difficulté d’être à la fois femme et mère, de « la
violence d’être habitée par un autre », de la peur d’être
dépossédée de son identité, de celle aussi de ne pas être une
bonne mère et de son refus de n’être que cela. C’est un livre
qui nous avait beaucoup plus ici et dont Laurence avait parlé avec
enthousiasme.
Si
je rappelle cela c’est que je viens de lire « In
Utero » de Julien Blanc-Gras publié en 2015 au Diable
Vauvert et réédité en Livre de Poche. Si le titre n’est pas
génial, ...
samedi, juin 24, 2017
"Mon citronnier" de Samantha Barendson (France)
Samantha
Barendson est née en 1976 en Espagne, de père italien et de mère
argentine. Elle écrit en français, en espagnol et en italien. Elle
est poète mais aussi romancière depuis peu, puisqu'elle vient de
publier son premier roman en janvier 2017, Mon citronnier.
Après
avoir lu l'anthologie poétique Los cuerpos del delito, de
Alfons Cervera, elle est tellement fascinée qu'elle décide de lui
répondre et publie son premier recueil, en édition bilingue
espagnol-français, Los delitos del cuerpo-Les délits du corps
(en 2011, chez Christophe Chomant Editeur).
En
2015 elle reçoit le prix René Leynaud pour son recueil Le
citronnier : il s'agit d'une enquête poétique où elle
part sur les traces de son père, Francisco Barendson, décédé
lorsqu'elle avait deux ans.
Mon
citronnier est l'histoire romancée de cette même enquête-quête
identitaire : à travers les témoignages de membres de sa
famille, d'amis, d'anciennes connaissances... elle dessine peu à peu
un portrait de son papa disparu.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
jeudi, juin 08, 2017
"Les disparus" de Patricio Sanchez Rojas (France-Chili)
Patricio
Sanchez Rojas est poète, enseignant et traducteur franco-chilien.
Son
dernier recueil, Les
disparus,
est un hommage aux victimes de la dictature de Pinochet.
Il
évoque la nostalgie du bonheur des jeunes années, le temps qui
passe, la douleur de l'exil. Il s'élève contre les injustices et
dénonce l'impunité dont bénéficient les bourreaux.
mardi, mai 30, 2017
« Celui qui doute » d’Emmanuelle Bessot (France)
Ce
roman est le nouvel objet littéraire non identifié des Éditions Yovana dont on peut désormais penser que c’est la marque de
fabrique !
Après
la poésie autobiographique de
«Et ton absence se fera chair » de la
marocaine Siham Bouhlal, le
carnet de voyage intérieur de « La Solitude du Quetzal » du
français Jacky Essirard et
le curieux petit
livre de bord d’« Empreintes » de la québecoise
Christine Gilliet (dont je vous parlerai très bientôt), nous
voici, avec « Celui qui doute » d’Emmanuelle
Bessot, face à un
roman anthropologique !
« Hommage
à la culture lakota et troublante enquête anthropologique sur nos
origines, Celui-qui-Doute
nous entraîne dans une épopée haletante à travers les continents
et les âges. » nous
éclaire
l’éditeur.
mardi, mai 09, 2017
« La nuit je mens » de Cathy Galliègue (France – Guyane)
Avec
un style simple et direct, Cathy
Galliègue nous entraîne à la vitesse de la lumière à travers une
double histoire d’amour. De
ces sortes d’amour
qui entraînent tellement
loin à l’intérieur de soi et de l’autre que la vie quotidienne
passe très vite au
second plan.
Mathilde
vit une très belle histoire avec Gaspard, un
garçon parfait, parfaitement amoureux d’elle.
Cette histoire serait complètement
parfaite selon Mathilde si
elle se délocalisait en Italie où vit la famille de Gaspard. Mais
Mathilde a connu un autre
grand amour.
jeudi, mars 30, 2017
"Contestaciones" de Rafael Cadenas (Vénézuela)
Si
vous nous lisez depuis quelques temps déjà, vous savez sans doute
que Rafael Cadenas est un poète
vénézuélien
dont l’œuvre
a été saluée par l’attribution de nombreux prix
de poésie au fil des ans -
parmi lesquels le
Prix international de poésie
Federico García Lorca en
2015 -
et que Les Collecteurs ont déjà
eu l’immense plaisir de recevoir à Montpellier à plusieurs
reprises.
Depuis
des années,
Rafael nous
interpelle grâce à ses vers fulgurants, percutants. Dans ce dernier
opus, il va encore plus loin. Il pose sur le papier les répliques
que lui inspire la lecture des vers et phrases de quelques
un de ses pairs, illustres pour
la plupart d’entre eux.
« Contestaciones », ce sont des réponses donc. Mais ce
sont aussi des contestations ! Rafael
n’hésite pas à polémiquer et à contredire pour notre plus grand
plaisir...
"Jésus et Tito" de Velibor Čolić (Bosnie / France)
Jésus
et Tito,
est en sous-titre un «roman inventaire», passionnant
témoin de la Yougoslavie Titiste vue depuis l’enfance de l’auteur
(né en 1964). Ce roman nous fait partager avec la verve et l’humour
d’un Perec ou d’un Hašek ces moments de vie avec beaucoup de
saveur d’autant plus captivante que le découpage maintient le
rythme et soutient l’envie de poursuivre sa lecture à travers ce
livre qui avec une bonne dose d’ironie et de dérision nous plonge
avec délice dans son univers.
Ce
livre désormais en poche, publié en France précédemment en 2010,
Velibor Čolić l’a écrit en français, c’est une très belle
réussite où l’ambitieuse création instruit avec humour.
A
lire absolument si vous n’avez pas de temps à perdre !
François
Szabó
samedi, mars 25, 2017
"Ce que je disais aux morts", de Wladyslaw Szlengel (Pologne)
Ces
poèmes du ghetto de Varsovie composés en 1942-1943 sont saisissants
et sont parvenus jusqu’à nous par le miracle de personnes
héroïques. Nous voyons bien ici que dans les pires situations, les
créations artistiques et leur partage sont les seules issues et
seuls éléments pouvant et devant être transmis afin, on l’espère,
que l’Histoire ne bégaie pas.
Il
y a à la fois le vertige de la lucidité et la capacité de dire
avec une efficace et douloureuse économie de moyens la béance de
chaque vie disparue.
mardi, mars 21, 2017
"Contre-jour", de Sara Rosenberg (Argentine)
Une
silhouette à contre-jour sur la couverture d’un livre. C’est un
cerf. Pourquoi est-il là ?
C’est
en premier lieu ce qui attire, le graphisme, et puis la qualité du
papier si agréable au toucher, le choix de la mise en page et des
caractères et le désir d’en savoir plus. C’est toujours ce qui
se passe avec les Editions de la Contre Allée et c’est ce qui
s’est passé avec ce roman de Sara Rosenberg qui vient de paraître.
Ce livre, c’est « Contre-Jour » et ce cerf, c’est
celui qui hante les nuits de Griselda Koltan comédienne argentine
exilée à Madrid depuis de nombreuses années avec son compagnon
metteur en scène engagé, Jerónimo Larrea.
vendredi, mars 17, 2017
"Les ténèbres diurnes", de Sergueï Stratanovski (Russie)
Les
éditions Circé nous font découvrir avec cette édition bilingue un
poète bien trop méconnu mais qui se révèle un témoin de l’agonie
de l’Union Soviétique et de la permanence tragique de la Russie
post soviétique. Cet immense empire n’est pas homogène loin de là
et les tensions idéologiques ou cultuelles existent depuis toujours
et se poursuivent dans une cavalcade effrénée.
Mais
c’est bien l’humanité dans sa chair souffrante qui est sujet et
non l’Histoire,
lundi, mars 06, 2017
"Liquidations à la grecque" de Petros Markaris (Grèce)
Les
Collecteurs préparent leur Comédie ! Voici une nouvelle
chronique de Françoise… Au delà de celle-ci, n’hésitez pas à
aller lire tous nos derniers articles, tous se rapportent à des
livres et des auteurs que vous aurez l’occasion de croiser en mai !
« Petros
Markaris, né en 1937 et qui sera présent à la
prochaine Comédie du Livre est auteur de romans policiers qui
sont en Grèce des best sellers. Economiste de formation il a aussi
écrit pour le théâtre, le cinéma et est le traducteur en grec de
Goethe et de Brecht.
"Frictions" de Pablo Martín Sánchez (Espagne)
Les
Collecteurs se préparent à la
32è
Comédie du Livre
qui invite notamment La
Contre Allée. Alors Marc nous réinvite à lire Frictions dont
il avait parlé sur son très bon blog !
« Les
humains sont épris d'ordre. Les humains passent le plus souvent leur
temps - quoi qu'ils en disent ou pensent par ailleurs - à mettre le
monde et les choses en ordre, à les ranger, les classer, les
catégoriser... à les nommer et les renommer sans cesse. Le langage
lui-même n'est-il pas autre chose qu'une activité de classement, de
mise en ordre des sons qui font des signes ou des mots, que l'on
arrange pour faire des phrases? Je ne sais plus quel linguiste ou
sémiologue disait que c'est de la combinaison que naît le sens. Que
se passe-t-il alors quand vient le désordre? Quand les mots
n'obéissent plus aux phrases? Quand les évènements brouillent les
récits, quand les idées et les images vagabondent sans avoir cure
du sujet ou du thème? C'est une des choses que nous fait explorer et
expérimenter Pablo Martín Sánchez, en bon OuLiPien et dans un
certain désordre.
vendredi, mars 03, 2017
"Témoin" de Sophie G. Lucas (France)
Étrange
petit livre que celui-ci, publié l’année dernière par les
éditions de la Contre Allée invitées à la prochaine Comédie du
Livre de Montpellier. Pour l’écrire, Sophie G. Lucas, qui y sera
également présente, a assisté pendant plusieurs mois aux audiences
du tribunal de grande instance de Nantes et ce sont comme les minutes
de ces audiences qu’elle nous livre là. Des textes courts au style
incisif, rugueux, dépouillé, comme des coups de poing qui
réveillent les consciences. Plusieurs voix racontent, ce qui donne
de la profondeur à chaque petit texte. Et à travers ces paroles
c’est tout un pan de notre société malade qui nous saute à la
figure, celle des laissés pour compte, de ceux qui n’ont pas eu de
chance et qui souvent reproduisent la violence qu’ils ont eux-mêmes
subie. :
dimanche, février 26, 2017
"Soldados de Salamina" de Javier Cercas (Espagne)
Javier
Cercas, né en 1962, est un écrivain et traducteur espagnol,
professeur de littérature à l'université de Gerona. Il a publié
huit romans, des nouvelles, plusieurs essais et quelques chroniques
(il est chroniqueur pour le journal El País). Soldados de
Salamina, publié en 2001, fut un vrai succès éditorial en
Espagne et dans d'autres pays.
Le
titre du roman, Les soldats de Salamine, est une allusion à
la défaite navale perse, en 480 avant JC, qui symbolise la douleur
des vaincus devant la puissance athénienne.
vendredi, février 03, 2017
« La Femme brouillon » d’Amandine Dhée et « L’accouchement est politique » de Laëtitia Négrier et Béatrice Cascales (France)
Dans
l’écriture créative tout comme dans l’essai argumenté, il y a
un sujet qui paraît toujours un peu problématique à aborder. Et
lorsque ce sont des femmes qui prennent la plume, euh pardon, le
clavier, ça semble même encore un peu plus compliquer la donne…
Ce sujet : la maternité. Elles sont à la fois les mieux
placées pour en parler, et très agacées d’être presque
systématiquement questionnées sur la particularité féminine de
leurs sujets d’écriture, voire de leur manière d’écrire...
Mais
ces dernières semaines, j’ai eu le plaisir de faire deux lectures
passionnantes et jubilatoires et qui se rejoignent sur ce thème-là
assez essentiel à tout…… à l’humanité, à nos vies
personnelles, à nos sociétés, au présent, à l’avenir…..
bref… sur ce sujet central à nos vies.
Dans
l’ordre inverse de mes lectures donc…
samedi, janvier 28, 2017
« Le Papillon », « L’Homme qui savait la langue des serpents », et « Les Groseilles de novembre » de Andrus Kivirähk (Estonie)
Aujourd’hui,
François nous parle de trois romans venus du nord ! Et voici ce
que l’éditeur français, Le Tripode, dit de cet auteur estonien :
« Andrus
Kivirähk est un écrivain estonien né en 1970 à Tallinn. Phénomène
littéraire dans son pays, journaliste et essayiste, son œuvre
importante suscite l’enthousiasme d’un très large public
qui raffole de ses histoires. Il écrit des romans et des nouvelles,
des pièces de théâtres, des textes et des scénarios de films
d’animation pour enfants. »
samedi, janvier 14, 2017
"Chronique transylvaine" de Miklós Bánffy (Hongrie)
Chronique transylvaine (3 tomes) de Miklós Bánffy. Traduit
du hongrois par Jean-Luc Moreau. Editions
Libretto :
1, Vos jours sont comptés (758 p), 2002
2, Vous étiez trop légers (600p), 2004
3, Que le vent vous emporte (421 p), 2006
Magnifique
fresque d’un monde disparu (1905-1914), cette trilogie sur cet
univers dépaysant de Transylvanie, peuplée de Magyars, de Sicules
et de Roumains, province de Hongrie puis de Roumanie désormais, qui
ne connût que très brièvement une indépendance, nous fait vivre
ici avec une passion désarmante, les événements de l’Histoire et
des histoires intimes d’artistes désespérés, de députés
bretteurs ou pleins d’idéaux de justice , de femmes aimantes et de
mères possessives, de majordome tyran ou d’adolescente rêveuse…
jeudi, janvier 05, 2017
"La lengua de los ahogados", de Fernando Clemot (Espagne)
Comme Rimbaud, cité en
exergue, qui souhaitait rapporter de l’or de ses voyages dans les
profondeurs, Fernando Clemot, dans ce très beau petit livre, fait
émerger des histoires oubliées qui s’entrecroisent et se
répondent. Ces histoires, elles ressemblent aux vagues qui
indéfiniment viennent mourir sur la grève, histoires humaines,
venues d’un passé enfoui et qui refont surface :
« Mi imagen de la memoria siempre ha sido la de
unas olas batiendo en una playa….olas y memoria vienen de lejos.
Ambas nacen de un impreso movimiento mar adentro y traen sedimentos y
metralla del fondo » (p63) (ma vision de la mémoire a toujours
été celle de vagues s’abattant sur la plage…. Les vagues
viennent de loin. Elles naissent d’un mouvement initié en eaux
profondes et rapportent des profondeurs des sédiments et des
déchets).
Et apparaissent, comme
autant de vagues venues de loin, des lieux qui semblent avoir oublié
le passé mais que le récit fait revivre : un barrage où un
beau jeune homme aux yeux verts s’est noyé ; un appartement
vide où le narrateur cherche à retrouver la trace des anciens
locataires ; un train où il avait entendu un chanteur des rues
à la voix d’ange ; une petite ville frontalière en Amérique
du sud liée à un souvenir d’enfance douloureux ; un village
en Bolivie qu’une compagnie minière a dépossédé de sa culture,
le golfe de Finlande où une jeune femme triste croit voir à la
surface de la mer un homme qui appelle au secours ; une maison
où les armoires vides et le bruit des cintres qui bougent renvoient
le narrateur à sa solitude….
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