Il
y a presque deux ans mourait un poète pour moi essentiel, Juan
Gelman. Il avait voulu que ses cendres soient répandues dans un
petit village mexicain, Nepantla, le village même où naquit la
première grande voix féminine de la poésie latino américaine, Sor
Juana Ines de la Cruz. Peu de temps après le poète Jacques Ancet,
qui fut son traducteur, a écrit ce petit recueil qui lui rend
hommage : «La lumière et les cendres, milonga pour Juan
Gelman ». Ce texte est présenté dans une version bilingue et
c’est Rodolfo Alonso, poète et ami de Juan Gelman qui a traduit
les poèmes de Jacques Ancet.
mardi, octobre 20, 2015
samedi, octobre 17, 2015
« Les Enfants de Lilith », de Laurence Biberfeld
Pour lire ce roman, je m'y suis reprise à deux fois… Bon, il faut dire que c'était ma deuxième lecture sur tablette et que je ne suis pas encore parfaitement au point sur la question, en particulier avec les retours en arrière dans ma lecture quand les méandres de l'histoire sont tels que je n'ai pas tout suivi… Or ce roman de Laurence Biberfeld est particulièrement riche en méandres et en tours et détours en tout genre… Finalement, une seule solution : se laisser porter sans chercher à tout engranger ! Le lâcher-prise dans la lecture 'littéraire', voilà un thème qu'il serait intéressant de creuser, non ?!
Bref !
jeudi, octobre 08, 2015
Rencontre avec James Grady (USA) au Gazette Café, animée par Jérôme Dejean
Hier
soir, mercredi 7 octobre, au Gazette Café, le café noir animé par
Jérôme Dejean de la Librairie Sauramps a reçu l'illustre James
Grady. Vous ne savez pas qui c'est ? Si c'est le cas, c'est sûr
que vous connaissez quand même au moins l'un de ses succès, le
premier même ! « Les six jours du Condor »,
réduits à trois par Holywood avec les fabuleux Robert Redford et
Faye Dunaway, ça vous dit bien quelque chose, n'est-ce pas ?!
Maître du roman d'espionnage de la fin du 20ème siècle aux côtés de John Le Carré, son
premier roman est paru en 1974, il avait alors vingt-cinq ans !
mardi, octobre 06, 2015
"Este muerto, no lo cargo yo" de María Clara Rueda (Colombie)
Il
n'y a pas beaucoup d'auteurs colombiens publiés en Europe, et encore
moins d'auteures colombiennes ! Alors quand l'une d'entre elle
apparaît dans le paysage - en Espagne donc -, on est curieux ! Enfin, moi je suis
curieuse…
Voilà
donc un autre des romans que j'ai emmenés cet été dans mes bagages
à la plage !
L'éditeur
Alrevés le présente ainsi :
"El héroe discreto / Le héros discret" de Mario Vargas Llosa (Pérou)
Avec
ce dernier livre paru en 2013, Mario Vargas Llosa revient au Pérou
et retrouve les paysages qui lui sont chers : Lima « la
horrible » qui n’est plus si horrible et Piura « la
pobre » qui n’est plus si pauvre. Ces deux villes servent de
cadre à un roman construit comme un diptyque où le suspense
consiste à savoir non seulement comment progressent chacune des deux
histoires qu’il nous raconte mais aussi comment elles vont se
rejoindre. Car, nous dit-il, citant Borges, « Nuestro hermoso
deber es imaginar que hay un laberinto y un hilo ». (Notre beau
devoir est d’imaginer qu’il y a un labyrinthe et un fil).
samedi, octobre 03, 2015
Emma et les choses...
Sophie
Divry est née en 1979. Elle a été journaliste, notamment pour le mensuel La
Décroissance, avant de se consacrer pleinement à
l’écriture de romans. Son premier roman, publié chez Les Allusifs en 2010, a connu un beau petit
succès.
Elle y met en scène M.A, née dans le département de l’Isère dans les années 1950, qui grandit tranquillement dans un milieu modeste, obtient son bac avec mention, fait des études d’économie puis rencontre François, son futur mari, avec qui elle achète une maison dans une zone pavillonnaire.
samedi, septembre 26, 2015
"Le sang des rêves" de Mine G. Kirikkanat (Turquie)
Certains
d'entre nous ont eu la chance de la rencontrer au très beau Festival d'Une Mer à l'Autre qui s'est déroulé cette année du 4 au 6
septembre à Collioure.
Née
en 1951 à Ankara (Turquie), Mine G. Kirikkana est journaliste,
laïque et démocrate. Elle a été élue, à trois reprises, la
journaliste la plus courageuse de Turquie… Sa vision de sociologue
des religions et de grande voyageuse, nous apporte un éclairage très
lucide sur les événements complexes que nous vivons actuellement.
Autant vous dire qu'elle n'est pas particulièrement optimiste…
vendredi, septembre 25, 2015
"Stella Maris" de Frédérique Marthouret, bis !
L'été
est la saison des flâneries, et à l'occasion de nos échanges
autour des nouvelles de Sergi Pàmies
au printemps, Rachel
m'avait parlé des nouvelles du recueil Stella Maris qui a déjà
fait l'objet d'un article dans ce blog en mars 2012 :Nous avons découvert Stella Mari.
J'ai donc exploré l'ouvrage et je
partage l'avis de Michelle : l'écriture de Frédérique
Marthouret est vraiment belle, légère et profonde… Alors pour
partager et prolonger avec vous cette jolie découverte, voici
quelques extraits choisis !
lundi, août 31, 2015
"Empatía" de Víctor Del Árbol (Espagne)
Texte
d'actualité traduit et reproduit pour Version Libre avec la très
amicale autorisation de l'auteur !
Empathie,
de Víctor
Del Árbol
28
août 2015
Je
ne peux pas éviter une certaine sensation d'imposture en commençant
ce billet. Parler de la souffrance d'autrui en écoutant Mozart - Symphonie n°25 -, les pages du journal furieusement froissées et jetées par terre, c'est presque un exercice de trahison.
|
|
Je ressens souvent
quelque chose comme ça lorsque je rencontre en France ou en Espagne
des enfants et petits-enfants de ceux qui furent les protagonistes du
grand exode que nous appelons chez nous "la Retirada" [la
Retraite] et qui a jeté des centaines de milliers d'Espagnols vers
la frontière française à la fin de la Guerre Civile. Ils me
montrent des photos en noir et blanc de grands-parents et
d'arrières-grands-parents, de pères et d'oncles, de mères et de
sœurs aînées ... Aucun d'entre eux n'est plus là, et je me rends
compte de l'effort que font leurs descendants pour les maintenir
reliés à eux-mêmes en racontant ce qu'ils furent. La mémoire est
un film que nous nous passons une fois, puis que
nous nous repassons, et auquel
nous apportons chaque fois de nouveaux
détails
pour lui donner forme, elle n'est jamais inaltérable.
mercredi, août 19, 2015
"El Mohán" de Maria Inés McCormick (Colombie)
El
Mohán est un personnage un peu loup-garou des bords de fleuves
amazoniens. Cette
légende
colombienne raconte qu'un très vieux chaman vivant sur le bord d'un
fleuve, pressentant que l'arrivée des conquistadors bouleverserait
son peuple, se serait enfui puis transformé et qu'il errerait depuis
ce temps-là sur les rivages, faisant des farces et provoquant des disparitions. Maria
Ines McCormick fait de cette légende
vendredi, juillet 24, 2015
« Coupable vous êtes », de Lorenzo Lunar (Cuba)
Contemporain
de Padura, Lorenzo Lunar est lui aussi un auteur de polars cubains.
Son terrain n'est pas la Havane, mais la ville de Santa Clara –
dont il est originaire et où il tient une librairie -, à 300km de
la capitale, au centre de l'île. La petite chanson de Lorenzo Lunar
est donc assez semblable à celle chantée par Padura.
L'intrigue
policière de « Coupable vous êtes » est
mercredi, juillet 22, 2015
« Pasado perfecto », de Leonardo Padura (Cuba)
Écrivain
rencontré en mars dernier lors de son passage remarqué à la
Librairie du Grain des Mots, c'est avec grande curiosité et envie
que je me suis plongée dans « Pasado perfecto » [« Passé
parfait » traduit par Caroline Lepage chez Métailié, 2001],
le premier opus de la série de romans policiers qui ont fait sa
réputation de chroniqueur de la vie quotidienne cubaine
d'aujourd'hui.
Ce
récit nous fait faire la connaissance de Mario Conde – flic, 35
ans -, au petit jour d'une cuite monumentale prise à l'occasion
jeudi, juillet 09, 2015
Suggestions de lecture pour l'été...
Comme promis là, quelques
participants du groupe de lecteurs vous invitent à profiter de l'été pour partager leurs
coups de cœur !
Marc
vous suggère :
Roman
« El
Dorado » de
mardi, juin 30, 2015
Réunion d'avant l'été !
Nous avons passé un très très bon moment, samedi 27 juin, pour notre dernière réunion avant l'été.
Ce fut aussi notre dernière réunion en tant que comité de lecture AFCM, mais nous n'arrêtons pas nos activités ! Bien au contraire, nous allons continuer à les développer au sein d'une nouvelle association de lecteurs (mais en gardant toujours des liens très forts avec l'AFCM qui nous a vus naître). Nous vous en dirons plus très bientôt, continuez à nous suivre sur ce blog !
Ce fut aussi notre dernière réunion en tant que comité de lecture AFCM, mais nous n'arrêtons pas nos activités ! Bien au contraire, nous allons continuer à les développer au sein d'une nouvelle association de lecteurs (mais en gardant toujours des liens très forts avec l'AFCM qui nous a vus naître). Nous vous en dirons plus très bientôt, continuez à nous suivre sur ce blog !
Voici quelques photos de ce bon moment, pour vous inviter à nous rejoindre ;)
dimanche, juin 28, 2015
Auteur et lecteur
Qu'est-ce
qu'être auteur ? Qu'est-ce qu'être lecteur ?
Comment
auteur et lecteur se rencontrent-ils ?
François
Bégaudeau est l'auteur de huit fictions. La plus connue est Entre
les murs (prix France Culture-Télérama 2006, adapté au cinéma
par Laurent Cantet). La dernière s'intitule La politesse.
Le
narrateur y relate de l'intérieur, de façon désabusée, la vie
d'auteur : mal payé, pas vraiment lu et
dimanche, juin 14, 2015
Lydie Salvayre
Lydie
Salvayre est romancière. Elle a reçu plusieurs prix pour ses
nombreux romans traduits en plusieurs langues et le prix Goncourt
2014 pour son dernier roman, Pas
pleurer.
Elle
était l'invitée et la carte blanche de la Comédie du livre 2015.
Pour
écrire ce livre, Pas
pleurer,
elle a étudié les écrits de Bernanos (qui a vécu les débuts de
la guerre civile espagnole) et recueilli le témoignage de sa mère
très âgée, Montse. Elle mêle les deux dans ce roman poignant.
Les
écrits de Bernanos l'amènent à s'interroger sur ce que représente
le témoignage et l'engagement d'une personnalité dans des temps
politiquement troublés :
« Au
seuil d'écrire son livre et de dénoncer les méfaits de cette
Eglise, tant adorée de doña Pura, Bernanos hésite un instant.
Qu'a-t-il à gagner à cette entreprise ? Et qu'ai-je moi-même,
me dis-je, à gagner à la faire revivre ? A quoi bon touiller
cette saloperie dont l'univers s'est écoeuré ? se demandait un
autre de mes admirés, Carlo Emilio Gadda, dans les premières pages
d'un livre qu'il mena jusqu'au bout sur l'abjection mussolinienne.
Bernanos
sait parfaitement que ces vérités ne sont pas bonnes à dire et
qu'on va les lui reprocher. Mais il se décide à franchir le pas,
non pour convaincre, dit-il, encore moins pour scandaliser, mais pour
pouvoir se regarder en face jusqu'à la fin de ses jours et rester
fidèle à l'enfant qu'il fut et que l'injustice accablait.
Il
s'y décide car il a vu son propre fils Yves déchirer en pleurant la
chemise bleue de la Phalange après que deux pauvres diables, deux
braves paysans palmesans, eurent été assassinés sous ses yeux.
(Yves désertera bientôt la Phalange et s'enfuira loin d'Espagne).
Il
s'y décide, car le scandale d'une Eglise qui tapine avec les
militaires l'a blessé au centre vif de sa conscience.
Et
bien qu'il lui en coûte de le dénoncer, il lui coûte plus encore
d'en être le voyeur muet. L'image de ces prêtres, le bas de leur
surplis trempant dans le sang et la boue, et donnant leur viatique
aux brebis égarées qu'on assassine part troupeaux, le révulse. »
A
travers le personnage de Montse, elle nous fait sentir ce que c'est
que le combat, la désillusion, la douleur, l'exil... et aussi
« penser entre les langues » :
« Montse,
Rosita, José et Juan arrivent le soir du 1er août dans la grande
ville catalane où les milices libertaires se sont emparées du
pouvoir. Et c'est la plus grande émotion de leur vie. Des heures
inolvidables (me dit ma mère) et dont le raccord, le souvenir ne
pourra jamais m'être retiré, nunca nunca nunca.
Il y
a dans les rues une euphorie, une allégresse et quelque chose
d'heureux dans l'air qu'ils n'ont jamais connu et ne connaîtront
plus. Les cafés sont bondés, les magasins ouverts, les passants qui
déambulent semblent saisis d'une sorte d'ivresse, et tout fonctionne
formidablement et comme en temps de paix. Seules les quelques
barricades encore dressées et les églises détruites avec leurs
saints de plâtre jetés devant leur porche viennent leur rappeler
que la guerre sévit.
Ils
parviennent sur les Ramblas.
Une
ambiance impossible à décrire, impossible, ma chérie, de t'en
communiquer la
sensation vivante pour qu'elle t'aille en plein cœur. Je crois qu'il
faut l'avoir vivi pour comprendre la commotion, le choc, el
aturdimiento, la revelación que fue para nosotros el descubrimiento
de esta ciudad en el mes de agosto 36. Les orphéons, les fanfares
guerrières, les fiacres à chevaux, les drapeaux aux fenêtres, les
banderoles tendues d'un balcon à l'autre qui déclarent la mort au
fascisme, les portraits géants des trois prophètes russes, les
miliciens en armes qui roulent des mécaniques avec au bras une fille
en pantalon, les autobus à étages décorés des sigles rouge et
noir, des camions roulant en trombe chargés de jeunes gens
brandissant des fusils et que la foule acclame, une foule qui semble
portée par un sentiment de sympathie, d'amitié, de bonté, que
personne au monde ne peut imaginer, des orateurs bouillants perchés
sur des chaises branlantes, Míralos camarada ! Van a la lucha,
tremolando sobre sus cabezas el rojo pabellón ! Qué alegres
van ! Acaso la muerte les aguarda, pero ellos prosiguen su
camino, sin temer a nada o a nadie, des haut-parleurs annonçant les
dernières nouvelles de la guerre, et entre ces nouvelles, des
couplets de L'Internationale repris en cœur par les passants, les
passants qui se saluent gentiment, qui se parlent gentiment et
s'embrassent sans se connaître, comme s'ils avaient compris que rien
de beau ne pouvait advenir sans que tous y eussent leur part, comme
si toutes les choses imbéciles que les hommes d'ordinaire
s'inventent pour s'entretourmenter s'étaient, pffffft,
volatilisées. »
C'est
aussi un retour sur le passé et le récit de la guerre civile
espagnole et de l'exil vus à travers le regard de la génération
d'après :
« Elle
fut, malgré sa jeunesse, dans une fatigue sans nom, mais elle
continua chaque jour à mettre un pied devant l'autre, ADELANTE !
L'esprit uniquement occupé à trouver les moyens de survivre, se
jetant à terre ou dans un fossé dès qu'apparaissaient les avions
fascistes, le visage écrasé sur le sol et son enfant contre elle,
terrifiée de peur et suffocante à force de pleurer, son enfant à
qui elle murmurait Ne pleure pas ma chérie, ne pleure pas mon
poussin, ne pleure pas mon trésor, se demandant en se relevant
couverte de terre si elle avait eu raison de faire subir cette
apocalypse à sa fillette.
Mais
ma mère avait dix-sept ans et le désir de vivre. Elle marcha donc
pendant des jours et des jours vers un horizon qui lui semblait
meilleur de l'autre côté de la montagne. Elle marcha pendant des
jours et des jours dans un paysage de décombres et atteignit la
frontière du Perthus le 23 février 1939. Elle resta quinze jours
dans le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer dans les conditions
que l'on sait, puis fut dirigée vers le camps d'internement de
Mauzac où elle retrouva Diego, mon père.
Après
maintes péripéties, elle finit par échouer dans un village du
Languedoc, où elle dut apprendre une nouvelle langue (à laquelle
elle fit subir un certain nombre d'outrages)et de nouvelles façons
de vivre et de se comporter, pas pleurer. »
En bref
un roman fort, dont on ne peut que recommander la lecture.
Rachel
Mihault
Pas
pleurer,
Lydie Salvayre, Seuil, 2014
mardi, juin 09, 2015
"Gran Madam's" d'Anne Bourrel
Il
y a des livres comme ça qui vous attrapent malgré vous – ou
presque ! "Gran Madam's" d'Anne Bourrel, auteure de
notre région, est de ceux-là !
lundi, juin 01, 2015
On s'est régalé !
Nous nous sommes vraiment régalés sur cette Comédie du livre 2015 !
Nous avons pu échanger autour de la fonction de l'écrivain, des relations auteur-traducteur, de l'humour dans la littérature,.. et de plein d'autres sujets, avec Aníbal Malvar et Carlos Zanón, Sergi Pàmies, Victor del Arbol et Aro Sáinz de la Maza.
Nous avons pu échanger autour de la fonction de l'écrivain, des relations auteur-traducteur, de l'humour dans la littérature,.. et de plein d'autres sujets, avec Aníbal Malvar et Carlos Zanón, Sergi Pàmies, Victor del Arbol et Aro Sáinz de la Maza.
dimanche, mai 31, 2015
Carlos Zanon
Carlos
Zanón en su novela No llames a casa (N'appelle pas à la maison) nos
presenta por una parte a Max y Meche una pareja de amantes, el
primero divorciado que busca por cualquier medio convencerla de
iniciar una vida con él y dejarlo todo atrás, mientras ella,
indecisa no se atreve a dar el paso. Por otra a Raquel, Bruno y
Cristian que llevan su profesion de estorcionistas de parejas
infieles con resignacion, es un trabajo fácil y repetitivo hasta que
uno de ellos habla con Max. El libro nos lleva de una punta a otra
por las angustias de los tres estorcionistas y la necesidad de Max de
que Meche sea una mujer libre.
La
Barcela que nos muestra Zanón, es la vivida por personas de clase
media y fuera de la ley. Un mundo sórdido en el cual todos los
personajes deben tomar elecciones en las situaciones más adversas,
cada uno va descubriendo hasta qué punto tienen límites sus deseos.
Cada uno, a su manera, busca no ceder a lo peor de sí mismos.
“Meche
va sur le canapé pour prendre son café avec une pointe de lait,
qu'elle n'a même pas eu à demander. Un moment d'harmonie du
quotidien. Elle pense que c'est peut-être ça
qui la tue. Elle l'a clairement ressenti aujourd'hui, mais c'est
vrai aussi que, il n'y a pas si logntemps elle pensait tout le
contraire. Elle se rèjoussait a l'idée
d'intégrer Max dans sa vie, de pouvoir lui raconter toutes les
petites choses qui restent dans une sorte de no man's land qu'elle ne
peut lui expliquer de peur de le blesser et dont elle ne peut pas
non plus parler chez elle car personne ne l'écoute. Max n'a pas
laissé passer la contradiction”
Siempre los seres humanos pensarán y desearán hacer más cosas de
las que son capaces, y en ocasiones se sorprenderán de lo que pueden
llegar a pensar para lograr estar con la persona que aman, luchar
contra la soledad o buscar otro lugar para ser felices. N'appelle pas
à la maison, nos muestra estas contradicciones y nos confronta
también con nuestro límites.
Lisez également l'article d'un autre participant à notre comité de lecture, Marc Ossorguine, sur son blog :
http://www.filsdelectures.net/2015/04/ZANON_n-appelle-pas-a-la-maison.html
http://www.filsdelectures.net/2015/04/ZANON_n-appelle-pas-a-la-maison.html
Liliana
TAVERA
N'appelle pas à la maison, Carlos Zanon, éd. Asphalte, 2014
N'appelle pas à la maison, Carlos Zanon, éd. Asphalte, 2014
jeudi, mai 28, 2015
"Chansons d'amour et de pluie" de Sergi Pàmies
Continuons
notre découverte des nouvelles de Sergi Pàmies. Son dernier opus en
date (Ed. Jacqueline Chambon/Actes Sud, 2014) est donc "Chansons d'amour et de pluie". Comme dans son précédent recueil, Sergi Pàmies nous balade dans son
exploration de la vie quotidienne. Celle de ses contemporains et -
vues l'acuité et la pertinence de sa vision du monde – de la
sienne.
mercredi, mai 27, 2015
"La Ballade des misérables" de Aníbal Malvar
Parmi
les auteurs ibériques
que nous aurons le plaisir de rencontrer pendant la 30ème édition
de la Comédie du Livre, se nichent plusieurs talents méconnus, dont
celui d'Aníbal Malvar, journaliste et écrivain de Galice, dont un seul des dix
ouvrages qu'il a déjà publiés outre Pyrénées a – brillamment !
- été traduit en français par Hélène Serrano.
lundi, mai 11, 2015
"La Bicyclette statique" de Sergi Pàmies
Dans
trois semaines maintenant s'ouvrira à Montpellier la 30ème édition de la Comédie du Livre, rendez-vous
incontournable pour tous ceux qui aiment lire et rencontrer les
auteurs, et qui veulent, par la même occasion, se faire un panier de
lecture estivale !
Comme depuis quelques
années déjà, le Comité de Lecture de l'AFCM sera au rendez-vous
et s'est donc vu confier cette année l'animation de trois rencontres avec des écrivains qui nous sont familiers ou que nous avons découverts pour l'occasion !
L'une de ces rencontres se tiendra le samedi 30 mai à 14h, au tout
nouveau Gazette Café, avec
Sergi PÀMIES.
mercredi, mai 06, 2015
Nous avons aimé
Nous avons beaucoup aimé le dernier roman de Victor del Arbol, Un millón de gotas (Toutes les vagues de l'océan).
Après les impressions de lecture de Liliana Tavera et de Laurence Holvoet, voici celles de Françoise Jarrousse :
Après les impressions de lecture de Liliana Tavera et de Laurence Holvoet, voici celles de Françoise Jarrousse :
C’est
pour moi une lecture déjà lointaine. Cet été pour la version
originale et il y a déjà 3 mois pour la version française dont la
traduction ne m’a pas toujours convaincue. Mais c’est un autre
problème.
Beaucoup
de choses ont été dites sur ce roman, sans doute le plus ambitieux
de Victor del Arbol, un vrai roman russe, et pas seulement parce
qu’une partie du roman se déroule dans la Russie de Staline.
Victor
dit que ce roman il l’a pensé comme un voyage, un voyage dans le
temps (de 1933 à 2002) et un voyage dans l’espace (il parcourt une
grande partie de la géographie européenne, de la Sibérie à
Barcelone en passant par la France). Mais c’est aussi un voyage
personnel, celui de Gonzalo cet avocat barcelonais d’environ 40 ans
qui va découvrir, en enquêtant sur la mort de sa sœur Laura, qui
était vraiment son père.
Comme
ses autres romans, celui-ci est construit comme un puzzle dont peu à
peu les différentes pièces s’assemblent. Mais cela n’a rien de
gratuit car il s’agit de dévoiler peu à peu l’histoire des
différents protagonistes. Des destins emportés dans la déferlante
de l’Histoire. Des destins qui sont autant de gouttes dans l’océan
de la vie.
Cela
m’a rappelé un vers d’Aragon qui m’a trotté dans la tête
pendant toute ma lecture : « C’était un temps
déraisonnable, on avait mis les morts à table …Est-ce ainsi
que les hommes vivent ? ». Ces références poétiques ne
sont pas gratuites car il y a dans le livre, comme des petits
cailloux semés sur une route, ces 2 vers de Maïakovski qui
reviennent comme un leitmotiv tout au long du roman : «
La première goutte qui tombe est celle qui commence à briser
la pierre – La première goutte est celle qui commence à être
océan ». Il y a aussi l’ombre d’Ana Akhmatova,la poétesse
de « Requiem » qui a donné son nom à un personnage clé
du livre. Un autre petit caillou, le médaillon qui renferme la photo
d’Irina,la mère d’Ana et qui traverse le temps.
C’est
étrange, mais j’ai l’impression de voir une œuvre en train de
se construire, comme on construit une maison, ou une vie. Je repense
au premier livre publié « El peso de los muertos » non
traduit et à une phrase qui avait attiré mon attention parce
qu’elle me semble essentielle pour comprendre le chemin que suit
Victor : « Quien no sabe de donde viene no sabe adonde
va » (p380). L’importance et la nécessité de la mémoire.
On ne peut se construire que si l’on accepte son passé, de manière
individuelle et de manière collective. C’est comme la colonne
vertébrale de tous ses livres. Et cela m’a rappelé ce que Juan
Gelman disait le 24/04/2008 quand il a reçu le prix Cervantes :
« Hay quienes vilipendian este
esfuerzo de memoria. Dicen que no hay que remover el pasado, que no
hay que tener ojos en la nuca, que hay que mirar hacia adelante y no
encarnizarse en reabrir vieja heridas. Están perfectamente
equivocados. Las heridas aún no están cerradas. Laten en el
subsuelo de la sociedad como un cáncer sin sosiego. Su único
tratamiento es la verdad. Y luego, la justicia.Sólo así es posible
el olvido verdadero. »
Et
puis, il y a d’autres éléments qui sont liés à ce qu’il est
et qui donnent à ses romans leur profondeur. C’est l’épaisseur
humaine des personnages. Ce sont des personnages de chair et de sang
qui nous sont proches, des relations humaines criantes de vérité et
qui nous ramènent sans cesse à nos propres interrogations :
Qui somment-nous vraiment ? Est-ce que nous connaissons vraiment
nos parents, nos proches ? (Je pense à la dédicace de « Un
millón de gotas » : « A mon père et à nos murs de
silence ») Comment traversons-nous l’histoire ? Qui sont
les véritables héros ? Quelle est la place de l’enfant dans
la famille ? Pourquoi ces enfances foudroyées, ces destins
brisés ? Pourquoi tant de douleur et tant d’horreur ?
C’est dans un voyage au plus profond de l’âme humaine que nous
sommes embarqués. Et malgré toute la violence du monde et la
violence des hommes, il y a toujours un espoir, la volonté de
continuer à avancer.
Ces
thèmes sont récurrents dans les 4 romans publiés de Victor del
Arbol , et les personnages se ressemblent . Lucía (« El peso
de los muertos »), María « La tristeza del samurai »),
Eduardo (« Respirar por la herida ») et Gonzalo (« Un
millón de gotas ») sont frères et sœurs. Et puis, dans
chacun des livres, il y a bien le poids des morts qui pèse sur le
présent et sur les vivants.
Une
démarche profondément humaine, des romans construits comme des
puzzles sans que jamais cette construction soit gratuite et un style
précis et nuancé à la fois avec des moments de grâce, des moments
où le temps semble s’arrêter.
Ainsi,
dès les premières pages: « El joven se acercó a la orilla. El
agua tranquilo del lago emitía un destello de latón.Ven, le decía
aquella oscuridad. Ven y olvidémoslo todo. El niño flotaba
boca abajo, como una estrella de mar, y las gotas de lluvia, millones
de ellas, borraban su cuerpo, que, poco a poco, empezó a hundirse ».
Il
y aurait, bien-sûr, beaucoup d’autres choses à dire, des pistes à
creuser. Je ne parle ici que de ce qui me reste en mémoire. Mais
nous aurons l’occasion de reparler de tout cela lors de la Comédie
du Livre !
(ne manquez pas la rencontre avec Victor del Arbol et Aro Sainz de la Maza, dimanche 31 mai à 19h au Gazette Café à Montpellier)
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