Je suis choquée que les critiques mettent en avant le lyrisme, la
passion, la haine, etc., et oblitèrent totalement le gâchis immense
que représente l’écrasement de toute intelligence relationnelle
dans ces sociétés dominées par les convenances dictées par des
églises étrangement inhumaines.
samedi, juin 20, 2020
"Un turbulent silence" d'André Brink (Afrique du Sud)
mardi, mai 26, 2020
« Chanson bretonne suivi de L’enfant et la guerre » J.M.G. Le Clézio (France)
À l’aube de ses 80 ans, J.M.G. Le Clézio, cet éternel voyageur,
ce citoyen du monde, retourne sur les terres de son enfance et nous
raconte deux histoires qui se répondent. Ce ne sont ni des
confessions, ni un album de souvenirs, c’est comme un air qui
revient, comme une chanson douce qui par petites touches parle de
l’enfance. Le Clézio dit qu’il se méfie de la mémoire parce
qu’elle est incertaine, qu’elle est faite de beaucoup
d’imagination.
Ses souvenirs sont faits d’émotions, de sensations d’abord liées
à la Bretagne dont il dit que c’est elle qui lui a apporté le
plus d’émotions et de souvenirs. Il évoque ses vacances d’été,
le Sainte Marine des années 50, la mer, la lande, les fêtes au
château de madame de Mortemar, la fête de la moisson où « nous
ressentions quelque chose, il me semble, qu’aucune leçon
d’histoire ou de géographie ne pouvait nous enseigner, quelque
chose qui nous reliait à notre passé lointain (puisque avant
de partir pour l’île Maurice, notre famille avait appartenu
totalement au monde fermier) et même au-delà, nous reliait au passé
de l’humanité » (p. 51).
dimanche, mai 17, 2020
"Tout ce que tu sais de moi", de Miriana Bobitch (Serbie)
Elles sont quatre.
Quatre femmes, quatre comédiennes et elles ont
toutes un lien particulier avec un homme, un réalisateur de film, le beau Boris
Pavlovic.
Il y a Nadja. Nadja Steiner, une actrice
qui a joué dans une série il y a quelques temps, à Dubrovnik. Et a vécu
« la chose la plus terrible et merveilleuse » qui lui soit arrivée,
avec ce fameux Boris. Et qui est devenue ainsi écrivain, sous le pseudonyme de
« Elizabeth Hope ».
Il y a Ana. Ana vit aux États-Unis,
travaille comme serveuse chez « Murphy », a fui Belgrade où elle
était comédienne, Ana Belic. Maintenant elle est devenue Ann Belly à Los
Angeles. Officiellement mariée à un croate, journaliste de rock à Zagreb, pour
obtenir le droit de rester aux USA. A partir d’une mésaventure qu’elle a vécu
avec un vrai serbe déguisé en lover portugais, est née l’idée d’un scénario
avec Serge, un copain émigré comme elle, son meilleur ami, qui lui a expliqué
la règle du jeu à Los Angeles :
« La seule chose que j’avais
apprise, c’est qu’ici il n’y a pas de discussions, pas d’explications, pas de
morale, ni de grandes théories. Personne n’a de temps pour ça. »
Mais Ana vient de recevoir un
message.
« Chère Ana, j’ignore ce que
tu fais maintenant, et ce qui se passe dans ta vie… Ce serait vital pour moi
que tu acceptes ma proposition et viennes me rejoindre. A toi, Boris. »
lundi, mai 11, 2020
"Le bruit des choses qui tombent", de Juan Gabriel Vasquez (Colombie)
Plusieurs de ses romans ont été présentés sur ce blog, et nous avions eu en 2013 la chance de passer
un moment avec lui et de faire une lecture publique de plusieurs extraits de ses romans, en espagnol et en français.
Pour sa part, Florence Balestas a
lu et beaucoup aimé la traduction française :
Bogota, 1996. Antonio Yammara, le
narrateur, un jeune professeur de droit colombien fraichement nommé, se lie
d’amitié avec le mystérieux Ricardo Laverde de vingt ans son aîné lors des
soirées passées à jouer au billard dans un quartier de la capitale.
On ne sait pas grand choses de ce
Laverde, si ce n’est la rumeur qui le dit sortant de prison après vingt ans de
réclusion.
Ricardo se livre peu, alors quand,
après de nombreux verres de rhum, alors que Antonio le ramène chez lui, son ami
lui propose un dernier verre, Antonio s’en voudra beaucoup, a posteriori, de ne
pas avoir dit oui. Cela lui aurait sans doute permis de comprendre l’énigme de
Laverde qui va le poursuivre tout au long d’une partie de sa vie.
Parce qu’il n’aura presque plus
l’occasion d’en savoir plus.
mercredi, avril 29, 2020
Mecarõ, collectif (France)
Un
magnifique livre qui ouvre la voie à la splendide exposition du Moco
Montpelliérain, Mecarõ esprit de l’Amazonie nous offre un large panorama de
l’effervescence artistique du bassin de l’Amazonie.
Des entretiens fort
réjouissants nous content une aventure humaine, celle de Catherine Petitgas et
de son inlassable recherche et promotion d’artistes très divers mais avec un
élan créatif formidable. Ces artistes arpentent la forêt afin de nous rendre un
peu de sa nature exubérante et cette foi en la vie.
Rien
de plus réjouissant en ce moment particulier que de lire puis feuilleter ce
catalogue d’exposition avec de très belles reproductions d’œuvres.
mercredi, avril 15, 2020
Les éditions Le miel des anges - Michel Volkovitch
Il
est fort probable que vous n'ayez encore jamais eu entre les mains le
moindre titre de cette petite maison d'édition — petite aussi
par choix d'une absolue indépendance — car sa diffusion en
librairie est très marginale.
"Les yeux fardés" de Lluís Llach (Catalogne)
La lecture de l’article de François Szabó sur la trilogie catalane de Lluís Llach a
forcément rappelé à Marc Ossorguine celui qu’il avait écrit à propos d’un des trois livres pour La Cause Littéraire il y a trois ans et demi ! Le voilà donc…
« Même si vous n’êtes pas franchement « catalaniste »,
même si vous ne comprenez pas un traître mot de catalan, il n’est
pas du tout impossible que le nom de Lluís Llach ne vous soit pas
inconnu. Le chanteur fut en effet un haut symbole de la résistance à
la dictature franquiste qui nourrissait une adversité
particulièrement rancunière à l’égard de la Catalogne, de son
histoire, de sa capitale et de sa langue.
Depuis quelques années, le chanteur, auteur et compositeur, a laissé
la chanson de côté et a choisi de poursuivre son engagement
artistique dans le champ de la littérature. Paru en Espagne en 2012,
son premier roman, Les yeux fardés, nous parvient aujourd’hui dans
une traduction de Serge Mestre. Un roman dont on aurait pu craindre
qu’il soit un « coup éditorial » reposant sur la notoriété de
son auteur. Mais non, il s’agit là d’un premier roman qui
confirme un talent qui n’a pas grand-chose à envier à d’autres.
samedi, avril 04, 2020
"El jugador de frontón" de Aro Sainz de la Maza (Espagne) + Interview de l'auteur !
Ce petit livre, "El jugador de frontón" (ou Le joueur de Fronton ») destiné à la jeunesse, montre un autre aspect du talent d’Aro. Publié en 2001, avant « Le Bourreau de Gaudi », « Les Muselés », dont Marc vient de nous parler, il raconte l’histoire d’un garçon de 12 ans qui, un été, est confié par ses parents à un grand-père, un colosse de deux mètres qui a, dans le village où il vit, une bien mauvaise réputation et qu’il ne connaît pas. Il devra apprendre à vivre avec lui, le découvrira peu à peu et une très belle relation se nouera peu à peu entre cet enfant craintif et cet homme solitaire et bourru. Il découvrira aussi l’amitié, les secrets du village et vivra bien des aventures. Une partie de pelote basque haletante, qui permettra au jeune héros de prendre confiance en lui, viendra clore cette histoire.
Ce joli roman d’apprentissage met en évidence un autre aspect du talent d’Aro. Il y a la délicatesse des sentiments, la jolie relation qui peu à peu se noue entre le grand-père et son petit-fils et la délicatesse du style. C’est un petit bonheur. Malheureusement il n’est pour l’instant accessible qu’en espagnol et mériterait bien d’être traduit !
Françoise Jarrousse
Et pour compléter ce petit paquet d’articles « Découverte de Aro Sainz de la Maza », voici la vidéo d’une interview réalisée par Marc Ossorguine lors du Festival du Livre de Collioure de 2017 ! Elle dure une vingtaine de minutes…
vendredi, avril 03, 2020
La trilogie catalane de Lluis LLach (Catalogne/Espagne)
Après la trilogie transylvaine de Miklos
Banfy (Vos jours sont comptés, Vous étiez trop légers,
Que le vent vous emporte), la trilogie USA de John Dos Passos
(42ème parallèle, 1919, La Grosse galette),
la trilogie de Liu Cixin (Le Problème à trois corps, La
Forêt sombre, La Mort immortelle).
La trilogie Catalane de Lluis Llach
fait plus que tenir la route !
Dans Les Yeux fardés au rythme
de vingt-six enregistrement qui narrent la vie de jeunes dans une Barcelone qui
rêve d’une liberté quelle ne trouvera pas on voit la volonté de s’émanciper
alors que le franquisme va assassiner tout rêve.
Justement dans Les Femmes de la
Principal des femmes luttent pour la vie dans un domaine vinicole voué
à l’échec à cause de la menace du phylloxéra. Un enquêteur dévoué au franquisme
tente de percer les secrets de famille.
lundi, mars 30, 2020
"Les Muselés" de Aro Sainz de la Maza (Espagne)
Et
voici le deuxième article de Marc Ossorguine sur le deuxième volet
de la série de roman de Aro Sainz de la Maza publié sur le blog de La Cause Littéraire !
Celui-ci
concerne « Les Muselés »…
C’est
avec une impatience mal dissimulée – mais pourquoi faudrait-il la
dissimuler ? – que nous découvrons cette deuxième enquête de
l’inspecteur Milo Malart dans une Barcelone toujours aussi
inquiétante et fascinante. Le Bourreau de Gaudí, conte noir et
baroque, nous avait fait découvrir la démesure de la métropole
catalane sacrifiant dévotement ses enfants aux folies
architecturales, au tourisme et au profit. Roman de démesure où un
véritable art du crime, une esthétique de la mort impitoyablement
cruelle et vengeresse, spectaculairement mise en scène, composait
des tableaux aussi magiques que cauchemardesques. Accablés de
chaleur nous l’avions suivi dans l’atmosphère étouffante de
l’été barcelonais. Nous voilà aujourd’hui confronté au froid
et à l’humidité qui peut aussi envahir la capitale catalane,
celle que les cartes postales et les touristes oublient ou préfèrent
ignorer. Une ville qui est aussi une métropole portuaire où plus
qu’en d’autres temps la misère, les misères, ont leur place,
même si elles se dérobent aux prestigieux monuments, aux débauches
architecturales et mercantiles. Misère économique qui depuis
quelques années, depuis 2008 au moins, ne cesse de mettre des
familles à la rue, misère des politiques plus contaminés par la
corruption que par la solidarité la plus élémentaire…
"Le Bourreau de Gaudí" de Aro sainz de la Maza (Espagne)
Les
Collecteurs aiment bien les polars espagnols et parmi eux, tout
particulièrement ceux de Aro Sainz de la Maza qui nous emmènent découvrir Barcelone. Nous
avions eu le plaisir de partager avec lui une Comédie de Livre en 2015.
Bizarrement,
pas encore un article sur notre blog pour vous en parler ! En
effet, c’est sur celui de La Cause Littéraire que sévit aussi Marc Ossorguine,
co-lecteur gourmand animateur de notre émission Lectures par Tous. C’est donc là que de là que nous
reprenons deux de ses articles pour vous mettre dans le bain !
Car,
oui, le troisième volet des aventures du flic Milo Malart et de
Rebecca Mercader est enfin sorti en espagnol au mois de janvier 2020
et nous pressentons qu’il sera bientôt accessible en français.
Chouette ! Son titre est « Dócil »… à suivre !
En
attendant, voici l’article de Marc sur le premier opus de cette série, « Le
Bourreau de Gaudí ».
« Ce
qui est terrible avec un roman aussi magistralement mené que
celui-ci, c'est qu'il vous attrape par le col et ne vous lâche plus
avant la dernière ligne, vous amenant à devenir de plus en plus
asocial au fur et à mesure que vous vous enfoncez dans le récit. Et
même, le livre refermé, il vous faut encore du temps pour en sortir
vraiment et reprendre pied dans votre propre monde.
vendredi, mars 27, 2020
"La fabrique du crétin digital", de Michel Desmurget (France)
Loin de moi l’idée de vouloir condamner les nouvelles
technologies en vous parlant de ce livre, dans une période où elles nous
permettent de nous rapprocher les uns des autres, de garder le contact avec nos
proches, de travailler et étudier (vive Whatsapp qui me permet de continuer à
donner des cours à distance depuis mon domicile !).
Toutefois, certaines des questions abordées par l’auteur
méritent notre attention et la période que nous vivons peut être un bon moment
pour nous interroger et tenter de prendre un peu de recul, éventuellement de
songer à changer certaines de nos habitudes… ou en tout cas de prendre
conscience des conséquences de nos habitudes sur notre santé ou sur celle de
nos enfants.
Notons que Michel Desmurget est un chercheur spécialisé en
neurosciences cognitives, qui s’appuie sur plusieurs études sérieuses et s’enorgueillit d’être indépendant des
GAFAM.
Je vous invite vraiment à lire ce livre, surtout si vous êtes
parents, et pour tenter de vous en donner un aperçu assez fidèle je citerai ici
quelques-uns des points abordés par l’auteur.
Par exemple et pour commencer, il tente de remettre en
question l’idée (fausse selon lui) que les jeux vidéo pourraient être
bénéfiques pour les jeunes car ils développent la concentration. Il explique
que les capacités développées par le joueur n’ont en fait rien à voir avec le
type de concentration attendu dans le domaine scolaire :
« Pour être performant, le joueur doit constamment
balayer l’espace visuel. Il doit être capable de repérer sans délai, dans la
succession des scènes présentées, l’apparition de tout stimulus comminatoire ou
configuration visuelle pertinente ; même à l’extrême périphérie du
champ. »
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
lundi, mars 23, 2020
"Sois sage, ô mon bagage...", de Hélène Honnorat (France)
En cette période de confinement et d’empêchement à voyager,
la lecture de ce petit opuscule à propos des bagages a de quoi réjouir les
esprits les plus grincheux.
C’est brillant.
C’est enlevé, c’est vif, c’est drôle, et c’est très agréable
à lire.
Il faut dire qu’Hélène Honnorat a collectionné une quantité extraordinaire
de récits à propos des bagages : ce recensement exhaustif de récits de
voyages accompagnés de tous ses impedimenta est digne d’un encart dans
Wikipédia !
Malles, coffres, sacs à dos, balluchon ou autres besaces destinés
à accompagner les voyageurs, voilà une anthologie de tout ce qui peut devenir
bagage pour son propriétaire, qu’il soit explorateur, aventurier, globe
trotter, aristocrate ou simple bourlingueur.
On y croise le Dieu Mercure, le dieu des voyageurs, Scot
Fitzgerald, Georges Marchais, Mary Kingsley dans la jungle africaine, Albert
Londres, qui séparait les individus en deux catégories (ceux qui avaient des
meubles et ceux qui avaient des valises), Umberto Eco et un très curieux saumon
fumé, mais aussi des crabes échappés d’une soute à bagage, Sarah Bernhardt à la
douane américaine, Phileas Fogg, Georges Perec, les passagers à bord du vol
« Air Cocaïne », Landru, le voleur de la Joconde, Yvan Colonna,
Albert Camus, Antonio Machado et bien d’autres encore, l’auteure faisant ici
montre d’une grande érudition.
Cet ouvrage passionnant nous dit beaucoup de nous-mêmes :
la valise dit beaucoup de nous. Parmi les voyageurs, il y a les minimalistes,
et les maximalistes. Selon que vous voyagez léger, avec un baluchon rudimentaire
pour simple bagage, ou comme la Reine Élisabeth, avec un fourniment de première
classe, vous appartenez à une catégorie ou à une autre.
Que celui ou celle qui ne s’est jamais assis sur sa valise
pour la boucler jette la première pierre à Hélène Honorat. Et ce ne sera
sûrement pas moi !
mardi, mars 10, 2020
"Rouge Pute", Perrine Le Querrec (France)
« Rouge
Pute », ça commence comme ça :
«Pour X raisons
La violence tombe
Pour X raisons
Mon corps, une ombre
Pour X raisons
Ma vie, une tombe »
Ces
mots, ce sont ceux de toutes ces femmes battues, massacrées, que
Perrine Le Querrec a
rencontrées à Louvains, alors qu’elle était en résidence et qui
ont réussi à lui parler : « J’écoute. Je sais
faire cela écouter attentivement, de tout mon corps, aussi longtemps
qu’il m’est nécessaire. Ce que j’entends ne ressemble à rien
de connu ». Ces mots, elle les a scrupuleusement respectés
et ce sont autant de poèmes que l’on prend en pleine figure et qui
vous ébranlent physiquement.
lundi, mars 02, 2020
"Estimat Miquel' de Lluis Llach (Catalogne/Espagne)
Estimat Miquel es el més bel homenatge a una amistat entre el poeta
Miquel Marti i Pol i el compositor Lluis Llach, dins una llengua
catalana amb tota subtilesa que fa plaer com sempre amb la més rica
expressió de admiració, de tolerància i de tendresa.
Durant vint anys des del 1982 i fins a la mort del poeta, Lluis Llach
i Miquel Martí in Pol van col·laborar estretament.
Aquest edició amb dos CD que contenen totes les composicions de
Miquel Martí i Pol – Lluis Llach es magnífica.
Conten també totes les lletres.
Estimat Miquel est le plus bel hommage à une amitié entre le poète
Miquel Marti i Pol et le compositeur Lluis Llach, dans une langue
catalane toute en subtilité qui fait plaisir comme toujours avec la
plus riche expression d’admiration, de tolérance et de tendresse
mercredi, février 26, 2020
"L'Ancêtre" de Juan José Saer (Argentine)
Le
plaisir du partage de lectures s'infuse dans tous les lieux de
rencontre possibles et imaginables. Les réseaux sociaux en sont,
indéniablement.
Alors
quand les éloges d'un livre sont éclatants et qu'ils sont formulés
par une lectrice très avertie, on a très envie de les partager plus
encore :
Merci
donc à Françoise Salamand-Parker qui a accepté que l'on fasse un
article de son grand coup de cœur ! Voilà
donc ce que "L'Ancêtre" lui a inspiré :
"Voilà
ma vision : C’est un livre-monde. Pour moi, j’ai su dès les
premières pages que j’avais affaire à un grand roman.
Roman
d’aventure, roman d’apprentissage, roman philosophique à la
manière de Voltaire ou Rousseau, roman anthropologique, roman
poétique.
dimanche, février 23, 2020
"Autour de ton cou", de Mirjana Bobic (Serbie)
Quel est le secret du Professeur
Stanislas Dugi, retrouvé mort dans son appartement, une pierre couleur
lie-de-vin sur sa langue violacée, dans sa bouche entr’ouverte ?
Contrairement à ce qu’on pourrait
croire, Autour de ton cou n’est pas
une énigme policière. Mais il y a bel et bien une énigme autour du personnage
de Léna, l’épouse adorée, mais qui cachait un secret qu’elle a emportée dans la
tombe, Balaban, l’exécuteur testamentaire du Professeur Dugi, et un mystérieux
collier de pierres que Léna ne quittait jamais.
Car Dugi est l’auteur d’une œuvre
unique qu’il laisse à Balaban le soin d’éditer. Une œuvre étrange, dont chaque
chapitre est placé sous le signe d’une pierre semi-précieuse.
Agate, Aigue-marine, Cornaline ou
Lapis Lazuli, Onyx, Turquoise, Pierre de Lune ou Grenat, chaque pierre est
prétexte à une courte nouvelle dont le thème est toujours lié à une rencontre
amoureuse, suivie souvent de scènes de jalousie, ou de souffrance infligée à
l’autre.
Jusqu’à l’histoire finale de
l’Améthyste que Balaban est censé écrire pour parachever l’œuvre du maître.
Très agréable à lire, Mirjana
Bobic est auteure de best seller en Serbie, et de deux romans traduits en
français. Parsemé de citations littéraires qui vont de Pavese à Kundera, frais
et pétillant comme un apéritif d’été, tout à la fois manuel de minéralogie ou
de cristallothérapie, ode à la passion amoureuse ou énigme concernant cet autre qu’est toujours un peu la personne
aimée, Autour de ton cou est aussi un
viatique pour tous ceux que tourmente le démon de la jalousie.
Un vrai petit bijou.
Florence Balestas
Autour de ton cou, Mirjana Bobic, Editions Xenia, 2012
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
vendredi, février 14, 2020
"USA Trilogy”, de John Dos Passos (Etats-Unis)
Le 42ème parallèle de New York à San Francisco, avec contexte
historique de la première guerre mondiale pour 1919 et Big money
pour clore la trilogie écrite dans les années trente par un John Dos Pasos
adulé par Jean-Paul Sartre. C’est une poursuite de personnages engagés pour la
vie dans des contextes risqués, des amours fragiles et conscients des questions
sociales.
Le procédé d’écriture est novateur entre la
vie de nombreuses personnes qui forment des chapitres tout au long de la
trilogie USA, entrecoupés par des actualités mêlant annonces médias, chansons
de l’époque et encore plus moderne, la vision de l’œil caméra qui dans un style
visuel apporte une touche artistique et un changement de rythme.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
mercredi, février 12, 2020
"Opus 77" d'Alexis Ragougneaux (France)
(Article précédemment publié sur le site de la Cause Littéraire dont Marc le Collecteur est également contributeur !)
L'opus 77 qui est au centre de ce
récit, c'est le 1er concerto pour violon de Dimitri
Chostakovitch (aussi connu sous le numéro d'opus 99). Une œuvre que
le compositeur, tour à tour réprouvé et honoré par le régime
stalinien, composera dans une période pour lui sombre, en 1947-48 et
qui sera créé en octobre 55 par le violoniste David Oistrakh et le
chef Evguéni Mravinski. Pour autant ce n'est pas de Chostakovitch
dont il est question dans ce 10e opus publié par Alexis
Ragougneau (5 textes de théâtre et 5 romans).
Opus 77 nous introduit dans les
secrets de famille d'un chef d'orchestre prestigieux, ancien
pianiste, et dont la fille est aussi une pianiste de 25 ans dont la
carrière internationale s'ouvre et s'annonce des plus remarquables,
guidée par un imprésario de talent. Le récit s'ouvre sur les
obsèques du père, Classaens, chef de l'Orchestre de la Suisse
romande. Sa fille, doit jouer une pièce pour piano avant de débuter
la cérémonie, elle ne sait pas vraiment quoi jouer, après avoir
passé ces derniers jours au chevet de son père agonisant. Contre
toute attente, du moins pour le public présent, Ariane Classaens ne
choisira pas une pièce convenue mais s'attaquera à la version pour
piano du fameux concerto opus 77, pour violon et orchestre. Pourquoi
cette œuvre précisément à ce moment ? Secret de famille !
Secret et surtout silence. Silence du frère qui aurait pu être un
grand violoniste. Qui l'a été quelques instant avant que tout
s'arrête. Jusqu'à ce que jouer devienne impossible.
vendredi, janvier 31, 2020
"La lumière d'hier, de Lucian Blaga (Roumanie)
Lucian Blaga
(1895-1961) est un des plus grands poètes de tous les temps, porteur d’une
langue roumaine marquée par le Dor qui exprime un sentiment
complexe qui mêle la nostalgie et la mélancolie, la douleur et la joie, Blaga
trouve un ton proche des Doïnas orales tout en créant une langue
ambitieuse et métaphysique intemporelle fidèle au peuple solaire roumain.
Ce peuple,
qui nous a offert les francophones géniaux Tristan Tzara, Ghérasim
Luca et Eugène Ionesco, peuple francophile et doté d’une langue
riche en nuances mérite à être connu plus amplement et à redécouvrir ses
auteurs de langue roumaine.
L’ombre que nous
portons sur le chemin,
faite de soleil,
faite de lune,
nous est aussi
obscure qu’une rune
écrite sur la
pierre de lagune.
Pour escorter
dans le monde l’être
marche à ses
côtés le non être.
L’ombre que nous
portons sur le chemin
serait-elle une
fumée ? Oh, elle n’est pas fumée.
Tout ce qui
l’entoure veut dire :
l’ombre est aussi
incarnation
du rien solaire,
du rien lunaire
François Szabó
La Lumière
d’hier, de Lucian
Blaga, traduit du roumain par Andrea-Maria
Lemnaru-Carrez, Edition bilingue, Editions Po&psy, 2019, 80 pages
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