Comme vous le savez sûrement,
depuis quelques mois déjà, les Collecteurs ont le privilège de se
réunir un samedi par mois à la Maison pour tous Frédéric Chopin (Montpellier). C’est donc en collaboration avec son responsable,
Thomas Roudet, que nous avons le plaisir de mettre en œuvre un
partage de livres ouverts aux « tous » de la Maison pour
tous !
dimanche, mars 25, 2018
« Des animaux très sensibles » de Rodrigo Fuentes (Guatemala)
Les
attachantes éditions L’atinoir nous emmènent cette fois au
Guatemala en nous faisant découvrir un recueil de nouvelles de celui
qui a gagné, entre autres, le 2e
Prix centro-américain Carátula
des nouvelles courtes en 2014, Rodrigo
Fuente.
Rodrigo Fuentes nous entraîne
essentiellement dans la ruralité du Guatemala, dans un univers qui
fait sérieusement penser au far west de l'époque de la conquête de
l’ouest.
mercredi, mars 21, 2018
"Ce que tu es" de Herman Gorter (Pays Bas)
« Ce que tu es »
présente la poésie du géant des lettres néerlandaises Herman
Gorter (1864-1927), s’ouvrant par une Ouverture
donnant des éléments bio-bibliographiques de façon très sensée
et sensible. Puis suivi par Mai, le magnifique poème
emblématique connu de tous dans une magnifique traduction qui permet
ici de rendre en langue française toute la splendeur d’une langue
et d’une civilisation. Un autre printemps, un autre son :
"Trois poètes néerlandais", Nachoem M. Wijnberg, Esther Jansma et K. Michel (Pays Bas)
Trois
magnifiques poètes néerlandais sont présents dans cette anthologie
avec des personnalités bien différentes. Ouvrant le livre, Nachoem
M. Wijnberg, né le 13 avril 1961 à Amsterdam, trouve toute son
ampleur dans ses derniers poèmes de La vie de avec toute une
ressource onirique autour des livres, de l’amour et de la vie, ces
poèmes de maturité viennent dépasser tous les précédents à un
point tel qu’il aurait fallu ne publier que des poèmes du recueil
La vie de (2008) cette beauté et cette bonté réunies exaltent
vraiment. Esther Jansma, née le 24 décembre 1958 à Amsterdam,
occupe le milieu de l’anthologie, toute à ses fantômes et à une
poésie extrêmement sensible, elle nous emporte dans un univers
dépaysant avec des cellules de poèmes indépendants parfois
rattachés en série, cette composition complexe mais efficiente nous
offre une poésie d’excellente qualité.
"Du perdant & de la source lumineuse" de Kees Ouwens (Pays-Bas)
Recueil
construit en système clos comme un système sanguin, "Du
perdant & de la source lumineuse" est l’œuvre d’une
poésie objective, où les éléments réels côtoient des métaphores
à caractère réaliste, et dans la construction tout au long du
recueil en italique apparaît des citations de Théorème de Pasolini
qui renforce cet aspect-là. Ce sont aussi bien des éléments de
paysages façonnés par l’homme (voitures) que des réflexions sur
la vie elle-même dans la modernité de l’existence. Il y a aussi
le révélateur de la lumière qui permet de percevoir une certaine
philosophie de la vie, une vraie ontologie et parfois se développant
vers une métaphysique très personnelle.
lundi, février 05, 2018
"Simple mortelle" de Lilian Bathelot (France)
Bon,
c’est une chose entendue pour nous, on aime bien La Manufacture de Livres. On en pinçait déjà pour Anne Bourrel et Franck Bouysse… et aujourd’hui j'en pince pour Lilian Bathelot, et surtout pour Nicole et Louis !
Il
est étonnant ce roman noir qui réussit le tour de force d’allier
une histoire d’amour lumineuse avec une sordide conspiration
politico-mafieuse d’état ! Difficile d’en dire beaucoup
plus sans risquer de casser quelques uns des ressorts que nous
réserve ce récit très construit et dans la première moitié
duquel les scènes se suivent sans qu’on n’en saisisse
franchement toutes les articulations… Les personnages principaux
sont dépeints de manière très sensible, et la richesse des
personnages secondaires laisse facilement imaginer que Lilian Bathelot a encore
plein d’histoires à nous raconter ! Bref, le genre de lecture
un brin addictive, de celles qui oppressent autant qu’elles font du
bien…
vendredi, janvier 19, 2018
"Les âmes errantes", de Tobie Nathan (France)
Tobie
Nathan est professeur de psychologie à Paris 8 et ethnopsychiatre.
Il a beaucoup travaillé sur les migrants.
Pendant
trois ans, il a reçu des jeunes en voie de radicalisation qui lui
ont raconté leurs histoires familiales et personnelles. Il a tenté
de comprendre leurs parcours de vie et nous explique dans ce livre
leur façon de penser.
Il
se sent proche de ces jeunes, car comme eux il est issu d'une famille
de migrants, arrivé en France à l'âge de 8 ans.
Il
déplore le manque de racines culturelles de certains d'entre eux et
c'est la raison pour laquelle ils les qualifient d'«âmes
errantes » :
« Je
qualifie d' « âme errante » cette fille non pas
détachée, puisqu'elle n'a jamais été liée ; non pas égarée,
puisqu'elle n'a pas de lieu à retrouver, d'Ithaque à rejoindre ;
mais flottante, angoissée, animée d'absence. Cet être est bon à
prendre, à soumettre – c'est une proie pour les chasseurs d'âmes.
Voilà
donc une formule majeure, le sésame des « âmes errantes »,
devenues proies faciles d'une radicalité religieuse montante. La
formule se décline sur deux générations : perte du lien
fonctionnel avec l'appartenance culturelle (la source) à la
première, problèmes de filiation à la seconde.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
vendredi, janvier 12, 2018
"Aux Cinq Rues, Lima" de Mario Vargas Llosa (Pérou)
Pourquoi
donner envie de lire « Aux Cinq Rues, Lima » dont
Gallimard vient de publier la version française ? Parce Mario
Vargas Llosa est prix Nobel de littérature ? Parce qu’il est
entré l’an dernier, de son vivant, dans la Pléiade ? Un peu
court comme raisons !
Alors,
pourquoi ? Parce que, à quatre-vingt un ans,cet homme ne lâche
rien et nous entraîne dans un roman jubilatoire. Mené sur un rythme
haletant, avec l’habileté et le talent de conteur qui est le sien,
il nous plonge au cœur de Lima, dans un quartier très vivant,
autrefois mal famé, Cinco Esquinas. Nous nous retrouvons au cœur
d’une comédie de mœurs et d’un scandale politico-médiatique
avec des photos compromettantes, un maître-chanteur, un crime
crapuleux, de quoi alimenter la presse à scandale.
jeudi, janvier 11, 2018
"Légende d’un dormeur éveillé" de Gaëlle Nohant (France)
« Le dormeur éveillé »,
c’est Robert Desnos, c’est ainsi que le nommait André Breton.
Gaëlle Nohant dans ce gros roman de 520 pages nous raconte sa vie,
son parcours, sa fin tragique et, à travers lui, ressuscite toute
une époque, une époque riche, passionnante et douloureuse, des
années folles à la fin de la deuxième guerre mondiale. C’est
toute la vie littéraire et politique, de 1928 à 1945, qui défile
sous nos yeux, toute une génération d’artistes, d’écrivains,
de peintres que nous connaissons et qui deviennent les acteurs de
cette « légende ». Ce livre, nous dit l’auteure, est
né de sa passion pour l’œuvre de Robert Desnos et est le fruit
d’un long travail de recherches qui lui a pris plus de deux ans.
Tout ce qu’elle dit est intéressant, tout semble exact et des
extraits de poèmes de Desnos ponctuent son récit pour rendre la
présence du poète plus évidente.
Que 2018 soit aussi passionnante que les années passées !
mercredi, décembre 06, 2017
"Le corps des ruines", de Juan Gabriel Vasquez (Colombie)
Ou
bien, s’il ne l’a pas lu, il s’est intéressé aux récits
enchâssés.
Car
sinon pourquoi embarquer le lecteur sur des chemins de traverse,
abandonner le narrateur à ses angoisses de paternité, au moment de
la naissance de ses deux jumelles prématurées, délaisser le
sympathique Docteur Benavides, retrouvé justement au moment de
l’accouchement, et interrompre même le premier récit historique
pour un autre récit historique plutôt fumeux, et y consacrer plus
d’une centaine de pages de ce « Corps des ruines » ?
Tout
commence en effet par le retour du narrateur dans son pays
natal, la Colombie, et par une interrogation concernant le « récit
national » officiel enseigné dans les écoles.
Et
si le brillant Jorge Eliecer Gaitan n’avait pas été assassiné le
09 Avril 1948 ? Etait-ce vraiment l’affaire d’un seul homme,
lynché peu après ? Ou bien la mystérieuse vertèbre datant de
son autopsie révélerait-elle un autre meurtrier ?
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, novembre 25, 2017
"Les yeux dans les arbres", de Barbara Kingsolver (États-Unis)
J'ai
trouvé ce roman passionnant.
On
y traverse l'histoire du Congo (Belge) depuis 1959 et son évolution
politique, de l'indépendance et du mirage de démocratie effleuré
lors de l'élection de Lumumba à la tête de la république
démocratique du Congo, à la dictature de Mobutu, le collectionneur
de palais qui a saigné le Zaïre de ses richesses naturelles pour
financer son train de vie de tyran milliardaire, laissant son peuple
exsangue et affamé.
Dans
ce décor un pasteur baptiste américain fanatique s'installe avec
femme et filles dans une mission désertée, résolu à sauver par le
baptême ces êtres pour lui primitifs et promis à la damnation,
qu'il ne cherche même pas à connaître.
Trois poètes danois, Ursula Andkjær Olsen, Morten Søndergaard et Naja Marie Aidt
Cette
collection
« trois poètes… » aux éditions du murmure permet
de faire connaissance avec la poésie contemporaine en bilingue avec
des traductions soignées et des auteurs particulièrement
intéressants.
Dans
« Trois poètes danois » sont présentes trois voix
importantes et singulières parmi les poètes danois, traduites par
Christine
Berlioz et Laila
Flink Thullesen.
Ursula
Andkjær Olsen ouvre le livre avec des poèmes où il s’y révèle
à la fois de l’audace et un peu de provocation. « je suis
délicieuse » avec une construction un peu particulière comme
si il y avait poésie orale avec adresse au lecteur et en même temps
en bas de page un poème sur une ligne qui se poursuit sur toutes les
pages qui suit son cours tel un cours d’eau vers la mer sujet de
son recueil. Ce contraste entre un discours familier et accrocheur
avec cette immensité marine si envoûtante du courant maritime rend
une atmosphère très surprenante et dépaysante.
mercredi, novembre 22, 2017
Darío Jaramillo Agudelo, Prix national de poésie de Colombie 2017 pour "El cuerpo y otra cosa"
La rencontre que nous avons consacrée à Darío et à sa "Mécanique d'un homme heureux" (Ed. Yovana) vendredi dernier, s'est donc déroulée sur fond de remise de prix pour son écriture poétique ! Afin de vous permettre d'encore mieux faire connaissance avec cette œuvre, nous vous proposons ci-après un très bel article paru lundi dernier, le 13 novembre, sur le site de presse colombien El Tiempo.
samedi, novembre 18, 2017
"Dictionnaire amoureux de l'Amérique Latine", de Mario Vargas Llosa (Pérou, Espagne)
J'aime
beaucoup la collection des dictionnaires amoureux des Editions Plon.
Celui consacré à l'Amérique Latine a été écrit par Mario Vargas
Llosa, célèbre écrivain péruvien et espagnol.
Il
est à lire dans son intégralité bien sûr, mais j'ai envie de vous
en donner un petit aperçu à travers deux entrées : « Langue
espagnole » et « Littérature ».
Pour
vous mettre un peu l'eau à la bouche et peut-être pour vous inviter
à la réflexion et à la discussion.
Rachel
Mihault
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, octobre 28, 2017
Soirée "Darío Jaramillo" le 17 novembre 2017 au Gazette Café
Chers
amis,
Nous
vous invitons à nous retrouver pour la prochaine rencontre publique
que nous organiserons, la première de la Saison 3 des Collecteurs !
Elle
aura lieu le vendredi 17 novembre à 18h
au
Gazette Café
6
rue Levat à Montpellier (tram station Gare)
et
vous permettra de faire connaissance avec les Editions Yovana,
et
avec Laurence Holvoet, traductrice,
dimanche, octobre 08, 2017
« L’homme de miel » d’Olivier Martinelli (France)
Jeudi
dernier, chez
Sauramps, une rencontre était organisée avec Olivier Martinelli
à l’occasion de la sortie de son nouveau livre paru chez
Christophe Lucquin
Éditeur. D’ordinaire, Olivier, fan de Salinger et de Fante,
est un auteur de romans et de nouvelles. Là, c’est plutôt un
petit ovni qu’il est venu nous offrir…
"Un privé à Tanger" d’Emmanuel Hocquard (France)
Toujours
autant de plaisir à relire cet ensemble de texte qui font de la
poésie un genre de la modernité, de la curiosité, de
l’appréhension du vécu, de la vie avec toutes ses variantes et
ses aspects déroutants ou familiers. Belle initiative d’avoir
réimprimé en poche en point Seuil il y a trois ans ce livre
mythique qui concilie les lectorats les plus divers des chercheurs
d’histoires et des adeptes de l’érudition tout en étant face à
une écriture généreuse et intime, face à la mémoire et à
l’amitié et à la vie en poésie. Textes courts, de formes
diverses, mêlant réflexion et mémoire, ce livre est un monument
dans l’histoire poétique contemporaine. Il y a un indéniable
style et art de conter les anecdotes aussi bien que le plus vital de
l’existence. Un privé à Tanger est une enquête sur soi et
la poésie et sur ce qui est le plus marquant dans une vie, des
souvenirs à la construction d’une personnalité. Emmanuel
Hocquard a par sa démarche eu une influence déterminante pour
la poésie française notamment avec sa maison d’édition Orange
Export LTD. Nombre de ses livres sont à conseiller, chez P.O.
L., tel Ma Haie (2001).
"Sentiments au cœur" de Balla Ngom (France / Sénégal)
Le
titre pourrait paraître naïf, mais pas du tout en fait, car ce que
l’on reprochait à Ivan Bounine, poète et nouvelliste russe prix
Nobel de littérature, c'était de s’attacher aux passions qui
faisaient sens à toutes vies. Car rien n'est plus essentiel que notre
vie intime si difficile à décrire et à exprimer.
Balla
Ngom réussit une œuvre fort réussie, ne tombant pas dans la
facilité, toujours en nuance et sous tension.
mercredi, octobre 04, 2017
"Abigaël" de Magda Szabó (Hongrie)
Très
troublant roman de Magda Szabó écrit en 1970, publié en français
à l’occasion du centenaire de la romancière.
Avec
un style si particulier faisant contraster la vie Budapestoise avec
la vie recluse de Matula, institution calviniste très rude. C’est
ici l’art du secret, du courage, de la résistance, de la
solidarité en cette période abominable de la deuxième guerre
mondiale et du nazisme. Les vrais héros sont discrets, attentifs,
prévoyants, imaginatifs et dans ces dures épreuves, des êtres
justes veillent à la justice et à la sauvegarde des personnes.
lundi, septembre 25, 2017
"Après l’hiver" de Guadalupe Nettel (Mexique)
J’en
ai parlé hier samedi, lors de la première réunion des Collecteurs
saison 3 ! Je ne l’avais pas encore terminé, mais c’est
désormais chose faite…
Alors,
voilà ce
qu’en dit l’éditeur :
"Claudio, exilé cubain de New York, a une seule passion : éviter les passions. Cecilia est une jeune Mexicaine mélancolique installée à Paris, vaguement étudiante, vaguement éprise de son voisin, mais complètement solitaire. Chapitre après chapitre, leurs voix singulières s’entremêlent et invitent le lecteur à les saisir dans tout ce qui fait leur être au monde : goûts, petites névroses, passé obsédant. Chacun d’eux traîne des deuils, des blessures, des ruptures. Lorsque le hasard les fait se rencontrer à Paris, nous attendons, haletants, de savoir si ces êtres de mots et de douleurs parviendront à s’aimer au-delà de leurs contradictions.
jeudi, septembre 21, 2017
"La distance qui nous sépare" de Renato Cisneros (Pérou)
4ème
roman de ce jeune auteur péruvien de 41 ans, également journaliste
et poète, qui vit à Madrid. C’est un livre qu’il portait en lui
depuis une dizaine d’années et c’est sans doute la lecture,
notamment, de « Lettre au père » de Kafka et de
« L’invention de la solitude » de Paul Auster qui en
ont été l’élément déclencheur.
Cette
passionnante et douloureuse enquête est née de blessures intimes :
la perte de son père alors qu’il n’avait que 18 ans. Un père
qui voulait tout contrôler, façonner ses enfants à son image, qui
entretenait deux familles, un père qui n’était pas n’importe
quel père mais le tout puissant général Cisneros Vizquerra, « El
Gaucho Cisneros ». Il lui fallait savoir qui était vraiment ce
père, tenter de le comprendre pour pouvoir avancer.
P 232 : « je ne parviendrai jamais à résoudre le
grand paradoxe que fut mon père, à me débarrasser de ce boulet
dont le poids n’a cessé d’augmenter sur mes épaules jusqu’à
les déformer »
Raconter
l’histoire de cet homme c’est d’abord parler de ce jeune
péruvien exilé avec sa famille à Buenos Aires dans les années 30,
introverti, passionné par la danse et la musique, qui est envoyé à
l’école militaire où il est le condisciple de Videla et d’autres
futurs génocidaires.
"Le livre que je ne voulais pas écrire" d'Erwan Larher (France)
Il ne voulait pas
l’écrire, ce livre mais il ne pouvait pas ne pas l’écrire. Et
il nous arrive comme un coup de poing dans la figure qui vous laisse
K.O. C’est que lui, Erwan Larher, fan de rock depuis toujours,
était au Bataclan le 13 novembre 2015. Écrivain, auteur notamment
de « Marguerite n’aime pas ses fesses » (2016) et de
« L’abandon du mâle en milieu hostile » (2013) il a
vécu ces heures d’enfer et en est sorti vivant, sérieusement
blessé mais vivant. Poussé par ses amis qui lui disaient que son
« devoir » était de témoigner, il a beaucoup hésité
puis, sans doute parce que c’était une nécessité profonde,
viscérale, il a fini par se dire qu’il ne pouvait se dérober.
Mais comment
trouver le ton juste, sans tomber dans le larmoyant ou le voyeurisme
(et pourtant…) Comment traduire ce qui est de l’ordre de
l’indicible. Il dit qu’il court après ce livre, qu’il doit
« le dompter. L’apprivoiser. » Et que « sans
cesse il se dérobe. » En fait, il va « écrire autour »
de ce drame, « Écrire parce que tu n’as pas le choix, porté
par une force qui te dépasse ; autour parce que tu es romancier
et non chroniqueur, parce que tu ne peux façonner un texte qu’en
appétant faire littérature. Ni témoignage ni récit, donc.
Inventer autre chose. Forme. Langue. »
dimanche, août 06, 2017
"L'homme qui plantait des arbres", de Jean Giono (France)
Vous
connaissez certainement l'histoire du colibri qui participe
activement à éteindre un feu de forêt en amenant quelques gouttes
d'eau dans son bec, popularisée par Pierre Rabhi...
mais
connaissez-vous celle de l'homme qui plantait des arbres ?
Si
ce n'est pas le cas, je vous invite très sincèrement à la lire
mercredi, juillet 26, 2017
"Femme du monde", de Didier Goupil (France)
C’est
un livre que peut-être on ne trouve plus dans les librairies que je
viens de retrouver dans ma bibliothèque. Un de ces livres qu’on
découvre par hasard, et qu’on oublie plus, et qui vous obsède.
105 petites pages racontent l’histoire de Madame, une vieille dame
qui vit au Ritz à Paris, aime le thé et les bains brûlants, se
promène dans Paris sur les traces de Proust et de Racine, reçoit
tous les jours un coup de fil de sa petite nièce.
Madame
est diaphane, elle a traversé le vingtième siècle légère comme
une ombre, femme du monde et femme du Monde et elle porte en elle les
ombres du passé, d’un passé terrible qui nous est révélé peu à
peu et qui est aussi le nôtre.
vendredi, juillet 07, 2017
"In Utero" de Julien Blanc-Gras (France)
Dans
« La
Femme Brouillon » publié en septembre 2016 à la Contre
Allée Amandine Dhée parlait avec beaucoup de force et de justesse
associées à une belle pointe d’humour de la grossesse, de la
difficulté d’être à la fois femme et mère, de « la
violence d’être habitée par un autre », de la peur d’être
dépossédée de son identité, de celle aussi de ne pas être une
bonne mère et de son refus de n’être que cela. C’est un livre
qui nous avait beaucoup plus ici et dont Laurence avait parlé avec
enthousiasme.
Si
je rappelle cela c’est que je viens de lire « In
Utero » de Julien Blanc-Gras publié en 2015 au Diable
Vauvert et réédité en Livre de Poche. Si le titre n’est pas
génial, ...
samedi, juin 24, 2017
"Mon citronnier" de Samantha Barendson (France)
Samantha
Barendson est née en 1976 en Espagne, de père italien et de mère
argentine. Elle écrit en français, en espagnol et en italien. Elle
est poète mais aussi romancière depuis peu, puisqu'elle vient de
publier son premier roman en janvier 2017, Mon citronnier.
Après
avoir lu l'anthologie poétique Los cuerpos del delito, de
Alfons Cervera, elle est tellement fascinée qu'elle décide de lui
répondre et publie son premier recueil, en édition bilingue
espagnol-français, Los delitos del cuerpo-Les délits du corps
(en 2011, chez Christophe Chomant Editeur).
En
2015 elle reçoit le prix René Leynaud pour son recueil Le
citronnier : il s'agit d'une enquête poétique où elle
part sur les traces de son père, Francisco Barendson, décédé
lorsqu'elle avait deux ans.
Mon
citronnier est l'histoire romancée de cette même enquête-quête
identitaire : à travers les témoignages de membres de sa
famille, d'amis, d'anciennes connaissances... elle dessine peu à peu
un portrait de son papa disparu.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
jeudi, juin 08, 2017
"Les disparus" de Patricio Sanchez Rojas (France-Chili)
Patricio
Sanchez Rojas est poète, enseignant et traducteur franco-chilien.
Son
dernier recueil, Les
disparus,
est un hommage aux victimes de la dictature de Pinochet.
Il
évoque la nostalgie du bonheur des jeunes années, le temps qui
passe, la douleur de l'exil. Il s'élève contre les injustices et
dénonce l'impunité dont bénéficient les bourreaux.
mardi, mai 30, 2017
« Celui qui doute » d’Emmanuelle Bessot (France)
Ce
roman est le nouvel objet littéraire non identifié des Éditions Yovana dont on peut désormais penser que c’est la marque de
fabrique !
Après
la poésie autobiographique de
«Et ton absence se fera chair » de la
marocaine Siham Bouhlal, le
carnet de voyage intérieur de « La Solitude du Quetzal » du
français Jacky Essirard et
le curieux petit
livre de bord d’« Empreintes » de la québecoise
Christine Gilliet (dont je vous parlerai très bientôt), nous
voici, avec « Celui qui doute » d’Emmanuelle
Bessot, face à un
roman anthropologique !
« Hommage
à la culture lakota et troublante enquête anthropologique sur nos
origines, Celui-qui-Doute
nous entraîne dans une épopée haletante à travers les continents
et les âges. » nous
éclaire
l’éditeur.
mardi, mai 09, 2017
« La nuit je mens » de Cathy Galliègue (France – Guyane)
Avec
un style simple et direct, Cathy
Galliègue nous entraîne à la vitesse de la lumière à travers une
double histoire d’amour. De
ces sortes d’amour
qui entraînent tellement
loin à l’intérieur de soi et de l’autre que la vie quotidienne
passe très vite au
second plan.
Mathilde
vit une très belle histoire avec Gaspard, un
garçon parfait, parfaitement amoureux d’elle.
Cette histoire serait complètement
parfaite selon Mathilde si
elle se délocalisait en Italie où vit la famille de Gaspard. Mais
Mathilde a connu un autre
grand amour.
Inscription à :
Articles (Atom)